Avis : Maryland - Page 2

Présenté à un Certain Regard à Cannes cette année, « Maryland » fait partie de ces films pas forcément aimables de prime abord. Un film dont il faut accepter le rythme lent, le peu de dialogues et de nombreuses zones d’ombres. C’est typiquement le genre de film d’atmosphère qu’on aime si on y adhère et qu’on accepte de s’y plonger mais qu’on peut détester (et s’y ennuyer) si l’on ne rentre pas dedans.
On pourra reprocher à la réalisatrice de faire l’impasse sur une partie de son sujet : l’attirance sous-jacente entre ces deux personnages n’ayant rien en commun. Tout juste la chose est amorcée mais jamais vraiment exploitée. Jusqu’à la toute fin. Alice Winocour préfère se focaliser sur le personnage de Matthias Schoenaerts et ses névroses post-traumatiques ainsi que sur la menace invisible qui pèse sur cette femme qu’il doit protéger. Ce qui inscrit « Maryland » parfois à la lisière du fantastique. Un climat réussi avec un gros travail sur le son et une ambiance anxiogène au possible, parfaitement maîtrisée.
On est happés par le film alors qu’il ne s’y passe pas grand-chose, il y a quelque chose d’envoûtant même si certaines scories empêchent de le hisser en tant que grand film. Schoenaerts est encore une fois impeccable dans un rôle qui lui va parfaitement bien, celle d’une brute un peu rustre mais pas si simple qu’il en a l’air. On découvre également un métier peu montré au cinéma sur sa forme la plus réaliste, celle de garde du corps. On est loin de « Bodyguard » avec Kevin Costner, l’aspect ici étant plus réaliste et brut.
La musique de Gesaffelstein est tout à fait adaptée au sujet. Sa techno agressive et sombre emballe parfaitement les séquences du film et ajoute au climat particulier de cette histoire. C’est très particulier mais l’étrangeté ambiante est assumée de bout en bout. Et l’assaut final, violent et sans concession, termine de jouer en la faveur du film en dépit de ses quelques défauts narratifs et de certaines longueurs. Un huis-clos original et oppressant.

Alice Winocour n'a pas froid aux yeux: avec Augustine, elle se lançait dans une aventure culottée; elle aussi été scénariste de films comme Mustang, Home.... rien que du bon donc!

Avec Maryland -c'est le nom d'une luxueuse propriété sur la Côte d'Azur- elle se replace sur un terrain bien rebattu. L'histoire du garde du corps tombant amoureux de la richissime, intouchable personne qu'il est censé protéger, on l'a vue soixante douze mille fois au cinéma.

Si Vincent travaille dans la protection des personnalités, c'est qu'il est revenu d'Afghanistan avec un stress post-traumatique qui l'empêche de retourner au combat -en particulier une hyper sensibilité aux bruits, ce que tente, je pense, de faire ressentir une musique insupportablement bruyante et intrusive. Il est limite parano -ce qui ne doit pas être l'idéal pour ce genre de job.

Jessie (Diane Kruger, très juste comme d'hab) est la femme d'une richissime homme d'affaire (et d'affaires...) libanais, très lié au milieu politique français; sur les raisons pour lequel sa femme et son fils sont menacés restent dans l'ombre. Ce n'est pas le sujet.

Le film repose complètement sur la personnalité de Matthias Schoenaerts, qui est de tous les plans. Son personnage tient grâce à cet assemblage hétéroclite d'un fin museau de hérisson gentil, avec des yeux de fille, sur un torse hyper musculeux qu'est Schoenaerts; il permet de croire à l'alliage de la force brutale d'un ancien des sections spéciales avec la fragilité du traumatisé. Sans lui, sans sa présence taciturne, que serait le film? Pas grand chose. Certes, la lenteur avec laquelle il progresse sert à installer le suspense et l'angoisse; m'enfin, on s'ennuie aussi pas mal pendant au moins la première moitié...

Cela dit, ça se laisse voir.

C'est un vrai film d'ambiance, une tension qui ne vous lâche jamais. Le scénario est réduit, mais on reste fasciné par la présence de Matthias Schoenaerts, la paranoïa qu'il engendre. Le personnage est d'autant plus fort qu'il est taciturne. La musique est au poil. Les scènes d'action et de suspens sont formidablement réussies, ce qui est rare dans le cinéma français. J'avais beaucoup aimé "Augustine", Alice Winocour confirme ici définitivement son talent.

