Derniers Avis : 3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance - Page 2

La récente sortie du dernier film de M .McDonagh " les banshees..." ( 2023) est l'occasion de revenir sur son opus précédent, l'excellent " 3 billboards" ( 2017), selon moi, sa meilleure réussite à ce jour.

Ce polar introspectif, situé dans l'Etat campagnard du Missouri est l'occasion pour son réalisateur de fouiner dans les tréfonds de l'âme humaine.

La mère d'une jeune femme victime d'un crime sordide, cherche à relancer l'enquête policière en finançant une campagne d'affichage.

Le prétexte scenaristique dont l'intérêt est tout autre que la stricte découverte du coupable, est l'occasion pour Mc Donagh d'inviter les spectateurs à réfléchir ( notamment) sur l'idée de vengeance comme soulagement d'un mal qu'on a subit, à s'interroger sur le caractère universel de la morale, le pardon et le poids des mots comme possibilité de résolution des antagonismes.

La force de " 3 billboards" repose sur son interprétation ( Harrelson et Stockwell sont aussi formidables que F. Mc Dorman épouse à la ville d'un des frères Coen), sa mise en scène d'une grande maîtrise et surtout son scénario ecrit au cordeau, construit ( c'est ce qui en fait son prix) afin de permettre une possibilité de lecture à plusieurs niveaux.

Une très grande réussite, même si quelques scènes sont parfois empreintes d'un léger manque de rythme.

Un bon film où Frances Mc Dormand joue subliment le rôle d'une mère en rage contre la police qui n'a pas fait une enquête suffisante sur le meurtre de sa fille. Il en est de même pour Woody Harrelson qui encore dans un rôle de flic. Seulement des bons acteurs au casting ne suffisent pas à faire un bon film. Il est bien dommage que le scénario ne tienne pas vraiment la route. En effet, des personnages qui se hissent au début du film deviennent presque amis et s'entraident sur la fin du film. Je vous avoue qu'on y croit pas du tout....De plus, les gros clichés sur la mentalité des américains de la campagne sont un peu lourdingues comme si tous les gens de provence aux Etats Unis étaient violents, bêtes et racistes. Bref, c'est pas mal mais sans plus.

Quel film! En plus de retrouver avec plaisir la ‘patte’ des frères Coen (Méme si ce n’est pas eux à la réal), 3 Billboards nous offre une magnifique histoire d’amour, de courage, de la difficulté de faire son deuil à travers le combat d’une femme pour retrouver l’assassin de sa fille dans une amérique profonde minée par un racisme et un immobilisme policier. L’ambiance est excellente et les acteurs absolument géniaux, des premiers aux seconds rôles. Pour ma part la scène ou le chef de la police joué par Woddy harelson (fantastique) spoiler: se sachant condamné par un cancer se suicide m’a saisi et vraiment ému. Le voir se mettre un sac sur la téte, un mot scotché dessus avec écrit ‘ne retire pas le sac’ avant de se tirer une balle, sa lettre d’adieu à sa femme et la musique en fond m’a absolument boulversé!
A tour de rôle grave et plus léger, violent et intimiste, 3 Billboards est un film puissant ou il serait triste de passé à coté.

Navet absolu ; un film qui nage dans l absurde. Scénario et personnages surréalistes; si vous voulez vous gâcher votre soirée foncez !

Le film est très accrocheur, dès les premières minutes on a envie d'avoir le fin mot de l'histoire, mais la fin est bien trop décevante.

Les acteurs sont excellents, l'idée originale et évoque (un peu) Promising young woman, mais non, rien à faire, la fin gâche l'expérience.

