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    A War
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    3,7
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    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 juin 2016
    Le film le plus important, le plus intelligent, le plus passionnant, le plus difficile de ces derniers mois. Ah, un prix comme ça à Cannes, ça aurait eu de la gueule!

    Trois parties, trois actes dont deux se déroulent en simultané. Une unité en Afghanistan, dirigée par le commandant Claus Pedersen (Pilou Asbaeck, excellent; le sosie d'Ewan McGregor avec un petit poil de Matt Damon, qu'on aurait aussi bien vu dans le rôle!). Les talibans un peu partout, le danger, la peur qui rode, rarement cela aura été montré avec autant de force, même si autour de "Démineurs", il y a eu des films efficaces sur ce type d'action militaire. La première scène, la mort en direct d'un jeune soldat qui a sauté sur une mine est particulièrement éprouvante.

    En parallèle, c'est la vie de son épouse, Maria (Tuva Novotny) qui gère vaillamment sa maisonnée de trois jeunes enfants (en gros: dix, six et trois ans) avec un numéro deux plutôt difficile, qui supporte mal l'absence paternelle.

    Un couple avec deux petits enfants, persécuté par les talibans, vient demander de l'aide aux militaires. On les renvoie, en leur promettant de revenir le lendemain pour sécuriser le village. Le lendemain ils ont été massacrés, et le petit groupe se trouve pris dans un épouvantable guet-apens, un déluge de grenades; Claus demande le soutien de l'aviation qui bombarde un secteur désigné.

    Hélas, dans le secteur, une famille de civils, onze personnes, a été tuée. Et la troisième partie, c'est le procès que Claus revenu au Danemark va endurer. Il lui est reproché de ne pas s'être assuré que le secteur était bien aux mains des talibans, et non habité par des civils. Ce procès est passionnant, parce qu'il remue toutes les questions que l'on se pose sur la guerre au Moyen Orient; le sens ou le non-sens de l'engagement de troupes au sol; l'impossibilité d'action lorsque les terroristes sont insérés dans la population civile, que celle ci soit complice ou victime (apparemment, les troupes US ont beaucoup moins d'états d'âme vis à vis des "dommages collatéraux"....); et plus généralement, cette imposture qu'il y a à vouloir croire qu'il peut y avoir des guerres "propres", genre "messieurs les talibans, tirez les premiers" et des guerres "sales". L'impossibilité aussi qu'il y a pour ces bien-pensants confortablement assis dans leurs fauteuils rouges, à comprendre ce que ressentent les gens sur le terrain. La règle militaire est simple: ne déclencher le feu qu'en cas de certitude (par identification directe) de présence ennemie; en pratique -tu parles!!

    On peut d'ailleurs se demander si le bombardement de Nagasaki ou celui de Dresde rentraient dans la catégorie "guerre propre" ou "guerre sale"....

    En tous cas, qu'il soit innocenté ou déclaré coupable, Claus portera toute sa vie ce qui a peut être été une erreur de jugement, dans un moment trop dur, et le souvenir des photos de tous ces petits enfants morts....

    A voir absolument, parce que ce films fait réfléchir, même si on peut considérer que, dans le déroulé du procès, Tobias Lindholm aligne ses pions d'une façon un poil scolaire....
    Xhyrkhæn
    Xhyrkhæn

