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    Esto es lo que hay, chronique d'une poésie cubaine
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Esto es lo que hay, chronique d'une poésie cubaine" et de son tournage !

    Genèse du projet

    L'idée de faire un documentaire consacré au combat de Los Aldeanos, groupe de rap prônant une certaine idée de révolution, est un projet remontant à 2009. La réalisatrice Léa Rinaldi était chargée d'interviewer le groupe, qui a collaboré au nouvel album du DJ anglais Gilles Peterson. Mais le point de départ de son film viendra quelques temps plus tard lorsqu'assistant à un concert du groupe de reggaeton Calle 13, la cinéaste découvra qu'Aldo, le leader de Los Aldeanos, s'est vu refuser de chanter sur scène avec Calle 13 alors qu'il avait été invité au préalable par le groupe. Le chanteur et son groupe ont été victimes de la censure cubaine et pour pallier à ça, Léa Rinaldi s'est vue demander par Mandefro, le caméraman et réalisateur des clips du groupe, de réaliser un documentaire sur le combat de Los Aldeanos. C'est ainsi qu'est né le projet Es lo que hay.

    Signification du titre

    La réalisatrice explique le titre du film : "Esto es lo que hay est une expression typiquement latino-américaine. Cela signifie « voilà ce qu’il y a », mais aussi « on fait avec ce qu’on a ». Ce titre est une mise en abyme de la manière qu’ont Los Aldeanos de créer et de composer avec leur réalité". Quant au sous-titre, « Chronique d’une poésie cubaine », il a pour but de mieux faire comprendre aux cinéphiles français l’enjeu du film : "Filmé entre 2009 et 2015, ce documentaire traverse l’histoire récente de Cuba – de la passation de pouvoir entre Fidel et Raoul Castro à la levée de l’embargo des USA."

    Une première sortie du territoire

    Groupe de rap contestataire, Los Aldeanos fait entendre sa voix pour se battre pour le peuple cubain et non spécifiquement contre Castro. Victime de la censure dans un pays où les libertés sont muselées, le groupe ne pouvait pas quitter Cuba depuis des années, ni se produire chez eux. Le documentaire de Léa Rinaldi suit le groupe entamant une tournée internationale, marquant leur première sortie de leur pays depuis près d'une décennie. Esto es lo que hay montre donc une première victoire que les musiciens remportent sur le régime mais une autre est à venir, à savoir pouvoir se produire en toute liberté à Cuba.

    Le rôle décisif d'Internet

    A Cuba, outre la censure, les libertés sont limitées et l'accès à Internet demeure très compliqué. Il s'agit d'un des pays les plus coupés du reste du monde. Pour autant, Los Aldeanos doit justement son succès aussi bien à Cuba qu'à l'international au média Internet. Leurs clips sur YouTube dépassent les millions de vues et contribuent à leur succès, si bien qu'en dehors du Marché Noir, Internet est le seul moyen permettant au groupe de rayonner et de faire partager son combat.

    Un tournage au long cours

    Léa Rinaldi a suivi pendant six ans les membres de Los Aldeanos également appelés "Los guérilleros de la tinta" ou guerriers de l'encre, dans un périple international, les faisant voyager notamment à Miami ou en Serbie.

    Sélection en festivals

    Esto es lo que hay a connu plusieurs sélections dans différents festivals tant en France qu'à l'étranger. Parmi eux, il y a eu les dernières éditions du Film And Music Experience où le film a remporté le Prix du Public, le Cinélatino Rencontres de Toulouse, les Rencontres cinématographiques de Digne-Les-Bains ainsi que le Buenos Aires Festival Indepediente de Cine.