Primé de nombreuses fois, Three Bilboard et les panneaux de la vengeance est un très bon film .
Le film est d'une beauté remarquable, grâce à une mise en scène ingénieuse et une jolie photographie qui mettent tout deux en valeur les décors du film. France Mcdormand ; qui interprète Mildred ; est magnétique, électrisante et teintée d'un sacré humour. Son personnage est attachant et l'actrice mérite parfaitement son oscar. Son désir de justice est palpable, et il est aussi dramatique et ironique de voir comment ses actes vont l'amener à rentrer en conflit avec toute sa ville.Sam Rockwell et Woody Harrelson sont également très doués. Les relations qu'entreprennent entre eux les personnages sont très intéressantes et témoigne du rapport qu'ils possèdent entre eux. Sa relation conflictuelle mais touchante entre le chef de police et Mildred est bien amené, car c'est cette haine de Mildred (via les panneaux ciblant le chef de la police) que ce dernier va venir à elle pour lui parler. Pareil pour sa relation avec l'officier de police joué par Rockwell, qui au début est présenté comme un personnage pathétique et détestable, et qui de révèle être quelqu'un d'incompris. Ainsi, son arc de rédemption l'amène à coopérer avec Mildred. Ainsi, dans notre trio de e, il y a une sorte de colère refoulée qui s'agite et se manifeste. Et elle amène au message du film. De la haine, peut se créer l'amitié et la camaraderie.

C'est lourd, dense, sordide, à l'inverse des deux premiers films de McDonagh mais c'est, à leur instar, une ode au dérisoire, une aventure de gueules cassées, de vies détruites jusqu'au final complètement improbable.

Si l'histoire démarre sur un mode alternant l'humour noir et féroce avec la dureté du vécu de l'héroïne, on bascule progressivement, de violence en tension, dans le drame psychologique.

Le tout est servi par une interprétation admirable, tout à la fois sobre et baroque, des dialogues ciselés, une photo simple mais précise et une musique parfaite, à la manière d'un Tarantino qui aurait fusionné avec les frères Coen.

En trois films, trois westerns délocalisés, après In Bruges et 7 Psychopaths, Martin McDonagh s'impose comme un scénariste original, un réalisateur moderne et, surtout, un fabuleux directeur d'acteurs.

Une oeuvre est née.

Brillant. On est directement dans l'histoire, dans les troubles des personnages, dans leur tristesse, et tout s'enchaine avec un brio et une justesse parfaite. Aucun moment ne m'a paru brouillon, mal fait, grotesque ou oublié. Le casting est impeccable, chaque personnage est très interessant, bien construit, à la fois banale mais perturbé - donc intéressant -, et les acteurs/actrices sont remarquables. La fin, bien que sur le coup très "c'est une blague ou quoi ?!", s'avère intéressante: on commence le film avec un mystère, et on finit le film avec le même mystère, comme dans la vraie vie. Tout n'est pas résolu, même si on fait tout pour y parvenir, mais la vie continue et on doit avancer. Après, pour savoir ce que les deux personnages dans la voiture feront, libre court à son interprétation...

Bon j'ai dû aller au Navire et voir en vo mais franchement cela valait le coup!!!
L'histoire d'une femme qui au travers 3 fameux panneau veut mettre la pression sur les flics du coin pour retrouver le meurtrier de sa fille...
Le film est intense, l'actrice principal est géniale ( Frances Mc dormand) mais Harrelson et Rockwell sont au diapason. C'est intense, dure et même drôle en même temps. On est a fond dans cette histoire et on espère que un happy end et la fin est...inattendu mais avec un film pareil une fin trop attendu aurait été une réelle déception donc franchement énorme!!!
NOTE: 9/10

Excellente écriture. Casting et jeu parfait. Ce film se classe selon moi immédiatement dans les chefs-d’œuvre que le bon cinéma peut et doit fournir. Frances McDormand est d’une justesse impeccable, quelle actrice une fois encore!

3 billboards est un film poignant qui met le doigt sur un thème difficile. C'est très bien réalisé, le casting est excellent notamment Frances McDormand qui mérite son Oscar et le trop sous-estimé à mon goût Sam Rockwell. Le scénario est bon lui aussi, en bref d'un point de vue technique il n'y a pas grand-chose à lui reprocher. Mais paradoxalement, le plus gros défaut du film se trouve dans plus gros atout, le personnage de Frances McDormand. Mère désabusée qui chercher désespérément le meurtrier de sa fille qui en vient à mettre un gros coup de pression à la police. Si on commence à crescendo et que ce personnage finit par perdre les pédales, je trouve qu'on ne ressent pas ce côté "mère". On sent que cette affaire la touche beaucoup, mais sa psychologie est assez étrange, elle est très froide, c'est son caractère, mais on ne la voit jamais épuisée, jamais une larme, alors bien sûr les comportements sont différents chez chacun. Mais je trouve étonnamment que ce personnage manque d'humanité, ce qui dessert à mon goût l'ensemble.

