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    3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance
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    810 critiques spectateurs

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    cosette2010
    cosette2010

    43 abonnés 110 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 janvier 2018
    Frances est extraordinaire dans ce rôle de mère blessée. Excellent de justesse, de finesse sous des airs bourrins, dans la pure veine des frères Coen. Féroce critique de la société américaine et de la bêtise en général, un pur moment jubilatoire ! Tellement rare ! Et en plus c'est drôle ! A ne rater sous aucun prétexte !
    Craoux
    Craoux

    19 abonnés 275 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 janvier 2018
    Mal à l'aise. Oui, je suis sorti de la salle, soulagé d'en avoir fini avec cette expérience où les êtres qu'on nous donne à voir sont plutôt bas du plafond, où les réactions sont irréfléchies et souvent inspirées par la seule violence (celle née de la culpabilité dans le cas de la mère). Où l'humanité est presque absente (bilan à nuancer par la seule présence du Shérif ... personnage curieux à la sensibilité qui détonne dans ce contexte Midwest rance). Je veux bien que l'idée de départ (location des 3 panneaux pour placarder un message qui "piquera au vif la police") puisse être intéressante, encore faudrait-il que le scénario tienne une ligne cohérente. C'est là où le bât blesse dans le développement de l'histoire car, après la mort du Shérif (le seul à tenir un discours réaliste face à la mère), la fausse piste d'un possible suspect est (vraiment lourdement) exploitée, ce qui nous amènera à cette fin plutôt bancale probablement destinée à offrir - assez curieusement - une possibilité de rédemption vers un peu d'humanité, tant à la mère qu'à l'ex-flic raciste et homophobe. Bon, est-ce que tout ça méritait autant d'éloges ? est-ce que Frances McDormand sort du lot par un jeu inspiré ? ... Pour moi, non. A vous de vous forger votre opinion !
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    906 abonnés 4 823 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 janvier 2018
    Le réalisateur choisit d’aborder de façon comique un thème assez glauque, celui du meurtre d’une adolescente.
    Est-ce aussi du fait que les protagonistes n’ont plus d’autres ressources que de se moquer d’eux-mêmes et du monde qui les entoure, ne trouvant que cette façon de s’exprimer pour évacuer leur douleur?
    Il y a une certaine touche des frères Coen (héroïne de Fargo oblige!!!!)
    Isabelle E.C.
    Isabelle E.C.

    32 abonnés 273 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2019
    Woaou, un vrai grand bon film avec une actrice principale au top et personnages secondaires profonds et crédibles, avec un twist vers la fin qui montre que rien n’est tout blanc ni tout noir dans la vie. On échappe au film de vengeance basique.
    Les valeurs portées, par ce film noir et lumineux à la fois, sont l’hédonisme, le respect des différences, l’amour et le courage, la bienveillance aussi.
    J’adore Frances McDormand, elle m’a marquée lorsque je l’ai vue pour la première fois dans Fargo il y a 20 ans, ici elle est fantastique.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 22 mars 2018
    Ce film n'a aucune crédibilité et aucune logique dans son scénario. C'est un assemblage de clichés sur l'Amérique profonde et je ne vois pas très bien comment ce pauvre Dixon vraiment bas de plafond sur les 3/4 de l'histoire pourrait devenir un si charmant garçon et le meilleur ami de la femme qui l'a à moitié carbonisé à la fin.
    Comment cette femme pourrait elle pardonner aussi facilement à celui qui a emprisonné l'une de ses meilleures amies noires, juste par racisme, et faire de son geolier, son camarade de virée.
    Pourquoi ce garçon qu'ils ont décidé de pourchasser dans un autre état serait venu à sa boutique essayé de l'effrayer s'il n'a rien à voir avec le meurtre de sa fille.... Bref ce film n'a ni queue ni tête!!!
    Stephenballade
    Stephenballade

