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    Les Frères Sisters
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    traversay1
    traversay1

    3 023 abonnés 4 596 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 septembre 2018
    Le western est un genre d'une richesse infinie qui autorise toutes les libertés, tous les styles et tous les registres : drame, comédie, picaresque, aventure ... Il n'a pas besoin d'être réinventé, même si son âge d'or est lointain : il s'auto-alimente sans peine autour de quelques constantes : des colts, de la poussière et des paysages grandioses (on peut y ajouter des indiens et un shérif mais ce n'est pas indispensable). Puisqu'il n'a plus rien à prouver, Jacques Audiard entre dans cet univers avec une certaine humilité. Son scénario n'a rien d'époustouflant, a priori, avec une intrigue qui tourne autour d'une chasse à l'homme menée par deux frères, au temps de la ruée vers l'or, de l'Oregon à la Californie. Mais on connait le cinéaste et sacapacité à donner de l'épaisseur à n'importe quel récit. Progressivement, les Frères Sisters se charge d'une densité et d'une profondeur qui passent non pas par des scènes spectaculaires mais beaucoup par des dialogues entre ces deux frères, dont le portrait ne cesse de s'affiner, un pari risqué, mais tenu haut la main. Pour la forme, c'est à dire l'image, pas d'inquiétude, elle est somptueuse, dans cette Amérique sauvage qui découvre la modernité à travers des idées nouvelles et des innovations techniques et/ou hygiéniques (le dentifrice, la chasse d'eau). Le plus étonnant est de voir cette chevauchée que l'on attend sanglante se transformer en épopée sentimentale et fraternelle comme quoi à l'ouest il peut y a voir quelque chose de nouveau. Et quelle direction d'acteurs : Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et John C. Reilly sont à redécouvrir, débarrassés, surtout le premier, de quelques-uns de leurs tics de comédiens. Les frères Sisters, malgré une dose de violence obligatoire, va tout droit vers l'apaisement et une certaine sérénité. Etonnant et exaltant.
    ffred
    ffred

    1 472 abonnés 3 934 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 octobre 2018
    Quelle déception ! Il faut dire que j'en attendais beaucoup. Les premiers échos n'étaient pourtant pas favorables. D'entrée je me suis ennuyé, et cet ennui n'a fait que grandir jusqu'à la dernière image. Les personnages ne sont pas attachants, l’histoire n'est ni palpitante ni originale et la mise en scène n'a rien d'exceptionnelle à mes yeux. On est loin du grand western crépusculaire que la bande-annonce semblait nous annoncer. L'interprétation n'est pas non plus inoubliable. Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed font le boulot, on a connu Joaquin Phoenix tout de même bien meilleur, seul John C. Reilly tire vraiment son épingle du jeu. Reste de belles images et une direction artistique impeccable. C'est peu...
    ouadou
    ouadou

