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    Samouni Road
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    3,7
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    12 critiques spectateurs

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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    264 abonnés 383 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 juin 2018
    La technique est ici la carte à gratter : des traits blancs par grattage d’une carte noire, comme une mémoire qu’on arrive à gratter face au déni et à l’oubli, façon de rendre compte du ressenti des personnages que le réalisateur a longuement interviewé, moyen distancié de conserver la trame et les mots sans tomber dans le discours récupérateur des martyrs. « L’animation permet en quelque sorte de faire revenir les morts« , indique Stefano Savona : pour échapper à la reconstitution, forcément réductrice, le dessin animé ouvre à la fiction.
    velocio
    velocio

    1 160 abonnés 3 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2018
    Anthropologue de formation, le réalisateur italien Stefano Savona s'intéresse beaucoup à ce qui se passe au Moyen Orient. C'est ainsi que son film le plus connu, "Tahrir, Place de la Libération", est un documentaire sur les événements qui se sont déroulés au Caire, en février 2011. Deux ans auparavant, il avait tourné "Plomb durci" à Gaza, un film jamais distribué dans notre pays sur le quotidien des palestiniens de Gaza pendant l'opération militaire menée par Israël et qui s'est traduite par de nombreux morts dont beaucoup de civils. "Samouni Road" est en quelque sorte la suite de "Plomb durci". C'est en effet lors du tournage de "Plomb durci" que Stefano Savona a fait la connaissance de la famille Samouni. Une famille de paysans installée depuis plusieurs générations dans le village de Zeitoun, à proximité de Gaza. Cette famille a particulièrement souffert des exactions de l'armée israélienne : 29 membres de la famille sont morts, des femmes et des enfants pour la plupart, la majorité de leurs habitations a été détruite et leurs exploitations agricoles ont été dévastées. Près de 10 ans après les faits Stefano Savona a tenu à consacrer un film à cette famille.

    Le film propose 3 approches différentes : des témoignages des membres survivants de la famille, des séquences d'animation et des images de synthèse. Les témoignages ont été surtout tournés en 2010, lorsque Stefano Savona a décidé de se rendre de nouveau à Gaza et a réussi à y parvenir malgré le blocus, en passant par des tunnels. Il avait en effet reçu un message lui annonçant que le mariage d'un jeune couple allait finalement avoir lieu alors que la mort des pères des deux futurs mariés l'année précédente et la crainte d'avoir des enfants qui, eux aussi, un jour, deviendraient orphelins, l'avaient rendu très improbable. Le fait de tourner le quotidien de 2010, avec la vision de l'énorme travail de reconstruction tant matérielle que psychologique effectué par la famille Samouni, a donné au réalisateur l'envie de raconter le quotidien de 2008, avant l'opération militaire de 2009. Son but : montrer une famille "normale", c'est à dire échappant aux stéréotypes habituels concernant les palestiniens, presque toujours montrés comme étant soit des martyrs, soit des terroristes. Mais comment effectuer une telle reconstitution alors que beaucoup des protagonistes potentiels avaient trouvé la mort lors de l'opération Plomb durci ? Inimaginable pour le réalisateur d'utiliser des acteurs pour remplacer les disparus. Une option s'est imposée à lui : reconstituer les souvenirs des survivants concernant cette époque avec des images d'animation réalisées par Simone Massi.
    Quant aux images de synthèse, elles sont la représentation tant sonore que visuelle des événements par les hélicoptères et les drones de l'armée israélienne, à partir de sources recoupées entre elles : les témoignages de la famille Samouni, ds membres de la Croix Rouge internationale et le résultat d'une commission d'enquête de l'armée israélienne.

    Stefano Savona se défend d'avoir voulu faire un film militant et il est vrai qu'en anthropologue qu'il est, il ne fait que montrer sans verser dans un quelconque dogmatisme, les côtés négatifs de certains personnages ayant tout autant leur place que leurs côtés positifs. Toutefois, le simple fait de montrer de façon factuelle le comportement des forces israéliennes à Gaza et, plus généralement, en Palestine ne peut pas être complètement neutre et suffit à remplir de douleur le spectateur.
    djams
    djams

    27 abonnés 124 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 novembre 2018
    J'ai pleuré . J'ai lutté pour effacer mes larmes tellement l'histoire que j'ai vu était touchante et dramatique pour tous ces gens à Gaza. j'ai vraiment eu de la peine et je m'en suis voulu de vivre sans stress inutile dans ma vie en France. Le cinéma a cela de génial de nous remettre à notre place c'est-à-dire de reconnaître être une privilégiée.
    Jmartine
    Jmartine

