Avis : Le Fils de Jean - Page 8

Un joli film, au scénario bien construit malgré un petit manque d'inspiration, mais particulièrement bien interprété et avec de belles émotions. Du beau cinéma à voir!

Un drame intimiste sur la filiation et l'absence du père, certes peu original mais délicat et bien distillé ...

Il est des voyages qui s'imposent comme des exigences. Celui qu'accomplit Mathieu est de ceux-là. Lui, le cadre trentenaire bien installé dans la vie, reçoit une curieuse invitation : de Paris il doit se rendre à Montréal où il assistera aux obsèques de Jean, son père mort tragiquement dans un lac lors d'une partie de pêche. Mathieu ne sait rien de son père ; il ne l'a jamais rencontré. A son arrivée à Montréal, il apprend par Pierre, le meilleur ami de Jean, qu'il a deux frères. D'abord tenu par le secret, Mathieu va progressivement entrer dans les secrets de famille et découvrir les rages rentrées qui ne demandent qu'à s'extérioriser. Il ne se passe pas grand-chose dans le dernier film de Philippe Lioret et pourtant le cinéaste de "Welcome" n'a pas son pareil pour évoquer des atmosphères troubles où les silences et les jeux de regard sont toujours éloquents. C'est cela qui nous plaît dans cet opus qui s'impose avec une belle délicatesse. Philippe Lioret a le sens du mystère qui s'attache à des êtres blessés. Et quel acteur français pouvait être plus convaincant que Pierre Deladonchamps qui promène cette espèce de tristesse nonchalante à laquelle on avait été si sensible dans "L'inconnu du lac" ? Déjà un lac et ses mystères... Face à lui, Gabriel Arcand, bel acteur québécois à l'allure rugueuse mais qui révèle une profonde sensibilité. Le film est par ailleurs d'une grande beauté formelle et témoigne d'un grand soin dans le choix des décors, tout particulièrement du lac qui concourt à l'angoisse devenue envahissante au cours du film. Une œuvre très riche mais se développant toujours sur le mode mineur avec un thème à la clé : la recherche de l'identité.

Quel beau moment de cinéma !... Sans doute le film le plus subtil de ces dernières années, un film où le silence et les sous-entendus vous susurrent des mots aussi sûrement que de longs discours. La recherche du père est une expérience qui parle à tous. Qu'il soit proche avec souvent des zones d'ombre ou qu'on ne le connaisse pas, le père reste pour chacun une boussole, ou pour ainsi dire un marqueur de l'existence. Le réalisateur Philippe Lioret parle tout en finesse de cette relation au père avec l'histoire de Matthieu, jeune divorcé se découvrant par hasard une famille au Quebec. Le scénario nous embarque alors dans une prise de contact en pointillé où l'enfant naturel est sommé de respecter le premier cercle familial. Le malaise s'instaure petit à petit, lié au silence imposé au jeune Français. Il finit par se sentir étranger à sa famille. Avant de faire une découverte qui va le bouleverser... "Le fils de Jean" est vraiment exceptionnel par son jeu d'acteur. La sensibilité du film vous taraude, et vous vous surprenez, plusieurs heures après, à méditer certaines scènes. Tout est dit avec les yeux, avec une pudeur des personnages qui touche au coeur. Tous comprennent sans rien dire, comme cette mère qui joue avec les rétroviseurs dans la voiture pour observer une ressemblance troublante. Et que dire de ce jeu de séduction manifeste entre Matthieu et Bettina qui se termine par une très chaste étreinte. Quand les pressentiments courent plus vite que les sentiments !
La force de ce film est de ne pas juger. C'est la vie tout simplement. Mais le personnage principal Matthieu quitte le Quebec avec la folle envie de s'occuper de son jeune fils. C'est la seule leçon de ce film qui se déguste à la petite cuillère à café. Comme une émulsion de crème fouettée...

Impeccable.
On se laisse prendre totalement par cette histoire.
Chapeau aux comédiens qui jouent si parfaitement qu'ils nous intègrent totalement dans cette histoire de famille.
Le rythme est parfait (montage?)

Le cinéma français nous gâte en ce moment, ce film est une perle, il n'y a aucune fausse note. Pierre Deladonchamps est magnifique.

Un beau film sur la paternité avec la recherche du père dans un Québec plus vrai que nature... Plein de sensibilité.

C'est sûr si on compare ce film petit budget avec les navets grand budget qui sont sortis dans la même période, je dirais que ici l'argent est bien mieux investi avec ce film sérieux, sensible, humaniste voire émouvant par moment dans sa dimension d'affection profonde entre un père et un fils. Ce fils de père inconnu à la recherche de ses origines nous émeut par son désir ardent de renouer avec ses racines en pays inconnu. Ceci dit, cette histoire est somme toute assez banale et tellement prévisible avec son dénouement sans surprise. Il me semble que le cinéma français tourne en rond avec ces histoires de familles divisées ou déchirées en mal d'identité. Il n'est plus capable de nous faire rêver ou vibrer sauf à de trop rares exceptions. Même au niveau BO ou image, c'est bien tristounet. Je viens de passer un mois au Quebec, et franchement je peux dire que ça n'a rien à voir avec la réalité. C'est un pays fantastique en terme de paysage et de mentalité, ultra accueillant et optimiste, ce qui ressort bien peu dans le film. Heureusement que je ne l'ai pas vu avant sinon j'aurais peut être opté pour une autre destination et j'aurais vraiment perdu quelque chose.

