La Preuve : les secrets du tournage

Le réalisateur Amor Hakkar explique qu’il avait, en réalisant La Preuve, "le désir d’approcher une problématique qui reste, au 21ème siècle, un tabou, et de mettre en lumière la manière dont le regard de la société et de la famille impactent nos décisions, nos choix, sur des sujets très intimes. Dans le cas présent de ce jeune homme (un citadin dont les racines sont ancrées dans la ruralité d’un douar où sa famille réside encore), la presque impossibilité de reconnaitre et d’assumer sa stérilité."

Amor Hakkar cultive son intérêt pour les sujets sensibles, car avant de parler de stérilité dans La Preuve, il traitait les thématiques de la mort dans La Maison Jaune (2008) et de l’homosexualité dans Quelques jours de répit (2011). Ce qui l’intéresse, c’est : "« l’être humain » – à un instant T de sa vie – alors qu’il est confronté à une difficulté, un dilemme, un choix, un évènement de vie auquel il va devoir réagir sans forcément y être préparé ; aborder la question du choix et de ses conséquences avec de plus en plus de profondeur."

Amor a écrit le scénario de La Preuve avec la collaboration de Florence Bouteloup, ce qui lui a donné la possibilité de se concentrer sur les caractéristiques et l’évolution des personnages. Il ajoute que cela a également permis "le croisement d’un regard masculin et d’un regard féminin sur une problématique pour laquelle je souhaitais par-dessus tout éviter la caricature."  

C’est la seconde coopération entre Amor et Florence, car cette dernière avait travaillé sur Quelques jours de répit en tant que productrice. 

C’est la troisième fois que Joseph Macéra compose pour Amor Hakkar. Il l’avait fait pour ses deux précédents films : La Maison Jaune (2008) et Quelques jours de répit (2011). Les deux artistes s’entendaient sur leur désir de nouveauté, comme l'explique le réalisateur : "J’aime explorer d’autres champs ; c’était le cas avec Joseph et je lui ai demandé des chants en anglais, notamment pour signifier l’universalité du sujet."