Avis : Les heures sombres - Page 6

Un des très très rare film qu'il m'ait été donné de voir parfait du début à la fin. Le film est tout bonnement exceptionnel, maîtrisé à la perfection. Pas une fausse note, une scène, un détail... ne fait tâche. Gary Oldman y est plus que parfait, très certainement une des meilleures prestations que j'ai vu.

Déçu! ... Encore un film dont le scénario et la mise en scène suivent les codes cinématographiques des plus classiques et américanisés du moment:
- Manque consternant de subtilité scénaristique où tout vous est jeté à la face (l'affrontement Halifax/Winston, la scène du métro, les débats binaires à la Chambre, la discussion avec le Roi sur le lit, l'histoire du frère de la secrétaire etc.),
- Appel permanent et grossier à l'émotion (le soutient de son épouse, les larmes de la secrétaire, les larmes de Churchill, le patriotisme conquérant des Londoniens du Metro...)
- Les gros plans séquences interminables sur Gary Oldman et ses prothèses. On est scotché à Oldman de la première à la dernière minute du film et là encore, on aurait aimé une approche un peu plus enlevée ce qui aurait notamment permis de mettre en exergue les interventions de Churchill qui sont restées dans l’Histoire.
Le tout repose sur une mise en scène linéaire, une photo grisâtre, des performances d’acteurs poussives. Le tout bien éloignée de la folie, de l'intensité de ce début de guerre. (on repensera au passage aux merveilleuses plages toutes propres de C Nolan dans son fameux Dunkerque).
Contrairement à d’autres critiques, je n’ai pas été dérangé par le parti pris nationaliste du film qui en est justement l’essence. Mais une question plus large cependant: si la tendance actuelle tend vers la réalisation de films aussi caricaturaux, quel est l'impact sur l’éducation des masses?
Anyway: Au mieux une série B pour des collégiens. Sir W. Churchill mérite bien mieux. Pour vous en assurer, lisez ses nombreuses biographies!

Excellente prestation de Gary Oldman même si parfois on le devine derrière le maquillage. Le film se voit avec intérêt mais manque de souffle eu égards au personnage de Churchill et aux événements. Certains écueils auraient pu être évités : dialogues parfois bavards, citations amenées de façon trop visible, personnages maltraités (Clémentine Churchill), scène du métro (totale fictive) démago.

Pour incarner un homme d'exception il fallait un acteur d'exception. Gary Oldman est éblouissant dans le rôle de Churchill dont il retranscrit à merveille la gouaille, le cynisme, l'humour et les fêlures en ces heures particulièrement sombres. Un grand biopic historique même s'il est un peu bavard par moments.

Je craignais la prestation de Gary Oldman dont le physique est bien éloigné de celui de Churchill et l'abus de prothèses résultant, mais force est de constater qu'il est des plus convaincant et on ne peut que saluer sa performance. En dehors de cela, c'est un bon film historique qui sait se concentrer sur une période très courte (de la nomination de Churchill comme premier ministre à la fin de l'opération dynamo). Il nous montre parfaitement combien on est passé tout proche de la capitulation de l'Angleterre. Même si on connait l'issue des événements, on est pris par cette histoire de jeux politiques qui se révèle des plus passionnante. La réalisation parfois imaginative sait aussi donner de l'ampleur à un contexte pas forcément très cinémagénique, ce qui est aussi un bon point. Je regrette quand même un manque de rigueur flagrant dans sa retranscription historique qui, comme "Dunkerque" de Nolan, donne une vision très fausse de l'opération dynamo (le rôle des troupes françaises a été déterminant pour ralentir l'avancée allemande et l'essentiel des soldats ont été évacués sur les navires de la marine de guerre britannique). 

