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    Tully
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    RedArrow
    RedArrow

    1 527 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 juin 2018
    Pendant que le générique de fin se met à défiler, on reste complètement figé dans notre fauteuil, comme sonné d'admiration devant le tunnel d'émotions par lequel nous a fait traverser les dernières minutes de "Tully". Encore bouche bée, on tente alors vainement de rationnaliser et de dresser une brève rétrospective de tout ce qui nous a amené à nous retrouver dans un tel état.

    En amont, il y avait bien évidemment le plaisir incontestable de découvrir enfin un nouveau film signé par le duo Jason Reitman/Diablo Cody (respectivement à la réalisation et à l'écriture) après plusieurs années d'absence, avec qui plus est une Charlize Theron a priori en aussi grande forme que dans leur précédente collaboration "Young Adult". Si l'on est un tant soit peu fan de tout ce beau monde (comme l'auteur de ces lignes, vous l'avez sans doute déjà compris), "Tully" partait donc sous les meilleurs auspices et confirme rapidement ce sentiment dès ses premières scènes.

    Comme une sorte de doppelganger lointain à "Young Adult", le film nous plonge dans le quotidien de Marlo, une mère de famille pour qui le qualificatif "surmenée" serait probablement un doux euphémisme. Entre une grossesse arrivant à son terme, un enfant à limite de l'autisme que son école ne peut plus gérer, une autre vivant dans l'ombre de la condition de son frère et un mari (Ron Livingston) qui fait le strict devoir paternel avant de se réfugier dans les jeux vidéos ou son travail, Marlo n'a simplement plus le temps d'exister, à la fois complètement engloutie et uniquement définie par sa seule condition de mère.
    Lors d'un dîner chez son frère (Mark Duplass, le genre d'acteur dont la seule présence suffit à affirmer qu'un film va être bon) à qui tout semble sourire autant dans sa vie familiale que professionnelle, ce dernier lui propose les services d'une nounou de nuit pour la soulager et lui permettre de se reposer à l'arrivée du bébé. Peu encline à laisser une étrangère s'occuper seule de son enfant, Marlo refuse... dans un premier temps car, à la naissance de la petite Mia, sa vie de mère au foyer devient tout simplement irrespirable entre le bébé et les autres membres de la maisonnée. Au bord du point de rupture, elle se décide à contacter la fameuse nounou de nuit.

    Entre-temps, les dialogues d'une Diablo Cody au ton toujours aussi acerbe pour faire mouche à la moindre réplique soulignant l'absurdité du quotidien nous auront déjà régalé, Jason Reitman nous aura offert la retranscription d'un véritable enfer sans fin de la maternité non sans humour et Charlize Theron se sera fondue à la perfection dans ce rôle de femme usée jusqu'à son physique par la répétition de son quotidien assommant. Bref, comme on l'avait prévu, nos retrouvailles avec tout ce petit monde ne pouvait se passer de meilleure manière.

    Et puis, arrive Tully (formidable MacKenzie Davis), cette espèce de rayon de soleil incarnée par une jeune femme qui va bouleverser la vie de Marlo. Un rayonnement d'une telle puissance qu'il déteint également sur nous, on sourit bêtement à voir enfin Marlo soudainement revivre, goûter à nouveau à un bonheur familial dont la flamme s'était tarie et simplement savoir se redéfinir comme une femme en parallèle de son statut de mère. Cette jeune Mary Poppins version 2018 accomplit des merveilles pour Marlo et leur relation de plus en plus fusionnelle lui permet de refaire surface sous notre regard bienveillant.

    Pourtant dans ce qui est en train de devenir un vrai feel-good movie auquel on ne peut qu'adhérer, une scène va se démarquer et créer le malaise, personne n'y reviendra (ou tentera de vraiment y revenir) par la suite mais il est clair qu'un grain de sable est bel et bien là, sous notre nez, et va venir gripper la machine d'espoir enclenchée par l'arrivée de Tully à un moment ou à un autre.

