Moi, Daniel Blake, est l’histoire d’un homme, Dan, Menuisier de métier, qui après une crise cardiaque, va tenter de se battre contre un système idiot, et inhumain, afin de survivre. Bien que son médecin lui ai interdit de travailler, ce système lui refuse la pension d’invalidité. Pire, on le force à chercher un travail sous peine de ne plus toucher le chômage. Ça vous rappelle quelque chose ? C’est bien normal !
Loin des clichés dramatiques du genre, Ken Loach livre ici une satire du système Britannique qui n’a rien à envier au notre, Français. Même si l’action se passe en Angleterre, la transposition est aisée, tant les injustices décrites sont universelles dans ce monde capitaliste, qui est le nôtre. Là, réside la force de ce film poignant et émouvant, ne s’attardant pas à prouver que le système est stupide, Ken Loach laisse le spectateur faire preuve de compassion vis à vis des protagonistes, et le laisse s’énerver, et s’émouvoir face à l’impuissance qu’il ressent devant des situations qui lui semble si familière.
J’avais adoré Le Vent se lève, et même si Moi, Daniel Blake n’est pas du même registre, je le trouve bien plus abouti. La mise en scène entièrement au service de ses personnages, le réalisateur nous invite dans l’intimité de gens qui, malgré toute la volonté du monde, se débattent dans un monde que personne ne comprend, et parviennent malgré tout à s’aider.
Et si son sujet pourrait laisser penser que le dramatique serait omniprésent, poussant le spectateur la larme à l’œil, à chercher son mouchoir pour un peu de réconfort, devant cette humiliation, et cette rage glaçante...Ken Loach s’efforce de ne jamais tomber dans la surenchère larmoyante, dégageant une pudeur et une pureté, comme seul lui sait le faire.
Le réalisateur mérite sa palme d’or, nous livrant ici un film humaniste, non sans teinte d’humour, et de poésie, jusqu’à un final bouleversant, dont nous ne sortons pas indemnes.
Moi, Daniel Blake…Chef d’œuvre de notre époque !