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    Lifeboat
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    58 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 10 novembre 2016
    Lifeboat à scénario plutôt originale car l'histoire se déroule sur cette océan dans un radeaux de sauvetage ou l'on découvre un groupe de personnes essayant de survivre après le naufrage de leur navire. Les personnages se croisent, s'affrontent au jeux de cartes, se détestent ou s'aiment. Chacun essaye de survivre et les personnages sont confrontés à cette situation délicate.
    Bien que l'histoire en elle-même soit passionnante, le film est un peu plat comme cette étendue d'eau, on assiste certes à quelques scènes d'actions par moment comme cette tempête qui prend soudainement par surprise ce petit groupe mais il faut le dire c'est un peu ennuyant, cela manque de rythme et d'énergie, dommage parce que les acteurs sont globalement intéressants et que l'histoire n'est pas désagréable.
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    36 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 mars 2016
    Lifeboat n'est pas très connu, il est un peu perdu dans la filmographie de son auteur, mais il ne pouvait pas être complètement mauvais compte tenu du talent de Hitchcock pour les huis clos.

    L'histoire narre les mésaventures de plusieurs personnes se retrouvant sur un canot de sauvetage suite au naufrage de leur bateau, provoqué par un sous-marin allemand. La situation de départ n'est pas des plus heureuses et elle s'envenime quand un soldat ennemi est recueilli à bord de la frêle embarcation. Le film passe par à peu près toutes les situations qu'on peut imaginer avec un synopsis pareil, mais l'ensemble reste intéressant grâce à son propos sur la guerre.

    Bien que Lifeboat soit un film de propagande, il ne s'enfonce pas dans un manichéisme facile. En effet, John Steinbeck, le scénariste, a eu l'intelligence de placer l'allemand au centre d'un dilemme, qui est, littéralement, "Est-ce que je peux faire confiance à quelqu'un qui est dans le même bateau que moi ?". Les passagers anglo-saxons seront bien évidemment divisés sur la question, chacun ayant de bonnes raisons de défendre sa position. La confrontation de ces opinions permet d'explorer en profondeurs plusieurs thèmes, comme celui de la confiance ou de la démocratie. Les naufragés faisant progresser leur situation grâce à de nombreuses querelles, négociations et concessions, l'ensemble est lent et parfois un peu redondant. Mais quelque part, ce rythme traduit bien la façon de tourner en rond des personnages en attendant une aide qui ne viendra peut-être jamais.

    Le scénario met donc à son service des personnages variés, issus de divers milieux sociaux, et un humour sarcastique de circonstance pour appuyer solidement la réflexion sur la futilité de la guerre. Le réalisateur est parvenu à détourner cette commande de la Twentieth Century Fox afin de se l'approprier complètement. Lifeboat n'a donc rien d'un Hitchcock mineur.

    Et de toute façon c'est à voir juste pour le caméo d'Alfred.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 004 abonnés 4 087 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 novembre 2014
    Comme beaucoup de ses confrères réalisateurs américains ou émigrés d' Hollywood, Hitchcock apporte sa contribution à l'effort de guerre. Original comme souvent celui qui n'est pas encore devenu le maitre du suspense donne une vision tout en nuance des rapports entre belligérants évitant le manichéisme militant des productions habituelles du genre où l'ennemi nazi est quasiment assimilé au diable. Le grand Alfred aidé de John Steinbeck et de Ben Hecht pour l'écriture du scénario réunit sur un même canot de sauvetage huit rescapés du naufrage d'un paquebot et le commandant du sous-marin allemand responsable de leur perte et montre comment les circonstances peuvent unir des forces qu'à priori tout oppose notamment les intérêts de classe. Mais il se sert aussi du commandant (Walter Slezak) pour tenter d'expliquer comment le pragmatisme cynique du militaire allemand assimilé à son peuple lui a permis d'asseoir une domination sans partage sur l'Europe. Entièrement tourné en studio le film manque pour le moins de crédibilité notamment à propos de l'environnement de panique qui entoure un naufrage dont Hitchcock autrement préoccupé se moque comme d'une guigne avec une Tallulah Bankhead en manteau de vison qui semble davantage concernée par son maintien et le badinage que par sa survie. On est à priori loin des canons du film catastrophe que l'on connait aujourd'hui mais si l'on y regarde plus attentivement, Hitchcock toujours précurseur en dessine les grands principes notamment par les caractéristiques diverses de la petite communauté savamment étudiée et par les différentes étapes qui nous conduisent au dénouement final. Nous sommes à la fin de la guerre quand le film est réalisé et Hitchcock passe en filigrane le message que l'union des forces alliées qui aurait permis d'arrêter plus tôt la progression de la barbarie nazie a manifestement trop tardé. On est certes loin de la maîtrise totale dont le maitre fera preuve dès les années cinquante mais on peut prendre un réel plaisir à ce huis clos baroque. A noter enfin la ressemblance assez frappante de Tallulah Bankhead avec l'actrice française Caroline Cellier.
    SATSANGA
    SATSANGA