Les biopics constituent un exercice cinématographique périlleux, le réalisateur devant marcher tel un équilibriste entre les pièges à éviter, les contraintes à respecter et l'image que le public conserve de l'homme ou de la femme qui est resté dans les mémoires. Avant toute chose, il convient de trouver l'acteur qui sera le mieux à même d'incarner à l'écran l'entièreté du personnage. Dans ce domaine la ressemblance ne fait pas tout, loin de là. Il faut ensuite respecter un savant dosage entre les aspects sulfureux de la biographie quelques fois anecdotiques et la retranscription la plus fidèle possible de la place occupée par l'individu dans son domaine d'action. Il faut aussi rechercher l'angle de vue le plus pertinent afin de ne pas tomber dans l'hagiographie un peu fastidieuse. Concernant cette troisième condition, de plus en plus de réalisateurs et scénaristes préfèrent concentrer leur récit sur l'un des moments forts de la biographie pour éviter ce qui peut s'avérer être un piège mortel. Comme l'on dit si souvent de nos jours, Joe Wright avec "Les Heures sombres" a coché toutes les cases. Puisqu'il s'agit de personnifier un personnage devenu une statue du commandeur en Grande Bretagne en la personne de feu Winston Churchill, on ne pouvait certainement rêver plus impliqué et plus convaincant que Gary Oldman qui derrière les prothèses magiques du grand maquilleur Kazuhiro Tsuji sorti de sa retraite pour l'occasion, n'a omis aucun des traits de caractère du grand homme, retrouvant à force d'observation toutes les mimiques et intonations qui habillaient sa bonhommie légendaire, masque de façade d'une volonté d'acier. L'Oscar est venu récompenser cette performance en tout point remarquable sur laquelle, Joe Wright a pu se reposer pour éclairer l'autre aspect de son film qui s'intéresse de près au mois de mai 1940 où à peine devenu Premier Ministre au sein d'une Chambre des Communes qui ne sait plus à quel saint se vouer, Churchill doit faire face à ceux qui déjà guettent sa chute alors qu'Hitler qui a envahi la Belgique mène hardiment l'offensive à Calais pour traverser la Manche. C'est le destin de l'Angleterre et sans aucun doute celui de toute l'Europe qui se joue pendant ce mois décisif où l'iconoclaste de la politique anglaise réputé alcoolique et imprévisible mais aussi respecté pour sa faconde et son sens de la rhétorique a su faire front pour amener à lui le peuple anglais dans sa volonté de résister coûte que coûte à la folie nazie. Faisant parfaitement la balance entre les moments d'intimité cocasses (les scènes de disputes taquines avec son épouse jouée par Kristin Scott-Thomas) ou émouvants (ses rapports avec sa secrétaire, son appel désespéré dans les toilettes à un Franklin Roosevelt pas encore libéré de la volonté isolationniste de son congrès ou son échappée dans le métro londonien) d'un homme qui doute et son incommensurable détermination qui ne trouve pas d'opposition crédible à la Chambre, Joe Wright débarrassé de toutes les afféteries qui encombrent parfois ses films en costumes, livre un film en tout point remarquable à montrer à tous les politiques qui se réclament d'un Nouveau Monde qui ne pourrait même pas être imaginé si certains n'avaient pas su se lever pour préserver l'Ancien. A voir absolument en version originale pour apprécier le travail d'orfèvre de Gary Oldman sur les intonations et grommellements du grand homme.

Difficile de ne pas être intéressé par ce film si on aime l'Angleterre ou l'histoire.

Les heures sombres retrace en effet une période de l'histoire anglaise palpitante : ces quelques jours durant lesquels on voit à la fois Lord Chamberlain démissionner, Churchill parvenir au pouvoir et Hitler envahir la France.

Le film montre très bien, et c'est vraiment son principal intérêt, les hésitations de Churchill et l'extrême précarité de sa situation politique. A l'image de l'emblématique opération Dynamo, les décisions qu'il prend sont sur le moment assez folles, et le film montre bien que Churchill joue sa tête à de multiples reprises.

Le réalisateur Joe Wright rend une copie très propre, trop propre à mon goût. Il n'évite ni les tics maniéristes (la caméra qui s'élève à la verticale dans les airs jusqu'au ciel), ni les excès d'une direction artistique trop bien léchée (les décors et la photographie sont un peu tape-à-l'oeil).

Le résultat, d'un point de vue visuel, donne une impression de reconstitution sortie du formol, impression renforcée par le jeu très marqué de Gary Oldman, méconnaissable sous les couches de maquillage.