Voulant secouer les policiers responsables de l’enquête sur le viol et le meurtre de sa fille, une mère de famille va faire installer trois panneaux le long d’une route. Seulement, en affichant ce que personne ne veut voir, ce n’est pas que la police qu’elle va bousculer mais l’existence bien rangée de toute une petite ville.

Le scénario est explicatif et repose trop sur les coïncidences tandis qu'il minimise les conséquences que les personnages principaux auraient dans la vie réelle en les faisant agir comme des fous. Je vous défie d'aller brûler un poste de police de rester sur les lieux indépendamment du fait que vous êtes pratiquement le seul suspect et de me dire ce qui se passe ensuite. Je sais que McDonagh aurait soutenu qu'il ne faut pas prendre le film au pied de la lettre mais il y a trop de trous dans l'intrigue et trop importants pour qu'on puisse les pardonner car ce n'est pas une comédie policière entre potes.
Dans une scène de flash-back croustillante nous voyons la mère et la fille se disputer au sujet de la sortie d'Angela pour qu'elles prouvent leurs capacités de précognition. Angela a dit qu'elle espérait se faire violer en chemin et Mildred était d'accord avec elle. Je suis sûr qu'il y avait des moyens plus subtils de montrer pourquoi Mildred est remplie de remords. J'ai trouvé le personnage de Rockwell trop caricatural par moments. Willoughby est dépeint comme un gars vraiment décent. Honnêtement je ne comprends pas comment un shérif peut laisser ses officiers racistes traiter les Noirs comme ils l'ont fait et rester une bonne personne. S'il s'agissait d'un plouc ignorant et illettré je serais beaucoup plus enclin à excuser ce genre de comportement...

Infusé dans l’ironie mordante du cinéma des frères Cohen, ‘Three billboards’ ne pouvait être qu’une franche réussite, qui a amplement mérité les nombreuses récompenses reçues dans les festivals du monde entier. Le scénario repose sur un de ces postulats absurdes dont se repaissent d’ordinaire les deux frangins : dans une petite ville du Midwest, une femme, incarnée par la formidable Frances McDormand, loue trois immense panneaux publicitaires pour y placarder en lettres de deux mètres de haut sa souffrance de mère d’une fille violée et assassinée et son mépris pour la police qui n’en fait pas assez à ses yeux pour coincer le coupable. Toutefois, le combat de cette femme, déterminée à ne rien lâcher et que le scandale dont elle est à l’origine met désormais en marge de la communauté; n’est pas l’unique moteur du scénario, dont la facture tragique se teinte de nombreuses touches d’humour noir (encore une fois sous perfusion des Cohen) qui reposent sur un certain comique de répétition (comment financer les panneaux, comment résoudre les dégradations dont ils sont périodiquement l’objet,...) et de tentatives méritoires de ramener le débat à plus de hauteur que la sempiternelle sacralisation de la victime qui lutte contre un système corrompu et incompétent. Même si la lutte sans merci de Mildred Hayes pour la vérité et la justice ne peut que susciter l’empathie du spectateur, Martin McDonagh semble s’être donné pour mission d’expliquer que lla souffrance et l’indignation, aussi justifiées soient-elles, n’apportent pas la preuve qu’on utilise nécessairement les bonnes méthodes et qu’on s’attaque aux bonnes cibles. Aussi instinctive soit-elle, la vengeance n’apportera pas non plus l’apaisement, et même le plus épouvantable salopard n’est pas imperméable à la rédemption. C’est le terrain glissant sur lequel évolue en permanence ‘Three billboards’, qui justifie d’une certaine manière la loi du Talion tout en y apportant juste ce qu’il faut de paradoxes et de contradictions, qui en fait une authentique leçon de philosophie morale dont les nuances ne se rencontrent plus que rarement aujourd’hui, alors que la tendance est de toujours plus sur-expliquer, même les évidences..

Il y a tellement d'histoire sympas inutiles dans ce film : l'histoire de la fille, l'histoire du sherif et celle de la mère.
spoiler: Aucune d'elles n'auront de réponses nous y compris du coup.

Le film se résume juste aux questions posées sur les panneaux.