    12 abonnés 155 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 octobre 2016
    Quand des étoiles sont mises sur l'affiche d'un film avec en plus des commentaires succincts de médias ,il semble être la plupart du temps moyen : "Palpitant" mais oui bien sûr ... Je ne sais pas ou ils ont vu que c'était "palpitant" , c'est tout l'opposé .
    L'histoire , qui ne manque pourtant pas d'intérêt , est relatée avec austérité . Cette dernière lui apporte certes un certain réalisme mais la rend également trop distante pour susciter de l'émotion .
    On en arrive ainsi souvent à visionner d'un oeil indifférent un film plutôt mou .
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 mai 2016
    Claus Pedersen est commandant de compagnie au sein de l'ISAF (ou FIAS - acronyme français) en Afghanistan - le Danemark (membre de l'OTAN) y ayant, au maximum et à la fois, déployé 750 militaires. 40 vont mourir entre 2001 et 2011, sous les attaques des Talibans. "A War" met donc en scène plusieurs de celles-ci, au cours desquelles disparaît un jeune soldat de 21 ans, puis est grièvement blessé un autre, plus âgé. Les circonstances dans lesquelles CP le fait évacuer par hélicoptère vont donner lieu à polémique, spoiler: 11 civils, femmes et enfants, ayant péri en victimes collatérales, lors de l'évacuation. Et même à procès, quand l'officier est rapatrié au pays.
    Sur le terrain, comme dans le prétoire (et même lors des apartés familiaux), le ton est celui, sec et épuré, du documentaire. Au résultat, 2 heures interminables, d'une austérité décourageante. Comment résumer cette 3e réalisation de Tobias Lindholm (aussi scénariste de l'excellent "La Chasse") ? Un mot me vient : "luthérienne".... On peut rêver moins amidonné, et plus chaleureux. Avec, aussi, des soubassements vivre-ensemblistes lourdement édifiants spoiler: (deux des "hommes" les plus remarquables de Pedersen sont d'origine immigrée, moyen-orientale....).
    Sur l'implication occidentale dans l'interminable et sanglant conflit afghan, préférez le français "Ni le ciel, ni la terre" ! Aride d'aspect, mais racontant une vraie histoire... Avec de très beaux moyens de vrai cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 juin 2016
    Film scindé en 2 parties d'un intelligence incroyable en plus de nous sortir des carcans hollywoodiens habituels. Tout y est parfait, la mise en scène, l'habileté d'écriture afin de soulever des questions essentiels et rendre compte de l'absurdité de la guerre et du système qui l'entour sans jamais juger. Incroyablement immersif grâce à un casting irréprochable et une réalisation qui sert son propose. Tobias Lindholm confirme qu'il est un très grand.
    FaRem
    FaRem

    7 394 abonnés 8 816 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 mars 2016
    Le synopsis est ultra complet et raconte vraiment tout le film donc si vous l'avez lu, vous pouvez lire ce qui suit. C'est un film qui parle des décisions d'un soldat et des conséquences qu'il peut avoir sur lui-même, sur ses hommes, sur les gens qui l'entourent sur le terrain ou encore sur sa famille. Le film est séparé en deux parties, on a tout d'abord quelque chose de proche du documentaire avec le réalisateur qui se concentre uniquement sur Claus et sa femme avec toujours la caméra à l'épaule et n'utilise aucun artifice comme des musiques pour accentuer certaines situations, on le remarque également lors de la fusillade où il ne filme que les soldats et ne montre jamais les ennemis. Cette partie-là est bien maîtrisée et très immersive. La seconde partie raconte le jugement de Claus avec le réalisateur qui pointe du doigt l'absurdité de la guerre qui est comme un jeu réglementé avec des gens assis derrière leur bureau toute la journée qui donne des leçons et dénonce les décisions de ce soldat qui a simplement voulu sauver la vie de ses hommes et la sienne. Le propos est assez intéressant, le film est plutôt bien fait et bien interprété notamment par Pilou Asbæk qui est une nouvelle fois irréprochable, mais j'ai quand même trouvé l'ensemble très inégal et parfois même ennuyeux ce qui explique ma note.
    Alexarod
    Alexarod

    238 abonnés 1 858 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 janvier 2017
    Un film « club 300 approved », je voulais voir ce que ça donnait, surtout depuis que j’en fais partie… D’ordinaire je ne suis pas trop fan des films de guerre, même quand ils portent plus sur la réflexion que la castagne à proprement parler, mais là ça semblait différent, un peu comme Lions et Agneaux, mais en étant plus sur le terrain.
    En effet, le côté réaliste est très présent, peut-être trop car tout est dépassionné : des dialogues qui semblent manquer de convictions, plats, récités, neutres, quand ils n’empruntent pas tout au jargon militaire et qu’on a du mal à comprendre ; à la caméra embarquée ou à l’épaule, d’où des soubresauts constants ; en passant par les longueurs, car même au front tout n’est pas que combat, et le rythme lent, peut être très danois mais chiant aussi. Que ce soit les soldats ou le quotidien de la femme du chef (qui a des faux airs de Joshua Jackson) c’est pareil, d’accord ça met en exergue le contraste des 2 situations mais c’est lourd aussi, surtout que quand ça s’emballe c’est tout de suite trop et on ne décrypte plus grand chose.
    Après la thématique abordée est pas mal et heureusement, car elle sauve le film qui serait médiocre sans cette 2ème partie (le procès). L’opposition de l’armée qui sauve les siens et qui les couvre plus ou moins, des ordres et des responsabilités de chacun, contre les civils afghans innocents qui n’ont pas de voix mais que la justice tient à protéger ou « venger ». Avoir le point de vue de la femme du chef est un plus, son détachement à la limite du mépris des morts et son « égoïsme » retenu est bien joué. La réalisation sobre tire son épingle du jeu ici, tout est très juste et ça contribue à créer une ambiance spéciale jusqu’au verdict, qui demeure incertain du coup. Par contre je trouve dommage qu’on aille pas plus loin dans la recherche des sujets soulevés, le début qui traîne est regrettable alors.
    Au final, j’ai apprécié ce ton différent et ce côté film de guerre sans en être un. C’est plus lourd dans un sens mais ça donne aussi plus matière à réflexion. De quel côté est-on ? Notre point de vue serait-il différent si l’on était soldat, ou leur femme, ou un civil menacé et envahi, ou un avocat qui veut la justice ? Les thèmes d’importance de la vie, d’égalité et de justice sont très présents et bien amenés, mais ça intellectualise sans doute trop, donnant également un côté chiant. Bref c’est sympa de temps en temps d’avoir un film intelligent, mais je pense qu’il gagnerait à être plus accessible, moins lent et austère, tout en cherchant à approfondir les pistes qu’il lance.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 6 octobre 2016
    Les premières minutes sont engageantes. Des soldats qui patrouillent, l'un d'eux se fait abattre par l'ennemi. Puis on sombre dans la psychologie du militaire qui se pose des questions (Curieux dans une force armée). Qu'est-ce que je fais là ? A quoi sert ce combat ? Puis on voit les enfants du soldat qui est aussi un bon père de famille. C'est là que l'on tombe irrémédiablement dans la sensiblerie jusqu'à s'ennuyer ferme si l'on est venu voir un bon film d'action.
    ferdinand75
    ferdinand75