Mon film préféré de Lioret reste "je vais bien, t’en fais pas". Certes "Le fils de Jean" rejoint la même intensité, et côtoie les mêmes eaux troubles quand un secret familial plombe l’ambiance et que sa révélation vient soudain casser un quotidien bien ordinaire. Le bémol est que le film met trop longtemps à démarrer. La faute en partie à une scène d’annonce du pitch de départ – ton père naturel vient de mourir au Québec- qui n’ajoute rien de plus, et aussi le jeu de Deladonchamps n’a pas emporté mon émotion ni mon adhésion. On est loin du démarrage de "Juste la fin du monde" de Dolan ou des "Invasions barbares" de Denys Arcand pour rester dans une ambiance québecoise. Heureusement l’ami de Jean, superbement interprété par le ténébreux docteur bio Gabriel Arcand- frère de Denys- va lui nous emmener sur les chemins de traverse, de ce que l’on a jamais dit sur les escapades personnelles sur fond d'alibi professionnel. Alors oui après vingt minutes, j’ai retrouvé le Lioret que l’on aime, celui de "l’équipier", celui des tempêtes intérieures, des remords et de la rédemption.
GE septembre 16

Une étrange atmosphère (que des Québécois ne ressentiraient peut etre moins). Beaucoup de tendresse malgré les rapports violents entre certains personnages. Un film sensible avec de très bons acteurs d'après un scénario d'une écriture formidable. Réalisation sans reproche, une nouvelle oeuvre magistrale de Ph. Lioret

Un film dont l'histoire est dans l'air du temps, l'histoire qu'aiment à se raconter les gens pour s'imaginer que tout va bien et qu'ils ont raison d'agir comme ils le font, d'où le succès public de ce film. Les historiens du futur en déduiront que les gens de cette époque avaient des aventures formidables avec de bons boulots (médecins, acupuncteurs, cadres, psychologues...) malgré des vies décomposées. Les sociologues les détromperont en leur donnant les statistiques concernant l'emploi à l'époque et les avenirs perturbés promis à la grande majorité des enfants grandissant dans des familles aussi déstructurées que celles qui sont représentées dans ce film.

Le Fils de Jean m'a vraiment mis en colère. En regardant ces acteurs pitoyables à l'exception de Gabriel Arcand et des deux frères j'ai failli me casser les dents. Le Français réagit comme un touriste, mais de la pire façon qu'un touriste puisse être, il regarde et apprend toujours, les dialogues sont extrêmement ennuyeux et inutiles. Ce film est l'un des moins bons films que j'aie jamais vu. Les acteurs du Québec parlent comme s'ils parlaient à un extraterrestre d'une autre planète quand ils parlent au Français extrêmement inutile et ennuyeux c'est comme s'ils ne venaient pas du Québec quand on les entend parler comme s'ils avaient honte de leur accent. Les 10 dernières minutes sont agréables. Mais encore une fois le Français achètent un jouet pour son fils à l'aéroport ???...

j'ai adoré ce film délicat tout en retenue qui arrive à nous capter dés les premières minutes. L'émotion qui se dégage de ce film est très forte. Bravo à pierre deladongchamp qui est touchant dans ce rôle. Il arrive à faire passer ses émotions tout en douceur avec des regards très profonds. Cet acteur trace son chemin pas à pas, finement, mais sûrement. Je l'avais déjà remarqué dans "Une enfance".
Une belle histoire, un beau film
une belle image de fin

Une bien jolie histoire qui nous réserve quelques beaux moments d'émotion. Philippe Lioret, réalisateur du superbe "Je vais bien ne t'en fais pas" nous offre une subtile et attendrissante évasion au Canada dans ce drame intimiste et porté par un casting remarquable, ça sonne souvent juste et on est rapidement embarqué dans cette quête identitaire des plus sobre, pas de larmoyant, pas la peine mais une atmosphère plutôt optimiste qui donne du baume au coeur. Dommage que le twist, bien trouvé il faut l'avouer, ne reste pas bien longtemps caché, j'aurais aimé ressentir le même choc émotionnel que dans "Incendies" mais bon le sujet est un peu différent ici, moins fort peut être mais tout aussi touchant. Vraiment un beau film tout simplement et même si ce n'est pas toujours hyper palpitant je n'en attendais ni plus ni moins, à voir.

La mise en scène est excellente, bien que parfois un peu trop démonstrative, avec de très bons acteurs. Mais le scénario est faible, peu crédible et cette histoire de recherche de paternité ne passionne pas. Dommage, le talent du réalisateur de Welcome méritait mieux que ce mélo familial assez plat.