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    Louis-Ferdinand Céline
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    ferdinand75
    ferdinand75

    447 abonnés 3 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mars 2016
    Un film très réussi, alors que le défi paraissait insensé. Il s’agissait d’adapter non pas un des grands romans du célèbre écrivain , comme le cultissime « Voyage au bout de la nuit » ou « Mort à crédit » , tâche à laquelle s’étaient attelés un grand nombre de réalisateurs et des plus grands, depuis plusieurs décennies , sans jamais y parvenir, mais de créer de toute pièce un film à partir d’une période peu connue de la vie de LF Céline, réfugié au Danemark, qui était à ce jour seulement identifié et commenté par les Céliniens historiques , purs et durs. La force de Bourdieu et de Marcia Romano est d’avoir écrit un scénario passionnant à partir de ce « non évènement »,et d’en avoir fait un film de cinéma , "vrai" , passionnant et captivant. Tout y est : du suspens, des rebondissements, une intrigue sans temps mort, une réalisation impeccable avec des prises de vues très soignées, des cadrages au cordeau, avec des contre champ très étudiés à couper le souffle, une belle technique cinématographique, de l’humour ( la scène de la danse Yidish qui tourne à l’amer est un must ), et même quelques scènes « sensuelles » grâce à la très belle Géraldine Pailhas ,qui nous gratifie d’un superbe bain à la vapeur scandinave, en version naturiste . On vit la peur, l’angoisse de l’artiste, sa mégalomanie aussi. Les dialogues adaptés , soit des écrits de Céline , soit du livre témoignage de Hindus, sont bien sûr excellents, mais surtout bien sélectionnés, un sans faute. Le sujet et le fonds du film est intemporel et dépasse le sujet Céline. Peut –on dissocier l’œuvre d’un artiste de sa vie privée, de son comportement ? Cette question s’est posé de maintes fois, avec JJ Rousseau et son contrat social, qui abandonne ses enfants, avec Voltaire, avec des chanteurs ou peintres célèbres, humanistes en public, mais autoritaires dans leur vie privée . Milton Hindus, est un jeune professeur d’université, rationaliste, intellectuel, raisonné, analytique, et aussi juif. Il veut rencontrer l’écrivain qu’il adore pour comprendre l’ensemble de ses écrits, même les plus contestés, celui-ci s’étant réfugié au Danemark après la libération . Mais Céline est tout son contraire : irrationnel, impulsif, poétique, excessif, caricatural, ses prises de position ne sont pas des raisonnements, mais des impulsions. Le film nous montre comment une approche initiale favorable va se dégrader, parce que l’homme n’est pas « à la hauteur » de son œuvre aux yeux de l'américain. Bourdieu respecte scrupuleusement la séquence de la rencontre historique. Il garde une position bien balancée, tout en occultant rien. Il ne nous demande pas de jugement, mais nous montre juste la réalité de ce qui s’est passé et probablement le désarroi de Hindus et de LFC, face à cet échec. . Les acteurs sont formidables. Denis Lavant nous gratifie d’une composition exceptionnelle, habité par le personnage de LFC .On retrouve le sublime acteur des deux chef d’œuvre de Carax ,« Mauvais Sang » et « Amants du pont neuf » ( on l’avait revu avec plaisir cette année dans le très joli film des frères Larrieu, "21 nuits Pattie" ). Pailhas est formidable et amène toute la classe nécessaire au personnage de Lili : tempérée, mesurée et muse de LFC. Desmeules est impeccable et crédible en Hindus . La musique originale de Grégoire Hetzel est parfaite, envoutante et accompagne parfaitement le récit . Pas besoin donc de connaître ou d’aimer Céline, car l’œuvre de Bourdieu se suffit en elle même, comme une belle œuvre cinématographique, profonde,sobre , intense et sincère. .
    desiles ben
    desiles ben

    30 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mars 2016
    Etrange rencontre que cette rencontre entre un universitaire juif américain, admirateur de Céline et l'écrivain français, accompagné de son épouse et de son chat dans son exil danois. Loin de tout manichéisme, le réalisateur explore avec bonheur l'ambiguïté des relations délicieusement complexes qui se tissent à l'intérieur de ce trio. Les interprètes sont remarquables. Denis Lavant est saisissant de réalisme dans son interprétation d'un Céline baveux, frénétique et haineux, tantôt sincère, tantôt manipulateur. Géraldine Pailhas interprète sa femme, aimante mais pas soumise, avec une très grande grâce et classe et l'acteur qui interprète Milton Hindus rend parfaitement le malaise qui s'empare de l'admirateur devant un maître par trop impossible à aimer. L'ensemble est remarquable et susceptible d'intéresser même qui n'a pas lu Céline. Même le chat Bébert est formidable !
    ffred
    ffred

