Avis sur Fou a tuer

Décidément, suite de malchance. Fou à tuer s’avère être un film assez faible, porté entièrement ou presque par Klaus Kinski !
En fait c’est simple, plus de Kinski égal plus de film ! Livrant une prestation hallucinante, il phagocyte l’écran à chacune de ses apparitions ! Impressionnant, très appliqué, il parait qu’il a mis l’enfer sur le plateau de ce film, mais pour le coup l’équipe ne pouvait pas dire grand-chose car sa prestation est magistrale et s’avère le principal atout d’un métrage pour le reste faible. Même si certains acteurs secondaires ne sont pas déplorables (Talia Balsam sauve un peu les meubles, la blonde écervelée apporte aussi un peu de drôlerie), c’est très inférieur à Kinski et on sent la différence d’expérience et de professionnalisme, sachant que le reste des acteurs est plutôt anonyme.
Le scénario est le point super faible du film. On se surprend même à découvrir une histoire aussi foutraque ! En fait on ne sait pas où le film veut aller ! On évoque le passé du docteur, mais ça ne servira à rien d’autre que d’introduire une victime potentielle de plus, le docteur devient soudain fou mais on ne sait pas trop pourquoi, il a un prisonnier dont on ne saura rien, c’est vraiment le grand bazar, et tout cela concentré en 1 heure 15 hors générique. Presque pas de scènes horrifiques, fort peu d’action, comme je l’ai dit l’intérêt du film repose unilatéralement sur la prestation de Kinski ! Sans lui c’est un épisode de Plus Belle la vie sous somnifère !
David Schmoeller relève un peu les choses avec une mise en scène plutôt inspirée et pas déplorable, avec quelques plans réjouissants, mais jamais le film n’arrive à instaurer vraiment une ambiance, et les meurtres sont d’un rare inintérêt. Quelle drôle d’idée de tout faire hors-champ, et de s’intéresser à la place à des choses peu essentielles (les aventures amoureuses de la blonde !). Le film n’est pas aidé non plus par une bande son anémique.
Honnêtement Fou à tuer se laisse voir par sa durée courte et un Kinski aux petits oignons. Pour le reste on sent un potentiel, mais surtout un film inachevé. Peut-être le réalisateur n’avait pas assez de temps et à bâcler la réalisation, peut-être le scénariste à-t-il perdu des pages en route, je ne sais pas, mais c’est un film gruyère ! Des moments appréciables surnagent, comme des icebergs, au milieu d’un métrage dont on ne peut que se dire qu’il manque des morceaux ! 1.5, mais vraiment grâce à Kinski !

Fou a tuer (ou Le Tunnel de la mort) est une série B décevante, le réalisateur essaye en vain de retrouver le côté voyeuriste et troublant des films de De Palma malheureusement le suspense est terriblement plat. Une curiosité à voir uniquement pour le jeu de Klaus Kinski qui joue un docteur fils de nazi amateur d'opérations peu déontologiques, il faut le voir pleurant devant une photo de lui enfant déguisé en S.S. ; à noter que l'héroïne de Fou a tuer est joué par la fille de l'acteur Martin Balsam et Talia Balsam est aussi à ce jour la seule femme qui fut marié à George Clooney.

Je viens de revoir le film à l'occasion de la sortie du superbe Combo Blu-Ray/DVD de "Fou à Tuer" en France, et je l'ai tellement aimé (alors que plusieurs années auparavant j'avais été mitigé) que je me suis dit qu'il fallait que j'en parle.
Le monde doit savoir !

Alors certes le scénario peut paraître assez faiblard, limité, mais il est loin d'être bête et laisse une grande part à l'interprétation.

Ensuite, la mise en scène est vraiment très inspirée, super dynamique pour ce qui est en fait un huis-clos, et certaines séquences sont vraiment très prenantes, notamment la poursuite dans les conduits d'aération.