    Cela nous sera révélé dans la formidable dernière partie dont il est hélas impossible de parler sous peine d'en dévoiler toute la maestria et la force du choc qu'elle réserve tout en amplifiant de manière inquantifiable l'intégralité du propos du film. C'est bien simple, on en ressort groggy, remettant tout en perspective en se disant à quel point on aura rarement vu une construction si subtilement pensée. Au final, on en vient assez vite à la conclusion que "Tully" est peut-être un des plus beaux portraits de femme à une phase transitoire de son existence que l'on ait vu.
    Dans le genre "à découvrir absolument", "Tully" se place dans les sommets de 2018.
    lara cr28
    lara cr28

    65 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 juillet 2018
    J’avais laissé Charlise Theron en princesse sublime et mutilée dans l’excellent Mad Max, je la retrouve avec 22 kg de plus dans ce film qui représente un sujet jamais abordé : la période d’une parturiente entre les jours qui précèdent et les semaines qui suivent l’accouchement. Les femmes ayant eu des enfants s’y reconnaîtront pleinement : la fatigue, les montagnes de linge dont on ne voit jamais le bout, la difficulté à s’occuper des aînés, l’éviction sociale, l’épuisement…Le film met en lumière ce paradoxe qui plonge la femme dans la pleine maternité tout en montrant l’impossiblité d’être une mère exemplaire ( « une mère parfaite fait des cupcakes »). L’enkylosement est total , elle s’enfonce, se désociabilise, ne parvient pas à communiquer avec les autres sereinement. L’aide de Tully qui lui offre ses nuits, sa fraicheur, sa vitalité ne parvient pas à la sortir de cet enlisement. Car ce n’est pas que Marlo soit forcément dépassée physiquement, elle est dans l’impossibilité de sortir du tunnel, c’est la « charge mentale » qui est bien mise en évidence ici. On flirte en permanence avec la dépression, elle arrive, Marlo essaie par tous les moyens de la mettre à distance. Elle est en cela une héroïne du quotidien, vivant la tête sous l'eau, elle finira par regagner la surface. Il faudra alors attendre l'intervention du deus ex machina pour remettre les choses en place et surtout repositionner le mari au milieu de la maison. Un très beau portrait de femme.
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juillet 2018
    Une nouvelle collaboration Jason Reitman (le réalisateur)/Diablo Cody (la scénariste), très aboutie. Une banale histoire de "baby blues", pour Marlo Moreau, début de quarantaine, à l'occasion d'une 3e grossesse "surprise", après une fille (8 ans) et un garçon (6 ans ?.. et possible autiste), quand s'installe, outre la dépression post partum, l'extrême fatigue du quotidien pendant le congé de maternité, l'usure du couple, les désillusions et désenchantements divers de la ménagère "classe moyenne".... Mais le frère de la jeune femme, très à l'aise financièrement, lui propose, en cadeau de naissance, les services d'une "nounou de nuit"...
    Qu'elle se décide à appeler, en dépit de sa réticence à faire pénétrer chez elle une inconnue, après des premières nuits harassantes avec le nourrisson, qu'elle allaite. C'est "Tully", 26 ans, qui se présente.... Laquelle ressemble comme une soeur à la Marlo étudiante insouciante, 15 ans plus tôt.... Dramaturgie impeccable, entre psychologie et tension, découvrant peu à peu son fin mot spoiler: : le nom de jeune fille de Marlo étant.... Tully !
    , pour une étude de moeurs réaliste, et un portrait attachant.
    Charlize Theron, au naturel, excelle - déjà familière du metteur en scène ("Young Adult") - spoiler: tout comme son "double",
    Mackenzie Davis.
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    591 abonnés 1 402 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juillet 2018
