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    Lifeboat
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    58 critiques spectateurs

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    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 novembre 2012
    Tout Hitchcock en un seul film : du plan inaugural présentant l'univers descriptif des huit personnages à la dernière seconde en passant par moult rebondissements Lifeboat rappelle encore et toujours combien Sir Alfred était le maître incontestable du suspense. Leçon de mise en scène unique au dispositif dramatique réduit au strict minimum ( une barque, une poignée de passagers et le roulis interminable de l'océan ) Lifeboat présente d'abord ses personnages à la manière utilitaire pour ensuite développer leur psychologie respective lorsqu'ils entament le chemin désespérant de la survie. Réalisé en pleine Seconde Guerre Mondiale ce thriller fortement audacieux réserve une interactivité particulièrement novatrice pour l'époque en plus de bénéficier d'une matière première redoutablement imposante : le roman de Steinbeck. L'humour hitchcockien transpire à chaque réplique, souvent sur le mode du cynisme et de la cruauté alors que la caractérisation des personnages est retranscrite par l'écriture et la réalisation avec un équilibre proprement flamboyant. La modernité de Lifeboat n'est aujourd'hui plus à prouver, comme en témoignent les nombreux émules actuels du cinéaste qui réussit au passage l'un des caméos les plus originaux de sa filmographie. Un véritable chef d'oeuvre.
    Plume231
    Plume231

    3 471 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 janvier 2010
    Un film inhabituel dans l'oeuvre d'Alfred Hitchcock qu'est ce huis-clos au milieu de l'Océan. Du lot des neuf personnages très typés composant les neuf passagers de ce canot se distinguent principalement la journaliste mondaine, élégante et superficielle brillamment incarnée par Tallulah Bankhead, que l'on verra peu à peu perdre de sa superbe à travers la disparition l'un après l'autre des objets qui faisaient son identité, et puis surtout le méchant nazi incarné par Walter Slezak. Selon le vieil adage du réalisateur, "plus le méchant est réussi plus le film l'est", et "Lifeboat" dans ce domaine en particulier est un excellent film. Le personnage de Slezak mériterait sans aucun doute sa place au Panthéon des méchants hitchcockiens tant cette figure d'ambiguïté avec son physique bonhomme a-priori rassurant n'en est que plus inquiétant, d'autant plus que c'est ce personnage qui se montre le plus équilibré du film (chose qui avait beaucoup choquée à l'époque!). On peut saluer aussi le réalisme avec lequel il traite le personnage du stewart noir à travers notamment l'ironie de la réponse qu'il fait lorsqu'on lui demande si il veut voter et aussi l'humour avec lequel Hitchcock fait son caméo. Un film abrupt, sauvage, glacial et cruel à l'image de l'époque dans laquelle il a été tourné. Une oeuvre qui a sa place parmi les plus fortes du Maître.
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    61 abonnés 805 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 mars 2013
    Hitchcock aimait les huis-clos et il le prouvait déjà en 1944, avec ce film singulier qui se déroule en pleine seconde guerre mondiale.
    Le pari -situer toute l'action sur un canot de sauvetage- était osé mais il faut avouer que le réalisateur anglais s'en sort plutôt bien, sans toutefois exceller. Le film alterne passages intéressants et scènes moins emballantes, ce qui rend l'ensemble assez inégal et parfois un peu long. Les personnages eux aussi souffrent d'une certaine hétérogénéité, mais le groupe fonctionne tout de même plutôt bien et on se plait à suivre leur péripétie, pas forcément toujours très réaliste il est vrai. Mais le point le plus décevant est sûrement cette fin, pas très bien amenée et qui clôt le film de façon beaucoup trop abrupte.
    On pourrait aussi discuter de la portée propagandiste de Lifeboat et de l'intérêt de la démarche d'Hitchcock tant certains dialogues résonnent dans le contexte historique de l'époque.
    Benjamin A
    Benjamin A

    646 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2017
    Alors qu'un paquebot se fait torpiller par un sous-marin allemand dans l'océan Atlantique, neuf rescapés vont se retrouver ensemble sur un canot de sauvetage et vont devoir vivre ensemble malgré des différences sociales et de nationalité...

    En adaptant ce scénario co-signé par John Steinbeck, Alfred Hitchcock participe à l'effort de guerre et livre un huis-clos océanique où un allemand va se retrouver au centre d'un canot contenant des "civils alliés". Le pari était difficile pour le maître du suspense mais force est de constater qu'il s'en sort à merveille, livrant une oeuvre palpitante où, sous couvert d'une analyse sociale en temps de guerre, il propose intensité et jeux de manipulations à glacer le sang.