En deux mots : Matthias Schoenaerts. Et oui il y a des fois ou je ne suis pas très exigeante mais quand j'apprends que la réalisatrice a écrit son film pour lui je ne peut que m'incliner. Sa présence sous forme de force tranquille habite et garantie à Maryland une certaine réussite. Je ne m'attendais pas vraiment a apprécier ce film et d'ailleurs le début n'a fait que confirmer mes craintes et c'est finalement une bonne surprise. En fait il est divisé en deux : la première partie peut être considérée comme passive, très observatrice et les plans en slow-motion sont assez ennuyants. La seconde quant à elle prend le dessus avec quelques scènes d'actions bien réalistes et un désir sous-jacant subtil. Le traumatisme de l'ancien combattant est correctement mis en avant, et c'est surtout grâce à une belle performance encore de Matthias Schoenaerts. Je note un bel hommage à mon prénom grâce à un petit échantillon de Major Lazer ah ah! Un thriller paranoïaque intéressant et l'attraction du duo principal ne se fait pas dans la facilité, ça change et c'est beau.

Alice Winocour signe un film de genre d'habitude réservé aux hommes . Maîtrise totale des scènes d'action et de violence . Film où on retrouve comme dans Augustine la confrontation avec un corps brisé . Ici le corps et à l'intérieur d'un ancien soldat (comme il est dit!) un peu resté là bas. Soldat torturé campé magistralement par Matthias Schoenaerts à la fois viril , torturé et fragile en constante reconstruction. Rôle qu'il a déjà interprété (dans des conditions différentes) dans ou . Mais là où le film devient très intéressant réside dans sa construction. Thriller ? Non pas seulement presque un film d'horreur où la Maison (grandiose!) devient un élément central . Le pourquoi de l'histoire (magouille, traffic ..) n'est qu' un prétexte. Un huit clos paranoïaque. Prenant jusqu'au tripes mariné d'une passion qui se nourrit de cette violence! Quand à Diane Krüger fragile et émouvante. Un petit bémol . La toute fin (peut-être prévisible)

Un film plutôt réussi, captivant. On peut regretter un certain manque de précisions, un flou, dans le scénario qui gêne un peu la compréhension des événements. Le film est porté par Matthias Schoenaerts, toujours aussi brillant et qui nous livre ici une nouvelle facette de son très grand talent d'acteur. Loin de ses rôles habituels de séducteur romantique, il incarne un personnage fragile, tourmenté, meurtri et, de ce fait, plutôt attachant. Très convaincant.

Doté d'un scénario réduit à sa plus simple expression, Maryland repose totalement sur Matthias Schoenaerts. Un pari osé mais à l’instar de « Drive », on se surprend à être focalisé sur un seul homme qui devient une sorte d’icone au fur et à mesure que l’on apprend à le connaitre. D’ailleurs, comme dans le film de Nicolas Winding, la musique électronique rythme le film et cette fois-ci, ce sont les atmosphères et les beats de Gesaffelstein qui mettent en exergue la tension du film. Et quelle tension ! Palpable du début à la fin, avec des montées qui mettent à mal notre rythme cardiaque, j’ai rarement autant serré les accoudoirs de mon fauteuil. La tension est d’ailleurs le moteur majeur du film. Si le film est assez minimaliste et peu fouillé, son climat est unique et constitue, à lui seul, une raison valable de vivre une telle expérience.

Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ça. Je n’avais pas vu la bande-annonce. Et j'avais en tête le premier film d'Alice Winocour, Augustine, qui ne m'avait pas vraiment emballé. Mais j'aime beaucoup Diane Kruger et Matthias Schoenaerts, seule raison donc qui m'a poussé vers la salle. L'acteur belge est une fois de plus formidable. Le film a été écrit pour lui et cela se voit. Il est de quasiment tous les plans, merveilleusement filmé. Sa performance, sans en avoir l'air, est d'une grande justesse. Contenue, introvertie, autant que fiévreuse et à fleur de peau. Pour le coup, il éclipse totalement sa partenaire, dont le rôle est bien moins épais. Mais qui prend de l'importance à la fameuse scène clef de l'agression dans la voiture. C'est là d'ailleurs que le film bascule dans une autre dimension. Jusqu'ici il se passait peu de choses. La mise en place d'une ambiance et de personnages, aux contours pas très définis, sur un rythme lancinant. A partir de là, tout s’accélère. Montant crescendo dans la tension et l'angoisse, Winocour nous scotche à notre siège dans un huis-clos étouffant et moite, suintant de violence et de sensualité. Jusqu'à une dernière scène, magnifique, improbable ou obligée, laissant la porte ouverte à plusieurs dénouements possibles, entre fantasme et réalité. Alice Winocour frappe donc fort dès son deuxième film. Maryland est finement écrit, drame intimiste sur fond de géo-politique et de magouilles financières (dont finalement, comme le personnage de la femme, on se fout), et mis en scène avec une élégance et une maitrise de chaque instant. Tout cela ne serait sans doute rien, donc, sans la présence magnétique et imposante d'un Matthias Schoenaerts impeccable. Diane Kruger a moins à défendre mais s'en sort très bien, sans oublier l'excellent Paul Hamy, (sexy) acteur à suivre. Certains vont crier à l'exercice de style et à une froideur sans âme, mais pour moi, Maryland est l'une des réussites majeures du cinéma français cette année. Et ce qui gâte rien, c'est visuellement splendide. Efficace, beau, prenant, troublant, fascinant. Une excellente surprise, aussi inattendue que réjouissante.

Réalisatrice du magnifique Augustine, Alice Winocour confirme ici son talent formel et prouve que le fond et la forme peuvent être travaillés de concert. Ici, nous sommes conviés à pénétrer dans la tête du personnage principal – merveilleux Matthias Schoenaerts, décidément l’un des meilleurs acteurs actuels – et même dans ses désordres les plus intimes. Le film navigue ainsi entre douceur ressentie pour la femme traquée et délaissée, et une violente paranoïa, à tel point qu’on se demande durant un moment si tout ne se déroule pas uniquement dans la tête de ce garde du corps perturbé. C’est d’ailleurs lorsque la cinéaste explore cet entre-deux indéfinissable entre fantasme et réalité qu’elle gagne des points et rend son film passionnant. Dès le moment où elle se fait plus explicite, elle devient plus prévisible et glisse vers le thriller plus attendu, et donc moins palpitant. Heureusement, la dernière scène revient jeter in extremis le trouble qui régnait durant la première heure brillante d’une œuvre intéressante, mais paradoxalement peut-être moins aboutie que son premier effort. Reste encore une fois la prestation remarquable de Schoenaerts qui porte l’ensemble du film sur ses épaules.

une expérience incroyable de cinéma ! On se laisse happer dans un maelstrom de sensations, de musique, d'images, de sentiments .... Oprressant et jouissif ! Mathias Schoenaerts est magnifique, d'une beauté brute et opaque. LE film français de la rentrée (même si ça ne ressemble pas à un film français)

La cinéaste réussit à captiver sur peu de choses (un lieu unique ou presque, deux personnages principaux et un enfant) avec un grand talent de mise en scène, que ce soit dans la tension sourde de l'intime ou la violence d'une action particulièrement bien filmée – c'est assez rare dans le cinéma français pour le noter. Un survival movie d'auteur haletant.

LA SUITE :

haletant et psychologique, la réussite de ce thriller atypique repose sur les épaules deMatthias Schoenaerts qui ne quitte jamais l'écran.

Petit coup de coeur pour la seconde partition d'Alice Winocour. Elle a gommé les défauts du premier, et ce révèle être une cinéaste à potentiel grande carrière. Son cinéma n'est pas qu'image. Il est aussi son et saignant. Ces acteurs sont vifs. Le récit n'a rien de nouveau mais il est simple et psychologiquement rondement bien au point. Elle forme avec Céline Sciamma, un type de cinéaste française punk et singulière. *TOP 9 FILM 2015*

Une oeuvre particulièrement troublante, intéressante, jouissive, prenante.
J'ai vu un excellent film et j'en suis très contente.
Je ne peux pas en dire davantage, il faut le voir et se laisser porter et charmer par cette histoire.

Porté par un très bon et magnétique Matthias Schoenaerts, Maryland a le mérite de l'originalité de traitement : ni thriller, ni film d'action mais privilégiant la tension psychologique. Plutôt un mélange des trois. Un films "d'hommes" plein de testostérones rentrées. Déroutant.