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    Quadrophenia
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    3,8
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    pitch22
    pitch22

    146 abonnés 679 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 juin 2013
    Pour une plongée dans la sous-culture Mod, y a pas mieux. L'affiche (avec la cocarde de la RAF et notre héros enfourché sur sa Lambretta stadiumisée) donne le la. Franc Roddam, le director, ne connaîtra pas de meilleur succès, de même que Phil Daniels (après Scum), au charisme inattendu ; les autres (outre le terrible Ray Winstone, également lancé par Scum, et un Sting aux allures de Malcolm McDowell un poil coincé) sont passés aux oubliettes. Quadrophenia, film maudit? Participant du mythe d'une jeunesse maudite, en tous cas. Sorti après 1979, à l'époque de l'effritement du mouvement punk, il brosse le portrait d'une jeunesse pré-68' soi-disant borderline, en fait plutôt incomprise, dopée aux modes de l'instant ; quelques têtes fortes, incapables de gérer leur testostérone, optent pour une marginalité faussement provocatrice, dénuée de projet libérateur construit. Les groupes d'appartenance s'entrechoquent, entre mods au charme désuet, éclos à la fin des fifties, et des rockeurs au cœur dur. Vu rétrospectivement, l'affolement des parents, ridicules marionnettes de l'ordre moral, paraîtrait bien risible s'il ne véhiculait un drame destructeur. "We are the mods, we are the mods, we are the mods!..." Ce Pâques 1964 à Brighton résonnera comme la décharge collective imprévue d'une jeunesse étouffée, bouillante, versée dans de nouvelles affirmations identitaires marquées au fer de l'esprit de compétition. Mais c'est aussi déjà le début de la fin. Après avoir dégénéré, le rêve d'une destinée unique s'effondre sur le mur du réel, à la lisière de l'ogre capitaliste. Notre mod, peu retors, ne trouve d'échappatoire que dans une fuite éperdue, au goût amer de pilules bleues.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 mai 2013
    Un chef d'oeuvre oui. Un chef d'oeuvre. Le disque est un chef d'oeuvre, le film est un chef d'oeuvre. Les Who et leur compositeur/guitariste Pete Townshend sont des génies. On replonge dans des 60's que l'on nous montre sous un jour plus sombre que celui que l'on a l'habitude de nous montrer. Entre le sexe, la drogue, le Rock N Roll ou les bastons entres Mods et Rockers (incroyablement diabolisés dans le film d'ailleurs) à Brighton, on sent vraiment la liberté nouvelle qui est née à cette époque. Après Brighton, Jimmy s'écarte de ses amis et de sa famille et commence une vie d'errance, dépité et dégoûté du monde qui l'entoure, lui qui croyait vraiment aux valeurs Modernistes et qui se retrouve devant des gens n'y croyant que par mode. La fin est déchirante, on a envie de pleurer avec Jimmy tant ce final est tragique. On en prends pleins les yeux, pleins les oreilles. Un chef d'oeuvre.
    Julien D
    Julien D

    1 099 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 novembre 2014
    A peine quatre ans après que Ken Russel adapte au cinéma leur premier concept-album, Tommy, faisant de leur célèbre disque, qui avait lancé la mode des opéras-rock en Angleterre, un film culte, les membres du groupe The Who proposent à Franc Roddam, un documentariste sans réelle expérience dans la fiction, d’adapter leur second concept-album qui, du fait de sa teneur autobiographique, leur tenait davantage à cœur. Si, aujourd’hui, le courant punk qui a également été popularisé par le succès des Who est encore de mise, la mouvance des Mods (diminutif de modernists) a un peu été oublié. Ainsi, redécouvrir Quadrophonia peut se révéler être une véritable leçon d’histoire artistique et une démonstration que ce style continue bel et bien à influencer la musique anglaise. Pour les nostalgiques des années 60-70, Quadrophonia sera en revanche un véritable plaisir grâce à sa retranscription fidèle de l’idéologie libertaire de ces années de transition. Même si sa construction narrative semble se limiter à son attachement à sa superbe bande-originale, ce cri de révolte qui, dans la forme, semble emprunter tant dans le free-cinéma anglais que dans la Nouvelle Vague française, multiplie les bonnes idées pour mettre en image la volonté d’émancipation qui anime son personnage vis-à-vis, tour à tour, de sa famille, de la société et même de ses amis. Cette mise en scène mêlant astucieusement naturalisme et poésie, mais aussi l’interprétation de Phil Daniels, si habité par le personnage qu’il lui sera longtemps associé et qu’il en vient à faire de l’ombre à l’autre révélation, Sting, font de ce Jimmy une icône de cette génération en perpétuelle quête de rébellion.
    Marc  Régis
    Marc Régis