La fin du film fait cependant basculer l'impression générale du côté positif : difficile de résister aux talents d'orateur de Churchill et à l'anecdote de sa visite dans le métro.

Si on a beaucoup complimenté et récompensé la performance de Gary Oldman (Oscar, Golden Globe, BAFTA), on a un peu oublié de souligner l'excellente mise en scène de Wright, qui parvient à dynamiser et à transcender visuellement un scénario qui nous montre essentiellement un homme qui parle, avec d'autres personnages, dans des pièces. Mais Wright s'affranchit des lourdeurs du scénario via un découpage inspiré, avec quelques effets de style, des compositions et surtout des éclairages superbes (photo de Bruno Delbonnel, elle aussi trop peu soulignée pour sa qualité), et parvient à faire d'un film extrêmement bavard un pur thriller passionnant. Film sur la prise de décision d'un homme, placé comme un outsider un brin isolé, film sur le courage d'entreprendre, sur a volonté de triompher malgré les obstacles et les sceptiques, film sur la foi en une victoire idéologique sur un autre homme présenté comme un monstre (d'ailleurs, c'est quand Churchill verra Hitler comme un homme qu'il parviendra à prendre la bonne décision), bref, un vrai film à Oscars, mais aussi un vrai film de cinéma, visuellement abouti et passionnant. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com

L’histoire d’un homme hors norme qui a inspiré une nation contre toute attente et a changé la face du monde. Gary Oldman est totalement méconnaissable dans son rôle, c’est bluffant. J’aime bien l’idée de se focaliser sur une période très courte de la vie d’un homme plutôt que d’essayer de condenser la vie d’une personne en 2 heures. Un film passionnant.

Les Heures Sombres est un film vraiment, vraiment excellent. Et en le voyant, on se dit qu'il est le complément parfait du récent Dunkerque de Nolan mais aussi du Discours d'un Roi. Là Où Dunkerque pouvait frustrer car il ne traitait pas assez des personnages et le Discours d'un roi, parce qu'il ne traitait pas assez d la guerre, les Heures sombres vient combler ce manque.

Même contexte historique et géographique mais différents personnages, et ça change tout. Comment traiter en effet de cette époque sans mettre Winston Churchill au centre du jeu ? Impossible à moins qu'il manque quelque chose. Et dans ce film, cette histoire, il ne manque rien.

C'est un film sur Churchill mais pas que mais il convient de développer ce personnage pour pouvoir appréhender de manière satisfaisant cette époque. Comprendre à quel point il était tourmenté et parfois déprimé, et comment cela faisait contraste avec son immense force de caractère et sa fantastique éloquence. Non pas une force tranquille mais une force fragile, mais forte tout de même. La force nécessaire pour prendre la décision de sacrifier 4000 hommes afin d'en sauver 300000, la force nécessaire pour faire face à ses alliés du parti conservateurs qui ne font que conspirer dans son dos. Ainsi, le duo infernal Chamberlain et Halifax ne cesse faire peser la menace tout au long du film. La force également pour convaincre le Roi George VI, bien moins bègue qu'on ne pourrait l'imaginer et campé par un excellent Ben Mendelsohn. Mais il faut ici surtout souligner la merveilleuse performance de Gary Oldman en Churchill, que ce soit au niveau du je de corps, les expressions faciales, la voix, la diction, l'élocution, il fait simplement revivre Churchill de manière plus que convaincante en nous touchant au fond du cœur avec toutes les émotions qu'il nous transmet.

La reconstitution du Londres des années 1940 est très belle et convaincante, une scène dans le métro retient davantage l'attention où quand le premier ministre rencontre son peuple qui s'exprime de la manière la plus claire par la voix d'une enfant. Jamais ils ne se rendront aux Nazi, il faudra combattre, sans relâche, malgré les conciliabules et la paix que certains voudraient signer.

Une réalisation sobre avec néanmoins des traveling et des mouvements de caméras très intéressants, des acteurs au sommet, que du bon !

