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tuco-ramirez
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3,5
Publiée le 4 mai 2015
Jafar Panahi, condamné à résidence, emprisonné en 2010 et interdit de filmer décide de passer outre les injonctions faites à son égard par la dictature iranienne pour tourner un film depuis et uniquement à l’intérieur d’un taxi dont il devient le chauffeur improbable. Improbable à nos yeux mais aussi aux yeux de bon nombre de ses compatriotes le reconnaissant en entrant pour une course. La confusion commence aussi à ce niveau dans ce film entre fiction et documentaire ; clients ou comédiens ? Séquences volées ou répétées ? Après investigation, on comprend qu’il s’agit d’une fiction et non d’un documentaire ; les dialogues ont été écrits, maintes fois répétés. Par contre Panahi s’est beaucoup inspiré lors de l’écriture de ce qu’il a entendu lors des repérages et ses acteurs sont des non professionnels qui jouent leurs propres rôles… même sa nièce incarnant une jeunesse désinvolte laissant à penser que le changement de régime n’est pas loin et viendra bien de cette génération. Dans sa première partie, il enchaîne donc des scènes burlesques truculentes. Pas de manichéisme, mais par sa palette de personnage hauts en couleur, il fait passer énormément de message sur la société iranienne : la culture présente de partout sous forme clandestine (vendeurs de Cd ou de DVD à la sauvette par ex) ; le refus de la peine de mort et de la dénonciation de ses compatriotes aux abois ; les règles absurdes de production cinématographiques édictées par le régime ;… car il est beaucoup question de cinéma dans la seconde partie ; avec même la petite nièce qui prenant la caméra réalise un long plan séquence extérieur pas dénué d’intérêt et dénonciateur de l’absurdité de la loi islamique. L’Iran est donc reconstitué depuis un petit vase clos avec justesse et intelligence. Ours d’Or au dernier festival de Berlin ; Panahi se voit consacrer plus pour son engagement politique et son film courageux que pour la qualité cinématographique. 3 caméras fixes dans un taxi filment l’intérieur et l’extérieur ; travail conclu par un montage efficace. Mais ce dispositif simple n’est pas d’une grande richesse. Il faut se souvenir qu’en 2011 pour présenter un film clandestin à Cannes ; Panahi camoufla une clé USB contenant le film dans un gâteau !!! Le geste, intelligent et utile, est ici récompensé par Berlin. Une défense justifiée de la liberté d’expression par les occidentaux. A voir pour les amateurs de films témoins de leur époque.
Jafar Panahi détourne l'interdiction de filmer dans son pays avec un sens de l'humour et une originalité désarmants. L'idée de parler de son pays l'Iran à travers les personnages qui montent dans son taxi est à la fois simple et lumineuse. Les rencontres, plus ou moins sympathiques, sont toutes cocasses. Panahi, apparemment pas trop abimé par les épreuves qu'il a connu a tout notre soutien dans son combat contre la censure qu'il mène avec une belle élégance. Un bien bel ours d'or.
Le film vaut surtout d'être vu pour son combat politique. Le fait de savoir que ce film a été fait en total clandestinité le rend intéressant. Certains passages du film poussent à une réelle réflexion d'autres beaucoup moins... Mais si le film a autant eu de prix c'est sans doute par choix politique et non par choix artistique.
Affirmer que c'est du grand art est très excessif mais c'est effectivement cocasse et intéressant. Ça donne une certaine vision de l'Iran dans un petit film original et sûrement marquant.
Non, ce n’est pas un chef d’œuvre et je suis d’ailleurs circonspect après avoir vu le film. Loin de moi l’idée de vouloir lui enlever ses qualités intrinsèques, je trouve tout de même que la critique qui a encensé ce « reportage » est le fait d’un mimétisme journalistique un peu surprenant. Ce film est certes courageux, il dénonce le régime de censure en Iran, en abordant le sujet de façon drôle et profondément humain. "Taxi Téhéran" nous embarque en effet dans les rues de la capitale Iranienne, au côté de Jafar Panahi, le réalisateur, qui pour l'occasion, joue les taxis. C’est sympathique et, je le répète, audacieux mais ce « docu-fiction » bavard n’entre pas dans la catégorie du 7ème art. Il n’y a pas beaucoup d’émotion, les scénettes sont vite répétitives et trop souvent surfaites. Difficiles de comprendre les critiques élogieuses concernant ce long métrage si ce n'est pour des raisons éminemment politiques. Ce film est pour moi davantage un acte de résistance louable que du grand cinéma. Je mets cependant 3 étoiles pour la démarche résolument héroïque.
