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    La Chambre interdite
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Chambre interdite" et de son tournage !

    Guy Maddin, Ghostbuster du cinéma

    À l'origine de ce projet de longue haleine, il y a un cinéaste, Guy Maddin, et son obsession pour ce qu'il nomme "des corps, disparus sans laisser de cadavre, privant leur famille de toute possibilité de deuil". Il ne parle pas de véritables humains mais de films disparus, entamés par des cinéastes mythiques (Hitchcock, Lang, Vigo, Murnau...) qui n'ont jamais abouti à des longs-métrages reconnus de tous. Détruits par la production, brûlés par l'équipe ou simplement mal conservés, ces trésors des cinquante premières années du septième art restés dans l'ombre ont été invoqués par Guy Maddin au cours de séances de spiritisme un peu particulières.

    Spiritismes au centre Pompidou

    Dans le but de restituer au mieux l'esprit des grands cinéastes et de leur films disparus, Guy Maddin a procédé à 18 séances journalières de tournage, au milieu du centre Pompidou à Paris, en compagnie d'acteurs de renom (Mathieu Amalric, Charlotte Rampling, Géraldine Chaplin...). Réunies sous le nom de Spiritismes, ces journées étaient organisées au sein d'un véritable décor de cinéma fabriqué en fonction du genre abordé dans la journée (aventures, romance...). L'équipe se réunissait dans la matinée et procédait à une séance de spiritisme convoquant l'esprit du film en question. Une fois en transe, les comédiens furent dirigés par le cinéaste canadien et se laissèrent imprégner par l'atmosphère du film disparu. En parallèle, une équipe tirait de la séance un court-métrage en filmant et en activant autour d'eux les lumières. Le public fut libre d'assister au tournage et pouvait même prolonger l'expérience en direct sur Internet, via un site web qui retransmettait les images tournées sans le son.

    Après Paris, Montréal

    Si l'installation Spiritismes au centre Pompidou permit le tournage de 17 courts-métrages, Guy Maddin ne s'arrêta pas là et continua son périple à Montréal, au centre Phi, pour trois semaines de tournage. Le même procédé fut utilisé : une séance de spiritisme matinale aida les acteurs à s'imprégner de l'histoire ainsi ressuscitée, pendant que l'équipe filmait la scène et que le public était invité à regarder. Le casting fut néanmoins différent. En effet, il fut composé, logique oblige, d'acteurs canadiens : Clara Furey, Roy Dupuis ... Douze courts-métrages ressortirent de cette expérience.

    Trouver les acteurs en les rencontrant

    Au départ, Guy Maddin prévit de recruter ses acteurs français en piochant dans ses contacts Facebook, leur donnant rendez-vous dans la capitale. Par le biais de son producteur, il fit la rencontre d'Alexandre Nazarian, directeur de casting, qui lui proposa alors une liste d'acteurs susceptibles d'être partants pour ce projet singulier. En lieu et place d'auditions, le cinéaste rencontra ses acteurs autour d'un café et prit le temps d'expliquer à chacun ses intentions. Des répétitions furent organisées en amont afin d'établir la teneur générale de chaque séance.

    Composer un scénario à partir d'une centaine

    En piochant dans les multiples films oubliés ou disparus qu'il souhaitait exhumer, Guy Maddin choisit d'imaginer une continuation personnelle aux fragments qu'il put tirer de ses recherches. Il s'entoura du poète américain John Ashbery (qui écrivit les dialogues d'How To Take A Bath), d'Evan Johnson et de Robert Kotyk pour portraiturer ses histoires. Ils écrivirent de telle manière qu'une histoire puisse être interrompue à un moment tendu pour mieux laisser place à une autre au moment du montage, utilisant ainsi au maximum la matière des 29 courts-métrages produits au final. Selon Johnson, il y a malgré tout derrière cet assemblage une structure en trois actes plus classique que le spectateur peut dénicher en creusant.

    Faire appel aux Spiritismes pour atteindre La Chambre Interdite

    Après l'écriture et l'expérience de tournage en public, Guy Maddin décida de passer au long-métrage avec La Chambre Interdite et ce qu'il prénomme Les Séances. Deux versions d'un même projet : le premier a été pensé pour le cinéma et le second fut construit pour une exploitation web. Pourtant, les deux "fonctionnent ensemble", selon les propos de son réalisateur.

    Les Séances d'Internet

    En parallèle de la sortie cinéma du film, La Chambre Interdite se retrouve sur Internet sous deux formes quelque peu particulières. La première, intitulée Séances, présente sur un site de multiples morceaux des courts-métrages tournés par Guy Maddin. L'internaute choisit, une fois sur le site, un mot, un son et une image. En échange lui est proposé une combinaison inédite tirée dans la base établie par les morceaux mis en ligne. Une histoire nait alors à partir de la combinaison de ces trois éléments, piochant dans la multitude d'extraits disponibles. A un moment du récit, une autre histoire s'immisce et parait former une nouvelle intrigue. Au final, le spectateur revient à l'intrigue de départ et bénéficie d'une conclusion. "Le participant est amené à s’impliquer juste assez et à choisir ainsi s’il souhaite prolonger la séance indéfiniment, bien au-delà de la durée standard d’un long métrage, jusqu’à ce qu’il se sente rassasié par cette grande brassée d’histoires, ou s’en trouve effrayé", explique Guy Maddin.

    Laisser les esprits cinématographiques envahirent la toile

    En dehors des Séances qui prolongent l'expérience du film, La Chambre Interdite va bénéficier d'une promotion inédite qui offre à son tour une autre vision du projet de Guy Maddin. Un mois durant, un extrait par jour du film sera diffusé sur un site partenaire et ce pour une durée de 48 heures. Passé ce délai, cet extrait est destiné à disparaître sauf si l'internaute averti choisit de le capturer et de le proposer sur le site du film. Le fragment et ses versions enregistrées par les amateurs seront mis chaque jour en avant sur le site. Au final, ceux qui auront eu la patience de capturer tous les extraits du film se verront récompensés par la production.

    Une esthétique de fin d'âge

    "Je crois que j’ai recherché une esthétique de films évoquant le mal-être physique". C'est en ces termes que s'exprime Guy Maddin, réalisateur de La Chambre Interdite. Le cinéaste a cherché à reproduire au maximum la détérioration qui atteint les images de films en fin d'âge, "tellement organiquement déformées et torturées qu’elles m’ont rappelé l’ectoplasme que l’on voit toujours sur les photos de spiritisme", explique t-il. Le tournage en numérique a été contrasté par une volonté d'abîmer une image souvent considérée comme propre, saturant au maximum la palette colorimétrique et multipliant les accrocs sur l'image.

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