    29 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 juillet 2013
    Vision pessimiste d'une jeunesse dont l'avenir sera conventionnel... une désillusion certaine. Le film est sorti en 1980. Et puis voir Sting danser, ça vaut le détour.
    ClashDoherty
    ClashDoherty

    210 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 juin 2007
    Deuxième opéra-rock pour les WHO (après "Tommy"), et deuxième adaptation cinématographique. Incontestablement un des plus grands films musicaux jamais faits, en tous point sublime. La chanson finale, "Love reign o'er me", vaut à elle seule la vision de ce film trop rare, dans lequel Sting joue un rôle de mod, l'Ace, sans pour autant avoir le rôle principal (c'est Phil Daniels qui l'a). Cultissime chef d'oeuvre typiquement britiche !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 décembre 2011
    Les Who chantaient "Talking about my generation", Franc Roddam reprend les ambitions du groupe de rock mythique à travers l'opéra Quadrophenia pour mettre en image la vie, les ambitions et les malaises de la génération Who.
    A travers 10 titres des Who, Roddam met en scène à la sauce sexe, drogue et rock'n'roll, le personnage de Jimmy (Phil Daniels) dans le Londres du milieu des années 60. A cette époque, c'est la guerre entre les Mods et les Rockers. Deux bandes de jeunes qui s'affrontent régulièrement pour savoir qui a la meilleur vision de la vie. C'est en fait une vraie crise identitaire. L'identité de groupe prévaut sur l'identité personnelle. Jimmy, un véritable Mod prend alors conscience de son identité personnelle. Mais il est jeune, et ne sait pas encore comment réagir face à cette nouvelle idée : "I don't wanna be the same as everyone else. That's why I'm a Mod, see?" ("Je ne veux pas être semblable à tout le monde. C'est pourquoi je suis un Mod, tu piges?").

    Face au malaise sociale de l'époque, les ambitions de carrière des jeunes sont réduites au néant. Et pour répondre à ce malaise, la seule réponse possible vient de la violence urbaine.
    Quadrophenia est donc un film extrèmement moderne. On ne peut plus s'empêcher de faire le rapprochement avec les émeutes régulières des jeunes de banlieue des grandes capitales européennes. Un film donc extrêmement réussi !

    http://comebackfrommovietoreality.blogspot.com/2011/12/critique-quadrophenia-franc-roddam.html
    brunocinoche
    brunocinoche

    68 abonnés 1 070 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 juin 2013
    Autant l'album des "Whos" est mythique et représentative d'une époque, autant le film est sans grand intérêt. Le réalisateur se contente de coller des images peu esthétiques et dans aucune recherche visuelle sur la bande son, l'acteur principal n'a aucun charisme, autant revoir le kitchissime "Tommy" de Ken Russell.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2009
    Il y a peu de vrais "films-rock", de films qui ne parlent pas de sa mythologie, mais de l'impact de l'amour de cette musique sur la vie - quotidienne, émotionnelle - de ses fans : célébrons donc encore, 30 ans plus tard, "Quadrophenia", l'OVNI réalisé à partir du pompeux "opéra-rock" des Who. On y voit, recréée 15 ans après les faits, sans nostalgie aucune, mais avec la sensibilité et la tendresse de ceux qui les ont vécus, la ridicule et sublime épopée mod : les célèbres affrontements de Brighton (contre les rockers, puis contre la police), rendus ici dans leur excitation et leur énergie ("We are the mods ! We are the mods !") comme dans leur insondable bêtise, constituent le point d'orgue du film, mais on ne pourra aussi que chérir la justesse presque "loachienne" avec laquelle Roddam décrit une adolescence déchirée entre rejet d'une société brutalement conformiste et exploration d'autres conformismes. Dommage que la fin, un peu grotesquement lyrique, alourdisse le propos…
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 893 abonnés 12 151 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 juin 2023
    Attention oeuvre culte sur la colère de l'adolescence, les sixties comme si vous y ètiez! C'est en tout cas l'un des meilleurs films indèpendants sur la jeunesse! La vie des Mods et des Rockeurs y est dècrite dans tous ses excès, sa grâce et sa gloire douloureuse! La rue, le rock'n'roll, la drogue, la sexualitè, la libertè, l'insouciance...Phil Daniels apporte beaucoup de lui-même dans le rôle de Jimmy Cooper avec cet ètat d'esprit très instable! C'est un peu le porte drapeau de ce mouvement rebelle de l'èpoque avec ses scooters entourès de rètroviseurs! Une performance èlectrique dont l'acteur n'a malheureusement jamais retrouvè pareil rôle à sa mesure! En rèusulte un opèra-rock intense et naturaliste, une sorte de rèdemption au terme d'un long voyage au bout de l'univers des Mods avec toutes ces humeurs propres à la rèvolte des jeunes! spoiler: Le final, avec ses jolies falaises blanches à vous donner le tournis, est un moment de cinèma inoubliable!
    Et quelle bande son ènergique des Who...
    Acidus
    Acidus

