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    L'Oeuvre sans auteur - Partie 1
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    yeepee
    yeepee

    18 abonnés 61 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 juillet 2019
    SI j'ai trouvé le début du film un chouia démonstratif, tout cela s'efface vite devant la maestria des interprètes. Il y a dans cette fresque familiale et historique qui démarre peu avant la seconde guerre mondiale et finit dans les années 60 qqchose d'"Au revoir là-haut". Chassés-croisés, réflexion sur les apparences et la vérité, la manipulation et le destin des hommes... Tout y passe et ça passe: je recommande chaudement, comme on peut recommander "La vie des autres" à ceux qui n'auraient pas encore eu la chance de voir le premier chef d'oeuvre de Donnersmarck!
    Shephard69
    Shephard69

    280 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 avril 2020
    Un film fleuve dont je n'avais pas du tout entendu parler à sa sortie mais qui m'a énormément attiré dès que j'ai eu écho de son existence. Ma première incursion dans la filmographie de Florian Henckel von Donnersmarck, auteur également du réputé "La vie des autres" et une oeuvre qui m'a profondément émerveillé par la puissance de son récit et la richesse de sa mise en scène. A travers le parcours de ce jeune artiste peintre librement inspiré par Gerhard Richter, une vision ample de l'art, de son essence même, de sa façon de toucher chaque individu mais aussi une réflexion intéressante des diktats des régimes nazi et communiste dans l'Allemagne de la Seconde Guerre Mondiale puis dans la partie orientale du pays sous occupation russe communiste. Un long-métrage qui traite également en parallèle du triste traitement réservé aux personnes handicapées ou diagnostiquées comme porteurs de troubles mentaux, de l'eugénisme. De très bons acteurs, Tom Schilling à l'émotivité à fleur de peau en tête face à un Sebastian Koch, génialement sombre et retors, un bon nombre de scènes marquantes. Une première partie à de diptyque qui prend la forme d'un superbe chef d'oeuvre.
    Marco G
    Marco G

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 février 2019
    Un film magnifique, émouvant, et réalisé de main de maître. Un voyage qui nous emmène dans l'horreur du nazisme, puis la dureté de la RDA, mais aussi par le vent de liberté artistique fou de l'occident des années 60. Il est rare qu'un film nous tienne en haleine du début à la fin, et c'est d'autant plus bluffant ici étant donné qu'il dure un peu plus de trois heures.
    J'ai hâte qu'il sorte en France pour pouvoir le conseiller à tout mon entourage qui ne parle pas allemand.
    Michael D
    Michael D

    16 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 septembre 2019
    Film sublime.

    Alors que le sujet est assez classique, le réalisateur réussit à restituer une ambiance magnifique

    Tout est au top dans ce film le jeu des acteurs l image l histoire qui raconte de manière subtile comment il est impossible de se debarasser de ses préjugés et comment l ambition transformé les hommes.

    La critique française plutôt moyenne pour ce film est une fois de plus en dessous de tout.
    dominique P.
    dominique P.

    785 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juillet 2019
    Qu'est-ce-que j'aime ce genre de cinéma !
    C'est propre, net, impeccable !
    Nous avons là une histoire intéressante et surtout une réalisation et une interprétation qui sont soignées et parfaites.
    Ce film est un régal.
    Demain je vais aller voir la seconde partie.
    J'ai failli voir les deux parties coup sur coup ce jour mais cela me faisait trop lourd.
    J'attends avec impatience cette suite qui sera inévitablement aussi excellente puisque c'est tout simplement un film d'une durée de 3 heures qui est sorti en salles coupé en deux parties.
    andika
    andika

    93 abonnés 320 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 juillet 2019
    L’œuvre sans auteur est le nouveau film du réalisateur allemand Florian Henckel von Donnersmark a qui l'on doit l'inoubliable La vie des autres. Il s'agit une fois de plus d'une plongée dans la grande histoire de l'Allemagne, en s'intéressant à l'histoire de quelques personnages dont notamment des artistes. Là où la vie des autres se déroulait dans l'ex RDA et mettait aux prises des artistes et la STASI, l’œuvre sans auteur a un spectre beaucoup plus important.

    En effet, ce film commence dans l'Allemagne en pleine montée du nazisme lors de l'année 1937 et l'exposition sur l'art dégénéré à Dresde, pour s'achever en 1966, en RFA. Sans oublier de passer quelque temps en ex RDA communiste. Grande ambition narrative, grandes promesses. Et on en récolte vraiment chaque fruit un par un. On regrettera toutefois la distribution bizarre de ce film en deux parties, ce qui signifie deux séances différentes et par conséquent deux places à acheter.

