Sous les jupes de filles, on trouve parfois des trucs bizarres… Le changement de sexe a été maintes fois exploité au cinéma, donnant des films souvent réussis comme "Dans la peau d'une blonde" ou "Ce que veulent les femmes". Mais Audrey Dana n'est pas Blake Edwards, ni même Ellen Barkin. Elle a bien 2-3 idées sympas,
comme adopter une démarche embarrassée une fois apparu l'engin incongru
, mais elle reste la plupart du temps dans un survol trop superficiel de ce qu'un postulat pareil aurait pu -dû- occasionner. On a droit en revanche à des clichés attendus, vus et revus,
comme le "zizi coincé dans la braguette" (séquence bien plus drôle dans "Mary à tout prix", mais Audrey Dana n'a pas non plus le talent comique de Ben Stiller..)
Le rythme excessivement lent du film n'arrange évidemment pas nos affaires: on s'ennuie ferme! J'ai commencé à regarder ma montre à la moitié du film, puis régulièrement toutes les 10mn jusqu'à la fin… Comme si Audrey Dana la réalisatrice redoutait justement ce manque de tonus, Audrey Dana la comédienne en fait des caisses et des caisses… sans jamais compenser le vide sidéral de son récit. Au contraire de l'effet escompté, ce surjeu énervant écrase tout le reste, à commencer par ses partenaires: Clavier n'arrive pas à nous faire son numéro habituel, hystérique et survolté (alors que pour une fois, on aurait presque bien aimé); Elmosnino est transparent durant les 3/4 du film (qui ça?); et Alice Belaïdi est.. en culotte. (Ben oui, quand on va chez une copine boire l'apéro ou faire un peu de ménage, on se met toujours en culotte; on fait toutes ça…D'autant plus logique si la dite copine vient de se voir pousser une bistouquette..) Bref, la "forme" du film est on ne peut plus ratée.. Quant au fond… Arff le fond… Audrey Dana affublée de son nouveau membre reste très hétéro-normée (elle le hurle presque à son gynéco), mais se met à fantasmer sur les pubs de lingerie, sur sa copine (en culotte, donc..).. sur tout ce qui passe à sa portée. Cliché qui fera plaisir à la gent masculine. En revanche, elle devient super efficace dans son boulot de chef de chantier, les ouvriers se mettent à l'adorer. Cliché qui fera plaisir à la gent féminine.. (faut un truc entre les jambes pour pouvoir bosser??) On apprend aussi qu'un père de famille risque gros au taf si il ose avouer que sa femme est partie (cliché-cliché-cliché!!!).. À l'arrivée, on a des petites réflexions très limite et une impression nauséeuse au long du film, qui ne devraient pas manquer de faire bondir la communauté LGBT. Film hétéronormé, on l'a dit. Bref Audrey Dana a bien loupé son coup, son scénario est peu réfléchi et son film n'est pas une bonne comédie, ni même un bon film de divertissement (à défaut de rire, on aurait au moins aimé sourire 1 fois ou 2, c'est quand-même ce que promet l'affiche, non?). En fait, la seule question valable et intéressante que pose ce film, c'est comment Audrey Dana a-t-elle réussi à faire financer un projet pareil…? Parce que là, oui, je dis chapeau!!