    72 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    Jusqu'au bout de l'ennui... On se demande ce qu'on regarde... une contemplation , un western un peu suffisant, une histoire qui ne démarre pas...
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 120 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 octobre 2018
    Ah ! Un Western ! Le genre est tellement codifié (et surtout déjà tellement fourni) que je suis toujours surpris de constater qu’il puisse encore en sortir aussi souvent de nos jours. Seulement voilà, encore l’an dernier « Brimstone » avait su démontrer qu’il était possible de dire quelque-chose de neuf et de fort avec ce genre pourtant très pétri d’obligations formelles. Alors pourquoi pas ne pas se risquer à ces « Frères Sisters » après tout ? Quand il y a Monsieur Jacques Audiard aux commandes, il me semble que ça impose un détour… Et pour le coup – oui, il faut bien le reconnaitre – quelques minutes de film suffisent pour comprendre que, pour un curieux de cinéma, le déplacement s’imposait. Premier plan. Plan général. Echange de coups de feux soudain en plein milieu de la nuit. Echos. Brutalité. Explosions lumineuses qui fusent à travers le désert. Ah ça ! Pour le coup : oui c’est beau… Et quand on associe à cela tous les éléments de générique très élégamment amenés, on se dit forcément qu’on va avoir affaire là à une démonstration d’esthète. Et ce fut bien le cas… Seulement voilà, ce fut le cas pour le meilleur mais aussi pour le pire. Le meilleur parce que – oui – ce film est vraiment très beau formellement je trouve, du début jusqu’à la fin. Ma petite palme personnelle va pour la photographie que je trouve assez remarquable, notamment pour sa capacité à jouer parfois sur des couleurs parfois assez vives et tranchées sans pour autant perdre un certain équilibre d’ensemble. Cela donne un petit côté fantasmé à cet univers qui, selon moi, colle parfaitement à l'état d'esprit global du film. C'est quelque-chose que l'on retrouve aussi dans la composition des plans. il y a un souci du cadre très régulièrement esthétisant. Certains pourraient trouver ça un brin ostentatoire mais moi j'apprécie cet effort de recherche. Surtout que sur ce domaine là non plus, Michel Audiard n’en fait pas trop à mon sens. La cohérence globale de la forme est toujours ce qui prédomine. Donc vraiment, sur tous ces aspects là, ces « Frères Sisters » m’ont vraiment brossé dans le sens du poil. Mais le problème c’est qu’un film ne peut se réduire à sa seule forme. La forme, c’est ce qui vient donner chair au fond, au propos, à la démarche… Or là, en termes de fond, c’est encore une fois la soupe à la grimace me concernant. Et si je dis « encore » c’est parce que malheureusement, c’est quelque-chose que je vis assez souvent avec les westerns modernes. Trop souvent il s’agit d’exercices de style qui s’amusent à se réapproprier les codes du genre sans les transformer ni les adapter. Cela donne régulièrement des films sans personnalité et sans propos face auxquels je m’ennuie beaucoup. Ça a été par exemple le cas me concernant avec le récent « Hostiles ». Eh bah avec ces « Frères Sisters » j’ai envie de dire : « rebelote ». Rebelote parce que cette histoire de mercenaires à la recherche d’une prime à toucher, j’ai déjà vu ça cent fois. Et ce n’est pas le traitement des personnages qui va y changer quoi que ce soit à ce constat. Une fois encore, l’intrigue se limite à simplement suivre des âmes en peine qui discutent de leurs espoirs et de leurs fêlures, avec la bonne vieille réserve si typique de ces hommes de l’Ouest sauvage. Alors d’accord, il y a parfois quelques moments qu’on peut trouver singulier et face auxquels on peut s’émouvoir (je pense notamment à cette scène entre Eli et la prostituée à Mayfield), mais c’est trop rare et trop fragmenté. Les choses avancent en suivant un fil bien maigre, et le reste du temps, toutes ces considérations bavardes ne se réduisent malheureusement qu'à du cabotinage aussi vain qu'artificiel. Chaque pseudo-péripétie peine à animer ce tout bien flasque, démontrant même la plupart du temps que le film n'a rien de spécifique à dire. Tout cela finit d’ailleurs un peu en eau de boudin par rapport au déroulement de l’ensemble. spoiler: Un peu sorti de nulle part, on nous balance un discours sur le fait que l’Ouest naturel c’est chouette parce que ça incarne mieux la liberté que les grandes villes (…et en quoi les deux heures qui précèdent illustrent ce contraste ? Pour le coup : mystère.) Pire, il y a cette conclusion où finalement les deux frères décident de retourner chez maman. C’est certes assez beau et touchant, mais encore une fois il y a peu de choses dans l’intrigue d’ensemble qui permettent de vraiment donner du relief à cette conclusion. Ça tombe un peu comme ça, comme si Audiard nous sortait ça de sa chaussette à morales conclusives. « Bon bah, pour ce coup-ci ce sera "il nous a fallu voyager pour revenir au point de départ, mais différents." Adjugé vendu. » Le hic c’est que pour le coup c’est assez contradictoire avec l’autre message du film qui consistait à dire que le voyage c’était justement la liberté. Alors après, OK, ce film suivait le parcours de deux binômes, donc on peut très bien avoir deux conclusions différentes et contradictoires. Après tout pourquoi pas. Sauf que bon, pour comprendre où voulait vraiment en venir le film, ça devient tout de suite beaucoup plus compliqué.
    Mais d’un autre côté je me dis que toutes ces considérations de propos sont au fond bien secondaires, car pour le coup il apparaît assez manifeste que, dans ces « Frères Sisters », la finalité du film n’était pas dans le propos. D’ailleurs, en fin de compte, de ce titre ambigu et aguicheur, ce film n’en fait rien. Pour moi c’est tout un symbole au fond. Je pense que depuis le départ, Jacques Audiard voulait faire avec ce film ce que des John Hillcoat et autres Scott Cooper ont déjà fait dans le même genre : un pur exercice de style sans véritable propos ni fond. Alors soit. Il y en a à qui ça plaira. Moi, pour ma part, même s’il y a quelques très rares bons moments, je trouve quand même que ces « Frères Sisters » font un peu coquille vide. Et c’est bête, mais me concernant, cette impression de coquille vide me fait surtout l’effet d’un film fait à moitié. pas le meilleur moyen de me convaincre… Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    garnierix
    garnierix

