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    Sud Eau Nord Déplacer
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    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    6 048 abonnés 7 202 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 novembre 2021
    Impressionnante immersion au cœur d’un chantier titanesque, voir pharaonique : celui du "Nan Shui Bei Diao". Sous l’impulsion (en 1952) du président Mao Zedong, le gouvernement chinois lance (en 2002) le plus gros chantier de transfert d’eau au monde, consistant à déplacer l’eau du Sud au Nord de la Chine (comme l’indique le titre du film) pour abreuver les pékinois. Avec bien évidemment, pour conséquence d’avoir crée des déplacements de population massifs (à leur détriment), ainsi que des bouleversements d’écosystèmes gigantesques (il n’y a qu’à voir à quoi ressemble l’immense barrage des Trois Gorges et son impressionnant escalier d’écluses) et des innombrables villages engloutis sous les eaux.

    Sud eau Nord déplacer (2015) est un voyage hallucinant dans la Chine d’aujourd’hui, qui se métamorphe à vitesse grand V sans se soucier de ses citoyens, de l’environnement et encore moins des droits de l’Homme. Les lits des rivières s’assèchent dans le Sud tandis qu’au Nord, les villages sont engloutis. Les paysages désertiques cèdent la place au tout béton, les grues et les infrastructures se comptent par milliers. Au grès des chantiers, le Parti communiste chinois égrène ses slogans patriotiques sur chacun de ses chantiers comme pour rappeler à la population locale que l’enfer qu’ils sont en train de vivre est un mal pour un bien.

    La puissance des images, avec d’un côté, la beauté des paysages arides et lunaires et de l’autre, la violence du chantier, les pelleteuses et les foreuses assourdissantes, confèrent à ce documentaire une force de frappe sans équivalence. Les 3 voies en construction (Est, Centre, Ouest) s’étendront sur 4 350 km et devraient définitivement voir le jour en 2050. D’ici-là, déjà plus de 400 000 personnes ont été délocalisées (de gré ou de force), nul doute qu’ils seront rejoint par bon nombre d’autres concitoyens. Un chantier hydraulique mégalomane, à l’image de la Chine.

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    acgaltie
    acgaltie

    3 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mars 2015
    Découverte progressive, sur le terrain, d'un gigantesque chantier typique d'une ingénierie des tuyaux simplissime qui ignore l'écologie et la complexité du monde, et dévaste tout sur son passage. La lumineuse idée est, bien sûr, attribuée à Mao, celui qui avait déjà torturé tout le pays avec son Grand Bond dans l'horreur d'une famine aussi inouïe que la répression qui l'accompagnait, sans oublier la guerre à la poussière, aux abeilles, aux oiseaux, etc. qui commença la ruine écologique de la Chine (ni moineaux ni abeilles aujourd'hui encore !).

    Nous découvrons, hélas sans surprise, l'eau, les peuples, la vie sacrifiés dans une Chine toujours totalitaire et possédée par un fanatisme anti-nature. Ca démarre lentement, comme une promenade dans un univers étrange, et l'on découvre peu à peu l'étendue du cauchemar redouté. Corruptions et avilissements hiérarchiques, détournements, injustice structurelle, saccages dantesques, spoliations, déportations de masse... et impuissance désespérée des populations éternellement bafouées et humiliées.

    Soudain, une sorte de visite officielle clownesque dans un nouvel ensemble de clapiers sinistres plantés au milieu de nulle part montre la bouffonnerie des membres du parti et, simultanément, révèle plus crûment la violence abjecte faite aux populations.

    L'émotion grimpe encore quand, réunis pour témoigner, des pauvres gens arrachés à leurs maisons, à leurs villages et à leurs terres fertilisées depuis des siècles et jetés dans des baraquements, éclatent en pleurs en accusant les cadres pourris du parti.

    Dans une autre scène digne d'un tournage sur la mafia, l'un de ces "cadres" débarque en trombe pour vociférer sur ceux qui ont l'audace de montrer la pauvreté du sol qui leur a été attribué (un sol mince et sablonneux de forêt arrachée au lieu de l'humus qu'ils travaillaient après leurs ancêtres et les ancêtres de leurs ancêtres).

    Même en sachant le cauchemar chinois depuis l'invasion du Tibet des années cinquante, puis le massacre des oiseaux et des insectes dès le début des années soixante, avant d'en apprendre de plus en plus, on est saisi par le documentaire d'Antoine Boutet. Et horrifié par ce saccage sans fin.
    Alain-Claude Galtié
    ferdinand
    ferdinand

    12 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 février 2015
    Un très grand documentaire sur la Chine actuelle, qui devrait tempérer l'enthousiasme de ceux qui portent ce pays aux nues parce que le modernisme outrancier de Pékin ou de Shanghai leur en a mis plein la vue! Le réalisateur a fait un travail de prospection considérable, il est juste dommage qu'il n'y ait pas quelques cartes pour aider à situer ce qu'il nous montre.
    Bulles de Culture
    Bulles de Culture

    120 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2015
    Sud Eau Nord Déplacer est un film exceptionnel, aussi bien du point de vue des rencontres humaines que de son esthétique. Par la violence à laquelle il nous confronte, le film constitue un écho documentaire formidable à A Touch of Sin de Jia Zhangke (Prix du scénario, Cannes 2013), ainsi qu’à Black Coal de Diao Yi’nan (Ours d’or du meilleur film, Berlin 2014). Mais le film résonne aussi, étrangement, avec la mort récente du jeune étudiant Rémi Fraisse qui s'opposait à la construction d'un barrage en France.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    98 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2015
    Antoine Boutet choisit une esthétique proche, parfois, de l'installation vidéo, avec des paysages d'une grande beauté, notamment dans les vingt premières minutes, muettes, uniquement composées de plans contemplatifs qui observent le chantier le long du fleuve. (...) Au fur et à mesure de sa remontée des fleuves, le réalisateur arrive à leurs sources, au Tibet, surnommé "le château d'eau de l'Asie". Les mots sages d'une poétesse et la beauté des drapeaux opposant leurs prières à la violence du régime donnent alors au film une nouvelle poésie, entre contemplation et prise de conscience politique.

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