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    Razzia
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    traversay1
    traversay1

    3 130 abonnés 4 631 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2018
    Après le très controversé Much Loved, Nabil Ayouch est de retour avec un film aux ambitions folles : Razzia. Une oeuvre chorale au sens le plus fort du terme, avec au moins 5 intrigues distinctes, commençant en 1982 dans les montagnes de l'Atlas et se terminant de nos jours dans les rues de Casablanca. Une ville au bord de la crise de nerfs peuplé de personnages en quête de libertés individuelles, personnelles et intimes, des thématiques que l'on retrouve dans tous les métrages du cinéaste. Le réseau narratif que Ayouch a mis en place fonctionne parfaitement comme entité globale et un tout petit peu moins quand on prend les différentes histoires séparément, certaines d'entre elles sortant vraiment du lot. Dans ses meilleurs moments, il se dégage du film une puissance extrême qui se mêle heureusement avec une poésie âpre et un art de la provocation qui le fera sans doute difficilement accepter par certaines communautés au Maroc. L'ensemble est une critique assez dure d'un pays miné par la corruption, les inégalités sociales, le fondamentalisme religieux ou encore la frustration sexuelle. "Il n'y a rien de plus beau que le ciel de Casablanca" s'exclame l'un des principaux personnages. De là à le voir bientôt s'embraser et être le témoin d'une contestation de plus en plus violente, il n'y a qu'un pas que Nabil Ayouch semble près de franchir. A ce titre, son film, par ailleurs superbement réalisé, semble aller bien plus loin qu'un simple constat de déliquescence vers une prophétie tragique.
    Leo .B
    Leo .B

    25 abonnés 75 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 octobre 2017
    "Razzia" - Rafle:
    1. nf. Action de tout emporter, de rafler, ce qui en résulte.
    2. nf. Arrestation en masse faite à l'improviste par la police.
    Une rafle culturelle, une rafle vicieuse, cachée, une rafle à 24 images secondes qu’on se prend en pleine gueule. Nabil Ayouch est sorti de l’ombre avec son précédent film choc "Much Loved", qui dépeignait la prostitution à Marrakech, il est maintenant passé au niveau supérieur. "Razzia" est un film qui critique et soulève un grand nombre de tabous de la société islamo-marocaine, sans retenue, sans manipulation. Ce film expose avec un point de vue clair, une situation qui les beaucoup moins. De cette situation, Ayouch développe un panel de tabous, certains directs, d’autres engrangés par certains déjà traités, qui ronge les personnages, qui eux-même sont dirigés à la perfection pour représenter ni plus ni moins que la société.
    Éducation, avortement, place de la femme dans le mariage, éducation sexuelle, homosexualité, respect de la religion musulmane, violence, sexe et amour; tous traités sans manichéisme, représentés par des personnages profonds et extrêmement bien interprétés, par un scénario choral béton et une réalisation sans failles. Les choix du réalisateur s’emboîtent parfaitement dans des cases où il est si simple de défaillir. Aucune faille, aucune erreur, aucune longueur. La photographie, un point sur lequel Ayouch a fait bien plus que ne pas défaillir, il a brillé. Des images à couper le souffle, au sens propre. Un travail de la lumière largement digne de film comme "La liste de Schindler", "In the Mood for Love" ou encore "Drive". Encore un point qui explose tout, le son. Un mixage d’une finesse incroyable pour ce type de film, mais tous simplement magnifique en général.
    Je pourrais continuer à énumérer plan par plan les émotions très fortes ressenties, les dialogues frappant et beau…Mais je dirais simplement que "Razzia" est sûrement l’accomplissement d’une carrière, et j’espère de tout coeur que ce ne sera pas le cas, que Nabil Ayouch seras devenir un réalisateur iconique et impossible à ne pas enseigner, autant pour l’estime que j’ai maintenant de lui que pour l’argent que vaudra ma photo avec lui. À découvrir en salles le 18 mars 2018.
    Roman G.
    Roman G.