    353 abonnés 1 235 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 janvier 2018
    A transformer un titre relativement compliqué, je me demande pourquoi en France on ne l’a pas réduit à "3 billboards". Parce que ces panneaux auraient pu être aussi bien les panneaux de la discorde, ou encore les panneaux de la rébellion, de la colère, de l’espoir ou du désespoir, ou même de la dernière chance. Mais bon, quelle importance puisque n’importe quel adjectif spoile plus ou moins le fond de l’intrigue. Le fait est que ces fameux panneaux deviennent l’emblème d’un combat, celui du pot de terre contre le pot de fer. Le combat d’une mère rongée par la douleur spoiler: (et la culpabilité)
    contre des autorités en panne d’indices dans une enquête en attente d’un hypothétique coup de chance pour rebondir. Bien que surprenantes quand on ne sait rien du film, c’est en toute logique que les premières images s’attardent sur ces trois panneaux délabrés, implantés au bord d’une route peu passante, auprès desquels s’arrête une voiture. A son volant, une femme au visage fermé, visiblement en prise à une réflexion d’importance. Le début est accrocheur, suffisamment intrigant pour que le spectateur soit hameçonnné et le plonger dans les eaux troubles d’un thriller dont la caractéristique est l’immense développement humain. Ce n’est donc pas tant l’enquête en elle-même que nous sommes invités à suivre. Ni… euh disons pour faire court que ce film se découvre comme un millefeuille : à la fois drame et thriller, il alterne avec beaucoup de subtilité l’émotion avec l’humour noir et tout le sérieux qu'impose la gravité du sujet. Un humour acerbe distillé ici et là par des petites répliques particulièrement acides. Ce n’est pas sans rappeler le style des frères Coen, tant le ton est proche. Surtout si on tient compte de cette radiographie de l’Amérique profonde, celle qui déteste changer ses habitudes et qui fait entièrement confiance aux shérifs, au point de parfois les porter au rang de héros. Perso, je dirai que le ton est mieux que celui des frères Coen. Mais ce n’est pas tout : on notera également la présence de discours moralisateurs, par lesquels on comprend (entre autres) qu’on ne peut pas grand-chose contre la fatalité. Le réalisateur Martin McDonagh a beau être peu prolifique (c’est seulement son troisième long métrage en 9 ans), il signe là une mise en scène des plus abouties. De plus, il est remarquable de le voir s’attarder sur un détail pour le voir ensuite le développer sur un plan plus large. La seule chose qui me chiffonne, ce sont les blessures de Jason Dixon laissées aussi rapidement à l’air libre. Sam Rockwell est assez habitué à interpréter des personnages quelque peu déjantés. Muni de quelques kilos en trop par du rembourrage, il livre ici une brillante démonstration de sa capacité à se glisser dans ce genre de rôles en faisant de Dixon une brute épaisse doublée d’une psychologie inquiétante. En crétinoïde accompli, il constitue toute la tension du film pour la bonne et simple raison que tout peut arriver tant il parait dangereusement explosif. En somme, c’est une véritable bombe à retardement ! Quant à Woody Harrelson, il donne corps à un shérif respecté de tous. Bien que le je-m’en-foutisme a tendance à l’emporter, on éprouvera de la sympathie pour lui, tant il est touchant.;; et humain. Et surtout, sa vision des choses le rendent extraordinaire, et on comprend alors pourquoi les bonnes âmes de cette petite ville le respectent autant. Seulement c’était sans compter sur le fait qu’il soit mis face à ses responsabilités, par Mildred Hayes. Frances McDormand, actrice fétiche des frères Coen, fait de cette mère un modèle de courage, de détermination, de ténacité, quitte à employer les plus grands moyens (et pas toujours des plus recommandables). Elle parvient à mouvoir ce corps à moitié mort selon les désirs de son esprit qui demande justice, et par la même occasion des réponses. La tension est donc palpable et nous tient en haleine jusqu’au bout. C’est pourtant assez lent en raison du développement psychologique de chacun des personnages. Cependant, arrivé à la fin du film, on se rend compte qu’on avait laissé l’ennui sur le palier des portes d’accès au cinéma. Il faut dire que la musique éclectique de Carter Burwell fascine. De l’opéra à la country, en passant par des notes vahinées, le compositeur amène au film une dimension supplémentaire à presque vous en faire hérisser le poil. Dès les premiers accords, sur cette route déserte où Mildred enclenche la marche arrière, on est comme transporté dans un road movie légèrement teinté de western. Alors certes nous avons là un film qui semble suivre le fil rouge de la vengeance, mais au final, qu’est-ce qu’on a ? Un mélo-thriller sociétal à forte dimension humaine. Remarquable par le mélange des genres, où même les petites touches d’humour ont leur place malgré la gravité du sujet. Pas étonnant que "3 billboards, les panneaux de la vengeance" soit le grand gagnant des Golden Globes 2018. Il ne serait pas étonnant de voir ce film revêtir le costume de l'outsider sérieux face à "Pentagon papers" à l’occasion de la 90ème cérémonie des Oscars… avec comme arbitre "Les heures sombres"...
    patosud26
    patosud26