    1 490 abonnés 3 966 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mars 2016
    D'Emmanuel Bourdieu, je n'avais vu que le loufoque Intrusions en 2008. Celui-là ne me disait trop rien (et puis Céline...) mais j'avais vu un bout de bande-annonce où Denis Lavant avait l'air d’être génial. J'adore cet acteur, je le trouve formidable. Et c'est encore le cas ici. Il est juste incroyable et incroyablement juste dans le rôle de l'écrivain. Géraldine Pailhas et Philip Desmeules sont parfaits mais lui, tient, porte et sublime tout le film. Film qui est d'ailleurs très réussi. Je m'attendais à quelque chose d'austère voir d'ennuyeux. Et c'est tout le contraire. Tiré de l'oeuvre du personnage principal Milton Hindus, le scénario est une merveille d'intelligence, de cynisme et d'humour. La mise en scène est un peu plus chaotique et nous donne des scènes d'une belle sobriété et d'autres beaucoup plus clownesques (Deux clowns pour une catastrophe, nous dit le sous-titre...). Au final, l'ensemble est assez passionnant et finit même par être fascinant. Un petit film qui va malheureusment passer totalement inaperçu. Assez complexe et pas facile d'accès, certes, mais une œuvre atypique, simplement mais magistralement mise en images et interprétée. Une belle surprise.
    Daniel C.
    Daniel C.

    131 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2016
    L'incarnation de Louis Ferdinand Céline par Denis Lavant est brillantissime ! La folie créatrice, les failles narcissiques, l'ignominie du personnage, tout autant que son talent, sont joués avec beaucoup de conviction. Peut-on dissocier une oeuvre magistrale de son créateur ? L'antisémitisme célinien peut-il n'être considéré que comme un détail de l'histoire ? Ce qui est formidable, c'est ce lien transférentiel, qui noue Céline et son admirateur, avec l'ambivalence qui meut chacun des deux. Milton Hindus veut explorer l'artiste et sa création, mais peu à peu ce qu'il pensait pouvoir éviter devient incontournable. Céline l'interpelle en tant que juif et Hindus ne peut plus faire fi de l'aversion, que lui inspire Céline. La femme de Céline constitue un ambassadeur efficace, elle aime son mari et essaie de le protéger de sa folie. Elle le cadre, non pas tant pour protéger Hindus, mais pour préserver le lien entre les deux hommes, dans la perspective du profit que Céline pourrait escompter de la publication d'un livre sur lui dans une période où il est poursuivi par la justice.
    mem94mem
    mem94mem

    94 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2016
    Je me suis finalement décidé à aller ce film. Bien m'en a pris. Certes le film semble avoir bénéficié de peu de moyens, mais les dialogues et surtout la direction d'acteur excellent. Je découvre Philip Desmeules, il crève l'écran, et c'est une belle performance face à Denis Lavant qui met déjà la barre assez haut. Je ne vais pas épiloguer sur le choix de cette très courte tranche de vie de Céline, mais le film tient mieux que ses promesses. J'ai été pris dans le tourbillon des deux clowns.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 800 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 30 mai 2017
    Difficile de décrire la catastrophe absolue qu'est ce Louis-Ferdinand Céline réalisé par un type que je ne connais pas, mais avec Denis Lavant que j'aime beaucoup... mais chez Leos Carax et sans doute pas chez Bourdieu fils. Le film n'est pas seulement mauvais, c'est un mauvais films sur un grand écrivain français, un film constamment dans l'excès, la caricature, ce qui rend Denis Lavant juste insupportable, mais en plus le message est totalement con.

    Le film raconte la rencontre entre Milton Hindus et Céline en 1948 alors qu'il est au Danemark et qu'il est accusé en France de collaboration.