Klaus Kinski est évidemment le point fort du film, et est vraiment complètement fou, hallucinant de cynisme et de brutalité (et paraît qu'il était aussi sympa sur le tournage, voir la fameuse vidéo "Please Kill Mr. Kinski" du réalisateur David Schmoeller datant de 1999).
Et ses réguliers moments de calme sont parfois les plus effrayants, tant ont y ressent Le Mal pragmatique qui est convaincu de sa supériorité et rationnalise ses actes.
A ce titre, ses échanges "rationnels" avec sa prisonnière qu'il a mise en cage sont bien plus glaçants que s'il y pétait des câbles à tout va. Il est comme ces nazis qui ont froidement légitimé leurs actions les plus ignobles...

Les autres acteurs sont corrects, mais tout est tellement centré sur Kinski, qu'ils deviennent vite transparents, même l'actrice principale, mignonne mais c'est tout.

En fait même si on pourrait dire qu'en fait il ne s'est pas passé grand chose, et que beaucoup ne serait que redite; c'est justement cette redite, fonction même du voyeurisme qui définit le personnage avant ses instincts meurtriers, qui en montant graduellement en puissance créé une ambiance globale si particulière.

Pour les amateurs de pièges comme moi, vous allez vous régaler à certains moments; et voir Kinski se lancer, fou de rage, à la poursuite d'une proie plus coriace que d'habitude dans les longs tunnels d'aération, à un côté à la fois oppressant et délirant qui vaut vraiment le détour !

Cette production Charles Band est vraiment typique des années 80 avec sa musique électronique de Pino Donaggio et son ambiance assez proche de celle des films de De Palma. Toutefois, le film souffre clairement d’un manque de budget, et surtout d’un scénario vraiment solide qui permettrait à l’ensemble de décoller. Le plus décevant vient de l’absence de sang, la plupart des meurtres se déroulant hors-champ. Finalement, le film ne serait qu’un nanar de plus s’il ne s’appuyait pas sur une prestation une fois de plus hallucinante de Klaus Kinski. Dès qu’il est à l’écran (souvent heureusement), il bouffe la caméra et attire l’attention. Son personnage de fils de médecin nazi est tout bonnement incroyable, mais malgré le caractère grotesque du script, l’acteur parvient à nous le rendre crédible dans son délire sadique et suicidaire à la fois. David Schmoeller, qui n’est pas manchot, trousse quelques belles scènes de frousse et fait ce qu’il peut avec les faibles moyens dont il dispose. Le film se regarde donc d’un œil distrait et uniquement pour la prestation de Kinski.

A réserver aux fans de Kinski et aux amateurs de farce grotesque. L'esthétisme de certains plans évoque un peu Carpenter ou de Palma mais j'ai trouvé ce film daté et à peu près aussi ennuyeux qu'il est répugnant.

On entend pas mal de choses sur Fou à Tuer, beaucoup de critiques négatives le qualifiant de film d'horreur ennuyeux. Si certains spectateurs s'attendent à de l'horreur baveux et graphique, une sorte de giallo, qu'ils passent leur chemin, mais ils passeraient à côté d'une oeuvre pourtant bien dérangeante.
On entre très vite dans le vif du sujet et le propriétaire nous est présenté sans secret. Ce que l'on découvre dès les 5 premières minutes promet pas mal, puis on se demande ce que le film sera vraiment puis on comprend assez tôt que l'horreur sera psychologique. Puis la tension reste constante, sans que le film joue sur les sursauts non mais on ne sait jamais vraiment ce que Klaus Kinski nous prépare. Son personnage est un peu le reflet de sa personne. Cynique, mystérieux et froid, sauf quand il cherche à amadouer une future victime. La bande son possède aussi son charme, on passe d'un son stressant à une chanson douce, spéciale à l'image du film.
Le personnage de Klaus Kinski est particulier, c'est un vrai monstre mais à l'apparence trompeuse. Son habitude de se plaquer une arme sur la tempe après un meurtre est étrange d'ailleurs ce principe cher au tueur nous laissera songeur quant au final car le dernier plan nous laisse sur une interrogation.
Tout le long du film on se laisse embarquer, on ne voit pas le temps passer, en même temps il ne dépasse pas les 80 minutes. Un film calibré pour son acteur principal.