Retour à la vie : les secrets du tournage

L’idée du film est partie de rencontres que les deux réalisateurs Ilaria Borrelli et Guido Freddi ont faites avec des personnes impliquées dans la lutte contre la maltraitance et l’exploitation des enfants en Asie du Sud-Est. Les cinéastes sont ensuite partis au Cambodge pour étudier le sujet et voir le fléau de leurs propres yeux. Les témoignages d’enfants qu’ils ont recueillis là-bas ont ensuite servi de source d’inspiration pour le film.

Ilaria Borrelli voulait que Retour à la vie puisse permettre au monde d’ouvrir les yeux sur les ravages de la prostitution enfantine au Cambodge. Faire un film sur le sujet était une "obsession" pour la cinéaste car "aucune autre forme d’art que le cinéma n'utilise le langage de l’émotion, qui est le seul moyen d’atteindre d’autres êtres humains dans l’espoir d’un changement pérenne", indique-t-elle.

Les conditions de tournage étaient pour le moins extrêmes. Ilaria Borrelli mentionne les sangsues qui rampaient sur les jambes et les sous-vêtements. L’équipe du film a aussi découvert des mines à quelques pas de leur équipement. La dysenterie s’est également répandue au sein de l’équipe qui était sujette chaque jour à des vomissements.

L’objectif d’Ilaria Borrelli était que le film se pose en témoignage sur la condition des enfants au Cambodge et qu’il puisse avoir un impact émotionnel énorme. Les études de mise en scène que la réalisatrice a effectuée aux Etats-Unis lui ont fait comprendre l’importance de l’émotion au cinéma : "Susan Batson, l’un des membres fondateurs de l’Actors Studio, m’a fait comprendre que ma douleur était une force", déclare-t-elle. Elle ajoute également : "En tant que réalisatrice, je pense qu’il n’y a rien de plus émouvant que de guider un autre être humain vers son état le plus intime et profond."