    Partie 1: Tout ce qui est vrai est beau

    L'art a une place prépondérante dans cette histoire car on suit la vie de Kurst, jeune garçon passionné de peinture. On le retrouve pour la première fois dans une exposition sur l'art dégénéré en compagnie de sa tante, Elisabeth (magnifique Saskia Rosendahl). De ce petit enfant et de cette jeune fille, férus d'art, nait une réflexion véritable sur sa fonction, sa perception, ses buts et ses moyens. Contraste saisissant entre le guide nazi qui ne cesse de fustiger les œuvres exposées comme étant décadentes car ne représentant pas des choses réelles à ses yeux. Et pourtant, cette exposition touche l'enfant. Les Kandinsky et autres vont toucher l'enfant qui admettra à demi mot qu'il apprécie ce qu'il a vu. Mais en ces périodes de troubles politiques, il vaut mieux se faire discret. Le guide, doctement martèle "Kunst kommt von können" (l'art vient de la connaissance), alors que ce n'est pas vrai. L'art vient de la vérité et de l'émotion. Choses combattues avec force par des idéologies qui ont jalonné l'Allemagne au 20ème siècle. L'art est ce qui distingue l'humain des autres espèces vivantes. Les nazis, dans leur quête de la race pure, vont donc d'abord s'en prendre à l'art pour le rendre conforme à l'idéologie, avant de refaçonner l'humain à leur guise. Dans cette épopée au cœur de ce qu'a été l'Allemagne dans la première moitié du 20ème siècle, rien ne nous sera épargné. La façon dont un régime traite l'art en dit beaucoup de la façon dont il traite sa population. Et par conséquent, en sus de l'antisémitisme qui a amené a des crimes atroces, l'idée de maintient de pureté de la race s'accompagnait aussi de l'élimination des personnes malades mentalement. Ces troubles pouvaient aller de la schizophrénie au mongolisme, la sanction était toujours la même, le zyklon b. Et pourtant, réfléchissons ensemble sur le profil de certains artistes. Art et maladie mentale vont souvent de paire. Van Gogh par exemple avait des soucis mentaux. Robert Schumann a fini sa vie à l'asile, ce n'est pas pour autant que cela l'a empêché d'être un des compositeurs les plus importants du romantisme. On doit certainement de très belles pages de Maupassant à sa neurosyphilis. Et l'hommage à la folie de Schumann est subtile dans cette histoire. Élisabeth, personnage fascinant, souffle d'une légère schizophrénie. A un moment du film, elle entend constamment la note la, en tapant sur n'importe quel support, comme Schumann à la fin de sa vie. Mais dans l'Allemagne Nazie, le fou est un poids trop lourd à porter, alors que l'histoire de l'art montre bien que l'on ne peut pas s'en priver.

    On voit également à quel point le poison de l'idéologie s'immisce partout dans la société. Le père de Kurst qui adhère au partie Nazi sans le cœur et il en paye les conséquences après la guerre, ou au contraire, le professeur Seband (extraordinaire Sebastian Koch) qui embrasse l'idéologie nazie, en portant impeccablement son uniforme SS et participant activement à la politique d'eugénisme en stérilisant les personnes déviantes aux yeux du parti. Puis le communisme qui s’immisce après la défaite, et qui apporte à l'art son réalisme socialiste, dans une séquence en miroir sur celle vue précédemment au sujet de l'art dégénéré.

    Mais malgré ces idéologies pesantes sur la terre allemande, l'art et l'amour parviennent quand même à prospérer. Kurst grandit en effet (touchant Tom Schilling) et son talent lui ouvre des perspectives. Et sa rencontre avec Ellie, (diminutif d'Elisabeth, comme le personnage de sa tante, étonnant miroir), amène la passion amoureuse (intense Paula Beer).

    Enfin, au niveau de la réalisation, des séquences marquantes. Notamment la photo sombre, froide et belle de la séquence des autobus, ou la science du montage afin de montrer l'enchaînement d'événements tragiques de la guerre.