    192 abonnés 408 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 septembre 2018
    Jacques Audiard, c’est l’auteur de « Dheepan », « Un prophète », « De battre mon cœur s'est arrêté » … Avec « Les frères Sisters », il fallait donc s’attendre à quelque chose d’au moins intéressant. Et c’est beaucoup plus que ça. Sans l’ombre d’un doute, ce film est pour tous les publics. Sauf pour les gens qui n’aiment pas le réalisme vrai (ceux qui préfèrent Sergio Leone aux frères Coen par exemple). Sauf pour ceux qui sont allergiques à la violence ; ceux qui sont allergiques à la boue et à la crasse (elle transpire jusque dans votre fauteuil) ; ceux qui n’aiment pas voir un cheval souffrir sous la selle ; ceux qui ne peuvent pas voir un arachnide venimeux pénétrer dans la bouche d’un homme endormi ; ceux qui ricanent de voir les gens incultes se mettre à philosopher avec leurs mots à eux. Ça fait beaucoup de contre-indications, mais si ce film est sans doute pour tous les publics, c’est parce qu’il faut savoir comment se sont construits les États-Unis, d’une part ; et d’autre part, parce qu’il faut imaginer comment se construisent tous les êtres meurtris de la planète. L’histoire n’a pas beaucoup d’intérêt ; il n’y a pas de suspense ; il n’y a pas de trésor caché. Il y a plutôt de la survie, de la frustration, et beaucoup de chemins de traverse. N’empêche qu’on ne voit pas les deux heures passer. Cette quadruplette d’acteurs, John Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal, Riz Ahmed (cités par ordre d’excellence), quel bonheur ! Pas une seule erreur. Forcément, la direction y est pour quelque chose. Certains pourraient quand même reprocher à Audiard d’avoir emprunté trop de chemins, cafouillé parfois. Mais la vie est un grand cafouillage pour la plupart. On est avec des hyènes humaines, dans une nature féroce, dans l’orpaillage, dans les groupements humains qui naissent, on est dans l’ouest américain de 1850, un monde qui est « une abomination » dit l’un (« tu n'as pas peur de te reproduire toi ? »), tandis que l’autre ne voit pas pourquoi il arrêterait de boire, de tuer, de violer (« ma vie ressemble à un barillet vide, j'ai tout fait par haine de mon père »). A côté de ça, deux autres dissertent sur un autre mode, l’un remarquant que le sourire de l’autre se poursuit au-delà de la politesse, démontrant qu’il a un réel plaisir à communiquer avec les autres ; on les entendra même évoquer les phalanstères de Fourier. Est-ce du cafouillage ? En Europe, les hommes ont découvert la liberté après avoir été habitués pendant 2000 ans à l’existence d’une classe régnante, voire divine. Aux États-Unis, en comparaison, ils ont été immergés instantanément dans un monde libre, donc libre du pire et du meilleur, où chacun se débrouille et cafouille. C’est beaucoup plus violent. C’est le contexte du film. On est entre incultes, cupides, tueurs, orpailleurs, inventeurs. Mais les hommes sont seuls, terriblement seuls dans leur folie, dans leur mélancolie, dans leur absence de communication. Il y a tout cela dans le film. Et cependant, c’est joyeux et drôle. L’un découvre la brosse à dents. L’autre voit l’océan pour la première fois : « –on n’a jamais été aussi loin ! –tu veux dire dans la conversation ? » … Les deux frères ne sont pas si nuls !
    domit64
    domit64