    611 abonnés 3 643 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 septembre 2014
    Après l'adaptation cinématographique de leur concept-album « Tommy », les Who réitèrent l'expèrience avec cette fois « Quadrophenia ». Contrairement au précédent film, celui-là n'est pas entièrement musical et la musique du célèbre groupe de rock ne vient d'ailleurs qu'en soutient des images sans en faire l'élément central. L'avantage est que cela laisse plus de marge pour un véritable scénario et les dialogues qui vont avec. Cette histoire de mods (et de leurs conflits contre les rockeurs) est justement un regard en arrière de la part des Who alors à l'époque un des principaux groupes de cette scène. Le long métrage connait quelques baisses de rythme et des longueurs mais il se regarde avec plaisir.
    Ristobop
    Ristobop

    16 abonnés 96 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2016
    The Who sortent le concept-album "Quadrophenia" en 1973, ils produiront le film du même nom en 1979.
    Quadrophenia retrace sans nostalgie mais avec tendresse (et énergie!) l'épopée des "Mods" (abréviation de l'anglais "modernists"), débutée quinze ans plus tôt, dans l'Angleterre des 60's.
    1964, les Mods commencent sérieusement à faire parler d'eux! Ces adolescents se déplacent aux guidons de leurs scooters affublés d'une multitude de rétros, un moyen de locomotion plus adapté à leur tenue vestimentaire que les motos (les fameux "Cafés - Racers") de leurs ennemis jurés les Rockers.
    En effet, les Mods ont un code vestimentaire particulièrement "clean" : les très caractéristiques chaussures de bowling, costume, cravate, et la parka sur lesquels ils cousent leur emblème (la cible bleu, blanc, rouge)....
    Pourtant ces jeunes n'avaient rien de nationalistes. Plutôt marqués à gauche, s'ils puisaient au départ leurs influences musicales dans le Jazz, ils vont vite évoluer vers le Rythm & Blues, la Soul, le Ska (l'ancêtre du Reggae où Blancs et Blacks se mélangeaient à l'instar de leurs références musicales), puis enfin vers un Rock'n'Roll plus amplifié (The Kinks, The Small Faces et bien sûr The Who). Grand consommateurs de drogues, notamment de "Speed", ils se battaient volontiers contre les Rockers et la police (Les célèbres affrontements de Brighton). Cette violence omniprésente est bien retranscrite dans le film.
    Un film sur les Mods en pleine époque Punk, certes, ce qui ne l'a pas privé du succès qu'il méritait. Il faut reconnaître que de nombreux groupes "néo-mods" (The Jam en tête, ou encore Secret Affair, Merton Parkas..) sont alors en plein essor et chantent "Mods are back"! En France le groupe Bijou, meilleur mais moins célèbre que Téléphone (non je rigole! j'avoue, j'étais adolescent ET Mod à l'époque!!) prendra la relève de Dutronc ou Nino Ferrer qui, sans s'en réclamer, étaient très proches de ce style dans les 60's.
    A l'époque, un journaliste avait demandé à Ringo Starr si les Beatles étaient plutôt Mods ou Rockers, preuve qu'il fallait "choisir son camp"! Avec l'humour qui le caractérise mais aussi avec un brin d'opportunisme il avait eu cette réponse d'anthologie :"We are Mockers"!!
    Dans Quadrophenia, contrairement à "Tommy" sorti 4 ans plus tôt (scénario écrit par Pete Townshend himself, tandis que Roger Daltrey tiendra le 1er rôle), si la musique est encore omniprésente, elle sert cette fois une vraie histoire, un scénario plus conventionnel.
    Un film marquant, donc, autant pour la génération qui a vécu l'essor du mouvement Mod et du Rock'n'Roll dans les 60's que pour celle qui a découvert le film à l'aune des années 80. Aujourd'hui encore il reste dans les meilleurs de sa catégorie.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    220 abonnés 1 596 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 septembre 2023