    La force de ce thriller se trouve dans la façon dont Hitchcock va peu à peu mettre en place une atmosphère de soupçons, voire même de haine à travers le rapport entre l'allemand et les autres. Derrière son allure de gentils bonhommes, on se demande tout le long qui est vraiment ce personnage, notamment lors de ses sursauts machiavéliques. Chaque personnage est intéressant, chacun ayant des caractéristiques propres et le maître étudie peu à peu leur comportement face à l'ennemi mais aussi la peur. Sans jamais oublier l'humour, souvent noir, et quelques touches de légèretés qui font mouches, Hitchcock s'attache aussi aux oppositions sociales entre les différents rescapés, notamment à travers une excellente qualité d'écriture, tant dans les personnages que les dialogues, et le metteur en scène de Psycho le gère à merveille, sachant bien prendre son temps lorsqu'il le faut.

    Alors que le suspense tient tout le long du film, il faut souligner la mise en scène remarquable d'Hitchcock, tout comme sa façon d'utiliser l'immensité de l'océan (ainsi que le peu d'éléments qu'il utilise) et de faire preuve d'audace dans ses plans, notamment pour capter les sentiments des personnages. Ils sont d'ailleurs très bien dirigés (surtout Walter Slezak dans la peau d'un des plus mémorables méchants Hitchcockiens) par le maître, lui-même se permettant un inoubliable et fabuleux caméo.

    Les aléas de la vie en communauté, surtout lorsqu'un allemand se trouve dans une barque d'alliés, même en civil, c'est ce que met en scène Hitchcock avec Lifeboat, et il le fait en y incluant suspense, tension, ambiguïté et efficacité, un régal !
    Max Rss
    Max Rss

    168 abonnés 1 713 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 juillet 2019
    Ça n'aura échappé à personne : il y a dans ce 《Lifeboat》une forte propagande anti-nazi. Mais comment s'en offusquer ? Ces monstres ne méritaient pas autre chose. Bref. Le film, de par la forme adoptée, c'est-à-dire un huis-clos en plein océan, représentait un gros défi. Un défi relevé haut la main par Alfred Hitchcock. Le ton est donné d'entrée de jeu lorsque l'on voit la cheminée du paquebot disparaître sous la surface de l'eau. S'en suivent ensuite les survivants. Tous ont une personnalité différente qui va éclater lorsque va être évoqué le sort à réserver au marin allemand. Certains plaident la clémence. D'autres plaident la mort. Ces personnages sont au nombre de 9, mais il y a de la place pour tous. On a le temps de les connaître un minimum. Il y a dans ce film deux moments forts : la scène de la tempête. Dotée d'une intensité à couper au couteau. Et la scène où le navire allemand se fait bombarder. Les plans de l'attaque, filmés en caméra subjective, sont superbes. Il faut vraiment voir ce navire en feu, disparaître sous les eaux. Pour ma part, je ne noterai qu'un seul bémol : un petit flottement d'une quinzaine de minutes après la fameuse scène de la tempête. Sinon, c'est vraiment du tout bon. Et Tallulah Bankhead se place comme étant l'une des meilleures actrices Hitchcockiennes. Officiellement, 《Lifeboat》n'est pas considéré comme une oeuvre phare de Hitch et pourtant, je crois qu'elle en est une.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    664 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 juillet 2010
    C'est en pleine Seconde Guerre mondiale qu'Alfred Hitchcock signe " Lifeboat ", ce huis-clos se déroulant en pleine mer et qui se voudra être un plaidoyer contre le nazisme. Au niveau de la mise en scène, on ne ressent malheureusement que très rarement la " patte " et le style du célèbre réalisateur et certaines séquences s'avèrent bien ennuyeuse à visionner ( notamment toutes celle se déroulant entre la séquence de l'amputation de Gus et celle où le même personnage se retrouve projeté par-dessus bord par l'Allemand ) . Reste, tout de même, une interprétation très crédible et pour certains même touchante de l'ensemble des comédiens qui sont ici fort bien dirigé par le réalisateur anglais. Mais ceci ne suffit pas pour que cette oeuvre fasse partie des plus réussi du cinéaste. Une relative déception donc en ce qui me concerne.
    lost 4/8/15/16/23/42
    lost 4/8/15/16/23/42

