Principale difficulté
Pour Carlos Saura, le plus difficile dans un film documentaire comme Beyond Flamenco centré sur la danse et la musique est de décider de l’agencement des différentes participations. Le réalisateur confie : "Il existe une organisation préalable dans le scénario, mais elle subira des modifications en fonction du résultat final. Dans ce type de films, il y a une grande part d’improvisation, tout en tenant compte du fait que je prends les décisions après une première répétition préalable au tournage. C’est à ce moment que l’on décide de la scénographie, de la lumière et des mouvements de caméra."
La jota aujourd'hui
Le film présente aussi une classe de jota avec des jeunes qui suivent avec enthousiasme et sérieux le cours du célèbre danseur Miguel Angel Berna. Une manière de montrer que la jota est une tradition populaire encore très vivante aujourd’hui comme l'explique Carlos Saura : "Il y a des écoles de jota en Aragon, en Navarre et à d’autres endroits en Espagne. Il y a aussi des Maisons d’Aragon dans toute l’Espagne où l’on apprend à danser la jota. Egalement aux Philippines et en Amérique Latine. La jota est bien vivante, mais mérite d’être mieux connue. J’espère que mon film le permettra."
Un style musico-chorégraphique folklorique
La jota est un style musico-chorégraphique folklorique né au nord de l’Espagne (Aragon, Navarre) probablement au XVIIIème siècle, voire au-delà, et répandu depuis longtemps dans tout le pays. Dans chaque province espagnole où la jota existe, elle est jouée, chantée et dansée de manière spécifique, et quand elle saute la frontière pour atterrir en Amérique latine ou aux Philippines, elle prend un visage encore plus particulier. Mais partout elle se conforme à une sorte de structure fondamentale traditionnelle. Elle est avant tout une danse de couple (seul ou en groupe) au rythme ternaire, tantôt lente et solennelle, tantôt rapide jusqu’à très rapide dans sa phase finale, mais toujours sautillante, avec bras levés, tours et de temps en temps genoux l’un après l’autre en terre. Face à face, ou côte à côte, avec un jeu de pied vif, à la fois au sol (pointe et talon) et en l’air, l’homme et la femme, castagnettes en main et au son d’un orchestre à cordes avec chanteurs et souvent tambourins, s’approchent mais ne se touchent jamais, dans une sorte de séduction à distance. Très vivante encore aujourd’hui, la jota est d’abord une danse sociale qui s’exécute à l’occasion de fêtes profanes ou religieuses ou même lors de cérémonies funèbres. Elle est aussi une danse de scène, comme spectacle ou sujet de compétition, ou visible à l’écran, et parfois une musique entendue dans l’arène de la corrida.