    450 abonnés 3 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2016
    Un très bon film sur le sujet difficile de la guerre contemporaine que mènent les armées occidentales, en Afghanistan, dans un rôle de maintien de la paix. Toute l’ambigüité de ces missions est bien démontrée, et surtout la question de l’éthique va se poser. Mais le film est tout d’abord un très beau « film de guerre », dans la belle tradition du cinéma français de genre de Pierre Schoendoeffer (« la 317e section »). On est loin des films Hollywoodien aux effets spéciaux assommants et factices. Ici on est dans la sueur, dans la peur, beaucoup de temps d’attente, dans des combats simples mais avec du vrai stress. Il n’y a pas d’hémoglobine, juste de la vraie douleur. Le film est dans le même esprit que le tout récent et superbe film français « Ni la ciel ni la terre » de Cogitore, qui se passait déjà en Afghanistan, (Il faut absolument le voir). Cette 1er heure de film de combats en Afghanistan est magnifiquement filmé et nous montre la vie au quotidien de ces soldats danois et d’une attaque contre des rebelles. Mais le commandant va faire une erreur d’appréciation qui coutera la vie à des civils. Rentré au pays il va passer en jugement pour crime contre l’humanité, devant un tribunal civil, pour ces « dommages collatéraux ». On assistera alors à l’opposition entre une procureur « très bien pensante » politiquement correct, humanitaire au possible opposée à la vision militaire, pragmatique prônant l’efficacité du commandement. L’affrontement verbal et les arguments sont passionnants. La guerre peut –elle être « propre » ? Est-ce qu’il possible pour les démocraties de lutter contre les nouvelles forces du mal, sans se salir les mains. L’actrice qui joue le Procureure est excellente , on a envie de lui mettre des claques , quand elle veut faire plonger le capitaine. La partie vie de famille, avec la vie des épouses de militaires qui attendent leur mari est aussi très bien montrée, dure , réaliste. Ce film est un petit bijou, complexe, intéressant et qui amène une réflexion par un argumentaire parfait. Le suspens final est très fort, et presque insoutenable .
    aldanjah
    aldanjah

    54 abonnés 705 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mai 2016
    J'ai bien aimé ce film danois qui nous livre une vision humaine de la guerre en Afghanistan.
    Dans cette histoire, la guerre est une situation dans laquelle personne n'est gagnant, tout le monde est victime d'une situation qui le dépasse et qu'il a envie de fuir.

    Ces soldats patrouillent dans une zone rurale, quasi désertique.
    Officiellement, ils sont là pour aider les populations civiles, les soigner, et les protéger des talibans. Mais sur place, malgré toute leur avance technologique, l'ennemi pourtant bien présent est invisible, et la barrière de la langue rend leur progression difficile,
    Certains craquent et veulent rentrer, D'autres aimeraient faire plus pour une population civile clairement menacée..

    On est très loin de American Sniper, film de propagande de Clint Eastwood qui faisait l'apologie de la loi du plus fort, de l'interventionnisme occidental, et qui a fait un carton au box office..