Je n'ai pas accroché à ce film, lent et au propos ambiguë. Il y a quelques scènes relativement drôles mais pour le reste.... J'ai le sentiment qu'on a fait d'une coquille vide, un petit chef-d'oeuvre qu'il n'est en rien pour moi. Je me suis ennuyé ferme.
Le surestimé “Taxi Téhéran“ mérite ses louanges par la clandestinité de sa réalisation dans un pays où le cinéma est étonnamment prolifique et audacieux, comme sa censure demeure implacable et naturellement scandaleuse. Le taxi de J.Panahi déambule dans Téhéran, transporte une myriade de personnages et autant de portraits de la société iranienne. Dans le microcosme de cette voiture, le voyage dans la capitale de l’Iran est une découverte intéressante des gens qui la peuplent, notre intrusion est d’autant plus curieuse que notre méconnaissance de ce pays engendre notre ignorance. Malheureusement, le concept en huis-clos (certes nécessaire pour filmer en clandestinité) montre ses limites artistiques, à la fois dans ses plans intérieurs un peu étouffants, ses plans extérieurs longuement silencieux, et son scénario, qui accumule des tranches de vie sans en exploiter vraiment la profondeur et manque de cohérence. Que “Taxi Téhéran“ engrange ses courses aux Prix par la prouesse de son existence même, la récompense critique est tout a fait méritée. Dommage que le moteur qui nous transporte ronronne beaucoup plus que la carlingue qui brille par sa préciosité.
Film courageux de dénonciation de toutes les facettes insupportables du pays des mollahs : justice expéditive, dévotions idiotes, droit des femmes et de la famille, formatage du cerveau des jeunes, liberté des avocats, censure culturelle etc. Malheureusement affaibli par le jeu parfois très kitch des acteurs de passage, je pense en particulier la trop longue et insupportable scène du conducteur de mobylette accidenté. Il est clair que les étoiles ne concernent pas les aspects techniques du film mais bien sa dimension politique. Et on a envie de savoir ce que l'Iran réserve comme sort à Jafar Panahi.
Jafar Panahi a l’interdiction de réaliser des films depuis 2010 et ce pendant 20ans. C’est son courage et sa passion de faire des films qui lui offre la faveur des critiques et de nombreux prix, comme l’Ours d’Or pour Taxi Téhéran. Pourtant ce road movie en taxi n’est pas ce qu’il semble être. On s’attendait à une multitude de scénettes cocasses et même parfois glauque d’un client à un autre, à l’image du Grand Embouteillage de Luigi Comencini. Finalement l’histoire tourne autour des fréquentations du chauffeur, qui est le réalisateur du film par la même occasion. Les séquences sont floues et inachevées. On passe d’un visage à l’autre sans comprendre véritablement leurs intérêts. Panahi a souhaité montrer toute la société iranienne et s’emmêle souvent les pinceaux. Le scénario de Taxi Téhéran déçoit, mais il faut saluer le culot d’un réalisateur porté par la liberté dans un pays qui censure le moindre détail. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Taxi Téhéran est un film plutôt intéressant grâce à un format qui a su être très bien exploité. En effet, l'idée de filmer la société iranienne (ou du moins un échantillon) à travers les courses d'un taxi, si elle est bonne sur le papier pourrait très vite devenir inintéressante et un peu éculée si elle n'était là que pour la forme sans aucun apport sur le fond. Ce n'est pas le cas ici. Jafar Panahi se retrouve ici en chauffeur de taxi, certes très maladroit et peu érudit sur les meilleurs trajets pour aller d'un point A à un point B de la capitale iranienne, mais très révélateur d'une société très morcelée et parfois en conflit avec elle-même (à l'image de ses deux clients se disputant sur des questions de justice). La fin est assez déconcertante (le vol de la dashcam qui servait à filmer les interactions entre Panahi et ses clients), mais finalement apporte de l'eau au moulin de Jafar Panahi. On peut également noter également que le film ne se lance pas d'ailleurs dans des longueurs inutiles (le film dure à peine 1h20). Ce film m'a au final bien plu.