C'est un film remarquable, grâce à une réalisation, à des décors, à des costumes et aux jeux des acteurs qui nous ramènent dans ces heures sombres. Gary Oldman campe un Winston Churchill plus vrai que nature. un personnage, pas forcément sympathique, mais infiniment coriace. On se rend compte que sans lui, sans son acharnement, sans sa conviction de bien faire, malgré les doutes insufflés par d'autres comme Halifax, le destin de toute l'Europe aurait pu être bien différent de ce qu'il a été. Je n'avais pas spécialement envie de voir Dunkerque, à cause de sa durée, mais ce film m'a donné envie de le voir. Il m'a donné envie d'en apprendre plus sur le personnage qu'était Churchill. D'ailleurs, lorsque le film est arrivé à son terme, je n'ai eu qu'un regret, qu'il n'ait pas été plus avant dans l'histoire. C'est un film qui n'a que des points forts et vraiment le point au-dessus des autres, c'est la prestation de Gary Oldman, qui est vraiment un acteur remarquable.
Si vous allez le voir, je vous conseille la VO, car rien ne vaut la VO pour être davantage plongé dans le jeu des acteurs, car la façon de déclamer son texte fait entièrement partie de ce jeu.

"Les heures sombres" nous plonge dans les prémices de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Allemagne nazie, préparant l'invasion de la France, commence à menacer le Royaume-Uni. Le pays hésite à rentrer en guerre et est en proie à un certain désordre politique, Neville Chamberlain est contraint de céder le poste de Premier Ministre à Sir Winston Churchill. Le film nous plonge dans les premiers jours au pouvoir de ce politicien iconique dans une des périodes clé de l'Histoire. Le film parvient avec brio à montrer les rouages du pouvoir et à humaniser son protagoniste quitte à parfois tirer sur la caricature. Gary Oldman est vraiment excellent, méritant tout à fait les différentes récompenses obtenues. "Les heures sombres" a également une mise en scène bien rythmée et dynamique, indiquant les dates des événements importants. Voici donc un film intéressant, bien réalisé par Joe Wright, à voir.

Mise en scène prodigieuse pour ce "biopic" décrivant les quelques semaines décisives du début de la guerre et des conflits intestinaux du pouvoir britannique afin de se positionner face à l'Allemagne sanguinaire. Alors que tout semble perdu et que certains veulent négocier avec "Monsieur" Hitler (Halifax, Chamberlain) seul Churchill tient tête et contre vents et marées redonne espoir aux citoyens insulaires.

Le film est une grande réussite factuelle. Hors cette mise en scène qui souligne à chaque plan la solitude de notre héros britannique, seul face au reste du monde. (La scène au téléphone avec le président américain est peut-être la plus illustrative), la construction narrative est exemplaire et portée par des acteurs, actrices (Christine Scott Thomas) parfaitement habités dans leur rôle.

Émouvant et complètement d'actualité. Un seul homme peut effectivement faire basculer l'histoire en quelques jours.

A ne point rater.

Formidable Gary Oldman, qui porte merveilleusement ce film sur ces épaules, grimé en le plus puissant des premier ministres du royaume Unis, tanto drôle avec son verbe accrocheur, sa manière de vivre, tanto grave et convaincant. Un drame politique, pour une fois pas trop pompeux, ni prise de tête, qui avec humour anglais en prime, se savoure très bien. L'interprétation général est magnifique, l'époque des années 40 est respecté. Une réalisation fluide, très divertissant. On a un côté, très Terry Gilliam, ce qui donne un côté burlesque à l'ensemble. Les dialogues sont fait mélangé d'humour percutants. Le regard de Winston Churchill sur la population dans les rues de Londres et qui se rend compte que le peuple se bat et survit, est solonnel, lui qui n'a jamais fait la queue pour acheter du pain. Et quand il prend le métro pour la première fois, et qu'il rencontre la populace, on ne peut s'empêcher de rire et d'être admiratif face à ce héros. Son côté humain. Émouvant. Magnifique ce film !

Un biopic assez classique dans la réalisation, mais qui sort des sentiers battus grâce à la force de ses interprètes et à son parti-pris de ne survoler que les premiers jours de la nomination de Churchill. Gary Oldman est juste parfait, reflétant avec justesse le charisme du personnage et les choix difficiles qu'il a dû opérer. Un film efficace et réussi.