    5 abonnés 227 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 octobre 2014
    Alfred Hitchcock réalise là un huit clos maritime intéressant mais inégal dans la durée . Certaines scènes sont plutôt réussies alors que d'autres ont l'air bâclées, ce qui donne l'impression que le film avance toujours sur un faux rythme . C'est loin d'être mauvais dans l'ensemble mais le maître du suspense fera beaucoup mieux dans ses futures réalisations . Correct mais sans plus .
    Benjamin A
    Benjamin A

    646 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2017
    Alors qu'un paquebot se fait torpiller par un sous-marin allemand dans l'océan Atlantique, neuf rescapés vont se retrouver ensemble sur un canot de sauvetage et vont devoir vivre ensemble malgré des différences sociales et de nationalité...

    En adaptant ce scénario co-signé par John Steinbeck, Alfred Hitchcock participe à l'effort de guerre et livre un huis-clos océanique où un allemand va se retrouver au centre d'un canot contenant des "civils alliés". Le pari était difficile pour le maître du suspense mais force est de constater qu'il s'en sort à merveille, livrant une oeuvre palpitante où, sous couvert d'une analyse sociale en temps de guerre, il propose intensité et jeux de manipulations à glacer le sang.

    La force de ce thriller se trouve dans la façon dont Hitchcock va peu à peu mettre en place une atmosphère de soupçons, voire même de haine à travers le rapport entre l'allemand et les autres. Derrière son allure de gentils bonhommes, on se demande tout le long qui est vraiment ce personnage, notamment lors de ses sursauts machiavéliques. Chaque personnage est intéressant, chacun ayant des caractéristiques propres et le maître étudie peu à peu leur comportement face à l'ennemi mais aussi la peur. Sans jamais oublier l'humour, souvent noir, et quelques touches de légèretés qui font mouches, Hitchcock s'attache aussi aux oppositions sociales entre les différents rescapés, notamment à travers une excellente qualité d'écriture, tant dans les personnages que les dialogues, et le metteur en scène de Psycho le gère à merveille, sachant bien prendre son temps lorsqu'il le faut.

    Alors que le suspense tient tout le long du film, il faut souligner la mise en scène remarquable d'Hitchcock, tout comme sa façon d'utiliser l'immensité de l'océan (ainsi que le peu d'éléments qu'il utilise) et de faire preuve d'audace dans ses plans, notamment pour capter les sentiments des personnages. Ils sont d'ailleurs très bien dirigés (surtout Walter Slezak dans la peau d'un des plus mémorables méchants Hitchcockiens) par le maître, lui-même se permettant un inoubliable et fabuleux caméo.

    Les aléas de la vie en communauté, surtout lorsqu'un allemand se trouve dans une barque d'alliés, même en civil, c'est ce que met en scène Hitchcock avec Lifeboat, et il le fait en y incluant suspense, tension, ambiguïté et efficacité, un régal !
    Parkko
    Parkko

    134 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 février 2014
    Après avoir vu All is lost de J. C. Chandor je me suis embarqué dans un autre film qui se passe sur un petit bateau : Lifeboat.
    Bon, en général j'adore Hitchcock, mais là je le trouve un peu loupé. Je ne sais pas à quoi cela est du. Pourtant l'idée de base est vraiment sympa : des naufragés se retrouvent sur un bateau de survie. Et parmi eux, se trouve un nazi, celui là même qui les a torpillé ! Mais le film ne marche pas. En fait, je le trouve mal écrit, les rebondissements, les dialogues, j'y crois pas. Et puis je trouve que les acteurs jouent mal. Ca sonne terriblement faux. Ca me choque moi les réactions qu'ils ont, tout, c'est complètement improbable. Après il reste ce pari de filmer uniquement sur ce petit bateau, et il y a des moments où la tension marche plutôt bien, mais c'est vraiment un mineur dans la filmographie de ce très grand metteur en scène.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    220 abonnés 1 596 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 novembre 2013
    Comme la plupart des films du réalisateur britannique, Lifeboat apparaît comme un étonnant mélange d'aspirations que François Truffaut résume ainsi dans Le Cinéma selon Hitchcock : "Son oeuvre est à la fois commerciale et expérimentale..." Le côté expérimental, ici, tient dans le genre même du film, un huis clos "ouvert", qui a nécessité de nombreuses prouesses techniques et surtout une grande science de la mise en scène, avec une préparation spécifique : l'histoire a été presque entièrement storyboardée, pratique inhabituelle à l'époque. Autre fait peu banal pour un film de studio : il n'y a quasiment pas d'accompagnement musical, afin de privilégier les bruits de la mer. Le côté commercial, c'est l'histoire : une situation dramatique exceptionnelle, qui captive immédiatement ; des personnages archétypaux et très variés (une journaliste plutôt b.c.b.g., un ouvrier communiste, un chef d'entreprise, une infirmière...), pour que chacun s'y retrouve ; des questions à portée universelle (doit-on apporter secours à son ennemi ? peut-on lui faire confiance pour servir un intérêt commun ?). Tout cela engendre des tensions, des suspicions, des cas de conscience, avec en toile de fond l'enjeu de la survie du groupe. Sans atteindre des sommets, la formule est efficace. Avec un zest d'humour et de cynisme bienvenu.
    Estonius
    Estonius

