Connaissant Solondz, on sait, même avant que le film commence, que Le teckel se déguise de film innocent pour faire passer la pilule. On s'attend que derrière ses chaudes couleurs, derrière sa scène du début, copiée de Boyhood et que derrière l'innocence du gamin protagoniste et le chiot, le réalisateur garde un as pour nous choquer. Tout à fait, Le teckel n'est qu'un film d'épisodes comme conséquence du rejet au chien, une maison après l'autre. Quatre maisons, quatre histoires. Les deux premières sont excellentes, mais, après le délirant entracte, le film perd son intérêt frôlant l'échec.
Le premier épisode vise d'une façon si directe aux préjugés de la bourgeoisie que, malgré une certaine scène scatologique, on croit pour un instant que Solondz a raffiné son goût d'une façon telle qu'il pourrait remplacer le maître, aujourd'hui inactif, John Waters. Cette merveilleuse partie est jouée par Julie Delpy faisant la mère qu'endoctrine son fils dans la xénophobie et l'eugénisme, faisant nous souvenirs de la période la plus critique du déjà nommé Waters: Pecker et Serial mom.
Plus tard, Greta Gerwig reprend le rôle de Heather Matarazzo dans Bienvenue dans l'age ingrate pour le deuxième épisode, très agréable et surprenant. Quand on pense que le récit nous mène vers une fin cruelle, le réalisateur nous offre une des histoires les plus tendres de sa filmographie, sans doute sa facette la plus cachée. Ensuite, un entracte hilarant qui fait beaucoup rire en regardant le chien protagoniste se promener par différents décors.
Puis, la chute. Un hommage à la souffrance des collègues scénaristes assez ennuyant, sans âme, ou au moins sans la touche Solondz, mais avec un formidable Danny Devitto malgré tout. Finalement, la catastrophe: le dernier épisode, non seulement est-il ennuyant, malgré la présence d'une actrice de la taille de Ellen Barkin, mais aussi trop longue et raté. Mention spéciale à l'inutile fin du film. Quand un artiste s'excède faisant le ridicule, c'est grave, mais quand il fait le ridicule par manque de force, c'est encore pire.
Je suis bien au courant que comme conséquence de la fin, les spectateurs du festival de Sundance ont proféré des huées, des insultes et même des menaces contre Solondz. On dirait que le cinéaste a voulu se mettre au niveau d'un public irascible montrant la provocation la plus banale qu'il n'aie jamais conçue. Fait très frustrant si on tient en compte qu'on parle de même réalisateur qui nous avait scandalisé avec la scène de Happiness où un enfant était jaloux des victimes sexuelles de son père pédophile. Le niveau de cruauté auquel on était habitués nous laisse étonnés quand on voit défiler les génériques, espérant que Solondz soit en train de se moquer de nous. Mais non, c'est pas une blague: une scène de violence gratuite qui nous fait bâiller. Oui, c'est possible.
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