Dès la première séquence, je suis totalement rentrée dans l'histoire, dans sa vitalité, son adrénaline. Il ne faut peut être pas voir Kings comme un film (documentaire) sur les émeutes, mais sur une famille qui les vit (aspect scénaristique !). C'est un film sur l'énergie, l'excitation et le mélange des émotions vécues pendant de tels événements ! Parce que, oui, on peut être révolté, tenter de lutter contre une injustice, et en même temps rire de l'absurde d'être attaché à un poteau, par exemple. Le talent de la réalisatrice est de nous faire passer par mille émotions à la seconde, avec des plans très courts et en suivant plein de personnages. J'ai parfois été touchée, j'ai parfois eu peur, j'ai parfois souri... et c'est ce que j'ai aimé. La réalisatrice ne se moque jamais de l'injustice faite à Rodney King, au contraire les images des avocats qui défendent les policiers sont ridicules, les policiers sont tournés en dérision, et la présence d'enfants dans ce film permet de donner une certaine innocence à l'ensemble, tandis que le groupe d'adolescent représente la fougue, la colère brute face aux injustices. Millie passe peut être pour le bon samaritain, mais elle aussi, à sa manière tente de rendre justice, quand d'autres vandalisent des voitures de police, c'est sa façon à elle d'être engagé, et pourquoi pas, au niveau de l'histoire, c'est intéressant de voir cette bande de jeunes de tout âge, de toutes familles, cohabiter. C'est aussi un film avec quelques tentatives expérimentales, avec des ajouts d'image d'archives qui montrent le chaos, vu d'en haut. On ressent bien aussi l'idée d'histoire dans une Histoire à travers les images diffusées la télévision. Celles-ci ponctuent le film et orientent le récit, c'est un très bon choix , et j'ai beaucoup apprécié la b.o