    Après Tommy en 1975, Quadrophenia est le second film estampillé « The Who » à sortir au cinéma, en 1979. C’est l’adaptation de l’opéra rock éponyme, conçu en 1973, en souvenir des années 1960 et plus précisément de l’apogée du courant des Mods (pour Modernists) dont The Who est un groupe phare. Le film est réalisé par Franc Roddam qui avait surtout œuvré dans le documentaire TV jusque-là. C’est le premier long-métrage de fiction de sa petite filmo au cinéma, qui ne comprend que six films. Roddam opte ici pour une réalisation nerveuse et tendue, qui colle bien à l’agitation des personnages. Mais le film vaut surtout pour sa BO, évidemment, et pour la prestation de l’acteur principal, Phil Daniels, investi à fond dans son rôle et totalement convaincant. Autre attraction du film : la présence de Sting dans le casting (ça rime…) : premier rôle au cinéma pour le jeune chanteur de The Police, dont l’aura mystérieuse et magnétique se remarque surtout dans une étonnante séquence de danse dans un night-club. On retrouvera par ailleurs Sting dans un autre film de Roddam quelques années plus tard : La Promise, remake de La Fiancée de Frankenstein, où le chanteur interprète Frankenstein. On note aussi dans Quadrophenia l’apparition d’un autre acteur anglais qui se fera un nom par la suite : Timothy Spall. Quant à l’histoire même du film, elle se tient plutôt bien autour des thèmes de la rébellion des jeunes face à l’ordre établi et face à une certaine idée de la normalité, de la lutte entre bandes rivales et des illusions perdues. Mais elle peine souvent à transcender les clichés du genre et à trouver une singularité autrement que par la musique qui l’accompagne.
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    69 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juillet 2013
    "Quadrophenia" ne s’embarrasse pas de l'exubérance kitsch de "Tommy", précédent opéra-rock des Who adapté au cinéma, mais se veut au contraire une adaptation réaliste. Et si l'on peine à croire que ce monde un peu idiot a véritablement existé, il semble bien que ce soit le cas. À partir de là, le film est une peinture touchante des affres de l'adolescence, comportant un grand nombre de moment de bravoure – le rapport entre Jimmy et Steph dans la ruelle, bouleversant. On s'attache assez vite à ce personnage pourtant peu recommandable, surtout parce que l'on parvient à s'identifier à lui et à son isolement introspectif sans trop de difficulté, tout le monde ayant connu une perte de repères similaire. "Quadrophenia" ne suit donc pas l'album original à la lettre, comme le ferait une comédie musicale, mais aspire son essence et la retranscrit de la meilleure façon possible. La reprise intégrale de "I've Had Enough" en constitue le parfait exemple : la mise en image d'une excellente chanson créant une inestimable valeur ajoutée.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 juin 2008
    We are the Mods, We are ehe Mods, We are We are We are the Mods! Un Super film british, opéra rock des Who sur la sous-culture mod, une culture urbaine qui avait vraiment la classe. La musique de the Who et le suivit de ce personage en pleinne chute sociale, sont les principaux éléments participants au charme de ce film. C'est aussi un exelent moyen de découvris l'univers mods des 60'; un plaisir. Sting en leader Mod à l'égaux surdiemenssioné est vraiment génial!
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2018
    Quadrophenia est un film britannique de Franc Roddam sorti en 1979. Il est intimement lié à l’album éponyme des Who… Mais l’album fait-il la bande originale, ou l’inverse ?

    J’avais vu le film deux fois déjà, et il m’avait paru noir. Étrange de voir que c’était bêtement littéral : les jeunes sont noctambules. Les jeunes, c’est tout un milieu dans lequel Quadrophenia rentre avec la plus totale compréhension du choc des générations, au point qu’il ne semble plus y avoir personne d’autre que des jeunes et leurs parents déjà vieux.

    Plus aucun entre-deux, mais une binarité à tout crin où l’on doit s’identifier or �be outcast�, comme le chante Daltrey. Pour aider à la mise en ambiance déjà efficace, on peut compter sur un tournage qui se souvient assez de Woodstock pour être juste ce qu’il faut de documentaire sur ce Londres qui le sent arriver (l’histoire se passe dans les années 60) sans trop savoir à quoi ça va ressembler. Une délicatesse qui fait rentrer l’œuvre dans son sujet sans qu’elle ait à forcer.

