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    Leçon de classes
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    3,8
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    629 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2017
    Vous avez aimé "Le Cercle des Poètes disparus" ? Dans le genre "prof pas ordinaire", voilà Maria Drazdechová. Mais le "Carpe diem" de la Tchécoslovaque (on est en 1983, à Bratislava, avant la partition) est fort éloigné de l'univers illustré par le personnage de Robin Williams ! L'enseignante de fin de primaire, bien en cour (soviétique), puisque membre du PC, conçoit en effet l'épicurisme à son profit unique. Les parents de ses élèves (pré)ados sont priés - pour le bien de leurs rejetons - de rendre à la veuve bréhaigne la vie quotidienne plus douce. Selon leurs capacités en ce sens : le boucher fournit les côtelettes, le plombier répare la machine à laver, qui fréquente professionnellement le personnel navigant fera le courrier entre elle et sa soeur vivant à Moscou, la coiffeuse la frisera.... et qui n'a ni compétences, ni moyens, lui fera au moins des gâteaux, voire ses courses, ses vitres, son ménage (les enfants étant sollicités à cet égard). Quant à l'astrophysicien déchu, pour cause de conjointe brillante ayant fui en Suède, comme il est du goût de la dame.... Un conte cruel ? Même pas : le scénario est tiré de faits réels. Une dramaturgie impeccable, un montage à l'appui tout aussi recommandable, des acteurs (petits et grands) au top : un "petit film" à grandes qualités. Cinématographiques, autant que morales - ces dernières si universelles (et pas que pour société corsetée par le plus abject des totalitarismes - la veulerie, la lâcheté, comme la manipulation s'en servant, s'en nourrissant, sont indissociables de l'espèce humaine, et la fin de l'histoire est édifiante à cet égard, alors que le Rideau de Fer est tombé...). Découvert en AP, dans le cadre des "films rares" UGC, de la semaine du 20 au 26/09/17, une "Leçon de classes" à ne pas rater : émotion(s) et (sou)rires....
    Daniel C.
    Daniel C.

    131 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 octobre 2017
    La leçon de classes résonne évidemment de la lutte des classes ou plus exactement de la dérive concrète à laquelle a abouti l'expérience du communisme appliqué en union soviétique : corruption, privilèges au nom de la fidélité idéologique, passes-droits pour les soumis, dégradations et déclassements pour les rebelles et les opposants au régime en place. Ce film démontre également comment l'exercice de l'enseignement peut dériver vers une pratique du pouvoir détourné de son but. L'enseignante, bardée de son statut de veuve d'un soldat, s'octroie des privilèges en asservissant ses élèves et leurs parents. Elle joue perversement de la fragilité de chacun désireux que son enfant réussisse. La petitesse de certains en fait des complices acquis.es à qui elle délivre des tuyaux pour que les enfants soient au fait du contenu des contrôles du lendemain. Nous assistons à l'horreur pédagogique, où tout ce qui est aux antipodes de l'éthique est mis en oeuvre. La hiérarchie sociale est un outil important au service de la loi du silence. La morale du film, c'est qu'il n'y a que par la dénonciation collectivement assumée, c'est-à-dire par le contournement de la division instaurée par la figure perverse et la remise en mouvement de l'esprit de solidarité, que la pulsion destructrice perd de sa vigueur. Il est rare que le pervers perde (en l'occurrence ici la perverse), mais la remise en marche de l'humanité fraternelle contraint généralement l'élément nocif à partir, à aller sévir ailleurs. Ce n'est donc pas un K.O, mais une victoire locale sur le chaos dévastateur. La victoire face à la perversion, c'est de la contraindre à quitter le terrain. Même si c'est pour aller sévir ailleurs, c'est toujours ça de pris.
    traversay1
    traversay1