    2 447 abonnés 5 217 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 novembre 2013
    Un Hitchcock atypique puisqu'il s'agit d'un film de propagande pour l'entrée en guerre des Etats-Unis. En ce qui concerne le déroulement dramatique, on regrettera une ellipse assez peu claire (avant que l'allemand se mette à ramer); quelques lourdeurs (le coup de la boussole cachée, une seule fois suffisait, ou le bracelet dont on se doute bien qu'il va rester dans l'eau ainsi qu'une fin qui nous laisse sur notre faim. Quant à la galerie de personnages, le réalisateur peine à éviter la caricature, Malgré ses défauts ça reste intéressant et le jeu désabusé de Tallulah Bankhead est assez remarquable. Un Hitchcock mineur, on va dire, mais tout à fait consommable.
    Ryce753
    Ryce753

    15 abonnés 431 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 juin 2013
    « Lifeboat » est assez originale dans l’ensemble car toute l’action se passe au milieu de l’océan où des naufragés essaient de survivre sur un canot de sauvetage. L’intrigue est assez tendue et combine la psychologie et l’action de manière efficace. Certaines scènes sont très réussies spoiler: (l’allemand qui trahit tout le monde)
    et émouvantes ( spoiler: la mère qui découvre son bébé mort
    ). Les personnages prennent vie et ont leur propre caractère, ce qui provoque une certaine tension et un suspense bien présent. Malheureusement, le film peut sembler long car certain dialogues sont interminables et pas toujours très intéressant, ce qui finit par provoquer un certain ennui. Ce n'est pas mon film préféré d’Hitchcock, mais il vaut quand même la peine d’être regardé.
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    61 abonnés 805 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 mars 2013
    Hitchcock aimait les huis-clos et il le prouvait déjà en 1944, avec ce film singulier qui se déroule en pleine seconde guerre mondiale.
    Le pari -situer toute l'action sur un canot de sauvetage- était osé mais il faut avouer que le réalisateur anglais s'en sort plutôt bien, sans toutefois exceller. Le film alterne passages intéressants et scènes moins emballantes, ce qui rend l'ensemble assez inégal et parfois un peu long. Les personnages eux aussi souffrent d'une certaine hétérogénéité, mais le groupe fonctionne tout de même plutôt bien et on se plait à suivre leur péripétie, pas forcément toujours très réaliste il est vrai. Mais le point le plus décevant est sûrement cette fin, pas très bien amenée et qui clôt le film de façon beaucoup trop abrupte.
    On pourrait aussi discuter de la portée propagandiste de Lifeboat et de l'intérêt de la démarche d'Hitchcock tant certains dialogues résonnent dans le contexte historique de l'époque.
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 novembre 2012
    Tout Hitchcock en un seul film : du plan inaugural présentant l'univers descriptif des huit personnages à la dernière seconde en passant par moult rebondissements Lifeboat rappelle encore et toujours combien Sir Alfred était le maître incontestable du suspense. Leçon de mise en scène unique au dispositif dramatique réduit au strict minimum ( une barque, une poignée de passagers et le roulis interminable de l'océan ) Lifeboat présente d'abord ses personnages à la manière utilitaire pour ensuite développer leur psychologie respective lorsqu'ils entament le chemin désespérant de la survie. Réalisé en pleine Seconde Guerre Mondiale ce thriller fortement audacieux réserve une interactivité particulièrement novatrice pour l'époque en plus de bénéficier d'une matière première redoutablement imposante : le roman de Steinbeck. L'humour hitchcockien transpire à chaque réplique, souvent sur le mode du cynisme et de la cruauté alors que la caractérisation des personnages est retranscrite par l'écriture et la réalisation avec un équilibre proprement flamboyant. La modernité de Lifeboat n'est aujourd'hui plus à prouver, comme en témoignent les nombreux émules actuels du cinéaste qui réussit au passage l'un des caméos les plus originaux de sa filmographie. Un véritable chef d'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 27 octobre 2012
    Un film injustement sous-estimé, car il déborde de qualités.
    Premièrement, il parvient à faire passer, grâce à des acteurs inspirés, une bonne heure et demi sur les quelques mètres carré d'un canot de sauvetage sans pour autant que l'on s'ennuie. Il faut cependant admettre que les adeptes de l'action à tout rompre devront passer leur chemin: "Lifeboat" n'est pas "la Mort au Trousses".
    Deuxièmement, il jouit d'une esthétique tout à fait réussie (un huis-clos en plein-air, quelle bonne idée) et contient une bonne dose de suspense et de tension malsaine.
    Enfin, ce pourquoi John Steinbeck renia ce film à l'époque, il n'est pas dénué d'ambigüités morales, et peut conduire à toute une réflexion. Le capitaine nazi recueilli sur le canot (joué par le très bon Walter Slezak), à la fois monstre amoral et surhomme, est placé face au cliché des Américains dans le leur diversité, diversité qui pourrait faire leur force, mais qui met ici en exergue leur fébrilité.
    Autrement dit, c'est un des rares films "de propagande" à éviter le manichéisme: le maître Hitchcock n'aime pas rester dans les cadres, dans les codes. C'est là son génie. Bien sûr, le film n'est pas parfait et le rythme est inégal ; mais par son esthétique, et rien que pour voir le genre déboussolé par un cache-cache incessant entre le bien et le mal, il mérite réellement d'être vu.
    kinophil
    kinophil