    17 abonnés 100 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mars 2018
    Un film puissant qui vient rendre compte du désir de liberté, de tolérance, des habitants d’un Maroc à la croisée des chemins.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    150 abonnés 1 027 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 avril 2018
    Dans un Maroc écartelé entre tradition et modernité, 5 personnages sont tous reliés par un fil invisible, celui de leur quête de liberté. Avec ce film choral Nabil Ayouch n'est pas seulement l'Alejandro Innaritu de l'Atlas mais aussi un sociologue mélancolique mais non sans espoir qui regarde son pays tomber. Dans une longue déliquescence, comme une explosion filmée au ralenti qui ne peut se terminer que par une scène finale de catharsis absolument stupéfiante. Et presque réjouissante. Un très beau geste de cinéaste accompagné d’une belle déclaration d’amour à sa compagne, un grand film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 3 avril 2018
    Différents lieux, différentes époques, mais une lutte commune: être libre de choisir qui l'on est. Un magnifique portrait du Maroc, à travers cinq personnages, chacun confrontés à un choix: la tradition ou la révolution. Les plans dans les montagnes de l'Atlas appellent à la contemplation, ceux de Casablanca vibrent d'une révolte émergente. Comme le personnage du professeur, Nabil Ayouch pose un regard emprunt de poésie sur des sujets difficiles. Son film rappelle que nos libertés sont toujours, pour d'autres, des combats à mener.
    circusstar
    circusstar

    115 abonnés 713 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 avril 2018
    C’est un film hyper intéressant, presque poétique avec une musique superbe. Les acteurs jouent remarquablement bien, les paysages sont magnifiques. J’ai adoré ce film qui m’a grandement changé des fadaises habituelles que l’on nous sert au cinéma. Voilà un grand film, passionnant de bout en bout.
    J’aime définitivement ce réalisateur. Un grand bravo et surtout un grand merci !
    Noé T
    Noé T

    9 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mars 2018
    Le destin de plusieurs marocains sont liés, tous rongés entre le « bien » et le « mal » sur fond de luttes réelles au Maroc , que le réalisateur retranscrit à merveille !
    Daniel C.
    Daniel C.

