Avis : Chien - Page 3

Tout est vilain dans ce « Chien », tout est laid, tout est déplaisant, tout est malaisant. Samuel Benchetrit a matérialisé sa dépression et il en fait part aux spectateurs. Elle est respectable. Son film n’est pas vain, ni raté, ni nul. Il nous livre une période difficile de sa vie avec un récit marginal, singulier. On peut y mettre ce qu’on veut dans ce « Chien ». On peut y voir n’importe quelle métaphore. Il peut faire écho à n’importe quel quidam qui traverse un moment délicat de sa vie. Son film est contagieux. J’ai déprimé grave en ce qui me concerne ! « Chien » c’est Jacques (Vincent Macaigne) qui se fait lourder par sa femme (Vanessa Paradis) et par son patron. Voilà pourquoi sa femme le repousse. Elle veut autre chose que cette vie de chien que semble lui proposer Jacques. Et comme Jacques est fataliste, il part sans histoire avec l’espoir de revenir dans son foyer car il aime profondément sa femme. Jacques est un brave toutou. Il semble monter la garde dans sa grande surface en voie d'extinction. Aucun client ne se présente. Là encore, sa vie professionnelle est une vie de chien. Quand son patron lui demande de l’attaquer au Prud’hommes, il refuse. Jacques est un chien errant. Il subit. Il se soumet comme un chien. Max (Bouli Lanners) est son maître, autoritaire, cruel. Sa servilité est insupportable. Diderot : « Les hommes faibles sont les chiens des hommes fermes », on ne peut pas mieux définir Jacques. Un récit dépressif qui rime avec régressif, Jacques passe de la station debout à quatre pattes. Le film peut aussi faire référence à la chanson de Jacques Brel (tiens, tiens un Jacques) « Ne me quitte pas » :« Laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre - L'ombre de ta main - L'ombre de ton chien ». Jacques ne sera pas l’ombre d’un chien, il sera chien. Ainsi, il retrouvera son foyer pour aimer à sa façon sa femme et son gosse. Pour être aimé par sa femme et son gosse. « Chien » est un conte moderne, surréaliste, absurde qui mérite la caresse d’un regard. Un peu long c’est vrai, mais une curiosité à voir, à distance car ce « Chien » peut mordre votre bonne humeur.

Un film qui m'a mis mal à l'aise avec ses personnages dérangeants.
Il montre néanmoins des choses.
Et surtout d'une grande originalité.
Les comédiens sont extras.
J'ai été très mal à l'aise avec le caractère du personnage. Est-ce un film sur la bêtise ?
Un film sur le mutisme ?
Un film sur le caractère du chien ?
Le caractère et le réactions d'un homme ?
De certains hommes ?

Complètement barré, à la fois drôle, profondément dur et touchant en même temps, Chien ne peut en aucun cas faire l’unanimité. Ce petit bijou de cinéma décalé devrait pourtant acquérir avec le temps le statut de film culte. Le réalisateur parvient à traiter de la solitude du monde moderne avec une forme aigüe de cruauté. La déshumanisation progressive du personnage principal fait vraiment mal, mais ne diffère guère des humiliations quotidiennes que chacun d’entre nous doit digérer, notamment dans le domaine du travail, mais aussi dans le relationnel avec autrui. Il s’agit bien sûr d’une vision extrême et très noire de l’existence, mais cela nous permet de nous regarder dans une glace pour une fois. Réalisé avec minutie, joué avec beaucoup de conviction par un casting formidable, Chien est l’une des meilleures surprises de l’année cinéma, malheureusement passée totalement inaperçue en salles.

Le personnage de Macaigne est pathétique, celui de Bouli Lanners est inquiétant, le film dégage une ambiance malsaine.

Grand numéro de Vincent Macaigne dans ce film qui plonge progressivement dans le surréalisme. Le film est un peu abrasif, dérangeant, pas forcément lisible sans décodeur, mais Benchetrit a le mérite de ne jamais édulcorer son propos.

Un scénario original, totalement décalé, bien joué, tantôt joyeux tantôt horrible; un OVNI qui nous fait réfléchir sur notre comportement face aux animaux; face aux personnes fragiles et naïfs et notre pouvoir de soumission.
Le film prend son temps pour nous faire savourer chaque scène décalée, en s'assumant totalement.
Bref: pour les fans d'OVNI cinematographique.

Comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, Samuel Benchetrit s’est mis depuis quelques années à adapter ses propres romans au cinéma. Face au petit univers décalé et suintant de mauvais esprit qui commence à prendre forme, on trouve bien vite qu’il nous fait penser à quelqu’un d’autre : Yorgos Lanthimós, ce réalisateur grec misanthrope devenu la coqueluche des festivals tout autour du monde depuis ‘The lobster’ Benchetrit n’est pas forcément moins imaginatif que son collègue mais, victime de l’éternel drame des réalisateurs français (trop naturalistes, trop “auteurs” peu disposés au compromis et à l’approche des goûts du public étranger, trop...français en somme…!), il est voué à rester barboter dans un coin pas très fréquenté du cinéma hexagonal. Reste que chez Lanthimos comme chez Benchetrit, on part toujours d’une base absurde, qui semble taillée pour le comique de situation et qui ne s’en prive d’ailleurs pas, mais qui révèle peu à peu une réalité plus sombre, voire même triste et désespérante. Ici, c’est un homme d’un naturel conciliant et soumis, victime d’un déclassement professionnel et familial, qui trouve une planche de salut dans le fait de jouer le “chien” pour un dresseur durant les entraînements...sauf que ce changement de statut va rapidement prendre des proportions très dérangeantes. On est très loin d’une simple imitation de “Didier”, la comédie avec Alain Chabat: le propos de Benchetrit, c’est la nasse de la vie qui se referme trop vite sur un homme et lui laisse de moins en moins de possibilités de réaction, c’est l’ivresse du pouvoir et de la domination qui conduit au sadisme, c’est la forme de plaisir dévoyé pris dans la soumission et, d’une certaine manière, dans une déresponsabilisation totale...même si, au final, c’est surtout la sensation d’une fable surréaliste et misanthrope, qui suscite un léger malaise et des rires forcés, qui restera.

On cherche le propos de Chien comme on tend l’oreille pour sonder la profondeur d’un puits : on y balance du lourd pour accroître sa résonance dans le vide. Les électrochocs s’enchaînent de manière automatique et peu à peu lassante, perdant ainsi leur puissance morale ou amorale, l’humain disparaît progressivement pour laisser la place à l’animal. Oui, et alors ? Que me dit Chien sur l’existence ? Sur la résilience de l’individu face à la pourriture ambiante ? Tous voués à devenir canins et à s’affronter dans l’arène avec les faibles d’une part et les forts d’autre part ? Si le film laisse finalement un arrière-goût déplaisant à son terme, c’est parce qu’il se complaît dans le malheur d’autrui et la violence qui lui est faite, banalise la soumission au rang de propriété innée et inéluctable chez certain. On rit au début car sous le joug d’une vision que l’on pense intelligente. N’en demeure que l’idée de provocation comme l’enfant dit non sans raison, parce qu’il en a le droit. Une vitrine pleine de bruit et de fureur devant un champ de ruines, sans idée sans pensée sans vision. C’est choc mais c’est en toc.

On sait pas forcément trop quoi en penser. Personnellement ça m’a bien fait rire. On montre un pauvre homme qui perd tout et qui se métamorphose en chien. Vincent Macaigne super. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 3/5

Votre femme vous a quitté, vous avez perdu votre emploi, votre maison et vous hésitez à vous suicider ?. Un conseil ne regardez pas ce film car vous le feriez. Chien est un film plutôt bon et efficace même avec un peu d'humour noir. Mais il peut aussi être dévastateur pour certaines personnes en détresse mentale et psychologique. Cela dépend de la façon dont vous regardez ce film. Le sujet a déjà été dit dans l'intrigue alors je ne le répéterai pas. C'est à vous de décider. Ce n'est pas une comédie bien sûr que non. Ce n'est ni un drame même si ça devrait l'être. En fait je ne sais pas ce que c'est...

le film pourrait être appelé "Didier" à l'envers, ici c'est l'homme qui devient "chien",
comment peut-on faire un film aussi détestable?! autant "Didier" était original,
autant celui-ci est nul, abject et rabaisse un homme à une condition plus basse que
celle d'un chien, car un chien reste un chien et un être humain reste un être humain,
le rôle tenu pr Bouli Lanners est vraiment affreux, un film à oublier très vite,
juste une remarque, Vincent Macaigne qui joue avec justesse , trop peut être!

vu en avant première à Locarno.
film ou conte ou rêve poignant, fort, drôle et dérangeant à la fois
permet de se poser des questions sur soi, les autres, le sens de la vie que l'on mène, accepte, subi ou vit tout simplement
prestation remarquable des 3 acteurs principaux du film
film ovni...et ca fait du bien de telles propositions !!

Plutôt friand de Vincent Macaigne et Bouli Lanners, je m'attendais à bien mieux. Peut-être plus de comédie que de dramatique. Parce que c'est clairement dramatique et totalement déstabilisant. Je ne mets pas en doute le jeu de Vincent Macaigne qui pour le coup arrive à prendre de vraies expressions canines, mais l'ensemble est triste et gris. Pour ce qui est de la fin, je ne l'ai simplement pas comprise. Tant pis.

Je continue de me demander comment il m'a été possible de regarder ce truc intégralement. Sans doute la curiosité, un quelque chose qui me faisait penser : "Mais où veut en venir les réalisateur, scénariste et autres?..." Et c'est bien là le drame, on démarre nulle part et arrivons au même endroit. Un vide abyssal, un ennui profond que quelques petits moments doucement amusants ne parviennent pas à chasser.

Affreusement poétique, affligeant, effarant, malaisant. "Des chiens et des hommes." Un petit peu too much, mais c'est dans le sens de la réflexion.