    14 abonnés 338 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 avril 2012
    excelent film qui passe trés vite etant donné que la quasi totalité du film se passe sur un canot de sauvetage . dans ce film nous retrouvons bien le style hitchcock avec son suspens trés connu
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 août 2019
    "Lifeboat" est loin d'être le film le plus connu d'Hitchcock, il est pourtant remarquable de maîtrise et de tension. Pour tenir le spectateur en haleine durant une heure et demi alors que tout l'ensemble se joue sur une simple barque, il faut pouvoir combiner une écriture au cordeau, un sens aigu de l'espace et un système efficace d'associations et d'oppositions entre les personnages. Ces derniers sont construits comme de purs archétypes de manière à ce que l'on s'identifie très vite à eux et pour que le suspense, mené grâce à la menace allemande, puisse rapidement évoluer. En bon classique, Hitchcock met en scène quelques éléments déterminants (la boussole, l'eau) afin de resserrer l'étau à travers des revirements de situations glaçants mais ménage aussi quelques brefs moments d'accalmie dédiés à une dimension plus intime. Et si l'on peut regretter une fin qui conforte le film dans une visée propagandiste peu subtile, il faut reconnaître que l'ensemble est tout à fait prenant, mêlant avec brio l'émotion au spectacle.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 septembre 2007
    Film de propagande anti-nazi tourné par Hitchcock à un moment-clé de la seconde guerre mondiale, "Lifeboat" surprend évidemment le spectateur moderne par la radicalité de son discours, qui ne s'encombre pas du politiquement correct qui régit de nos jours notre vision des conflits : il s'agit ici de dénoncer sans ambigüité la duplicité et l'inhumanité fondamentale de l'Allemagne, et de proner l'alliance anglo-américaine contre la barbarie, jusque dans la fraternisation de toutes les couches sociales. On est certes plus habitués à lire du cynisme et des doutes dans les films hitchcockiens, mais force est de reconnaître que, techniquement, on a affaire à un réalisateur en pleine possession de ses moyens : chaque plan, chaque situation de "Lifeboat" déborde de tension, de haine ou d'humour, et on ne peut être qu'admiratifs devant la beauté et l'intelligence des solutions de mise en scène trouvées par Hitchcock pour transcender le huis clos théâtral de son sujet.
    Eldacar
    Eldacar

    41 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 novembre 2007
    Un pari difficile mais assez réussi pour ce film d'Hitchcock trés différent des autres réalisations du maître. Ici, on ne retrouve pas le suspence qui a fait le succés de la plupart de ses films. Le combat des personnages pour survivre ainsi que leurs oppositions sont trés biens rendus par des acteurs qui avaient visiblement bien cerné leur rôle. Même si ont peut considerer "Lifeboat" comme un film mineur d'Hitchcock, ont ne peut cependant pas oublier le talent du réalisateurs pour les films en huit-clos comme celui-ci ou encore "Fenêtre sur cour". A voir même si on ne retrouve pas dans ici la virtuosité de "Sueurs froides" ou "Psychose".
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 novembre 2014
    Comme beaucoup de ses confrères réalisateurs américains ou émigrés d' Hollywood, Hitchcock apporte sa contribution à l'effort de guerre. Original comme souvent celui qui n'est pas encore devenu le maitre du suspense donne une vision tout en nuance des rapports entre belligérants évitant le manichéisme militant des productions habituelles du genre où l'ennemi nazi est quasiment assimilé au diable. Le grand Alfred aidé de John Steinbeck et de Ben Hecht pour l'écriture du scénario réunit sur un même canot de sauvetage huit rescapés du naufrage d'un paquebot et le commandant du sous-marin allemand responsable de leur perte et montre comment les circonstances peuvent unir des forces qu'à priori tout oppose notamment les intérêts de classe. Mais il se sert aussi du commandant (Walter Slezak) pour tenter d'expliquer comment le pragmatisme cynique du militaire allemand assimilé à son peuple lui a permis d'asseoir une domination sans partage sur l'Europe. Entièrement tourné en studio le film manque pour le moins de crédibilité notamment à propos de l'environnement de panique qui entoure un naufrage dont Hitchcock autrement préoccupé se moque comme d'une guigne avec une Tallulah Bankhead en manteau de vison qui semble davantage concernée par son maintien et le badinage que par sa survie. On est à priori loin des canons du film catastrophe que l'on connait aujourd'hui mais si l'on y regarde plus attentivement, Hitchcock toujours précurseur en dessine les grands principes notamment par les caractéristiques diverses de la petite communauté savamment étudiée et par les différentes étapes qui nous conduisent au dénouement final. Nous sommes à la fin de la guerre quand le film est réalisé et Hitchcock passe en filigrane le message que l'union des forces alliées qui aurait permis d'arrêter plus tôt la progression de la barbarie nazie a manifestement trop tardé. On est certes loin de la maîtrise totale dont le maitre fera preuve dès les années cinquante mais on peut prendre un réel plaisir à ce huis clos baroque. A noter enfin la ressemblance assez frappante de Tallulah Bankhead avec l'actrice française Caroline Cellier.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 30 mai 2010
    Un scénario intéressant malheureusement Hitchcock n'arrive pas vraiment à créer l'ambiance.
    selenie
    selenie

