Avis : Experimenter - Page 2

Stanley Milgram est certainement l’un des psychologues sociaux les plus fascinants de notre Histoire. A travers l’ingénieux Peter Sarsgaard, Experimenter raconte les expériences menées depuis 1961 sur notre capacité à nuire et faire du mal à une personne sous l’influence d’une personne en position d’autorité. La mise en scène est lente mais fluide. Sans cesse contredite, ses recherches ont pourtant toujours été prouvées et c’est ce qui rend le long-métrage passionnant. Les décors, costumes, musiques et même le jeu des acteurs sont épurés pour donner perpétuellement le sentiment de l’ambiance médicale. Malheureusement, l’histoire finit par tourner en rond une fois présentée et la seconde partie n’est qu’une redite de la première. Experimenter vaut cependant le détour pour qui veut mieux connaître cet homme emblématique.
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Vous connaissez - ou pas - l'expérience menée ‎par Stanley Milgram en 1961-1962. Sous l'autorité d'un expérimentateur, un professeur administre des décharges électriques de plus en plus fortes à un élève soi-disant pour stimuler ses capacités d’apprentissage. En vérité les décharges électriques sont fictives et l'expérience vise à mesurer le niveau d'obéissance du professeur aux ordres immoraux de l’expérimentateur.

Menée alors que se tenait à Jérusalem le procès Eichman et qu'Hannah Arendt développait la théorie de la banalité du mal dans les colonnes du New Yorker, l'expérience Milgram provoquait une double polémique. Par ses résultats, la plupart des cobayes acceptant d'infliger les punitions les plus cruelles dès lors que la responsabilité en était assumée par l’expérimentateur. Par ses méthodes qui furent très vite accusées de violer l'éthique de la recherche en sciences sociales.

Michael Almereyda raconte cette expérience sur un mode quasi documentaire. Décors théâtraux, dialogues face caméra, reconstitution minimaliste. Son souci de la pédagogie n'a d'égal que son refus du romanesque. Rien ne le fait dévier de la présentation clinique de cette expérience, de ses conclusions terrifiantes et de la polémique qu'elle a suscitée. Pas même le personnage de Sasha, l'épouse de Milgram, jouée par Winona Ryder (qui a pris un sacré coup de vieux).

On regretterait presque que son film ne se limite pas à ce seul sujet, voulant embrasser toute la carrière de Milgram jusqu'à sa mort en 1984. Mais on apprend ainsi la contribution de Milgram au concept de "six degrés de séparation" (nous sommes liés les uns aux autres par une chaîne ne comptant pas plus de six maillons) ou à la théorie des "étrangers familiers", ces inconnus que nous croisons constamment.

Oui, le film de Michael Almeyreda est un brin trop scolaire. Oui, il ressemble à une page de Wikipédia mise en film. Mais il le fait avec un tel brio que la leçon nous instruit sans nous raser.

Filmer le langage psychologique est toujours très passionnant. Souvent vicieux, il est associé régulièrement à la folie est donne lieu à des objets cinématographiques de toute beauté. Les expériences sur l'autorité du docteur Milgram sont fascinantes. Elles délivrent une clé du comportement humain, voué à l'instinct de survit, ou de peur simplement. Michael Almereyda opte pour la parabole et la métaphore. Utilisation du quatrième mur, c'est un biopic personnifié, qui se veut parfois trop sophistiqué. A trop vouloir magnifier un sujet qui se suffit à lui-même, la mise en scène en devient lourde.

Un film très intéressant sur l'homme à qui on doit l'expérience de Milgram. Peter Sarsgaad incarne un scientifique. Wionna Ryder interprète sa femme et collègue . L'expérience scientifique la plus troublante du XXe siècle.

Michael Almereyda et son Experimenter sortent des mises en scène classiques du biopic pour proposer un film plaisant retraçant les expériences du professeur Stanley Milgram (interprété par Peter Sarsgaard). Si le biopic survole quelque peu ses personnages, c'est la mise en scène qui prend néanmoins le dessus !

C'est bien qu'un biopic sur Stanley Milgran soit réalisé aujourd'hui. La soumission à l'autorité, au pouvoir est un sujet d'actualité. Le renoncement à l'activité de penser, à l'exercice du libre arbitre sont à portée de main. Le conformisme expose à moins de risques que la réflexion sur ce que l'on entreprend. Même si cela a un prix, un coût (au moins psychique), dire non est parfois nécessaire, même si l'on nous affirme le contraire. L'état, que Milgran qualifie d'"agentique", consiste à penser ou affirmer que l'on n'est qu'une courroie, qu'un agent du système. Les premières expériences de Milgran sont contemporaines du procès d'Eichmann et de la guerre d'Algérie. Elles se poursuivent dans les années soixante-dix. On invoque la morale, l'éthique de la recherche pour réprouver les expériences de Milgran. Or, parmi les participants à l'expérience, aucun ne s'est plaint d'avoir contribué à ce travail de recherche.

Très sympathique biopic sur le parcours et la vie de Stanley Milgram. ayant lu beaucoup d'articles et livres sur ses experimentations (notamment le très bon "un si fragile vernis d'humanité " de michel terechensko") je n'ai pas été surpris par ce qui est montré dans ce film (au contraire de mon amie qui étiat assez troublée). le film est bien joué et filmé, et le propos fidèles aux études historiques. un film qu'il serait bon de diffuser dans les lycées et universités pour rappeler aux jeunes les dangers du conformisme et de la soumission aveugle à toute forme d'autorité...

Projeté une première fois dans le cadre du Festival Américain du Film de Deauville, « Experimenter » fait une sortie discrète dans les complexes cinématographiques français. Et pourtant, le biopic de Michael Almereyda mériterait une promotion un peu plus importante. Pour son casting, sa thématique mais surtout pour la réalisation remarquable dont il fait preuve !