    Ici il est question de justice, de culpabilité, de sens du devoir, de famille, d'amitié.. Et comme on l'avait déjà vu dans ce documentaire danois Armadillo dans le piège Afghan, c'est la réelle utilité de maintenir une présence occidentale dans ces territoires qui est questionnée.

    On appréciera également, de la mentalité nordique, cette haute opinion de la justice, qui est considérée comme un véritable pouvoir que l'on craint, que l'on respecte, et sur lequel les politiques ne cherchent pas à avoir du poids.

    Un film certes moins spectaculaire et brutal que Outrages ou Appocalypse Now mais qui relate de manière réaliste un drame humain lié aux situations de guerre.
    Acidus
    Acidus

    617 abonnés 3 647 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 juin 2016
    Plutôt déçu par ce troisième long métrage de Tobias Lindholm, ce cinéaste prometteur. "A Wa" est un film honorable mais on peut déplorer la présence de quelques faiblesses.
    L'intrigue se découpe en deux parties. L'action de la première (environ les 3/4 du film) se situe en Afghanistan, théâtre des opération de l'armée danoise. L'immersion du spectateur au sein des troupes militaires fonctionne bien mais le propos comme la mise en scène et le scénario souffrent d'un sentiment de déjà-vu. De ce côté là, "A war" n'apporte pas grand chose de neuf ni de consistant et ressemble aux nombreux autres films sur le sujet. La seconde partie, spoiler: celle du procés
    , est plus intéressante et montre les conséquences tant en amont ( spoiler: mort de civils
    ) qu'en aval ( spoiler: poursuites judiciaires
    ) que peuvent provoquer une décision ou une action militaire. Cette partie est cependant trop froide et il est compliqué de ressentir la moindre empathie pour le commandant comme pour ses victimes. Si la réflexion est bien là, le réalisateur ne réussit pas à insuffler ce qu'il faut d'émotions pour porter ce message.
    Le résultat est correct mais pas au niveau de ses précédents films que sont "R" est "Hijacking".
    Jonathan M
    Jonathan M

    111 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 janvier 2017
    Le film sous-tend une multitude de sujets. C'est le soldat qui a une responsabilité au front : rétablir la cohabitation entre civil et force Armée occidentale, lutter contre les talibans tout en protégeant ses hommes. Des rondes remises en question, une autorité qui empathie. Tout cela sur le regard vaillant d'une famille qui ne souhaite que son retour imminent. Un homme, ce n'est rien qu'un homme. On a beau être monsieur super héros pour ses enfants, il faut savoir gérer un certain nombre de paramètre lorsque le danger fait subitement son apparition. Le soucis du travail bien fait, le commandant va être remis à rude épreuve dans un procès qui frise l'indigeste. Pourtant, il le faut. Un pays qui envoi ses hommes au combat, permet de juger à distance des actes de terrain. Le paradoxe est total. La victoire est d'un goût amer, car quand il y a mort d'hommes, il n'y a jamais vraiment victoire. Le metteur en scène danois tire une maîtrise totale du récit. Bande sonore viscérale dans le désert Afghans, qui sait se faire muette quand la situation est critique. Écriture riche et profondément cynique à l'égard de son pays, c'est un coup de poing. Subjuguant. *TOP 6 FILM 2016*
    btravis1
    btravis1

    98 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 juin 2016
    Film en 2 parties qui bouscule le spectateur en soulevant des questions sur la justification de certains comportements humains pendant une guerre, sans forcément prendre partie, mais en exposant bien les éléments. Le premier défaut du film est peut-être son côté documentaire qui fait que la réalisation est un peu molle; le second concerne la première partie qui suit le quotidien d'un commandant et de sa patrouille ainsi que la famille de celui-ci, car trop légère et déjà-vu. D'autres films ont en effet déjà mieux traité ce sujet, mais ce passage était obligatoire pour le reste de l'histoire. La seconde partie, le procès, est un peu austère mais efficace, pas manichéenne et trouve des axes de réflexion fort intéressants.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 288 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 juin 2016
    Un officier danois commande une compagnie en Afghanistan. Il a laissé sa femme et ses trois enfants derrière lui. À la tête d'une patrouille, pris sous le feu des talibans, il demande un soutien aérien pour évacuer un de ses hommes gravement blessé. Le bombardement provoque douze morts civils. Renvoyé au Danemark, mis en accusation devant un tribunal militaire, dira-t-il la vérité ?