    91 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 janvier 2018
    La fille de Mildred a été violée et sauvagement assassinée et plusieurs mois après les faits, la police lui semble complètement amorphe. Elle veut réveiller les esprits, faire réagir la police et pour ça elle est prête à tout. Le film est magnifique. Les acteurs ont des rôles intenses, avec des personnalités très complètes, et une véritable histoire passée et actuelle, et ils doivent gérer leur présent avec la violence de cette mère qui réclame justice. Tous les acteurs sont parfaits, que ce soit cette mère rongée par la douleur et son envie de réponses, le flic rongé par la maladie ou l'autre par son homophobie et son immobilisme. Un excellent film !
    Cochon dindedu 72
    Cochon dindedu 72

    6 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 10 janvier 2021
    Ce film adulé par la critique représente parfaitement ce que la nouvelle pensée us diffuse dans le monde entier. Les hommes blancs non résident des grands centres urbains sont tous racistes sexistes débiles profonds homophobes etc...Ce film n'est qu'une accumulation de clichés tous plus débiles les uns que les autres.La "province " est morbide et les flics sont montrés comme des débiles mentaux. Bref c'est n'importe quoi.A fuir.
    circusstar
    circusstar

    112 abonnés 712 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 février 2018
    Enfin le retour d’un excellent film américain, ça fait un bien fou. Les acteurs sont tous excellents, les personnages sont excessivement attachants. C’est un film vraiment passionnant et ça fait du bien !
    Jorik V
    Jorik V

    1 194 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 janvier 2018
    Ce film est bien parti pour recevoir une pluie de récompenses aux Oscars. Pourtant on ne peut pas dire que c’est un film inoubliable ou un chef-d’œuvre, mais il a néanmoins deux atouts indéniables dans sa manche. D’abord son casting impeccable où chaque acteur donne le meilleur de lui-même dans des rôles pas forcément faciles de prime abord mais qu’on dirait écrits pour eux. A ce jeu, Sam Rockwell campe un bouseux raciste et limité de haute volée sans jamais rentrer dans la caricature. Il est aussi drôle et pathétique qu’inquiétant par sa bêtise. Mais celle qui vampirise l’écran dans ce qui sera certainement le second rôle d’une vie et d’une carrière, avec celui de « Fargo », c’est l’immense Frances McDormand. Jamais dans l’excès, elle trouve toujours la note juste entre émotion et humour grinçant quand elle débite des répliques qu’on n’imagine pas déclamées par quelqu’un d’autre qu’elle.