    Partie 2: Les conséquences

    La partie 2 est moins intense émotionnellement, la guerre est finie, les enjeux sont moins graves. Et pourtant, un nazi subsiste. En effet, le professeur Seband est passé entre les goûtes, comme bon nombre de ses camarades. Et dans une métaphore saisissante, assume totalement qu'il n'aura pas à subir les conséquences de son passé nazi, en faisant une allusion au fait qu'en commençant à fumer à 63 ans, on n'avait pas le temps d'en tomber malade. Maintenant de l'autre côté du mur, en RFA, l'art se confronte au capitalisme, à la performance, à ce qui pourrait être du vide mais à ce qui est enfin une réelle liberté de créer. Mais le passé n'est jamais loin, qu'il soit communiste, nazi ou sentimental. Car l'art, c'est avant tout dire qui on est. C'est avant tout révéler une vérité, qui s'illustrera davantage dans l’œuvre elle-même que dans les explications qu'on pourra bien en donner à posteriori. Il ne peut pas y avoir de faux semblant, ni de mensonge. Et la morale de cette histoire, c'est que même si la justice peut passer à côté de certains criminels, l'art sera là pour les rappeler à l'ordre et les montrer au monde tels qu'ils sont réellement. Ce passé qui ressurgit dans l’œuvre de Kurst lui permet d'affirmer qui il est réellement et d'enfin libérer sa force créatrice dans le contexte de la RFA.

    Conclusion

    Film d'une magnitude émotionnelle impressionnante, surtout dans sa première partie, il devient plus contemplatif dans la seconde. Inspiré de la vie de Gerhard Richter, ce film parvient à marier brillamment l'histoire de ses personnages avec la grande histoire de l'Allemagne. En convoquant l'art, l'amour, la politique et bien d'autres ingrédients forts intéressants. Histoire authentiquement allemande, qui montre ce que ce pays a eu de pire mais aussi ce qu'il y a de meilleur. Une résilience nécessaire, où l'on voit que même sur une terre qui a connu l'horreur, il est encore possible d'aimer, il est encore possible de créer, il est encore possible de vivre. Il est enfin encore possible d’espérer. Oeuvre sans auteur mais néanmoins indispensable.
    Francis de laveleye
    Francis de laveleye

    2 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 février 2019
    Werk ohne Autor (Never look away - Une œuvre sans auteur) de Florian Henckel von Donnersmarck
    3 heures 8 minutes de pur bonheur cinématographique, un film d'une rare générosité, d'un intérêt complexe et multiple, qui se déroule pendant un tiers de siècle. Une fresque (et vous verrez que le mot est à propos) particulièrement haute en couleurs, en contrastes, et émotions.
    Avant la guerre, en Allemagne, le nazisme annonce ses pires excès, ceux de l’eugénisme et de la race pure, débarrassée de ses anormaux par euthanasie. Après la guerre, c'est l'occupation russe, le stalinisme, puis le passage à l'Ouest.
    Tout cela est évoqué admirablement, par des ambiances, des costumes, des décors superbement rendus. Nous suivons une famille qui en croise une autre. La suite à l'écran.
    A cela s'ajoute une passionnante approche de l'art plastique, de la peinture décadente, incroyablement bien expliquée, du point de vue du IIIe Reich, au début du film. Puis, la peinture socialiste, argumentée et montrée de façon édifiante. Ensuite l'art conceptuel balbutiant dans les années 50, c'est hilarant. Et notre personnage central va devoir surmonter tout ce qui le " bloquait " dans son processus de création. Il y arrivera au prix d'efforts immenses, douloureux, et qui montrent l'extraordinaire complexité des rapports entre les personnes qui ont traversé cette époque dont, manifestement, l'Allemagne actuelle n'a pas encore soldé le prix.
    Le réalisateur avait déjà beaucoup impressionné avec son premier long métrage : La vie des autres. L'histoire est inspirée ici, pour partie, par la vie du peintre Gerhard Richter, et les connaisseurs du tableau de Marcel Duchamp seront amusés de retrouver ce thème, de façon moins cubiste, mais proche de Muybridge, l'un des photographes précurseurs du cinématographe.
    Paula Beer est l'amour de ce peintre, elle est sublime de beauté et de talent comme nous l'avions découverte dans Franz de François Ozon.
    La musique de Max Richter - La Religieuse e.a. - est un concert, des concerts successifs, et qui magnifient le film comme rarement, avec un langage sonore d'une subtile adéquation avec le récit, dans toutes ses évolutions.
    L'image de Caleb Deschanel, opérateur chevronné et célébré, est d'une cristalline beauté, ne transformant pas la réalité qui nous parait montrée sans truchement d'effets de couleur, de tonalités, d'usage d'optiques savamment utilisées. Les mouvements d'appareil sont d'une élégante sobriété, toujours justifiés, comme le sont les positions de caméra, aussi intéressantes qu'à propos, dans chaque séquence, pour en accentuer la singularité.
    Dans le film, on rappelle que Qui sauve une vie sauve le monde entier. Il est savoureux de se souvenir que cette phrase, prononcée par un SS, est issue du Talmud.
    Vous entendrez aussi cette sentence Ne détourne pas le regard, tout ce qui est vrai est beau, et ce film doit être vrai, car il est beau.
    axelle J.
    axelle J.