    Quand on regarde "Tully" dans son ensemble, il faut avouer que cette histoire a priori réaliste s'avère déconcertante. En effet, il est délicat d'en dire trop au risque de dévoiler tout l'enjeu pour le moins alambiqué du film. Ce qui se présente comme le portrait d'une mère de famille à la dérive suite à l'accouchement de son troisième enfant se transforme en une rêverie étrange où une nounou de nuit, une sorte de Mary Poppins des temps modernes, prend la relève pour que la maman puisse un peu se reposer. L'interprétation de Charlize Theron est absolument saisissante d'authenticité et on ne peut que très bien reconnaitre une mère dépassée de notre entourage plus ou moins proche. Hormis sa transformation physique, elle se plonge avec véracité et subtilité dans ce rôle dévasté et elle mériterait amplement une reconnaissance de ses pairs. A l'instar de "Monster" où elle était méconnaissable, elle porte ici le poids du deuil des rêves de jeunesse, l'injonction d'être une mère parfaite et une femme présente pour son mari. Elle est bluffante à travers un rôle des plus quotidiens. Le scénario, chargé de réalisme, ne manque pas de touche d'humour et de légèreté avec l'arrivée de la nounou, jouée par la solaire Mackenzie Davis. Au départ se resserrant comme un étau et puis s'aérant dès l'apparition de la nounou, le scénario prend un tournant imprévisible dans la dernière partie et m'a personnellement beaucoup troublé. Je ne peux pas vraiment en dire davantage mais ce coup de théâtre m'a sorti de l'ambiance quotidienne dans lequel s'empièrge le personnage principal. Néanmoins, ce parti prix apporte une jolie prise de risque à ce scénario qui détonne par son retournement de situation final. A la sortie, le film de Jason Reitman surprend, intrigue et pose de nombreuses questions sur la maternité, de la dépression post-accouchement à la solitude quotidienne que cela engendre. Brillamment rythmé et mis en scène, "Tully" impose son point de vue avec brutalité, justesse et générosité, sans oublier une touche de poésie... mais chut je vous ai rien dit !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 27 juin 2018
    Grand coup de cœur pour ce film, ou l’interprétation de Charlize Theron, remarquable et toujours sans faute se mêle à la fraîcheur et au charme qu’apporte la jeune Mackenzie Davis à l’écran. Une Mackenzie Davis qui interprète Tully, nounou ou le miroir d’une jeunesse perdue aux remords lointains et dépressifs qu’éprouve Marlo ( Charlize Theron ). Les dialogues, les scènes émouvantes et le jeu d’acteurs font de ce film un excellent drame au teint de comédie, une jolie surprise à aller voir en VO, pour entièrement apprécier le jeu d’acteur de Charlize Theron (cf: Nouveau Bateau)
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 142 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 juillet 2018
    Cela semble désormais acté : Jason Reitman et moi, ce n’est clairement plus ça. Il me semble à présent bien loin ce temps où j’appréciais la pertinence d’un bon vieux « Thank You For Smoking » ou d’un merveilleux « Juno ». Depuis qu’il a dépassé la trentaine, le pauvre semble s’être engouffré dans un tunnel dépressif dont il ne semble pas s’être sorti, et son cinéma non plus d’ailleurs. « In The Air », « Young Adult » ou bien encore « Last Days of Summer » : autant de films qui se posent comme des incantations de normalité ; des leçons de morale très démonstratives et un brin condescendantes. Alors vous pensez bien, quand j’ai vu sortir ce « Tully », avec – encore – Charlize Theron, j’ai d’abord freiné des quatre fers. Seulement voilà, on m’y a invité, et je me suis alors dit que c’était l’occasion de voir si le passage à la quarantaine réussissait davantage à l’ami Reitman… Bon bah en tout cas il ne m’a pas fallu longtemps pour obtenir ma réponse. Et cette réponse, c’est non. Mais clairement non. Pour le coup ce film est une parfaite continuité de ses films précédents. Là encore on se retrouve avec tout le décorum du film « indé », avec des acteurs et des lieux qui se veulent ancrés dans la réalité. Sans fard. Caméra à l’épaule. Le cadre passe son temps à donner cette impression qu’il cherche à capter une réalité du quotidien qui se déroule juste face à lui alors qu’en fait tout cela n’est qu’un agrégat d’artifices assez caricaturaux. Et pour être honnête, c’est vraiment ça qui me gonfle dans ce « Tully » : ça s’efforce d’adopter un style pour capter des détails et une subtilité de la réalité alors que le sujet mis en