Avis : Detroit - Page 10

l'histoire d'un fait divers durant la révolte dans la ville de Detroit. Le contexte que nous découvrons est à peine effleuré pour plonger le spectateur dans le vif du sujet : l'injustice et le racisme.
PLV : retour au siècle dernier

Edifiant mais éprouvant, le film touche au coeur dans cette violence frontale et sans concessions. La réalisatrice prouve qu'elle a le sens de l'action et du rythme même si le style est un peu tapageur. Reste une sorte d'ambiguïté, de malaise qui persiste malgré l'intention salutaire d'un tel sujet. Difficile de ne pas percevoir une fascination pour ces hommes qu'elle film, qu'ils soient noirs ou blancs ... Du coup, les acteurs y gagnent beaucoup de charisme et de densité.

Mise en scène et interprétation créent une tension palpable, la dernière demi-heure est moins convaincante.

Un formidable film. Ça nous change des sermons convenus des films français. Ce film est à la fois le constat du racisme inhérent à la société des États-Unis d'Amérique et celui de la capacité de l'industrie du divertissement des usa à produire des films d'exception sur des sujets complexes.

Le huis-clos qui a lieu dans le motel est un modèle du genre. Extrêmement et remarquablement bien filmé, il vous laisse dans un état d'angoisse insoutenable. Le sujet est malheureusement toijours d'actualité et rappelle qu' on n'a toujours pas la solution au racisme et à la brutalité policière. Voir Charlotteville...

Vu Détroit de Kathryn Bigelow film plaisant a voir même si j'en attendais beaucoup mieux ......... ☆☆

Film intense d une violence qui traduit les méfaits des années 60. Une haine de la différence qui est toujours présente aujourd'hui et qui prend différentes formes. Rien est acquis. Les seules armes d un monde dit évolué est l'éducation à la différence et un encadrement rendu nécessaire des comportements. Le chemin est encore long.

J'en attendais beaucoup de ce nouveau Kathryn Bigelow : son sujet, le retour de la réalisatrice après quatre années d'absence, une bande-annonce puissante... D'ailleurs, je ne peux pas vraiment écrire que j'ai été déçu : la réalisation est une démonstration de force, la maîtrise totale, pas de concessions, des choix courageux, un parti pris permettant de découvrir les émeutes de Detroit sous un angle original et intelligent... Malgré tout, la durée m'a quand même un peu coupé les ailes. Plusieurs scènes sont longues, le propos un peu répétitif : cela a beau faire partie intégrante du dispositif décidée par la belle Kathryn, il m'est arrivé de décrocher de temps à autre, l'intérêt pour les différents protagonistes étant légèrement inégal. Pour autant, la tension qui se dégage de certains moments est tellement dingue, le huit-clos parfois tellement oppressant qu'il est pratiquement impossible de rester totalement insensible à l’œuvre, solidement interprétée, n'hésitant pas à mettre le doigt là où ça fait mal à de nombreuses reprises. Un film authentique, puissant, un peu déséquilibré mais ne laissant certainement pas indifférent.

Lorsque, par exemple dans le désir très louable de fustiger les injustices, vous vous embarquez en tant que réalisateur dans le domaine de la violence, le panel des choix est vaste. Aux antipodes, ceux d'un Michaël Haneke et ceux de Kathryn Bigelow. Pour le premier, la violence se situe hors champ ; pour la seconde, elle est montrée de façon frontale et on en devient complice. Pas difficile de deviner vers où va ma préférence !!

Le fait divers, un parmi les nombreuses violences policières envers les noirs américains, permet un récit fort et tendu. Malheureusement, il est un peu gâché par le style sale et soi-disant réaliste, à la caméra agitée, de Kathryn Bigelow.

Le récit d'événements marquants et de tensions de l'histoire contemporaine des Etats-Unis. Ségrégation (ce qui est différent du racisme mais y mène ou en fait le terreau institutionnel), violences policières : les ingrédients pour les émeutes urbaines relatées. Avec ici un focus sur un "fait divers" : une bavure, plus qu'une bavure, des abus de droit et d'autorité de la police. Mais le scénario ne se veut pas pour autant totalement manichéen : les victimes (afro américaines) aux prises avec les méchants policiers (nécessairement blancs) .Non, il y a des policiers, des gradés, des militaires et autres forces d'intervention en renfort et en appui à la police locale dépassée qui, dans cette reconstitution, n'approuvent pas trop et font ce qu'ils peuvent, même si ce n'est finalement pas grand chose. Le dessin d'une violence d'Etat, sans discernement, comme quelque chose d'inéluctable, de soumission à l'autorité. Le film est long (2 heures et 23 minutes). C'est sans doute voulu pour donner le temps à la pression de monter et au spectateur de s'interroger et de juger par lui-même. Mais c'est long.

Une nuit d'émeutes raciales en 1967 où Détroit a basculé dans le chaos. Un film brillamment reconstitué et mis en scène, dont la tension va crescendo, pour finir par nous mettre KO.

Kathryn Bigelow réussit encore une fois, après ses deux chefs d’œuvre précédents (Zéro Dark et Démineurs), une œuvre magistrale et originale tant sur le plan de la technique cinématographique que de la narration sur un sujet - la discrimination raciale - pourtant largement exploité dans le cinéma américain. Après une très rapide présentation des personnages, on entre aussitôt dans le vif du sujet, l'émeute, la répression et bientôt ce huis-clos étouffant dans un motel de Détroit, confrontation entre une poignées d'Afro-Américains et des policiers blancs hargneux. Le racisme ordinaire, la lutte pour les droits civiques et l'imbécillité de quelques uns (la majorité?) forment la toile de fond de ce film, enfumée par les grenades lacrymogènes et assourdie par les tirs des autorités sur une population marginalisée et ségréguée cent ans après l'abolition de l'esclavage. On apprécie la démarche quasi-didactique de la réalisatrice qui n'hésite pas, au début, à nous donner les grandes dates des luttes raciales aux États-Unis, et, pour une fois, l'absence de manichéisme dans la présentation des situations. Les Noirs ne sont pas tous de grands enfants naïfs et les Blancs ne sont pas tous des racistes sanguinaires. Direction d'acteurs, musique, montage, enfin tout est parfait ! A ne pas manquer.

Kathryn Bigelow ne fait pas toujours dans la dentelle avec cette reconstitution d’un crime raciste policier des années 60 mais plusieurs scènes révèlent un talent réel de narration et de montage.

"Detroit" revient sur les émeutes qui ont frappé la cinquième ville des États-Unis en 1967, au coeur d'un contexte on ne peut plus trouble, entre ségrégation raciale et conflit au Vietnam. Avec ce sujet allant comme un gant, on retrouve une Kathryn Bigelow plus en forme que jamais. La cinéaste maîtresse de l'action se penche ici sur le drame de l'Algiers Motel, où plusieurs afro américains tomberont sous les balles. Après le très concluant "Zero Dark Thirty", Bigelow signe un nouveau long-métrage nerveux et puissant, où elle répète une mécanique vouée à la réussite. Après un début assez lent au démarrage, "Detroit" devient aussitôt captivant dès lors qu'il entre dans le vif du sujet et s'intéresse à l'Algiers. Servie par des interprètes irréprochables (Will Poulter, John Boyega), La réalisatrice fait monter la tension avec une facilité déconcertante. On lui reprochera tendance parfois à être assez démonstrative, et excessive, faisant rallonger souvent le suspense alors que celui-ci est déjà à son comble. Mais "Detroit" demeure à coup sûr le choc de l'année.