    149 abonnés 651 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 novembre 2018
    Le film du réalisateur italien Stefano Savona a reçu au dernier festival de Cannes, le prix Œil d’or du meilleur documentaire…Car Samouni Road est un documentaire et non une œuvre de fiction et mérite amplement cette distinction…pour son sujet d’abord, un des drames de la bande de Gaza, et son découpage très original. Le 27 décembre 2007, l’armée israélienne lance l’opération « Plomb Durci » sur la bande de Gaza, d’abord débutée par des raids et des bombardements aériens, puis aux premiers jours de janvier 2008 poursuivie par une offensive terrestre. Au cours de cette offensive, une unité d’élite de Tsahal s’attaque à un village plutôt calme, le village de Zeitoun, habité par des agriculteurs et notamment le clan Samouni, qui perdra 29 des siens, verra ses champs d’olivier dévastés, ses maisons rasées au bulldozer…suscitant une large réprobation de l’opinion internationale…les survivants du clan ont fait l’objet d’interviewes, toutes les tendances palestiniennes ont cherché à s’approprier ces « martyrs » qui ont fini par retomber dans l’oubli. Stefano Savona a pu rejoindre cette région après le retrait des israéliens, et rencontrer cette communauté de paysans, jusque là épargnée par soixante ans de conflits et d’occupation, confrontée pour la première fois à une tragédie sans précédent. Il a filmé leur situation après ce massacre puis est revenu une année plus tard pour appréhender le début d’une reconstruction, la reconquête d’une partie de leurs champs et redonner une note d’espoir, comme ce mariage prévu au moment de l’attaque israélienne et célébré un an plus tard…Comme dans le Capharnaüm de Nadine Labaki, c’est au travers les yeux d’une jeune fille d’une douzaine d’année, Amal, laissée pour morte dans l’attaque, blessée à la tête par des éclats d’obus, sortie miraculeusement des gravats, qu’est fait le lien entre l’avant et le présent..Son visage lumineux, ses rires et sa spontanéité laisse un signe d’optimisme dans cette réalité implacable…Comme Stefano Savona n’a pu filmer l’intervention israélienne, il a demandé au graphiste et réalisateur de films d’animation italien Simone Massi de lui fournir des images d’animation basées sur la technique de la carte à gratter, procédé qui part d’une surface entièrement noire, qui par une succession de traits fait apparaitre la lumière… ses dessins ont à la fois un coté onirique et réaliste et reconstituent les souvenirs des protagonistes et se raccordent parfaitement aux prises de vues réelles…les personnages sont recréés dans une version animée…peut-être moins convaincant est le recours à des drones et à des caméras thermiques pour récréer la réalité de l’attaque israélienne, réalité recréée à partir des témoignages des survivants, ou des rapports es organisations humanitaires, comme si nous étions à la place des opérateurs israéliens. Filmant au plus près les rescapés et recréant rigoureusement leur tragédie (basé sur le rapport Goldstone, rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits, rédigé à la demande du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies) Stefano Savona illustre la parabole, universelle, intemporelle, des innocents broyés par les guerres. Il n’esquive pas de souligner au passage les tares rémanentes de l’enclave sous blocus : poids des factions politiques, martyrologie étouffante, désœuvrement d’une jeunesse privée d’issue et d’avenir… Ce documentaire est tout simplement sidérant et implacable…A voir !!
    .
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 13 mai 2018
    Long, très peux de choses à raconter, la partie animé, bien que jolie donne vite mal à la tête... Le film ne m'a pas plu et je ne suis pas restée jusqu'à la fin...
    Seemleo
    Seemleo

    52 abonnés 888 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mai 2019
    La famille Samouni vit dans la bande de Gaza. Peu d'hommes à l'horizon. On apprend assez vite qu'ils sont morts quelques années plus tôt lors d'une expédition punitive de leur grand voisin Israël. Le réalisateur suit tout d'abord les enfants. On rencontre leur mère et enfin la famille élargie. Le paysage est de terre battue, les logements pauvres. Les Samouni ne font pas de politique, ils l'expriment plusieurs fois. Ils ne veulent pas que "les partis" (qui sont nombreux) interviennent dans leur vie et récupèrent leurs malheurs ou leurs bonheurs qui se matérialisent par exemple en mariage. Ils sont paysans et veulent simplement vivre. Le film réanime petit à petit les disparus, sous forme de rétrospective en images avant la guerre ou en dessins animés sur l'intervention militaire ou tout a basculé.

    Ces décédés font partie des "dégâts collatéraux" de l'armée israélienne ou au mieux d'une bévue qui a été reconnue comme telle.