    132 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 mars 2018
    Que l'usage politique du Coran ait conduit à un tel désastre me conduit à penser que les religions ne devraient pas se mêler de la conduite d'un pays, que le pouvoir politique ne devrait en aucun cas leur être confiés. L'idéologie religieuse s'attaque d'abord à l'éducation : par la langue imposée, on empêche de penser. On ne se cultive plus, on raisonne à partir de ce qui nous est inculqués. Ensuite, il y a les femmes, qu'il s'agit de dompter, de domestiquer. J'ai été très choqué par cette manifestation, qui met en scène hommes et femmes s'opposant à ce que l'héritage soit réparti à parts égales entre hommes et femmes. Mais une femme ne doit pas fumer, ne doit pas se montrer sous des atours séduisants. Les personnages de Nabil Ayouch revendiquent une liberté : liberté de penser, de choisir comment vivre, qui aimer, liberté de chanter, de danser. Il y a aussi les juifs, qui ont de tout temps vécu parmi les arabes et qui, aujourd'hui, au nom du Coran, se voient incarner le mal. Etre traité de "juif" devient une insulte et déclenche une bagarre entre enfants. L'océan peut-il incarner une voie vers la liberté? Je suis ressorti assez triste et pessimiste de ce film engagé tourné par un franco marocain, qui nous montre son attachement à Casablanca et au Maroc. Nous parcourons de magnifiques paysages au cours de ces récits intriqués dans le temps et dans l'espace. Temps historique, temps de l'adolescence, du rêve, de l'amour, de la révolte, du refus de se soumettre à un régime, qui voudrait faire taire qu'on peut être homosexuel.le.s, athé.e.s, femme, homme, non conformes aux attendus prescrits et nénmoins avoir sa place ailleurs que dans l'exclusion ou n'exister que de façon souterraine. Evidemment, la lutte des classes, l'écart entre riches et pauvres participe également de la révolte.
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 605 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mars 2018
    « Razzia » de Nabil Ayouch nécessite un « décodage » pour comprendre le pourquoi des flash-backs entre 1982 et 2015. L’instituteur du petit village de l’atlas enseignait de son mieux possible en parlant le berbère à ses élèves mais en contre coup au printemps arabe, une « arabisation » du Maghreb est survenue avec la nécessité d’un enseignement en arabe qui a fait remplacer les enseignants de base par des enseignants issus du Moyen-Orient imposant ainsi une « islamisation » à tendance salafiste en contrecourant avec le caractère modéré de l’islam marocain traditionnel. Ce switch n’est qu’une des profondes modifications qui a tiraillé la société marocaine avec d’un côté via la révolution numérique une volonté d’ouverture au monde en termes d’économie, de mode de vie en particulier pour les femmes … et de l’autre une répression/régression religieuse avec ainsi en 2015 des manifestations intégristes (cf. la manifestation contre l’égalité entre les hommes et les femmes en termes d’héritage).
    C’est tiraillé entre ces pôles opposés que chacun a dû en quelque sorte essayer de choisir sa ligne de vie et le cinéaste de nous présenter ainsi 5 personnages assez emblématiques de cette « schyzophrénisation » de la vie à Casablanca : « ville-monde » pour certains, « ville-tombeau » pour d’autres … alors que "Il n'y a rien de plus beau que le ciel de Casablanca" dit un restaurateur « juif », terme devenu une insulte et source de bagarre entre des enfants.
    Ces changements ont eu des conséquences très variables selon le niveau socio-culturel des personnes mais aussi des facteurs externes : on voit ainsi que la volonté d’émancipation de certains personnages s’avère clairement désapprouvée par la rue (cf. la femme émancipée dont la tenue est jugée « obscène » par un passant) voire la famille de façon ouverte (cf. le jeune homosexuel refoulé qui adule Freddy Mercury et souhaite devenir chanteur) ou non (cf. la jeune Inès, 15 ans, « abandonnée » par ses parents très riches et se réfugiant dans le giron de sa nounou), et même le couple (cf. Salima dont le mari lui interdit de travailler et de fumer devant lui).Le film débute par un proverbe berbère « Heureux, celui qui peut agir selon ses désirs » … avec toutes les difficultés de nombreuses personnes d’y adhérer même en tenant compte des « arrangements » possibles vis-à-vis de l’alcool, du sexe, de l’avortement par exemple.
    Un film dont tous les acteurs sont « efficaces » et vrais, avec une photo particulièrement brillante mais un film dont le montage ingénieux peut dérouter certains spectateurs.
    A noter que contrairement à « Much loved » (2015), ce film n’a pas été interdit au Maroc et même présenté pour les Oscars … et il serait très intéressant de savoir quel impact il a eu ? Probablement fort à Casablanca, la ville la plus européenne du Maroc, mais quid dans les villes les plus reculées où ce type de cinéma n’arrive même pas dans les salles ?
    vidalger
    vidalger

    296 abonnés 1 228 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2018
    Après le très remarqué Much Loved, Nabil Ayouch continue à ausculter la société marocaine et, le moins que l'on puisse dire, c'est que son diagnostic laisse peu de place à l'optimisme. Que l'on examine la situation des jeunes sans travail après parfois de longues études, des femmes corsetées dans une société machiste quel que soit leur milieu social, des juifs - du moins les quelques uns qui n'ont pas émigré -, des immigrés de l'intérieur, berbères de l'Atlas qui ont cru accéder à une meilleure vie dans une grande ville, des homosexuels moqués, tout converge vers un blocage général, sujet à de rares explosions (les manifestations de 2015) vites matées par un pouvoir écartelé entre respect des traditions et de la religion et la nécessité d'une réponse aux demandes d'un peuple assoiffé de justice.
    À partir d'un patchwork de situations différentes, caractéristiques du cas d'hommes et de femmes se situant à divers niveaux de la société, et étalées sur deux époques (1980 et 2015), le réalisateur explore peu à peu le mal de vivre de ses concitoyens. L'absence de proposition de solutions, laissant le spectateur imaginer les causes et les responsables de tous ces problèmes, empêche le film de devenir un brûlot politique et ...lui permet de représenter officiellement le Maroc aux Oscars, après l'interdiction de Much Loved dans son pays !
    Le jeu des acteurs est marqué par la sincérité et l'on excusera les approximations des quelques non-pros de la distribution. Belles images, caméra intelligente, montage rythmé, dialogues naturels, beaux portraits d'hommes et de femmes courageux. Au final, un film indispensable.
    elriad
    elriad