    Alors je veux bien croire que Céline soit un type détestable, je n'ai pas lu le bouquin d'Hindus, mais j'ai lu presque tous ses romans, ses pamphlets et j'ai lu ses lettres à son éditeur et c'est pas l'exemple de la personne qui semble saine d'esprit ou de bonne foi. Mais c'est justement pour ça qu'il est si brillant, car il arrive à décrire le quotidien, la haine, la rancœur, la bassesse du pauvre type que l'on est tous... Donc je ne suis pas surpris d'y voir un type peu recommandable, mais voir Denis Lavant en roue libre et tenter un cosplay de Dujardin dans The Artist la parole en plus ça me donne la nausée. Ici on n'a aucune finesse, aucune subtilité, rien... Juste du mépris pour Céline.

    On a une construction totalement manichéenne où le gentil écrivain juif américain va rencontrer son idole Céline le nain (ouais là il est nain) et qui semble avoir 70 ans. Je sais que Lavant fait plus que son âge et qu'en réalité il a l'âge qu'avait Céline en 1948, qu'il est petit, bien que je n'aime pas l'exercice d'imitation de la part d'un acteur, si c'est pour faire n'importe quoi autant demander à Meryl Streep de jouer Céline vu qu'elle croit qu'elle peut tout jouer histoire qu'ils assument le délire parodique totalement absurde... Disons que ça tient plus de la farce que d'autre chose. Mais ça reste vraiment dérangeant vu qu'en voyant la taille de Lavant le premier truc que j'ai fait c'est chercher sur mon portable la différence de taille entre les deux... Lorsqu'on imagine Céline comme un grand type, voir un nabot à l'écran ça fait bizarre quand même...

    Mais bon admettons... ça aurait pu passer si ce n'était pas un concours de crises d'hystérie sans aucun moment de tendresse. Céline est un salaud tout le long, jamais il n'a une pensée positive, jamais il n'a une action désintéressée, un truc sympa à dire, rien... Tandis que l'autre semble être le gendre idéal. Quelque part j'ai l'impression que Bourdieu fait tout pour qu'on s'identifie à Hindus, genre le jeune type fasciné par Céline, où on est prêt à tout excuser et même à le défendre pour sa collaboration durant la seconde guerre mondiale, pour ensuite mieux nous dégoûter de Céline.

    Le film se conclut même sur un carton pour dire qu'ensuite Hindus fait prof dans une fac financée par la communauté juive, il se dit juif avant d'être américain, etc. Difficile de faire plus grossier. Je me suis même assez consterné. On a un film extrêmement moralisateur disant qu'il ne faut jamais s'acoquiner de gens comme Céline, de vilains antisémites qui ne vont jamais pouvoir apprécier les juifs et qui feront semblant juste pour les manipuler et qu'ils les aident à arrêter de passer pour les antisémites...

    Le film ne dit rien sinon ça... Le film ne dit rien sur l’œuvre de Céline, sur la littérature, sur la création... Il est tellement dans l'excès qu'il ne dit rien sur Céline lui-même qui passe pour un malade mental plus que pour autre chose.

    Et pire on voit à peine Bébert 10 secondes...

    Donc vraiment c'est un ratage total et ça l'est d'autant plus que c'est prétentieux, que ça prétend raconter un truc, que ça se veut un peu pièce de théâtre au cinéma, sauf que vu la nullité des dialogues...
    Stéphane C
    Stéphane C

    53 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mars 2016
    Loin d'être un "voyage au bout de l'ennui" cette confrontation confirme la noirceur d'un vieil hargneux rongé par la folie et malgré tout fascinant ...
    dominique P.
    dominique P.

    784 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mars 2016
    J'ai hésite avant d'aller voir ce film.
    Finalement je me suis décidée et j'ai passé un bon moment.
    Le film est très bien réalisé et interprété, c'est sobre, classique, intéressant.
    Maxence!
    Maxence!

    13 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 mars 2016
    Confrontation entre un Céline imbuvable, antisémite et pitoyable avec un auteur admirateur juif qui avale des couleuvres. Budget chiche qui a pu se payer de rares scènes en extérieur. Ca tourne au théâtre filmé avec la tentation d'en faire un peu trop pour sonner parfaitement juste. Le chat Bébert ronronne.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 13 mars 2016
    Céline étant mon sujet de travail, je ne peux pas vraiment m'ennuyer devant un film comme celui là.
    Points fort : Lucette très subtilement interprétée, une photographie magnifique.
    Points faibles : le scénario. vendu comme un biopic de Céline, c'est une adaptation du bouquin d'Hindus. Le titre est limite mensonger.