    Un autre avantage de Quadrophenia – qui renforce aussi son côté documentaire -, c’est qu’il ne recherche pas les extrêmes : il jette un œil au milieu du milieu, tout comme les bandes à scooter envahissent le milieu de la route… nous faisant oublier qu’on conduit à gauche là-bas. Le héros n’est pas neutre, au sens où, en bon personnage, il faut qu’il lui arrive des choses. Mais avant ça, il est. Et il est… neutre.

    Ni bon ni mauvais, ni fort ni faible, lui aussi veut faire partie d’un groupe pour affirmer son unicité et la concilier avec son besoin vicéralement social que les choses changent. Si les mods et les rockers anglais sont devenus un phénomène, c’est avant tout, je crois, parce qu’ils ne savaient pas exprimer leurs sentiments les plus simples, étouffés par leur éducation au point qu’ils ne savaient plus voir qu’une chose : « ça doit changer ! », et d’oublier comment formuler ça décemment. Les jeunes reproduisent d’ailleurs entre eux, par leur conflit, la binarité qui les sépare de leurs parents.

    Alors quitte à être incapables de mettre leur amour en mots qui ne soient sexuels (pas un seul �je t’aime� dans cette meute en chaleur) et à se créer l’illusion du changement par la drogue, les jeunes détruisent leur vie, confortés par la musique, cet art indomptable dont les paroles semblent les soutenir. On oublie vite que Quadrophenia est un film �des� Who. Pourtant My Generation est une des chansons les plus emblématiques de tout ce que le film transcrit avec tant de succès. Chanson que le héros impose d’ailleurs à son entourage en remplaçant un disque en cours de route… Il se fait huer, puis l’ambiance l’emporte.

    Roddam s’impose la nécessité de rendre l’album raccord avec le film, non d’une façon claire, mais poétique plutôt. On en a bien besoin dans ce Londres encore chargé de la poussière soulevée par les Cockneys, où l’on recherche le moindre moment de plaisir ; une émission, une pause cigarette, une grasse matinée, deux jours de vacances, une photo d’un genre que les parents ne toléreront que par souci de diplomatie… On fait tout pour tirer la ficelle.

    En arrière-plan, toujours la musique, bien sûr. Un interrupteur que le réalisateur enfonce à loisir pour signifier la continuité ou la disruption, comme symbole d’une société qui se cherche. Les symboles, il y en a tant. Sting, dont le personnage est le héros de la chanson Bell Boy, est sans doute le plus monumental, surtout lorsqu’un acteur qu’on sait chanteur abandonne son organe pour ne jouer que de sa présence, fourbie d’illusion. Rien que Sting comme ça, ça vaut son pesant de peanuts. Encore une métaphore parfaite d’une société aimant à fumer autant pour le plaisir que pour l’écran que cela crée. Créant presque celui du spectateur, qui peut s’y raccrocher comme s’il était solide afin de surmonter les barrières du temps, de la géographie et de la culture.

    Le film s’aide ensuite d’un peu plus de neutralité : les parents ne sont pas les vieux croûtons têtus qu’on boude dans sa chambre, ils sont aussi les complices d’une maturité rendue difficile parce que la jeunesse a pour responsabilité de faire mûrir aussi le monde, et cela, tout le monde en ressent le poids, mais personne n’en a vraiment conscience. Ils sont le père qui pique une gueulante sans aller trop loin, qui secoue la tête avec nostalgie devant la façon �moderne� de jouer de la guitare, qui moralise à coups de grands mots comme �schizophrénie� que ni lui ni son fils ne comprennent. Ils sont la mère qui retarde la confrontation le plus possible, mais qui la rend définitive lorsqu’elle arrive. Une voie de sortie pour une jeunesse se voyant enfin libérée, dans la douleur et les plus grandes promesses. Suicidant ses propres symboles identitaires, préférant repartir à zéro.

    Quadrophenia n’est pas qu’un excellent album qui a fait un excellent film. Il fait passer la musique pour accessoire en se basant pourtant dessus… tout comme les mods et les rockers y basaient leurs espoirs et les justifications de leur conflit sans but. Quadrophenia en est l’adaptation socialement brillante et cinématographiquement innovante.

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