On peut reprocher le caractère prétentieux du réalisateur comme personnage principal du film, mais le dispositif, bien que perturbant au départ, permet d’aborder toutes sortes de sujet autour de la vie et du cinéma en Iran.
Ce film n’est pas accessible et ne plaira sûrement pas à tout le monde. Les acteurs ne sont pas toujours bons. Et malgré ça, on a un résultat original et captivant, drôle et sinistre, loin des standards du cinéma occidental.
Un film qui dénonce en fil rouge et avec une certaine finesse, intelligence, la censure qui s’opère sur les films en Iran. Il y a également une originalité dans cette mise en lumière, à travers ce taxi, qui rencontre une multitude d’individus, avec leurs histoires propres, leurs caractères, mais qui nous permettent en même temps de comprendre la société Iranienne et les débats qui la traversent. Au-delà de ça, je n’ai pas tellement accroché au style, que j’ai trouvé un peu redondant et pas totalement prenant. Si le contexte de la censure a son importance, il ne peut suffire à en faire un grand film, d'autant qu'il est toujours plus facile, depuis l'Occident, de s'indigner des atteintes aux libertés qui ont lieu dans des pays plus lointains...
Jafar Panahi est sous le coup d’une interdiction de tourner au moment où il entreprend ce film. Les moyens mis en œuvre sont par conséquent minimalistes, pour que le tournage ait lieu en toute discrétion. Par prudence, aucun acteur ou participant n’est nommé au générique si ce n’est le réalisateur lui-même (et sa petite nièce mineure). Toutes les scènes se déroulent dans un taxi conduit par Panahi lui-même, ou dans son proche périmètre. Et toutes sont filmées depuis l’intérieur du taxi, par sa propre caméra, ou par celles de certains passagers. C’est une véritable gageure de produire un fim passionnant dans de telles conditions. C’est pourtant ce qu’il réussit, en maintenant son film sur un équilibre parfait entre la réalité et la fiction (la première scène laisse penser qu’il s’agit d’une fiction « ordinaire », mais dès la seconde, lorsque le passager le reconnaît, la frontière entre les deux se dissipe). A un moment, Panahi dit à un étudiant en cinéma que le plus difficile, c’est d’avoir l’idée du film qu’il veut faire. Le concept de ce « Taxi Téhéran » en est une illustration. Le film est en même temps un portrait de l’Iran et une dénonciation de nombreux de ses aspects, par les propos des différents passagers : celle de la peine de mort, celle des interdictions d’exercer son métier, celle de la censure, celle du conditionnement à l’auto censure… Il n’est pas non plus dénué d’humour, et le tout donne un cocktail jouissif. Qui se termine par une nouvelle bonne idée, une sorte de pied de nez à mi-chemin entre l’humour et le symbole.
Sur une idée de départ à la fois originale et audacieuse, Jafar Panahi livre une oeuvre étonnante, défiant les autorités gouvernementales de son pays puisqu'il est actuellement interdit de tournage en Iran. Une peinture pleine d'humanité de Téhéran, bien loin de l'image qu'on peut s'en faire. Une leçon de cinéma à la technique intéressante avec notamment de très bons plans séquences et, malgré un côté volontairement mal joué puisqu'il s'agit d'un docufiction, un petit bijou, un indéniable OVNI, un beau coup de coeur.
Un film sympathique, on est content d'être allé le voir, comme si on encourageait, en payant sa place, le réalisateur à continuer à faire un métier qu'il n'a pas le droit d'exercer sous peine de prison. Le film est un exercice de style sous contrainte, avec une unité de lieu et de temps, des clins d'œil au spectateur (merci pour la rose), des scènettes parfois drôles, illustrations de la vie en Iran. C'est un objet filmique avec mode d'emploi intégré et sourires de politesse même si le propos est parfois tragique. Cela n'a pas la force de certains films iraniens comme "une séparation" qui tout en racontant une histoire nous faisait partager la vie des gens avec plus d'intensité.