    Bref à voir s'il on est un Célinien inconditionnel. Sinon ça ne sert à rien, ça va être très long et pas palpitant.
    JEANRENE43
    JEANRENE43

    10 abonnés 154 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 mai 2016
    Louis-Ferdinand Céline, film dont le titre original était "Deux clowns pour une catastrophe", c'est l'adaptation du livre de Milton Hindus, "Céline the cripplet geant" soit en français, Le géant infirme, traduit et publié en France sous le titre de "L-F Céline tel que je l'ai vu". Milton Hindus décrit sa rencontre de 1948, Céline assigné à résidence au Danemark, suite à une peine d'une année et demi dans une prison danoise. Milton Hindus se déclare juif, américain, professeur de littérature, motivé pour cette rencontre par l'écriture de son premier livre et encore plus par la gloire mais il devra subir les humiliations infligées par Céline avant de goûter à celle-ci. Hindus est joué par Philip Desmeules un acteur peu connu, Céline est joué admirablement par Denis Lavant, qui démontre ses talents d'acteur à l'instar des plus grands. Il mériterait, selon moi, un prix d'interprétation tant sa prestation est excellente. On découvre un Céline, certes auteur talentueux objet d'une admiration démesurée par Hindus, mais dans la vie un être cynique, vulgaire (les défenseurs de Céline diront, utilisant facilement le français de la rue) et anti sémique, soutenant avoir défendu la France en réponse à un questionnement sur sa collaboration avec les allemands... Ce film, comme le livre se veut fidèle à la réalité, une sorte de biographie de Céline sur une courte période au Danemark mais suffisante pour avoir une connaissance de la personne de Céline. Je ne comprends pas pourquoi la presse ne lui donne qu'un petit 3.3 mais surtout les spectateurs seulement 2.6 alors qu'une comédie sans véritable fond "Adopte un veuf" est noté respectivement 3 et 4. Est-ce à dire que la France n'aime pas le personnage de Céline et déteste en conséquence ce film qui pourtant n'est pas un éloge ? Les français ont-ils un malaise avec le sujet traité ? Pour ma part, je lui attribue 4.5/5 et recommande chaudement d'aller voir ce film, même si ce n'est pas très drôle.
    Mathéo Feray
    Mathéo Feray

    7 abonnés 127 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 mars 2018
    En dépit du jeu vif et dynamique de Denis Lavant, le film ne dresse que la caricature grotesque d'un Louis-Ferdinand Céline détestable, gueulard, paranoïaque et asociale au possible... On sombre dans le cliché de l'horrible antisémite face au Juif innocent (en l'occurrence Milton Hindus). C'est bien dommage car Céline fut plus complexe que cela. On ne peut, quand on aborde la vie de cet homme, se borner à une vision simpliste des faits. Emmanuel Bourdieu est cependant tombé dans le piège tête la première ! Non, indubitablement, il fallait fouiller plus profondément encore la personnalité de ce géant de la littérature et tenter de comprendre sa prise de position durant l'occupation, son antisémitisme pathologique et l'origine même des pamphlets plutôt que de s'arrêter aux motifs de la fatigue et de la méchanceté délirante pour justifier un comportement aussi choquant que ridicule. Peut-être même aurait-il fallu ne pas traiter la rencontre Destouches-Hindus pour aborder le sujet. En l'occurrence, Lavant renvoie l'image d'un Céline pitoyable et geignard, épuisé par de nombreux mois de détention. Le véritable Céline avait une façon beaucoup plus radicale de voir les choses et semblait plus proche de l'exaspération et du désintéressement. Un Céline qui se foutait bien de crever en somme. Le film peut éventuellement être conseillé aux amateurs mais les céliniens convaincus seront terriblement déçus.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 12 mars 2016
    A tous les gens qui hésitent à aller voir ce film...n'hésitez plus...allez en voir un autre et attendez qu'il passe un jour sur france 3 un vendredi soir...L'histoire est sans intérêt, autant que le jeu des acteurs. La plupart des scènes sont ridicules...
    cylon86
    cylon86