place n’a rien de subtil et de sensible. Moi, quand je vois les films de Jason Reitman – et en particulier ce « Tully » - j’ai l’impression que ce mec vient de découvrir la vie et qu’il se sent l’obligation de nous en faire une leçon. Dans « Tully », Jason nous montre qu’en fait, quand les femmes elles attendent un bébé, eh bah c’est pas si tout tout rose choupinou que ça ! En vrai, elles ont la peau du ventre qui se déforme. Elles ont mal au dos. Elles ont des vergetures. Elles doivent se mettre de la crème. Elles doivent tirer leur lait. Elles ne dorment pas très bien la nuit. Elles sont souvent dépassées par leurs enfants qui ne sont pas toujours si super gentils choupinous que ça… Du coup Reitman s’attarde là-dessus et s’étirent sur ces points comme si c’était des révélations et qu’il fallait vraiment qu’on comprenne l’ampleur du problème. Du coup, non seulement c’est très démonstratif et rigide, ce qui ne colle que moyennement avec ce style « donnons l’illusion de capter le quotidien au naturel », mais en plus de ça cela amène le film a être incroyablement long pour ce qu’il a à dire et montrer. Il a donc fallu compter presque une demi-heure d’exposition pour voir apparaitre la fameuse « Tully » qui est – excusez du peu – le personnage éponyme du film. Presque une demi-heure pour amener ton élément perturbateur ! C’est LONG. Surtout quand avant on vient de te brosser que des évidences ! Alors du coup est-ce que l’arrivée de ladite Tully change quelque-chose à la donne ? Eh bah à dire vrai, me concernant, oui et non. Oui parce qu’effectivement, l’histoire est enfin lancée. Non, parce que, dans les faits, on passe d’une exaspération à une autre. Avec Tully commence clairement un long spot de pub Herta comme Reitman a déjà été capable de nous en faire dans « Last Days of Summer ». Ce mec nous vend Tully comme un bon vieux plat rustique. « Pensez aux choses simples. Prenez une Tully, et votre vie deviendra un rayon de soleil. Vous sourirez. Vous deviendrez épanouie. Car la vie devient merveilleuse et parfaite à partir du moment où un sauveur vient nous rappeler les bienfaits des bonnes vieilles valeurs conservatrices… Parce que oui, pour moi Tully est l’incarnation même de la nounou traditionnaliste par excellence, et le fait qu’elle ait un joli minois de petite jeune-fille en fleur n’y change rien. spoiler: Parce que derrière le label gayfriendly se cache quand même une nana qui valide totalement l’idée que Marlo doit vivre à travers les désirs de ses enfants et ceux de son mari. Alors certes, dans le discours elle a l’air de défendre des positions progressistes, mais un peu comme un Macron de la puériculture, les actes disent l’exact inverse des dires. Tully dit qu’il faut que Marlo apprenne à se détacher de sa fille, mais dans les faits elle va quand même la réveiller en pleine nuit pour qu’elle donne le sein. Parce que le sein, voyez-vous c’est sacré, et toutes les femmes qui refusent d’allaiter sont des succubes de l’enfer qui ne méritent pas d’être mère. Idem quand il s’agit d’aborder la sexualité de Marlo. Tully dit à Marlo qu’il serait peut-être temps de raviver la flamme avec son beau Drew ! Mais quand il s’agit de passer à l’action, toute la préoccupation se retrouve tournée vers les fantasmes et les désirs de monsieur. Les désirs de madame ? Ah mais c’est de satisfaire monsieur voyons ! Quitte à accepter qu’une jeunette couche avec son mari pour que monsieur soit content ! Bah oui, c’est ça réveiller la sexualité d’une femme au foyer. C’est mater son mari en train de trousser la soubrette ! Bravo !
    Alors après – oui je sais – quand je dis tout cela, j’occulte machiavéliquement la conclusion du film qui remet pas mal de ses événements en cause. Parce que oui, mes chers, attention, ce « Tully » est un film spoiler: à twist-end