    Les palestiniens rencontrés dans cette oeuvre vivent en tribus solidaires. On sent bien que leur force vient de là. Et de leur fatalisme qui est évidemment à double tranchant. Le documentaire met en relief l'humanité. La famille et l'amour fort entre les individus. C'est cela qu'il faut retenir.

    Réaliser un bon documentaire, c'est laisser parler les images et ne pas manipuler. Le réalisateur a réussi cette double mission.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    304 abonnés 1 694 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2020
    Ce documentaire poignant va nous montrer toute l’horreur de ce conflit qui fait chaque mois de nouvelles victimes. La construction choisie par Stefano Savona est assez intéressante. Dans un premier temps, il va nous faire voir la situation actuelle avec plusieurs témoignages vibrants. Dans un second temps, nous allons revivre ces attaques grâce à une technique d’animation bien particulière puisqu’il s’agit de la carte à gratter, procédé de la gravure qui part d’une surface entièrement noire pour faire apparaître le blanc sous-jacent. Cette technique est un véritable travail orfévré et son utilisation sur grand écran n’est pas commune. Les scènes ont été reconstituées avec l’appui des gens qui les ont vécus mais aussi d’un rapport qui révélait les échanges des militaires durant cette intervention sanglante. La cruauté d’une armée aveuglée par la haine est mise en avant. De pauvres civils, n’ayant aucun lien avec des combattants sont pris pour cible et massacrés, afin de faire régner la terreur. Nous aurons ensuite logiquement pour finir l’étape d’après, la vie qui doit continuer. Tout d’abord par les enterrements. On voit ici une critique des partis politiques palestiniens qui recherchent à récupérer les morts comme des martyrs de leur cause. Puis, un mariage, symbole que même dans l’adversité, la vie continue et se peuple ne baisse pas les bras. Il est dommage que par moments, la temporalité des événements soit un peu confuse. De plus, aucune musique de fond n’étant incrustée, certains passages silencieux peuvent parfois paraître assez longs.
    Dandzfr
    Dandzfr

    14 abonnés 115 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2018
    On suit un quotidien d une famille qui se retrouve décimée suite à l'attaque de l armée israélienne. Des moments difficiles mais aussi des moments d espoir....
    Jean A
    Jean A

    10 abonnés 5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 décembre 2018
    Vers la fin du documentaire, un habitant du quartier de Samouni Road identifie l'origine de cette cruauté : " spoiler: Ces gens viennent d'Europe
    ". Cela précise et complète une thèse exprimée dans le mémorable "This is my land" de l'israélienne Tamara Erde. L'Europe a engendré des atrocités au cours de l'histoire. A une posture conditionnée d'identification d'un nouvel ennemi illusoire (à qui on a quand même spolié une terre, à défaut de la partager) s'ajoute effectivement une culture de la violence qui trouve un berceau sur le continent européen, d'où migrèrent nombre de réfugiés, rescapés du nazisme et du communisme notamment, pour Israël.
    Maryse M.
    Maryse M.

    4 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 novembre 2018
    C'est une famille de paysans depuis des générations. Ils plantent des oliviers et du blé. Ils vivent pourtant dans une grande pauvreté, travaillent avec des outils archaïques, n'ont pas toujours l'eau ou l'électricité. Ça se passe dans un village de la bande de Gaza. Amal a 12 ans et c'est elle qui nous raconte comment était la vie avant l'attaque israélienne de 2009, qui a tué 29 membres de sa famille et détruit leurs maisons et leurs champs. Il faut vraiment voir ce documentaire jusqu'au bout, pour passer de la violence aveugle de l'armée israélienne à l'espoir qui refleurit malgré tout. Un film bouleversant qui nous laisse sidérés.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 2 janvier 2019
    Entre manœuvres du Hamas, du Fatah, du djihad, la famille nombreuse et apolitique des Samouni paye son terrible tribu. au conflit israélo-palestinien. Presque tous les pères et tous les oncles sont tombés sous les balles de Tsahal. Reste la nouvelle génération, des enfants , des jeunes, des mères des grand-mères qui essaie de survivre et se reconstruire dans la mémoire des anciens. Triste! Touchant! et malgré tout plein d'espoir! Un film majeur.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 novembre 2018
    Pas vraiment le feel good movie du moment (!) mais un très beau film que je mettrais au niveau de Valse avec Bachir.
    A voir pour le fond d'abord (l'assassinat de nombreux civils dans un quartier résidentiel de Gaza par l'armée israélienne pendant l'opération Cast Lead en 2008/2009), mais aussi pour la forme (documentaire complété d'animations 2D ou 3D pour évoquer le passé ou les événements eux-mêmes)... C'est un choc visuel et une réflexion engagée -tout en étant de fait très subtile- sur ce qui se joue là-bas.
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