    106 abonnés 501 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juillet 2019
    J'ai vu les deux parties.
    C'est un film solide, sans chichis, remarquable racontant une histoire dramatique très émouvante.
    Un film haut de gamme très captivant et même au bout des trois heures de diffusion (j'ai enchaîné les deux parties le même jour), j'avais envie de que cela dure encore.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 juillet 2019
    "La Vie des autres" avait connu un immense succès, critique et public : Oscar, César, Bafta du meilleur film étranger en 2007. Depuis douze ans, on attendait le prochain succès de son réalisateur, Florian Henckel Von Donnersmarck. Après un détour calamiteux par Hollywood, où il a dirigé Angelina Jolie et Johnny Depp dans The Tourist, un remake évitable d’un film français, le réalisateur allemand est de retour dans son pays.

    "L’Œuvre sans auteur" se présente comme l’histoire d’une vie : celle de Kurt Barnert, un jeune peintre en devenir, qui naît et grandit sous le nazisme, doit se conformer aux règles du réalisme socialiste qui prévaut en RDA dans l’immédiat après-guerre et finit par se réfugier en RFA dans les années soixante. Comme Fassbinder avec "Le Mariage de Maria Braun", Henckel von Donnersmarck retrace l’histoire de l’Allemagne contemporaine en racontant l’histoire d’un homme. C’est la partie la plus convenue du film, celle qui à la fois suscite le plus grand respect et crée le moins de surprises, tant le cinéma allemand – ou du moins celui qui s’exporte hors des frontières – semble s’être fait une spécialité du film historique contemporain à force de raconter l’histoire des petites gens sous le national-socialisme ("Seul dans Berlin", "Elser, un héros ordinaire") ou sous le communisme ("Le Vent de la liberté", "La Révolution silencieuse", "Good Bye Lenin !").

    Mais tel n’est pas le sujet central du film. Il s’agit plutôt de montrer la naissance d’un génie artistique. Le personnage de Kurt Barnert est inspiré du peintre Gehrard Richter, né à Dresde en 1932, installé à Cologne et devenu mondialement célèbre pour ses « photos-peintures » qui interrogent le rapport de l’auteur à son art. C’est autour de ce thème que le film se concentre dans sa seconde moitié. On y voit le jeune peintre, qui vient de se libérer du carcan de l’art officiel communiste en s’exilant à l’ouest, chercher sa voie. Le film prend le temps de l’accompagner dans ses hésitations. Et, comme de bien entendu, on assiste en direct à l’épiphanie créatrice au son de l’entêtant "November" de Max Richter.

    Ce sujet à lui seul, ne suffirait pas à nourrir une fresque de plus de trois heures – qui est sortie d’un seul tenant en Allemagne mais qui, bizarrement, en France, est diffusée en deux volets, obligeant les spectateurs à passer deux fois à la caisse. Pour nourrir la tension, le film leste notre jeune héros d’un lourd trauma familial : sa tante, la jeune Elisabeth, a été stérilisée pendant la guerre par un gynécologue SS sadique qui se révèle être le père de Ellie, la jeune femme dont Kurt tombe amoureux en 1949. Le « méchant », monstrueux à souhait, interprété par Sebastian Koch, qui jouait le rôle du dramaturge placé sur écoute dans "La Vie des autres", est excellent. C’est d’ailleurs, on le sait, l’indice de la qualité d’un film.

    On pourrait, c’est vrai, reprocher à "L’Œuvre sans auteur" son académisme. Mais ne mégotons pas notre plaisir : depuis quand n’avait-on pas passé trois heures au cinéma sans regarder sa montre ?
    Marc L.
    Marc L.

