Deuxième ou troisième Scorsese, on va dire que c’est pas mal, mais sans plus. Pour tous ceux qui ne sont pas fans du maître, cela ne pas laisser un souvenir impérissable. La générosité qu’il y a à l’écran, ne peut pas dissimuler les défauts que les borgnes ne veulent pas voir au pays des aveugles. Notre homme pose une ambiance glauque, poisseuse, une atmosphère lourde, propice au meurtre, et à la mafia qui rode dans les parages. La caméra brosse un tableau urbain à coup de plans originaux, et avec une caméra épaule surchauffée. Par contre l’histoire est inexistante. Le jeune Scorsese expérimente à tout va, et en oublie de nous « dire » quelque chose, il oublie l’histoire qu’il est sensé filmer, en grand formaliste qu’il a toujours été. Résultat, la forme l’emporte sur tout. La bande son noie le film, et le rend joli-joli, avec plein de tubes d’époques qui font remplissage hétéroclite. De Niro est mal dirigé, et son rôle mal écrit. Il crève l’écran alors qu’il n’est qu’on petit second rôle du début à la fin. Les personnages sont mal caractérisés. Keitel est un gars en quête de la rédemption ou un futur parrain ? Le personnage de De Niro est stupide ou fou ? C’est flou, et ça fait beaucoup de questions sans réponses. On peut voir comme un film à sketches sans transitions, où une bande d’Italo-américains se bagarrent et s’insultent, sur une bande-son rock et bluesy. Une narration en zig-zag, qui laisse à penser que c’est largement improvisé. Scorsese a voulut montrer à tout le monde qu’il a du talent, et qu’il n’a peur de personne, maintenant on le sait, et on attend la suite.