    2 247 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 mars 2016
    Jusqu'à présent, Louis-Ferdinand Céline n'avait jamais été abordé par le cinéma français. Il n'est pas compliqué de deviner pourquoi vu le personnage, à la fois écrivain brillant et antisémite avéré. Difficile de marier les deux, l'homme fait peur. Emmanuel Bourdieu a décidé de s'y attaquer en se basant sur un livre écrit par Milton Hindus. Son film est donc l'histoire d'une rencontre. Celle entre Louis-Ferdinand Céline et Milton Hindus. En 1948, Céline est exilé au Danemark alors que la France l'accuse d'avoir collaboré avec les nazis. Milton Hindus, jeune écrivain juif américain l'admire et le soutient avec ardeur. Le voilà donc qui débarque au fin fond de la campagne danoise, heureux de rencontrer son idole mais nourrissant l'envie d'en tirer un livre qui fera décoller sa carrière. Forcément la rencontre entre le vieil écrivain antisémite et le jeune écrivain juif va faire des étincelles, tempérées par Lucette, la femme de Céline. Il faut reconnaître au film sa façon d'éviter tout manichéisme. Des trois personnages principaux, aucun n'est vraiment innocent. Certes, Céline est un antisémite avéré et il ne s'en cache pas mais avec sa femme, il sait qu'il a besoin d'Hindus pour le réhabiliter. Hindus, quant à lui, nourrit l'espoir que cette rencontre donne naissance à son livre. Chacun des deux hommes a donc besoin de l'autre. Des compromis sont faits et ce malgré les nombreux dérapages d'un Céline caractériel à la grande gueule. La force du film est d'ailleurs de ne pas montrer l'écrivain comme un complet salaud. Tout est nuancé et relativement intelligent, prenant bien soin de complexifier chaque situation et de montrer Céline comme un homme désemparé, exilé au fin fond du Danemark alors qu'il espère revenir à Paris. Cela dit, "Louis-Ferdinand Céline" est un film qui donne souvent l'impression de se répéter. On sent dans chaque scène le côté un peu philosophe d'Emmanuel Bourdieu et on y retrouve un schéma très ''thèse, antithèse, synthèse'' pas forcément subtil et pas toujours discret. La peur de faire de son personnage un stéréotype vulgaire se sent et le scénario s'acharne à beaucoup le justifier. Cet amoncellement de scènes bavardes, de confrontations d'idéaux entre Céline et Hindus finit par produire une sorte de structure artificielle qui ne se rend pas forcément compte qu'elle est là. Et le jeu tout en excès de Denis Lavant qui en fait des caisses dans le rôle principal ne plaide pas forcément en la faveur de l'ensemble. Pourtant Lavant n'est pas mauvais, il arrive à transmettre de belles émotions et de belles contradictions quand il s'y met. Mais le plus souvent, c'est l'excès qui domine. L'excès et une bonne dose de dialogues intelligents mais pas toujours subtils. Il en résulte donc un film bavard, loin d'être bête mais manquant cruellement d'âme.
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    165 abonnés 1 855 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 février 2017
    Malgré tout le talent de Denis Lavant et de Géraldine Pailhas, ce film est très, très ennuyant. Qui peut donc trouver de l'intérêt à ces interminables bavardages souvent prétentieux ? Un portrait de Céline, pourquoi pas ? Mais il aurait été intéressant de le montrer par exemple dans le contexte de l'occupation. Ici, son antisémitisme pathologique n'apparait que comme les divagations d'un vieux fou. Ce qui est tout de même une manière de le dédouaner. Les écrivains et artistes qui ont propagé l'antisémitisme portent tout de même une part de responsabilité dans le génocide. Ils ont en quelque sorte apporté une caution intellectuelle à une cause ignoble, tout comme des médecins et des savants ont apporté une caution scientifique. A ce titre, ils ne méritent pas davantage d'indulgence que les brutes qui convoyaient les déportés et gardaient les camps. J'ignore si le personnage interprété par Lavant est conforme au personnage historique, ce qui est à la limite secondaire, mais il participe un peu à la machine à réhabiliter les artistes et écrivains collaborationnistes qu'on avait déjà vu fonctionner avec le TVfilm sur Sacha Guitry. (Moins ennuyeux mais fort douteux sur le plan idéologique.) Peut-être n'est-ce pas le propos du réalisateur, mais on se demande bien ce qui l'a intéressé dans cette rencontre entre un écrivain américain et Céline...
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