Khibula : les secrets du tournage

Khibula s'intéresse aux derniers jours de Zviad Gamsakhourdia, Président de la Géorgie du 26 mai 1991 au 6 janvier 1992. Premier Président démocratiquement élu d'une ex-république soviétique, il meurt le 31 décembre 1993 dans des circonstances extrêmement floues dans le village de Khibula, en Géorgie occidentale. Sa mort reste encore non résolue à l'heure actuelle : certains affirment qu'il s'agit d'un suicide tandis que d'autres avancent que le gouvernement russe l'a éliminé. C'est en partie ce mystère qui a motivé le réalisateur à en faire un film : "J’étais passionné par la recherche de la vérité autour des derniers jours du Président de mon pays et des circonstances de sa mort. Et il n’y avait pas de réponses à ces questions."

Si Khibula évoque le destin du Président Zviad Gamsakhourdia, il ne s'agit pourtant pas d'un biopic. Le nom de l'homme politique n'est d'ailleurs jamais prononcé au cours du long-métrage car "il représente la figure collective d’autres leaders qui ont partagé plus ou moins le même sort. Les gens les ont créés, comme chefs d’état et comme idoles, puis ont détruit leurs propres créatures" explique le réalisateur. Celui-ci n'a pas cherché la ressemblance physique entre le politicien et l'acteur qui l'incarne à l'écran mais "un acteur qui aurait eu un état intérieur proche de celui de mon personnage."

Khibula, comme les deux précédents films de George Ovashvili, est tourné en 35 mm : "C’est une volonté qui semble étrange à beaucoup, mais pour moi, ça ne l’est pas. Le 35mm me permet d’être plus concentré pendant les tournages. C’est concret et matériel, cela m’aide à rester fort et ferme pendant le travail."