    3 081 abonnés 4 620 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2017
    Ces dernières années, de nombreux films des pays de l'est revisitent leur passé communiste (polonais, notamment). Leçon de classes vient de Slovaquie et a été réalisé par un cinéaste tchèque mais il décrit des événements qui auraient pu se passer dans d'autres contrées situées derrière le rideau de fer. Une assemblée de parents d'élèves doit étudier une plainte contre une enseignante accusée d'abus de pouvoir et de favoritisme ou de harcèlement, selon le degré de "coopération" de la famille de ses élèves. Le film use de flashbacks systématiques décrivant les agissements de cette camarade professeure qui manipule et corrompt des parents qui n'en peuvent mais (elle appartient au parti communiste et a des appuis à Moscou). La construction de Leçon de classes est un peu lourde et le film est surchargé de dialogues. Il n'empêche, malgré sa raideur, son intelligence et sa force de conviction sont indéniables et il est en outre symboliquement fort, portrait d'un régime fondé sur les privilèges et la collaboration du plus grand nombre. Avec la peur et la lâcheté comme carburants pour alimenter la machine. Avec le recul, il est certes facile d'asséner des leçons de morale mais ce n'est pas ce que le film cherche à faire, en donnant simplement à voir des faits avérés et implacables.
    Yves G.
    Yves G.

    1 273 abonnés 3 283 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2017
    En 1983, Bratislava dans l'ex-Tchécoslovaquie vit encore à l'heure soviétique. Maria Drazdechova utilise le pouvoir qu'elle tient de son emploi de professeure pour extorquer des parents d'élèves des faveurs.

    Les cinémas de l'est de l'Europe dessinent une géographie subtile. De Roumanie et de Bulgarie nous viennent des films qui décrivent sans concession la dureté du post-communisme : "Taxi Sofia", "Baccalauréat", "Sieranevada", "Illégitime"... Les films qui nous viennent de l'ancienne Tchécoslovaquie traitent plus volontiers le passé communiste. J'avais beaucoup aimé Sur la ligne dont l'héroïne était une jeune athlète tchèque qui, en 1984, fut obligée de se doper pour espérer décrocher sa qualification à des Jeux olympiques que le bloc de l'Est finalement boycotta.

    L'action de "Učiteľka" (traduit en anglais fidèlement "The Teacher" et dont la traduction française brille, pour une fois, par sa subtilité) se déroule durant l'époque communiste. Mais au fond, elle est de tous les temps. Elle décrit une relation de pouvoir : entre une enseignante qui abuse de son autorité et des parents d'élèves qui s'y soumettent pour ne pas compromettre l'éducation de leurs enfants.

    Le sujet est oppressant. Il l'est parce que le personnage de Maria Drazdechova n'est pas spontanément antipathique. Elle sollicite des petits services véniels des parents d'élève, quand ce n'est pas eux qui les lui proposent spontanément : un gâteau, une mise en pli, une course en taxi les jours de mauvais temps. Le sujet est d'autant plus oppressant qu'on la voit maltraiter des enfants : ceux dont les parents refusent de se plier à ce qu'elle considère elle comme un échange de bons procédés mais qui constitue en fait un odieux chantage.

    Le montage du film est particulièrement savant. D'un côté la réunion des parents qui se divisent sur la façon de réagir à la conduite de cette enseignante, dont les fonctions de présidente de la cellule du parti la protègent. De l'autre, par une série de flashbacks, le rappel de son comportement particulièrement sadique à l'égard de tel ou tel élève.

    Le film se conclut magistralement. Assez classiquement, trois cartons exposent le parcours ultérieur des trois jeunes souffre-douleur de Maria Drazdechova. Puis un plan glaçant filme une salle de classe en 1991 où le portrait de Václav Havel a remplacé celui de Gustáv Husák. Je vous laisse le découvrir.
    Stéphane C
    Stéphane C

    53 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2017
    La camarade Drazdechova est une vraie peau de vache qui manipule ses élèves et leurs parents ... Un film qui s’inscrit dans un contexte historique encore écrasant où terreur et la difficulté de délier les langues sont de mise ... un petit bijou !
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