    . Et pour le coup, je ne dis pas, la conclusion module considérablement la perception qu’on peut se faire du film. Et en cela d’ailleurs, c’est la conclusion qui permet à ce « Tully » de gagner une petite étoile de plus que ce que j’étais initialement prêt à mettre. Seulement voilà, l’arbre ne doit pas cacher la forêt non plus. Même si elle est bienvenue, cette conclusion n’occulte pas tous les problèmes précités. Premier problème de taille : la conclusion – comme son nom l’indique – n’arrive qu’à la fin du film. C’est-à-dire que tant qu’elle n’est pas arrivée, ce film est une véritable purge moraliste et démonstrative. spoiler: Un bon film à twist-end, c’est un film qui est cool à voir à la première lecture, mais que la twist-end magnifie par une deuxième lecture encore plus subtile. Ici, dans « Tully », c’est la seconde lecture qui vient sauver la première, ce qui n’est pas totalement la même démarche.
    Et quand bien même la conclusion viendrait-elle sauver pas mal d'aspect du film en seconde lecture, cette dernière n’efface pas tout non plus. spoiler: Même si au final ce fut donc bien Marlo qui a couché avec son mari lors de la fameuse nuit de ravivement de flammes (ce qui annule l’idée de triolisme glauque où Marlo ne jouait que le rôle de porte-chandelle), il n’empêche malgré tout que, dans son for intérieur, Marlo considérait que sa libération sexuelle passait bien par la satisfaction des besoins de son mari. Ça, par contre, ça reste. Et désolé, mais pour moi, présenter les choses ainsi ça dit quelque-chose. Et c’est quelque-chose dans quoi, moi, je ne me retrouve pas du tout.
    Et l’autre souci que n’efface pas la conclusion de ce « Tully » c’est que, quand même et malgré tout, on reste jusqu’au bout dans cette démarche du « Jason Reitman t’explique la vie ». Pour moi d’ailleurs, le plan final du film dit tout. spoiler: A la fin, qu’est-ce qui fait que la vie de Marlo va commencer à devenir meilleure ? C’est le fait que Drew comprenne qu’il serait peut-être temps d’arrêter de jouer aux jeux vidéo et de commencer à aider sa femme dans ses nombreuses tâches ménagères et éducationnelles. Ça, ça nous est donc présenté comme la grande conclusion, c’est-à-dire l’aboutissement ultime de tout un film. Mais allo Jason ici la Terre ! Eh mec ! Tu ne viens pas de découvrir un nouvel élément dans le tableau périodique ! Des couples qui fonctionnent comme ça, il y en a déjà un petit paquet, et même s’ils sont encore minoritaires, je pense que les spectateurs de films indé connaissent clairement le concept et qu’ils n’ont pas besoin qu’on leur explique aussi longuement et didactiquement ! Le pire, c’est que ce final est un pur doigt d’honneur adressé à ce genre de discours féministe. Puisque l’air de rien, ce plan inverse subitement les rapports d’héroïsme. « Tully » a beau mettre en avant le personnage de Marlo du début jusqu’à la fin, au final qui la sauve ? Son mari. Parce qu’au fond, le personnage de Tully n’a émancipé Marlo de que dalle ! Au contraire, elle manque de l’envoyer à la morgue ! Non, si Marlo peut commencer à espérer s’en sortir à la fin, c’est parce que son gentil nounours de Drew il a eu la grande intelligence d’esprit de se rendre compte de la situation, et qu’il est venu aider sa femme à faire la vaisselle. Merci Drew ! C’est toi le boss. Sans toi, ta femme, elle n’aurait pas fait long feu…
    Et franchement, si je m’attarde sur toutes ces questions sociétales ce n’est pas pour faire mon Social Justice Warrior mal léché. Moi ça ne dérange pas qu’on me serve des personnages et des situations qui ne soient pas politiquement correctes à partir du moment où il y a une cohérence dans la démarche, le propos et l’univers. Mais là, avec ce « Tully », impossible de passer à côté de ça, car la morale, au fond, c’est le cœur du film. Ce film n’est qu’une vaste leçon de morale. Et en plus une leçon de morale totalement artificielle ! Donc, désolé mais non, Jason Reitman. Quand on décide de construire tout un film sur une question morale et qu’on démontre minute après minute qu’on ne maitrise même pas le sujet qu’on traite, eh bah ça fait super tâche. Moi en tout cas, sans m’avoir fait détester « Tully », ça m’a vraiment laissé un goût de film loupé, mal mené, et dispensable. Comme quoi, au fond, avec mes deux petites étoiles, je suis limite presque trop gentil à l’encontre de ce bien triste « Tully »… Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    dominique P.
    dominique P.