    Hérauts de la liberté, héros du peuple

    Los Aldeanos sont connus pour leur combat pour la liberté d'expression. Ils sont très populaires à Cuba, et, d'après Léa Rinaldi, les fans sont prêts à faire des kilomètres pour assister à leurs concerts plus ou moins clandestins. "En fait, ce sont de véritables héros du peuple, on les admire et on les suit car ils font l’unanimité sur leurs textes. Les gens estiment qu’ils disent « la vérité ». Chacun se retrouve dans leurs mots", explique-t-elle. Leur lutte ne se limite pas aux frontières cubaines : lors de leur tournée internationale, ils ont fait sensation dans plusieurs pays d'Amérique latine, comme en Colombie.

    Un tournage en "guérillero"

    Léa Rinaldi a raconté que, pendant les six années de tournage, elle n'a jamais eu d'autorisation officielle du gouvernement cubain, ce qui constituait un certain risque, pour elle comme pour le groupe des Aldeanos. En plus, elle était souvent livrée à elle-même : "J’ai toujours été réactive et là où il fallait être. Mais ils (les Aldeanos) ne m’attendaient pas pour autant. C’était à moi d’écrire mon film, en toute indépendance", dit-elle.

    La réalisatrice et le groupe

    La réalisatrice a raconté qu'elle n'avait pas eu de mal à être acceptée dans cet univers du hip-hop qui pourrait pourtant sembler sexiste. Selon elle, "les Cubains respectent beaucoup les femmes". En ce qui concerne plus spécifiquement les Aldeanos, elle affirme que "derrière leur carapace de machos durs et tatoués se cache des personnalités d’hommes sensibles voire enfantins". Elle a veillé à rester discrète et a même rendu des services au groupe, en réalisant notamment des clips d'introduction à leurs concerts.

    Le cinéma direct ou l'immersion dans l'intimité du groupe

    Léa Rinaldi a affirmé affectionner la méthode du cinéma direct, caméra à l'épaule, pour une meilleure immersion. C'est une méthode qui vise à montrer la réalité sans fard. "En effet, Los Aldeanos ont souffert de manipulations de la part des médias et craignent les journalistes. Ils refusent d’ailleurs la plupart du temps de faire des interviews. Les filmer dans leur intimité et dans leur cadre de création me paraissait plus juste pour dépeindre au mieux leur authentique réalité et donner une place plus importante à leur musique."

    La musique et l'écriture comme exutoire

    Le documentaire se centre sur un groupe, et donc sur sa musique. Pour la réalisatrice, la musique est la narratrice du film. Elle a aussi une signification symbolique et politique : "La création musicale offre alors une redécouverte simultanée de leur identité et de leur ville qu’ils se réapproprient après en avoir été dépossédés."

    Un patchwork

    La monteuse Coralie Van Rietshoten et la réalisatrice Léa Rinaldi ont travaillé plus d'un an et demi sur le montage, se basant sur d'innombrables heures de rushes. Selon cette dernière, le film est un "patchwork" : "C’est un film hip-hop, tourné sur 6 ans avec les moyens du bord, à l’image de Cuba où tout est fait intelligemment de combines."

    Une ode à Cuba, contre les clichés

    La réalisatrice se dit convaincue de la capacité du film à évacuer les clichés sur Cuba, par exemple celui d'une île paradisiaque où vont les célébrités pour s'amuser ou bien la pauvreté généralisée. Les Aldeanos écrivent, au fil de leurs chansons, une ode à Cuba et à la Havane, qui devient une mère nourricière, poétique et paradoxale.

    Inspirations

    Léa Rinaldi a dit s'être inspirée des méthodes de travail qu'elle avait adopté en travaillant auprès de Jim Jarmusch, un cinéaste américain, sur qui elle a réalisé un documentaire, Travelling at night with Jim Jarmusch. Ce dernier ne lui a jamais donné de scénario, et la laissait filmer, à l'intuition, ce qu'elle a continué à faire à Cuba.

    Productrice improvisée

    La réalisatrice a dû se réinventer en productrice pour financer les débuts du film. Elle a même créé sa propre société de production, Aléa Films en 2011, juste pour le projet. Cela était nécessaire pour donner une dimension cinématographique au documentaire. En effet, ses projets précédents étaient destinés à la télévision.

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