    19 abonnés 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 octobre 2012
    Un navire américain est coulé par un sous-marin allemand. Huit survivants gagnent un canot de sauvetage, bientôt rejoints par un marin allemand appartenant à l'équipage du sous-marin également naufragé. Le groupe s’organise et s’interroge : qui doit commander, vers où aller, peut on faire confiance à l’allemand …?
    Hitchcock organise un huis clos de quelques m² perdus au milieu de l’océan, où il regroupe des personnages de classes sociales, de personnalités et d'horizons différents confrontés à la faim, la soif, la maladie, les tempêtes. Au travers des conflits et des passions qui se créent entre ces hommes et ces femmes, la situation sert à mettre en scène l’âme humaine et les réactions de ces personnages face à leur destin et face à la mort. Malgré la contrainte du huis clos, jamais on ne s’ennui. Le récit est bien rythmé, les situations s’enchainent sans temps mort, les dialogues sont vifs, les angles et les prises de vue sont diversifiés. Cela réconcilie avec Hitchcock après deux films nuls : La main au collet (film sans charme de promotion pour la Côte d’Azur), et L’homme qui en savait trop –version1-(scénario et personnages bâclés)
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 septembre 2012
    Une scène de théâtre ou un huis-clos, où des personnages d'horizons différents sont contraints de survivre ensemble et d'arrêter de s'appeler par leurs noms et de commencer à utiliser les prénoms. C'est le pitch de Lifeboat, qui, rapidement, ne se sert que de prétexte à cette embarcation de survie pour livrer son véritable sujet : les hommes entre eux, face à la mort. Si nous avons bien entendu toutes les étapes presque codifiées de cette lutte pour la survie (problème médical, tempête etc.) cela n'est qu'une toile de fond, la vraie forme du film résidant dans les relations entre ces hommes et ces femmes. Par ailleurs, le véritable ennemi du film est finalement un nazi qui supplante la nature dans le rôle d'antagoniste immoral.

    Comme souvent dans le cinéma du début des années 40, la seconde guerre mondiale est dans toutes les têtes, et surtout dans celles des scénaristes. La problématique étant presque une blague de mauvais goût : Six américains et un allemand sont sur un bateau de survie, que se passe-t-il ?

    En réalité il faut reprendre les choses du début, si bateau de survie il y a c'est parce qu'un sous-marin allemand a coulé un navire rempli de civils américains. Et parmi la poignée de rescapés nous avons donc un des membres de l'équipage du sous-marin (ayant lui aussi sombré). Tout le propos du film réside donc dans une histoire de lutte morale, de bonne conscience, d'actes et de conséquences, où l'allemand devient l'objet de toutes les attentions : certains veulent le couler une bonne fois pour toute, d'autres lui tendre la main, et ses aptitudes de marin aguerri n'arrange rien aux débats, puisque d'une manière où d'une autre : le tuer revient à se condamner soi-même.