    Ensuite, ce qui est parfaitement retranscrit dès lors que l’on gratte un petit peu, c’est la vraie nature de ce qui se cache derrière le vernis apparent d’un drame policier mâtiné de comédie. En l’occurrence on est clairement face à une chronique de l’Amérique profonde en proie à de vieux démons (racisme, violences policière, alcoolisme, défaut de culture, …) et à une peinture au vitriol d’américains plus ou moins rétrogrades. Une tranche de vie d’une certaine Amérique en quelque sorte. Grâce à ces différents niveaux de lecture, Martin McDonough rend donc son troisième film bien plus profond que les amusants mais moins marquants et définitifs polars teintés d’humour noir qu’étaient « Bons baisers de Bruges » et « 7 psychopathes ». Pourtant, même si l’on ressent la critique acerbe dans « 3 Billboards », il ne juge jamais ses personnages et évite tout manichéisme facile et finalement réducteur. Par ailleurs, son intrigue se suit avec plaisir et on apprécie son côté caustique et surtout le fait qu’on ne sait jamais vraiment où elle va nous emmener. Un délice d’écriture qui atteint tout de suite sa vitesse de croisière pour ne jamais le perdre jusqu’à la fin. Une fin que l’on pourra d’ailleurs trouver discutable, voire dispensable. Et si sa mise en scène ne brille par son originalité ou un esthétisme raffiné, elle est soignée comme il faut.

    S’il y avait un plus gros reproche à faire à « 3 Billboards » il serait plus au niveau de l’humour à froid et/ou noir parsemé dans le long-métrage. Pour faire simple, il ne fonctionne que très rarement, tout juste esquisse-t-on un ou deux sourires de par la bêtise du personnage de Rockwell ou grâce à l’entrain de McDormand et quelques dialogues qui claquent, mais ce sont des passages tous vus dans la bande-annonce. Mais il faut avouer que la tonalité du film penche davantage vers le drame que vers l’humour. Et que, parfois, ces tentatives d’humour qu’on aime à assimiler aux frères Coen (qui ont redéfini un sous-genre de cinéma à eux seuls comme a pu le faire Tarantino par exemple) n’ont pas le même impact et parasitent peut-être un peu l’émotion véhiculée par le sujet grave du film. Si ce n’est donc ces problèmes de ruptures de ton qui coincent, on a devant nous une œuvre quelque peu impertinente et toujours perspicace. Une oeuvre travaillée dont la précision d’écriture et les péripéties vous enchantent durant deux heures. Pas le chef-d’œuvre attendu non plus mais un beau morceau de cinéma intelligent.

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    Cinemadourg
    Cinemadourg

    671 abonnés 1 411 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 janvier 2018
    Dans une petite ville de l'Amérique profonde dans laquelle tout le monde se connaît, une mère au caractère bien trempé, ayant perdu sa fille quelques mois plus tôt dans des circonstances atroces, va tenter de "secouer" la police locale dont l'enquête piétine à l'aide de quelques panneaux disposés le long d'une route.
    L'idée toute simple de cette femme meurtrie est que plus on parle de son affaire (en bien ou en mal), plus on aura de chance de trouver le ou les coupables.
    Le scénario est vraiment malin et savoureux, la prestation de Frances McDormand est tout à fait remarquable.
    J'ai adoré voir l'évolution subtile des différents personnages tout au long de ce drame bourré d'humour noir.
    Un film rugueux au charme brut et au ton décalé et corrosif, une bonne surprise.
    --> Site CINEMADOURG <--
    Farfalle
    Farfalle

    8 abonnés 260 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 janvier 2018
    Je n'ai pas accroché à ce film. Le réalisateur a essayé de mélanger les genres et les sentiments : tristesse, drame, racisme, maladie... mais sans aller au bout réellement. Le spectateur est trimballé d'un sentiment à l'autre mais il reste un goût d'inachevé. Rien à dire sur les acteurs, excellents et convaincants ainsi que l'image très belle.
    Christoblog
    Christoblog

    738 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 janvier 2018
    Voici un film qui possède tout ce que j'attends du cinéma : des surprises, de la beauté, des émotions.