    40 abonnés 1 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 avril 2020
    Porté aux nues pour ‘La vie des autres’, ensuite abattu sans sommation pour le navet ‘The tourist’, Florian Henckel von Donnersmarck est resté dix ans au purgatoire avant de revenir avec cette oeuvre ambitieuse, épopée germanique de près de trois heures consacrée à l’avatar d’une personnalité réelle mais qui sert surtout de prétexte pour aborder une longue tranche d’histoire allemande Cet avatar, c’est un jeune peintre appelé Kurt Barnaert, dont le parcours personnel et artistique est librement inspiré de celui du véritable Gerhart Richter, aujourd’hui considéré comme le plus important peintre allemand du 20ème siècle, et qui relança l’intérêt pour l’art pictural alors donnée pour mort, en reproduisant fidèlement mais de façon intentionnellement floutée les photographies qu’il prenait. Jusqu’à cette consécration médiatique, on découvre, sagement rangées en ordre de parade, toutes les étapes qui ont formé le futur génie : les premiers chocs artistiques de l’enfant sous le régime nazi, qui organisait des expositions “d’art dégénéré” pour mieux le condamner. Ses années formatrices et ses premières réalisations en tant que peintre officiel de la R.D.A, avec de grandes fresques militantes dans la veine du Réalisme Socialiste, pour lesquelles il n’éprouvait que mépris et indifférence, suivies de son passage à l’Ouest juste avant la construction du Mur et de sa découverte du bouillonnement artistique et culturel qui y régnait au cours des années 60. En dépit de certaines facilités, d’effets de manche trop évidents et de l’utilisation de l’Art d’une manière qui n’est que platement illustrative, le film parvient à conserver son intérêt jusqu’à sa conclusion ce qui, vu sa longueur plus que conséquente, n’était pas gagné d’avance. Curieusement, Richter, d’abord enthousiaste vis-à-vis du projet, s’en est ensuite totalement désolidarisé. il est vrai que pour rendre plus romanesque son histoire d’amour avec la fille d’un apparatchik, on gratifie l’artiste d’un beau-père dont il ignore qu’il fut le médecin qui signa l’ordre d’exécution de sa tante schizophrène, dans le cadre de l’opération nazie de liquidation des malades mentaux : une astuce qui permet de contredire l’affirmation selon laquelle la modernité, par sa quête d’abstraction et d’un formalisme absolu, allait produire des “oeuvres sans auteur”. On découvre ici que même dans un projet qui semble tout entier dévolu à la technicité et à la mise en oeuvre d’une idée, le retour du refoulé et l’inconscient est inévitable. On peut disserter longtemps sur la réalité de cette notion d’oeuvre sans auteur ; en revanche, il est clair qu’il n’y a pas de cinéma allemand sans culpabilité.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 19 juillet 2019
    Un très beau film, émouvant et drôle. Un mélange d'art, d'Histoire et de vies humaines! Les acteurs et la mise en scène sont spectaculaires. A voir absolument!
    Christophe Le Crom
    Christophe Le Crom

    29 abonnés 139 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 juillet 2019
    Les démons allemands par un allemand: nazis, bombes américaines, soviétiques, tout y passe. Musique curieusement "décalée", et pourquoi diable 2 parties?
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 août 2019
    Le rapprochement dramaturgique entre le rejet de "l'art dégénéré" par le régime nazi, et la promotion du seul "réalisme socialiste" par les Soviétiques, peut paraître simpliste. Il est cependant lourdement révélateur de ces deux types de totalitarisme, qui se rejoignent parfaitement dans l'abomination... La scène est ici à Dresde, cette splendeur de ville baroque rasée en février 45, sans aucune nécessité, par les Américano-Britanniques - ce bombardement aérien, véritable crime de guerre, faisant par ailleurs au moins 35.000 victimes civiles. Passons... "Kurt Barnet", un garçon peintre-né, passe d'une prime enfance sous le joug hitlérien, aux "douceurs" du communisme, la Saxe se trouvant dans la partie orientale de l'Allemagne, libérée par les Russes (au prix de nombreuses exactions, dont le viol d'environ deux millions d'Allemandes par les troupes de l'Armée Rouge...). "Werk ohne Autor" sera donc un film d'apprentissage. Où il n'est pas question que d'art, mais aussi d'amour : celui du jeune héros pour la fantasque "Elisabeth", enfant unique du professeur de médecine Carl Seeband (un gynécologue qui sait nager...), qui lui rappelle sa tante portant le même prénom, belle autant qu'exaltée, diagnostiquée schizophrène et "traitée" comme le furent de très nombreux malades et handicapés mentaux sous le 3e Reich.... Bon casting (dont Sebastian Koch, déjà dans le glaçant "La Vie des Autres" - ici dans le rôle du Dr Seeband, et Paula Beer, déjà vue pour ma part dans l'excellent "Frantz" d'Ozon, en Elisabeth Seeband), et quelques moments saisissants...
    Attendons la deuxième partie, pour juger de l'ensemble....
    Blankovitch
    Blankovitch

    35 abonnés 202 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 août 2019
    Une mise en scène classique pour un très beau film.
    La longueur du film n'est absolument pas rédhibitoire.
    cosette2010
    cosette2010

    44 abonnés 110 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2019
    Une histoire forte et dure, très belle à regarder comme ses jeunes actrices dénudées, dans une forme très classique. On est happés et on va voir la partie 2.
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