    C'est donc une petite société qui se forme sous nos yeux, chacun a son rôle prédéfini, chaque couche sociale étant représentée : on se contredit, on se crie dessus, on se courtise, on se murmure, on s'embrasse, on chante, on joue, on se ment, on se tue... Bref, toutes les facettes de la société sont disséminées à chaque coin du bateau. Les personnages sont, dans l'ensemble, de braves types qui essaient de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour retrouver le chemin de la terre ferme. Des fantômes du passé planent sur toutes les têtes, comme une étape de transition à franchir pour chacun d'entre eux pour devenir quelqu'un d'autre. Et à mesure que le temps passe et que le désespoir s'immisce dans les esprits de nos protagonistes leurs âmes se dévoilent. Les visages qui sont au début des façades, de simples noms, se découvrent au fur et à mesure, rythmés par les pertes matérielles épisodiques. Les personnages se mettent finalement à nu, vidés de tout secret, et c'est alors que le message du film devient plus clair, plus contestable aussi : les allemands ne sont pas des hommes, mais le fruit d'une nature imparfaite. Difficile d'adhérer à une telle radicalité, mais compte tenu de l'époque il est difficile d'être trop sévère (même si j'avoue qu'un des derniers discours fait froid dans le dos).

    Hormis ce bémol idéologique, cette traversée de l'océan est très plaisante à suivre, nous avons un peu de tout : de la romance, de l'humour, de la manipulation... et on ne s'ennuie une seconde devant ce film « catastrophe » qui ravira sans aucun doute tous ceux que les films de survie font kiffer (moi le premier). En plus de ça, malgré le cadre limité au bateau, à la mer et au ciel, nous avons une multitudes de très beaux plans, souvent métaphoriques, qui nous représente bien l'immensité de l'océan : noir et tumultueux ; symbole de la société humaine. Lifeboat n'est certes pas un film indispensable mais c'est une œuvre assez originale dans la filmographie d'Hitchcock pour mériter le détour.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 2 mai 2012
    Loin de moi l'idée de vouloir dire du mal de la grande réussite technique que constitue ce film tourné en studios et qui nous donne l'illusion d'être perdu en plein océan. Néanmoins, je dois admettre que ce "Lifeboat" m'est apparu comme l'un des films les moins marquants de Sir Hitchcock. Dans l'absolu, le thème est intéressant et soulève des questions éthiques non négligeables, mais au final, les deux personnages qui ressortent vraiment sont celui du nazi et de la journaliste. D'autres personnages ont des réactions soit trop exagérées, soit trop peu appuyées; je pense notamment au type qui doit se faire amputer la jambe gangrénée et qui semble le prendre quand même vachement sereinement... En somme, j'ai eu un peu de mal à vraiment croire à toute cette histoire et à comprendre comment l'Allemand a bien pu se retrouver lui aussi naufragé ( il y a sans doute un détail qui m'aura échappé ), mais surtout, j'ai de la difficulté à comprendre où Hitchcock a voulu en venir... Que faut-il penser du comportement de ces naufragés ? Sont-ils moralement meilleurs que le nazi qui les accompagne ? Certaines remarques m'ont agacé, du genre "Qu'allons-nous faire de gens comme eux ?" en parlant des Allemands, alors qu'au fond, avec le recul que nous avons aujourd'hui, nous comprenons que la majeure partie des personnes impliquées dans les tristes événements de la Seconde Guerre Mondiale étaient des humains comme tout le monde qui ne faisaient qu'exécuter les ordres qu'ils recevaient, obéissant à une hiérarchie et un conditionnement précis. Bon, il est difficile de critiquer le film sur ce point, étant donné l'époque à laquelle il a été tourné. Au final, je trouve que "Lifeboat" est presque au niveau de ce genre de films qui oeuvrent pour la propagande et finissent par avoir moins d'impact sur le spectateur au fil des années... Pour dire les choses franchement, j'ai eu tendance à trouver le temps un peu long devant ce film et j'ai connu des huis-clos meilleurs que celui-ci ! Plus je découvre la filmographie d'Hitchcock, plus je considère que ses véritables chefs-d'oeuvre peuvent se compter sur les doigts d'une seule main. Mais bon, j'aurais probablement eu un point de vue différent en découvrant ces films à l'époque, lors de leur parution. Mais je considère qu'il faut savoir porter un jugement actuel, en tenant compte que le spectateur a aujourd'hui un immense choix de films et qu'il doit savoir faire le tri entre les indispensables et les autres... Pour moi, "Lifeboat" fait parti des autres.
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