    18 abonnés 214 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    1pour John C. Reilly dont on se demande d’ailleurs ce qu’il fait dans cette galère ! Jacques Audiard prétend signer un western... mais n’est pas John FORD ni Sergio Leone qui veut....
    Un western se veut taiseux, ces 2 frères sont bien trop bavards et les dialogues se veulent philosophiques et là n’est pas MICHEL Audiard qui veut.... ce ne sont que des « tu veux bien être mon ami ? » ou des « les temps changent ! »... Bref creux et nuls.
    La musique est hors sujet, des scènes d’une incohérence hallucinante, une tenancière de saloon ou un travelo, on ne sait pas trop...
    Et pour conclure, une fin digne de la « petite maison dans la prairie. » !!
    Impression que tout a été laissé au stagiaire, il a découvert comment faire du vomi et il nous en colle toutes les 3 scènes, idem avec le sang... pourquoi ce rêve de corps démembrés à la hache ?
    A part 4/5 photos, rien à garder.. RIEN. Et dire que la presse est dithyrambique....
    floflo2204
    floflo2204

    73 abonnés 379 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 septembre 2018
    Première réalisation américaine de Jacques Audiard, Les Frères Sisters se présente avec tous les arguments pour convaincre et immerger son spectateur. Le réalisateur que l'on savait déjà talentueux démontre une fois de plus l'étendue de son talent en filmant à merveille chaque seconde de son long-métrage. Chaque plan est pensé, réfléchi et sublimé par la caméra. Dans la même idée, la gestion de la photographie est magnifique et met pleinement en valeur la beauté naturelle des Etats-Unis faisant vivre son western jusqu'au bout du film. Le scénario constitue également une des plus grandes qualités du film, on nous emmène donc suivre l'histoire de ces deux frères sans jamais nous ennuyer. L'histoire et les péripéties qui la ponctue sont toujours là pour rajouter un intérêt certain au film. Néanmoins, là où le film se sublime le plus c'est sans aucun doute dans l'écriture de ses dialogues. Je n'ai pas lu l'oeuvre de fiction dont le long-métrage est tiré donc je ne saurais en juger la qualité mais Jacques Audiard se pose en digne héritier de son père dans l'écriture de dialogues crus et percutants. Dans tout ça, le casting réalisé est réalisé avec soin pour les rôles principaux. Jake Gyllenhaal, John C. Reilly, Joaquin Phoenix et Riz Ahmed sont tous les quatre parfaits dans leurs partitions. Ils font vivre leurs personnages avec grande facilité et nous entraîne dans leur histoire avec une grande facilité. A côté, les autres personnages sont peut-être un peu trop fades à l'exception de Rebecca Root qui se transperce l'écran à chaque fois qu'elle apparaît. La beauté de la nature américaine offre un fond parfait au western jouant peut-être parfois un peu trop sur les images clichés mais qui nous offre de beaux moments d'évasion. A l'inverse, la composition d'Alexandre Desplat est absolument fantastique et emmène tout le monde au fin fond de l'Ouest sauvage à chaque instant. Certains moments ne sont pas sans rappeler les glorieux morceaux d'Ennio Morricone mais pour autant Desplat réussit à se créer sa propre identité pour démontrer une fois de plus sa facilité à créer des atmosphères inoubliables. Les Frères Sisters fait indéniablement partie de cette nouvelle génération de western bien aidé par une réalisation dont seule Jacques Audiard a le secret.
    mem94mem
    mem94mem