Si le sujet central du film est la vie de Stanley Milgram et sa célèbre expérience testée dans les années 60, c’est aussi l’occasion de découvrir le personnage qui se cache derrière les statistiques, d’aborder les différentes autres études qu’il a menées (et qui sont sans doute moins populaires) et d’en tirer les conséquences qui s’imposent. Vulgarisées, imagées, elles prennent un sens nouveau qui saura enrichir notre culture générale.

Bien sûr, sa célèbre expérience n’a de secret pour personne et ceux qui la connaissent n’apprendront rien de nouveau mais saviez-vous que le psychologue américain avait concocté d’autres tests tout aussi surprenants ? Controversé à l’époque, il a néanmoins révolutionné son temps et présentés des constats interpellants évoqués çà et là dans cette biographie savamment réalisée.

En effet, Michael Almereyda (« Hamlet », « Anarchy », deux de ses long-métrages dont Ethan Hawke est la vedette) change son mode de réalisation et sa photographie selon les époques filmées. On assiste ici à un exercice de style quasiment inédit s’approchant du documentaire cinématographique. Impressionnant, le travail effectué par le metteur en scène à de quoi faire parler de lui.

Mais passons outre de la technique car à côté de tout ce savoir et savoir-faire, on trouve deux comédiens hors pairs. Tout d’abord, Peter Sarsgaard, étoile montante du cinéma américain. Vu de nombreuses fois ces dernières années dans des interprétations remarquables (« Strictly criminal », « Le prodige »), il s’immisce dans la vie de Milgram avec une certaine décontraction. Sa physionomie ne se rapproche pas plus que cela du personnage qu’il incarne mais qu’importe : il assume son rôle à la perfection. Par son attitude, son look, son détachement, il démontre qu’il fait partie des grands de son époque.

Et Winona Ryder le suit haut la main. Annoncée à l’affiche de « Beetlejuice 2 », la comédienne incarne la classe et l’intelligence de façon concluante. Le duo s’est trouvé et on ne peut que l’approuver.

Mais trêve de compliments. Bien que recelant de jolies qualités, le film a cependant un défaut majeur : sa lenteur ! Intéressant et très beau visuellement, sa dynamique gagnerait à être repensée pour éviter aux spectateurs de décrocher.

Experimenter est, à mon sens, un biopic, une fiction et un documentaire. Un biopic, car il retrace une très grosse partie de la vie de Milgram, sans pour autant s'arrêter sur des morceaux futiles. Ainsi, le scénario se concentre sur le travail de fond de l'expérience majeure du psycho-sociologue, la rencontre avec sa femme, la construction de sa famille ne sont qu'une toile de fond, ramenant le docteur à l'état d'humain et non au simple rang de scientifique. Une fiction par l'élaboration...

L'action dans Experimenter est aussi lente qu'une tortue. Il a également l'ambition d'être un film factuel mais il introduit des histoires controversées. Celui de la jeune fille pendue à un crochet dans un abattoir a une source peu fiable alors que les événements décrits étaient en fait une courte rébellion fasciste vaincue par l'armée roumaine. En fait la Roumanie était peut-être le seul pays de l'Axe à refuser d'autoriser la déportation des Juifs vers les camps d'extermination allemands donc le lien avec l'expérience d'obéissance est plutôt inapproprié. Je suis resté avec l'impression générale d'un film plein de clichés mais essayant désespérément de paraître original...

Film vu dans le cadre de mon enseignement obligatoire SES (Sciences économiques et sociales). Sujet très intéressant traité d'une manière assez plaisante. Elle raconte la réelle histoire de l'expérience menée par Stanley MILGRAM. Ce film est passionnant, à voir absolument pour toutes les personnes qui aiment la sociologie ou même pour les curieux en quête de savoir...

Le film raconte l'expérience de Stanley Milgram, "psychologue social" comme il aime à se nommer, sur la soumission à l'autorité. L'idée lui est venue en s'interrogeant sur les raisons qui ont conduit les allemands pendant la seconde guerre mondiale à exécuter les ordres de tuer massivement les juifs.
Le mécanisme est très bien expliqué, mais le film se voit plus comme un très bon documentaire qu'un film de fiction.
Très intéressant.

Un film composite qui s'avère de plus en plus original au fur et à mesure qu'il progresse. Un récit qui croise fiction, documentaire et témoignages sans gâcher la trame, au contraire ! J'ai trouvé cela plutôt enrichissant. Il est possible que l'on connaisse davantage son expérience que Stanley Milgram lui-même, et qu'il était important de revenir sur la vie d'un homme au travers d'un film hommage, original et attrayant. Je pense que c'est chose faite avec ce film unique, parfois teinté d'un humour un peu absurde, rarement ennuyeux malgré quelques petites lenteurs. J'ai bien aimé ce film, de par ma passion je connaissais déjà l'expérience de Milgram au travers d'articles, essentiellement, récemment j'ai eu l'occasion de m'y intéresser davantage, j'ai même acheter son fameux livre !
Un film que je recommande vivement pour découvrir la vie et les travaux d'un chercheur qui suscita de vives controverses, qui fascina, qui déconcerta, qui suscita des réactions parfois vives, mais qui ne laissa guère indifférent.

Superbe film sur un sujet très intéressant. Il faut préciser qu'il s'agit en petite partie d'un documentaire au vu de la manière dont il est réalisé, et la précision dont ses expériences et sa vie sont relatées. Certains apprécieront que le travail et la vie de Stanley Milgram n'est pas été romancé outre mesure, ce qui aurait pu faire perdre à ce film son côté "historique".
Seul bémol... le film n'est qu'en VOSTF (du moins je ne l'ai pas trouvé en VF).