    784 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juin 2018
    Ce film est intéressant et pertinent.
    Ce film met bien en perspective la réaction d'une mère de trois enfants de 40 ans qui n'a plus rien à voir avec sa vie d'avant la maternité (la vingtaine insouciante où elle était toute mince, très en forme, avec beaucoup plus de liberté et pas de responsabilité parentale...).
    Cependant, le film est assez monotone et rébarbatif par moments quand même.
    Attention, il y a un gros twist à la fin, auquel on ne s'attend pas et qui remet en perspective l'histoire.
    zorro50
    zorro50

    109 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juin 2018
    Un bon film qui traite un sujet rarement vu au cinéma avec autant d'intensité, et avec une Charlize Theron de nouveau enlaidie après « Monster » afin de se glisser totalement dans la peau d'une femme mûre, larguée, surmenée, au bout du rouleau, et avec MacKenzie Davis, une nouvelle venue qui promet. A découvrir absolument !
    apyrogier
    apyrogier

    4 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2018
    excellent suspens, tout le monde fait ce qu'il peut mais le danger est réel, ce n'est pas du cinéma, il faut s'organiser, et accoucher en silence s'il vous plaît
    this is my movies
    this is my movies

    617 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 juin 2018
    J. Reitman n'est plus le chouchou de la presse bobo, et son duo avec la scénariste D. Cody ne fait plus recette. Reformant le trio de "Young adult", que j'avais bien aimé, au contraire de "Juno", le présent film s'affirme comme celui de la réelle maturité, avec un propos plus grave, centré sur des problèmes bien plus intéressants que dans les deux films précédents. Et pourtant, si J. Reitman s'en tire plutôt bien au niveau de sa mise en scène, encore marquée par plusieurs tics hérités du festival de Sundance, si D. Cody réussit à introduire plus de finesse et de nuances dans ses personnages, et si C. Theron signe encore une fois une prestation incroyable, le film est une déception, toute relative. Car oui, ça se laisse voir, spoiler: quand bien même le twist final n'en est pas vraiment un tellement il est cliché et prévisible
    , la critique d'une certaine frange de la société américaine est bien acide, il y a un vrai propos, une vraie intensité psychologique mais ça reste aussi trop attendu, presque trop facile, et jamais réellement déstabilisant. Sympa mais sans plus. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
    Henning P
    Henning P

    35 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juin 2018
    Un film qui se révèle et qui prend tout son sens grâce à un final d'une grande intelligence et d'un scénario remarquable. Une Charlize Theron extraordinaire. Son personnage évolue tout au long du film et sans rien dévoiler, on est encore sous le choc quand vient le générique de fin. Un grand duo réalisateur /scénariste, après Juno notamment, qui nous livre une comédie dramatique fine et réjouissante. Je conseille vivement 18/20
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 288 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 juillet 2018
    Marlo (Charlize Theron) est sur le point d'accoucher. Elle est à bout de forces. Son mari (Ron Livingston) et elle ont déjà deux enfants qui prennent toute leur énergie, surtout Jonah, le cadet, qui présente un syndrome autistique.
    À la naissance de Mia, sa fille, Marlo se décide à recruter une nounou de nuit. Aussi efficace qu'amicale, Tully (Mackenzie Davis) va lui changer la vie.

    Jason Reitman documente depuis une dizaine d'années les âges de la vie de l'Amérique contemporaine. "Juno" retraçait le parcours d'une adolescente tombée accidentellement enceinte qui décidait de garder son enfant. "Young Adult" - avec Charlize Theron déjà dans le rôle titre - mettait en scène une femme célibataire revenant dans la petite ville où elle avait grandi. Avec Tully, on fait un bond d'une dizaine d'années et on se retrouve dans les affres de la conjugalité quarantenaire.

    Le pitch de "Tully" m'avait rebuté et j'ai mis plus d'un mois à me convaincre d'aller voir ce film. Je n'avais pas envie d'être le témoin du baby blues de Charlize Theron, de son ventre vergeturé et de ses montées de lait. Je n'avais pas envie non plus d'assister ensuite à sa renaissance au contact d'une moderne Mary Poppins.

    Je me trompais sur ce film, beaucoup plus subtil qu'il n'en a l'air. La présence de Diablo Cody au scénario aurait dû me mettre la puce à l'oreille, qui avait déjà signé ceux de "Juno" et "Young Adult". Elle y met une intelligence rare qui évite les ponts-aux-ânes attendus. Et Charlize Theron est bluffante, l'une des plus belles actrices du monde qui ose sans vergogne s'enlaidir - et n'y parvient pas tout à fait - pour convaincre.