    385 abonnés 1 788 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2019
    Si "Much Loved" m'avait laissé sur ma faim, "Razzia" en revanche se déguste avec bonheur tant la réalisation, la photo et la distribution impeccable jusqu'aux petits rôles est parfaite. Ce film choral illustre parfaitement la société marocaine dans son évolution et ses contradictions à travers le prisme de cinq portraits émouvants, qui sur deux époques se battent tous pour vivre la vie qu'ils ont choisie. Un coup de coeur pour le dernier opus de ce réalisateur majeur marocain qui m'avait enthousiasmé avec l'excellent et poignant "Ali Zaoua, prince de la rue" en 2001.
    Xavi_de_Paris
    Xavi_de_Paris

    237 abonnés 2 851 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 avril 2019
    Un portrait du Maroc à travers cinq personnages, cinq portraits différents pour montrer un Maroc moderne. "Razzia" ne manque pas d'intensité dramatique dans le récit, avec en toile de fond une révolte qui gronde et qui atteint un climax à la fin du film, clin d'œil au printemps arabe qui n'a pas eu lieu au Maroc. Le film brasse nombre de sujets essentiels, comme la famille, le jeunesse, l'éducation, la place de la religion dans ce pays, la place de la femme aussi. Et j'en passe. Un cliché à un instant T de ce pays paradoxal, tiraillé entre le poids de la religion et la modernité.
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    165 abonnés 686 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2018
    Nabil Ayouch avait déjà fait trembler le Maroc avec son film "Much Loved" traitant de la prostitution dans son pays. Avec "Razzia", il dépeint les changements qu'a connu son pays en 30 ans depuis la montée de l'Islam, comment les libertés se sont petit à petit réduites et comment il est difficile d'être une femme, un homosexuel ou un juif rêvant d'indépendance et de vivre librement sans jugement au sein du Maroc. Les histoires des différents protagonistes se mélangent, se rejoignent pour nous montrer leurs expériences, leurs vies et leurs soifs de vivre dans un pays aux barrières religieuses. Le scénario est bien construit et ne nous perd jamais entre les histoires. La réalisation est maitrisée, les acteurs sont excellents et nous font bien comprendre leurs enfermements. Un beau film qui risque de faire trembler une fois de plus le pays du cinéaste.
    Ricco92
    Ricco92

    181 abonnés 2 091 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mars 2018
    Après le scandale suscité par Much Loved (interdit au Maroc car traitant de la prostitution dans ce pays), Nabil Ayouch continue de montrer une société marocaine au bord de l’implosion. Opposition entre le poids des traditions et le désir de modernité de la jeunesse, volonté de réduire au maximum la culture berbère, avortement, domination des hommes sur les femmes, antisémitisme, homosexualité, chômage : le cinéaste montre une société fracturée de toutes parts et qui rêve d’autres aspirations. Avec une structure narrative complexe jonglant entre les personnages et, pendant la première heure, entre les époques, Nabil Ayouch montre des personnages attachants aux prises avec des problèmes assez répandus mais que la société marocaine ne veut pas voir. Un film fort sur des choses simples.
    Loïck G.
    Loïck G.

    290 abonnés 1 637 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mars 2018
    Habituellement les films de ce continent nous parlent beaucoup de l' avenir. Ce que fait Nabil Ayouch en allant beaucoup plus loin dans son propos puisque c’est l’histoire du Maroc qui défile à partir d’une petite école perdue dans l’Atlas en 1980, jusqu’aux manifestations de 2015 à Casablanca. Par un subterfuge scénaristique ambitieux, complexe et réussi (il a été co écrit par Maryam Touzani, comédienne également dans le film) le réalisateur dresse un panorama assez tangible d’une société qui tente d’émerger, tant bien que mal, jusqu’alors cloisonnée dans une fausse liberté. L’explosion finale sera-t-elle cette grande fête dans la haute société où chacun trouvera sa place, maîtres et valets confondus ? C’est malgré le chaos qu’elle entraîne, le petit espoir qui semble apparaitre dans le regard du cinéaste. Mais c’est vraiment un petit espoir.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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