    La réussite est quasi générale quel que soit l'angle sous lequel on observe 3 billboards, mais ses deux points forts sont sans conteste son scénario et son casting.

    Cela faisait bien longtemps qu'un scénario ne m'avait pas ébloui à ce point (disons Une séparation). On ne sait jamais vraiment là où le film va nous entraîner, que ce soit au niveau d'une scène (va-t-elle frapper ?) ou d'un pan entier de l'histoire générale. L'intrigue rebondit ainsi plusieurs fois dans le film sans qu'à aucun moment on ait l'impression d'être manipulé. Notre regard sur chacun des personnages ne cesse d'évoluer tout au long des développements de l'intrigue. Du grand art.

    Côté interprétation, c'est du très très très haut niveau. Frances McDormand est évidemment impériale. Plutôt que d'insister comme tout le monde sur son côté John Wayne, je parlerais plutôt de l'incroyable plasticité de son visage. Woody Harrelson et plus encore Sam Rockwell sont parfaits également, mais la réussite ultime du film, c'est la farandole de seconds rôles parfaitement choisis. Je pense évidemment à Peter Dinkladge échappé de son rôle de Tyrion, mais aussi par exemple à Caleb Landry Jones dans le rôle de Red Welby.

    Le talent de Martin McDonagh manipule différentes tonalités dans un ensemble parfaitement cohérent. On passe ainsi d'une série de punchlines jouissives à une scène très violente, qui peut être immédiatement contredite par une émotion profonde (les lettres post-mortem) ou un clin d'oeil tendre (le dialogue des pantoufles). Ce n'est pas le moindre des nombreux mérites du film que de fondre en un seul creuset une critique du Sud redneck, un dilemme moral de haut vol et l'ambiance d'un film noir.

    3 billboards invente un nouveau genre, qu'il porte à la perfection : le mélodrame drôle et humaniste.
    norman06
    norman06

    292 abonnés 1 595 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 janvier 2018
    Très bonne tragi-comédie policière, où l'influence des Coen et de Tarantino est transcendée par un style personnel, à la fois sobre et éblouissant. Le récit, passionnant, est émaillé de dialogues déjà cultes et le casting s'avère un pur bonheur.
    Chris58640
    Chris58640

