Avis sur La Traviata (CGR Event)

La Traviata
Scala di Milano
La Traviata , une très belle adaptation du roman de Dumas la Dame aux Camélias. Ce chef d’œuvre qui fait partie des opéras les plus joués au monde, nous surprend par sa simplicité et sa force expressive. Une musique qui combine le beau avec la douleur humaine, présente même dans les scènes les plus euphoriques.
La scala de Milan a bien monté cette œuvre que nous l'avons vu dans nos salles obscures. On pourrait s'attendre à un beau spectacle, puisque ce haut lieu de l’opéra pourrait être une garantie pour ce spectacle. Hélas non! Il s'agit d'une représentation "ratée" dans presque tous les domaines. Tous les artistes n'ont pas été à la hauteur des circonstances d'un opéra connu et relativement facile à jouer. Une seule exception. La direction de l'orchestre qui a bien suivi cet opéra. Un point négatif. A la fin, vers la mort de la violette lorsque les instruments à cordes mettent en évidence la finesse des sentiments de l’héroïne, les instruments à vents et les répercussions rappellent l’arrivée de la mort. Ce moment qui fait la force de Verdi a été négligé avec des sonorités plates. Même l'orchestre a été écartée pour mettre ne avant les couronnes de Diana Damru qui n’a pas compris Violette. Nous pensons que cela est dû aux "inspirations" du metteur en scène qui a trahi aussi bien Verdi que Dumas. La mise en scène de Dimitri Tcherniakov est une parodie de l'oeuvre et, à notre avis ce sont ses démarches qui ont donné cet échec inattendu. On ne comprend pas ce mélange des époques dans la scène. On ne comprend pas ce qui peut ajouter dans ce chef d’œuvre. On ne comprend pas pourquoi les personnages ont une attitude froide et des gestes qui ne correspondent pas au style de l’œuvre. Cette mise à l’écart de l’orchestre est-ce une « inspiration » de Tcherniakov ? Si ce réalisateur a bien écarté des meubles de la maison de Violette, on se demande pour quelle raison l’a fait. Nous devons également signaler deux autres points noirs de cette représentation. Les personnages secondaires jouent un rôle assez important et surtout celui du médecin à la fin de la pièce. Pour encore une fois le metteur en scène a négligé un aspect important. Cette œuvre met en avant le mur qui sépare les classes sociales. On peut se demander comment il a réfléchi Tcherniakov.
Les artistes techniquement ont bien joué sans fautes. Cependant, la passion de l’amour et la force des sentiments des héros ont été mal exprimés. On dirait que Diana Damru Piort beczala et Mara Zampieri se sont préoccupés de la bonne exécutions de leurs chants, mais qu’ils ignoraient qui représentaient Violetta Alfredo et Annima. J’ai bien lu, si j’ai dans un article et si j’ai bien compris on voulait faire une artiste « anti-Callas » Oui, L’artiste est une « Anti-Callas » mais à quel prix ?
L’enregistrement était de mauvaise qualité. Je ne pense pas que la mauvaise qualité du son était due à la salle du cinéma. Un spectateur lyrique est bien exigeant en ce qui concerne la qualité du son car la musique d’une œuvre lyrique est complexe.
Déçus de ce spectacle qui était sauvé grâce à l’orchestre qui a bien joué son rôle, nous espérons que le prochain spectacle sera meilleur et qui correspondra à l’histoire et au prestige de ce théâtre lyrique. Nous pensons qu’il est admissible ou inexcusable de pouvoir assister à des spectacles irréprochables des théâtres de petites villes et de voir cette prestation déplorable de la scala. En plus nous trouvons un peu paradoxal que cette scène lyrique d’une part a bien joué des œuvres de Wagner et d’ autre part elle échoue sur une œuvre de Verdi, un compositeur qui a vécu longtemps à Milan.