    90 abonnés 554 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 octobre 2018
    J'ai compris rapidement que le film pourrait ne pas me plaire. La scène d'ouverture est particulièrement ratée et puis soudain la musique, une musique qui ne respecte pas le code du genre et je me suis alors senti définitivement décalé et cela jusqu'à la fin. Le nombre de scènes ratées est considérable. Le choix des acteurs et leur direction sont irréprochables, mais le film s'avère d'un ennui abyssal. Le film manque singulièrement de rythme et de souffle et le fil narrateur est franchement ténu. Quel supplice ce film.
    Ufuk K
    Ufuk K

    456 abonnés 1 384 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 12 novembre 2018
    " les frères sisters " de Jacques Audiard acclamé par la presse et lion d'argent du meilleur réalisateur au dernier festival de Venise fut un supplice pour moi. En effet j'ai trouvé ce western d'un ennuie pas possible sans intérêt seul le dénouement, les paysages et le casting à réussit à me tenir en éveil. à fuire.
    Koalahama
    Koalahama

    5 abonnés 198 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 septembre 2018
    Ce n'est pas parce que c'est Audiard qu'il faut crier au chef d'oeuvre. Décevant et vite ennuyeux. Scénario simpliste malgré un bon casting et 2-3 moments drôles.
    Audrey L
    Audrey L

    533 abonnés 2 390 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2018
    Une belle épopée intimiste, où le voyage est tout autant symbolique avec ses majestueux paysages que relationnel entre ces deux frères aux antipodes (et malgré tout inséparables). Cru, beau, parfois un peu violent (scène d'amputation où les bruitages seuls suffisent à l'écœurement voyeuriste), Jacques Audiard signe un western mature, emporté par le casting brillant (et habitué au genre) : Joaquín Phoenix en chien fou alcoolique, John C. Reilly en garde-fou, Jake Gyllenhall en opportuniste... On suit ce beau monde jusqu'au final cru puis étonnamment tendre (dernières minutes particulièrement réussies). On regrette seulement de tant sentir la patte de l'auteur par moments, ce qui rend bavard voire mou ce western en quelques séquences. N'attendez pas un western comme le récent blockbuster "Les 7 mercenaires", ici on est dans le western à la française, ce qui peut déstabiliser. De même, on a du mal à se rappeler la bande originale, et l'on s'étonne de voir le nom de l'excellent Alexandre Desplat à ce poste, a priori ces deux informations sont incompatibles... On retiendra les acteurs brillants, les scènes dures et la maturité de l'intrigue. Mention à la tendresse des dernières minutes qui est inédite et très appréciable.
    velocio
    velocio

    1 132 abonnés 3 002 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 octobre 2018
    N'est pas réalisateur de western qui veut ! En s'attaquant à ce genre américain, Jacques Audiard s'est bel et bien planté, nous gratifiant, au début du film, de 60 et quelques minutes sans aucun intérêt particulier et éminemment ennuyeuses. Vers la 65ème minute du film, il commence à se passer des événements dignes d'intérêt et, si on est gentil, on peut même voir dans cette dernière partie du film un plaidoyer écologique montrant que la recherche du profit maximal aboutit au crépuscule de l'humanité. Quant à la musique d'Alexandre Desplat, elle est insipide et totalement hors sujet.
    andika
    andika

    92 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 octobre 2018
    Jacques Audiard qui réalise un western, c'est une nouvelle suffisamment étonnant pour qu'on s'y intéresse de très, très près. Comment son cinéma si particulier allait-il se fondre dans ce genre éculé, et si codifié qu'est le western ? On peut le dire d'emblée, l'exercice est réussi. Avec de l'humilité, du panache et beaucoup d’intelligence.

    Qu'est-ce donc que les frères Sisters ? L'histoire de deux frères qui tuent pour vivre mais pas que. C'est avant tout un merveilleux conte initiatique qui montre le voyage de deux frères inséparables qui s'éloignent pour mieux se retrouver. C'est aussi l'histoire d'une utopie de monde idéal, basée sur l'absence de conflit, de cupidité et fondée sur de vrais principes démocratiques (monde merveilleux prévu à Dallas, au Texas). C'est l'histoire de l'eldorado. C'est l'histoire d'un philosophe un peu particulier. Le lien avec Candide est tellement évident que cela rend d'autant plus compréhensible la quête de l'acteur John.C Reilly pour engager Audiard comme réalisateur. En effet, qui mieux que lui pour camper le Voltaire du 21ème siècle au cinéma. Après Un Prophète qui raconte aussi l'initiation d'une petite frappe illettrée aux joies du grand banditisme. Ou encore le palmé Deephan qui dépeint la rédemption d'un soldat défait.