    182 abonnés 725 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2018
    Que ca fait du bien de voir des films de cette qualité ! On ne va pas tourner autour du pot, « 3 billboards » est une réussite, une vraie belle réussite. C’est d’abord une réussite d’un point de vue technique, et on la doit à Martin MacDonagh. Le film dure presque 2 heures et c’est à regret que l’on voit arriver le générique de fin, pas une scène de trop, pas une scène qui dure trop longtemps, pas une scène de pathos alors que le scénario offre des dizaines d’occasion d’en glisser une. « 3 billboards » est un film très maîtrisé dans sa forme, que ce soit au niveau de l’ambiance « petite bourgade du sud des Etats-Unis », au niveau de la photographie et même au niveau de la bande originale. Très éclectique, passant sans transition de la variété à la country puis bifurquant sans prévenir vers le classique et l’opéra, cette BO sert le film au lieu d’appuyer les effets. Au contraire même, la musique est parfois utilisée à contre-emploi, elle apporte une petite puissance supplémentaire à des scènes déjà très fortes. Des scènes fortes (incendie, bavure policière) sont parsemées tout au long du long-métrage, mais il y a aussi des petites trouvailles comme cette scène filmée au travers du pansement d’un grand brulé ou encore ce flash back très court mais tellement percutant qu’il nous laisse cloué sur notre siège de cinéma. Honnêtement, je ne m’attendais pas à voir une comédie en choisissant ce film, mais je n’imaginais pas non plus la puissance comique qui allait s’en dégager. On est dans le drame absolu et pourtant, un humour noir, limite cynique vient 10 fois, 100 fois, 1000 fois alléger le propos du film. On peut raconter les histoires les plus sordides du monde (et l’histoire de Mildred Hayes est sordide) comme ça sans problème. Le film ne baisse jamais de rythme nous faisant au contraire valser comme sur des montagnes russes : rebondissements tragiques que l’on ne voit pas venir, fausse piste quant à la résolution du crime, le film ne cède pas à la facilité, y compris à la facilité du « happy end » policier, c'est-à-dire à la résolution par enchantement d’une enquête insoluble. Frances MacDormand est tout simplement impériale dans le rôle de cette femme à la rage rentrée, dont le chagrin et la culpabilité (voir le flash back) se sont agglomérés dans son ventre comme une boule de colère que rien, mais vraiment rien, ne viendra altérer. Le shérif du coin, un brave type visiblement dépassé par un crime de ce calibre, à lui aussi aggloméré dans son ventre la frustration de cette enquête qui n’avance pas et l’a transformé en cancer du pancréas. C’est Woody Harrelson qui lui donne corps et son personnage est très vite terriblement attachant, jamais caricatural, et sans en faire des tonnes, il faut passer beaucoup dans le rôle du sheriff Willoughby. Mais c’est dans le second rôle de Jason Dixon que l’acteur Sam Rockwell livre une vraie performance. Ce personnage de flic violent, raciste, limité et qui vit encore chez une mère visiblement castratrice est au départ une vraie caricature que l’on aime détester et puis… spoiler: son personnage évolue alors qu’on n’aurait pas parié un euro dessus, il prend une épaisseur inattendue et on finit par trembler pour lui, parce que lui aussi, à sa manière, supporte mal la non résolution de la mort d’Angela Hayes.
    Il y plein de rôles secondaires très écrits dans « 3 billboards » et l’on retrouve avec plaisir Peter Dinklage ou Zeljko Ivanek ou même encore Clarkes Peters que les amateurs de bonne séries TV connaissent bien. Le scénario de « 3 billboards », je l’ai dit, ne cède jamais à la facilité. On s’attend à voir un film policier mais on est devant autre chose spoiler: et rien ne dit qu’à la fin, on connaitra l’identité du tueur, ni même qu’on aura le début d’une piste
    . Le pari de Mildred avec ses panneaux est de réveiller l’enquête, mais rien ne dit qu’à part mettre la ville sans dessus dessous, elle obtiendra des résultats. Elle se met à dos une bonne partie de la ville, y compris le dentiste (cela donne une scène qui, bien que plus courte, est au moins aussi angoissante que celle de « marathon man » !), elle règle aussi ses comptes avec son ex-mari (un flic qui la battait) par la même occasion. Mildred joue gros avec des 3 panneaux géants, elle crève un abcès qui la ronge en faisant cela : l’abcès d’un mariage violent, d’une culpabilité qui la ronge somme de l’acide, et d’un crime abominable qui pourrait bien rester impuni. La détermination de Mildred force l’admiration mais est aussi vaguement angoissante car elle met le doigt dans un engrenage qui lui fera faire bien pire que d’acheter 3 pubs géantes. Le scénario est presque formaté comme un tourbillon qui vous entraine de plus en plus loin dans la rancœur, la vengeance et le crime, mais il a l’intelligence de rappeler, au moment où on s’y attend le moins, que l’intelligence et la sensibilité peuvent rattraper les situations les plus pourries. Ce qui fonctionne dans le film de MacDonagh, c’est que l’on n’est pas devant un polar conventionnel, d’ailleurs on ne saura quasiment rien du crime en lui-même et de l’enquête menée : on est dans autre chose. La toute fin est un peu frustrante, un tout petit peu trop abrupte à mon gout, mais elle donne une note finale un peu amère qui sied bien à ce film absolument incontournable que je vous conseille vivement : du très très bon cinéma !
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