    Surtout "Tully" est illuminé par une idée de génie, un twist dont je ne dirai rien... mais dont j'ai déjà trop dit en vous révélant son existence... mais que je ne pouvais pas taire car c'est lui qui donne au film un relief inattendu et bouleversant.
    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juin 2018
    Remise en question et interrogations sur le sens de la vie, c'est le riche terreau dans lequel puise Jason Reitman que ses personnages soit adolescents, jeunes adultes ou, comme dans Tully, mère de famille en quarantaine. Abîmée par les grossesses, celle-ci est au bord de la dépression et de la schizophrénie et Charlize Theron lui prête des traits empâtés, comme toujours impeccable dans les rôles à transformation et à enlaidissement. Assez finement, le film joue sur la peur des nounous, si brillamment illustrée par Leïla Slimani dans Une chanson douce, sans parler des multiples exemples cinématographiques. Une piste qui n'est là que pour nous égarer et qui se brise non moins subtilement, au détour d'une scène anodine qui fait office de twist. Outre l'interprétation, Tully se démarque par ses dialogues tranchants, incisifs, souvent cruels où l'on note tout de même une propension à chercher la punchline qui tue, forcément pas très politiquement correct. C'est plutôt efficace, en général, même si le film aurait sans doute gagné à rester moins concentré sur sa protagoniste principale dont les états d'âme ne nous surprennent guère. Heureusement que ses relations avec la nounou rebattent un peu les cartes. Moyennant quoi, il y a matière à être en grande partie séduit si l'on excepte les dernières minutes qui deviennent soudainement convenues et sirupeuses.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 juin 2018
    C’est estimable de voir une actrice ne manquant pas de charme capable de se transformer physiquement au point de s’enlaidir pour les besoins d’un rôle. Dans ce registre, on peut compter sur l’ex mannequin Charlize Theron qui prouvait dès 2003, dans le film « Monster » de Patty Jenkins, qu’elle ne craignait nullement d’être déformée sur le plan de son aspect extérieur pour incarner de manière crédible le personnage qui lui était attribué.
    Aujourd’hui, dans le film de Jason Reitman, si elle ne s’enlaidit pas à proprement parler, elle dévoile en tout cas, pour ce qu’on en aperçoit, un corps marqué par l’âge : celui, dans les premières scènes, d’une femme enceinte s’apprêtant à accoucher de son troisième enfant. C’est tout le sujet du film, justement, que de rendre compte des difficultés d’une mère devant faire face à de multiples tâches au point, après l’accouchement, de subir ce qu’on appelle, en médecine, une dépression post-partum. Marlo (c’est le prénom qu’elle porte dans le film) se débat pourtant comme elle peut pour le bien de ses trois enfants : Sarah, une fillette d’apparence très sérieuse, Jonah, un garçon souffrant d’un trouble psychique et, de ce fait, réclamant des soins spécifiques, et le bébé qu’il faut allaiter et qui nécessite bien des attentions.
    Quant à Drew (Ron Livingston), le compagnon de Marlo et père des trois enfants, on ne peut pas affirmer qu’il ne se soucie de rien, mais sa contribution reste très limitée au point qu’il s’isole volontiers de tout en jouant à des jeux vidéos. Ce qui change vraiment la vie, c’est l’arrivée de celle dont cependant Marlo a mis du temps à accepter la venue : Tully (Mackenzie Davis), la nounou, qui parvient, par sa présence, à métamorphoser le quotidien le plus pesant. Avec elle, tout se transforme. Et elle devient, petit à petit, l’auxiliaire indispensable qui réenchante l’existence au risque, peut-être, d’en faire un peu trop.
    Bien écrit par la scénariste Diablo Cody, le film réserve quelques surprises tout en évitant habilement les clichés véhiculés dès qu’il est question de la famille : mère, père, enfants et, même, nounou ne manquent pas de déconcerter quelque peu, ce qu’il convient de souligner.
    Freeze47
    Freeze47

    15 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juillet 2018
    Belles interprétations des 2 actrices phares du film . Belles images aussi . Bref un film qui est à voir !
    Les meilleurs films de tous les temps
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