    Au fil d'un scénario intelligent, on suit Charlie et Eli Sisters qui sont aux trousses de l'alchimiste Warm (excellent Riz Ahmed) qui détient une formule miracle pour l'orpaillage. Les deux frères sont précédés du détective John Morris (fabuleux Jake Gyllenhaal), qui avait pour tâche de localiser le génie. A la rudesse et la violence des deux frères répondent les bonnes manières et le vocabulaire soutenus des deux autres personnages. Au fur et à mesure que l'histoire progresse, les différents antagonistes s'allient au fur et à mesure pour donner un alliage hétérogène et étonnant allant dans la ruée vers l'or dans le grand ouest. Un grand point fort du film.

    Un film d'acteurs mais également un film de situations plus ou moins loufoques et absurdes où l'on sent un peu l'influence des frères Coen, notamment lorsqu'il s'agit de tuer ce qui est déjà mort, où lors d'une relation tarifée très particulière. En opposition à cela, on nous offre également une profonde réflexion sur la condition humaine. Gagner de l'argent pour quoi faire ? Pourquoi autant de cupidité et de violence et à quel prix ? Celui de la nature, de la santé ? Est-ce que tout cela en vaut le coup ? Une scène mémorable d'orpaillage la nuit tombée dans une rivière apporte une réponse cinglante à ces questions. Où comment l'argent rend fou et nous détourne de l'essentiel. Mais comment ce qui importe réellement réapparait avec de plus en plus de vigueur. La famille, la liberté, le vivre ensemble. Ainsi, le personnage de Charlie qui semble être la brute épaisse, totalement barré se révèle peu à peu comme la résultante d'un traumatisme de l'enfance causé par un père violent. Une fois de plus, Joaquin Phoenix prouve qu'il est le meilleur acteur pour jouer les hommes instables.

    Enfin, cette caméra qui se perd dans la nature, qui montre des situations incroyables, comme cette rivière qui s'illumine d'or la nuit tombée, ou encore ce plan séquence arrangé dans le finale qui permet de montrer comment la boucle est bouclée. Conte initiatique, voyage pour revenir à la source, les Frères Sisters est un film profondément touchant et émouvant qui donne à rire, à réfléchir et qui permet surtout d'apprendre par où pêche l'humain. Candide 2018.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    575 abonnés 2 701 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2018
    Jacques Audiard signe un western puissant porté par un casting de premier ordre. John C Reilly et Joaquin Phoenix sont mémorables et très touchants dans leur relation fraternelle.

    https://www.facebook.com/la7emecritique/
    Rolling!
    Rolling!

    39 abonnés 53 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 septembre 2018
    Quelle déception ! Quel navet ! Le seul exploit du film est d’avoir trouvé des producteurs pour le financer. Ça semble invraisemblable. Mais quel ennui, quel ennui ! Je n’ai jamais entendu autant de soupirs dans une salle de cinéma. Le bouche à oreille ne peut pas fonctionner, et ce film sera le bide le plus monumental de la carrière de Jacques Audiard. Il a le droit de vouloir revisiter le Western, mais là il en a tué l’esprit en nous assénant des bavardages soporifiques et inconsistants, teintés souvent de réflexions pseudo philosophiques de comptoir, dans des décors médiocres de patronage. Il vaudrait mieux d’ailleurs ne pas présenter ce film comme un western si on ne veut pas perdre définitivement la faible clientèle encore amatrice du genre. Il faut savoir aussi que 80% du film est tourné dans l’obscurité. A part l'excuse d'un budget ridicule, je ne vois pas où est l’inspiration et encore moins le génie de filmer sans arrêt un décor de western à la bougie. Vous avez dit gogos ? Adieu Jacques Audiard, c’était la dernière fois pour moi.
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