    5 429 abonnés 6 015 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 janvier 2022
    Le scénario tel qu'il est écrit peut faire penser que l'allemand est positionné en personnage principal, rusé et compétent, mais c'est y regarder de façon primaire et simpliste Hitchcock est bien plus subtil que ça ! Le scénario soulève surtout des questions éthiques et complexes dont la plus évidente. En cela le film s'avère non pas un film de guerre et/ou de propagande mais bien un thriller psychologique que le huis clos en plein océan transcende forcément. Le seul vrai problème réside dans cet allemand, en effet si il est de l'équipage du sous-marin qui a torpillé le navire comment est-il arrivé sur le canot ?! Une incohérence bien dommageable et qui empêche le film d'être bien mieux noté. Mais passé cette interrogation légitime des premières minutes, les enjeux suivants font qu'on ne s'ennuie jamais, que le suspense et la tension sont omniprésents avec quelques passages de violence sous émotion forte ou même choquante. Evidemment on est une fois de plus admiratif de la réalisation du maître, restant fidèle à son concept de base (la caméra ne quitte jamais le canot !), assument une tempête crédible en plan serré, et même, il en oublie pas son caméo habituel avec une trouvaille judicieuse (10 passager au départ, pas de Hitch, nous vous laissons trouver !).
    Site : Selenie
    Redzing
    Redzing

    918 abonnés 4 294 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 juin 2022
    "Lifeboat", c'est la conjonction de deux idées. D'abord, tourner un film dans un décor restreint, chose dont Alfred Hitchcock sera très friand par la suite. En l'occurrence, un canot de sauvetage où se retrouvent des survivants d'un navire torpillé... ainsi que l'un des marins du U-Boot responsable ! Ensuite, il s'agit d'une œuvre de propagande anti-nazie, bien plus subtile qu'elle n'en a l'air. Car au lieu de présenter le méchant Allemand contre les gentils alliés, le film dénonce les faiblesses des démocraties face à un Reich organisé et déterminé. Egoïsme, débats stériles, comportements irrationnels : cet échantillon britannico-américain ne brillera pas devant un Allemand bien plus malin ! Une approche intelligente et originale, cependant trop nuancée pour l'époque, et qui fera l'objet de vives critiques à sa sortie. Ce qui explique que le film soit peu connu. Et c'est bien dommage, car "Lifeboat" est un survival bien ficelé, doublé d'une quasi étude psychologique assez savoureuse. Les acteurs sont efficaces, et le tournage en studio fait le job. Signalons aussi la quasi absence de musique pour marquer la monotonie de la situation, un procédé là encore assez original.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 mai 2020
    Neuf rescapés trouvent refuge sur un canot de sauvetage après le torpillage d’un navire américain par un sous-marin allemand au milieu de l’Atlantique. Parmi eux un Allemand parfaitement anglophone : est-il un rescapé du navire ou le commandant du sous-marin ?

    "Lifeboat" est tourné en 1943, alors que les États-Unis, après bien des hésitations, viennent d’entrer en guerre. Pour la Fox qui en commande le scénario à John Steinbeck, il doit s’agir d’une oeuvre patriotique au sens univoque : les rescapés du naufrage, dont la diversité symbolise la richesse de la nation américaine, se coalisent pour faire face à la menace commune.

    Mais Alfred Hitchcock, dont la notoriété est désormais bien assise à Hollywood grâce aux succès de "Cinquième colonne" et de "L’Ombre d’un doute", ne l’entend pas de cet oreille. "Lifeboat" sera plus subtil que la Fox l’aurait voulu – et que le public, qui lui réserva un accueil froid, était prêt à l’accepter. Il ne s’agit pas d’opposer bloc à bloc la noble efficacité du peuple américain à la brutale sauvagerie du sous-marinier allemand. Le trait est moins manichéen, même si la morale du film ne laisse finalement pas de doute. D’un côté, l’unité des huit Américains, traversés, comme souvent chez Hitchcock par des tensions de classes, ne va pas de soi. De l’autre, l’Allemand ne se réduit pas à une caricature : la décision qu’il prend à l’insu de ses coéquipiers s’avère finalement la plus efficace pour leur sauver la vie.

    Le dispositif de "Lifeboat" est resté célèbre : un huis clos au grand air. La caméra ne quitte jamais le bateau. Hitch adorait ce genre de défi : tourner tout un film en un unique plan-séquence comme dans "La Corde", condamner son héros à l’immobilité comme dans Fenêtre sur cour. Très vite pourtant, les contraintes du dispositif s’oublient grâce aux rebondissements du scénario.

    On sait que Hitchcock effectue un cameo dans chacun de ses films. Ici, la gageure semblait impossible à relever : comment le réalisateur pourrait-il apparaître dans ce huis clos ? Une solution ingénieuse fut trouvée : on voit la photo de Hitchcock dans un journal que l’un des rescapés feuillette. La légende raconte même que la publicité pour un régime amaigrissant qu’illustrait cette photo avait suscité des demandes d’informations.
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