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    Orlando Ferito
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    velocio
    velocio

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    3,5
    Publiée le 1 décembre 2015
    Vincent Dieutre est un réalisateur à part, un homme d'une grande culture, particulièrement attiré par l'Italie du Sud et la Sicile. Orlando Ferito est un film qui s'est construit à partir de réflexions et de rencontres, un film dont le scénario puis le montage n'ont cessé d'évoluer avant d'arriver à ce qui va être projeté dans les salles. Tout au long du film, Vincent Dieutre met en opposition le texte publié le 1er février 1975 dans le Corriere della Sera par Pier Paolo Pasolini, texte qu'on appelle "L'article des lucioles", avec "La survivance des lucioles", un livre écrit par le philosophe Georges Didi-Huberman. Dans son texte, Pasolini faisait le bilan amer d'une époque et voyait dans la disparition des lucioles une métaphore de la situation politique de son pays, de la catastrophe sociale, économique et culturelle qui s'était abattue sur le peuple, terminant son texte ainsi : " je donnerais toute la Montedison, encore que ce soit une multinationale, pour une luciole". Comme il l'explique lui-même dans le film dans un italien savoureux, Georges Didi-Huberman ne nie pas l'existence de la catastrophe, mais il maintient que les lucioles n'ont pas disparu, qu'il existe encore des trouées lumineuses et qu'il est important, non seulement d'en (re)connaître l'existence mais aussi de les faire vivre : ne sont-elles pas les signes annonciateurs d’une renaissance possible ? Et c'est ce que Vincent Dieutre fait dans son film, tourné en Sicile, et dans lequel il fait interpréter par les Pupi, ces fameuses marionnettes de Palerme, un texte qu'il a lui-même écrit, intitulé Orlando Ferito (Roland blessé) et qui est une nouvelle variation du texte de l'Arioste. Dans son film, Vincent Dieutre a poursuivi son voyage encore plus loin vers le Sud, vers Noto puis vers Lampedusa, vers ces réfugiés qui arrivent en Europe, ce continent qui se dirige vers la mort s'il ne sait pas les accueillir. Un beau film très po-po : poétique et politique.
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