    Après "Brothers" de Susanne Bier (2004), "Everything Will Be Fine" de Christoffer Boe (2010) et "Armadillo" de Janus Metz (2010), le cinéma danois évoque à nouveau, avec toujours le même bonheur, le conflit afghan. Quel contraste avec le cinéma français qui ne lui a guère consacré que l'inabouti "Ni le ciel ni la terre" de Clément Cogitore en 2015 !

    Mais c'est moins l'Afghanistan en tant que tel qui intéresse Tobias Lindholm, le scénariste de "Borgen", que les dilemmes que la guerre qu'y a menée l'Occident suscite. Comme dans son précédent film, l'excellent "Hijacking" (2012) dont l'action se déroulait au large des côtes somalies, le rôle principal est interprété par Pilou Asbaek, qui, depuis son apparition dans la dernière saison de "Game of Thrones", commence à se faire un nom - pour le prénom, c'est plus délicat.

    Premier dilemme : celui du jus ad bellum ou, pour faire moins cuistre, celui du sens de la guerre menée en Afghanistan (ou en Irak ou en Libye ou au Mali). Quel ennemi combattre ? Comment mener à bien une impossible pacification ? Comment gagner la confiance des civils ?

    Second dilemme : celui du jus in bello, du droit applicable à la conduite des opérations. Le commandant Pedersen est accusé d'avoir causé la mort de civils. Du point de vue des règles d'engagement, sa culpabilité ne fait guère de doute : la cible n'avait pas été correctement identifiée lorsqu'il a donné l'ordre de la bombarder. Mais les circonstances peuvent-elles atténuer sa responsabilité voire l'en exonérer : le souci de sauver l'un de ses hommes ? le "brouillard de la guerre" qui a altéré son jugement ?

    Tobias Lindholm pose ces questions cornéliennes. Il nous laisse le soin d'y répondre avec un faux happy end qui laisse un goût amer.
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juin 2016
    Ce film possède une qualité principale, celle de nous faire découvrir la difficulté de concilier les opérations de guerre et la conformité aux lois d'un état démocratique, en l’occurrence le Danemark, dont on se plait à la fois à envier le strict légalisme et à déplorer les lourdeurs administratives. Les acteurs sont tous si véridiques et talentueux que la différence entre un documentaire sur le même sujet (Armadillo) est plus que légère. A war nous plonge littéralement dans le vif de l'action en mettant en lumière, comme en passant, la difficulté de l'exercice de lutte contre des ennemis invisibles - on ne les verra jamais - tout en instaurant des relations amicales avec des populations supposées amicales. Les relations familiales du commandant envoyé en opérations, exposées sans effets larmoyants, sont la toile de fond qui explique et sous-tend les réactions humaines d'un militaire envoyé dans un pays hostile.
    On sera un peu moins enthousiaste à l'évocation du procès plutôt long - une bonne moitié du film - dont le rythme, lent, est en opposition avec la phase guerrière du film. Il a pourtant le mérite de nous montrer une justice de qualité mais dépourvue de robe, de perruque ou de serment !
    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 juin 2016
    Dans la liste finale retenue pour l'Oscar 2016 du meilleur film en langue étrangère A war figurait aux côtés de Mustang et du Fils de Saul, notamment. Le troisième long-métrage de Tobias Lindholm est clairement divisé en deux segments, le premier, un peu ingrat, décrivant avec réalisme et sécheresse le quotidien d'une troupe étrangère dans une guerre lointaine, en l'occurrence l'Afghanistan. Ennemis invisibles et haute technologie mais la décision de faire feu est toujours humaine, donc sujette à caution, et aux circonstances, et susceptible d'entraîner de graves effets collatéraux. Ce sont ceux-ci qui forment l'intérêt d'une seconde partie qui, a posteriori, fait oublier les quelques longueurs ou passages arides de la première. C'est là qu'interviennent des questions de morale et du sens d'un engagement dans la guerre pour un pays pacifique comme le Danemark. Sans parler des conséquences sur la part intime et familiale des combattants qui sont davantage qu'un détail dans A War. Tobias Lindholm, scénariste déjà reconnu (De Borgen à La chasse) acquiert ses galons de réalisateur dans cette oeuvre qui doit beaucoup au fameux Dogma danois même s'il n'en respecte pas toutes les règles. Sur un thème qui rappelle beaucoup de films récents (Démineurs parmi les meilleurs, American Sniper parmi les pires), A War, avec ténacité et pudeur, impose sa marque. Comme une entaille profonde dans la chair quoique difficile à voir à l'oeil nu.
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