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    Numéro Une
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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 11 octobre 2017
    Emmanuelle Devos est sublime dans ce film qui traite d'un sujet de société qui touche toutes les femmes. Étant une "jeune cadre dynamique", je me suis retrouvée dans ce film.
    Petits bémols : quelques scènes longues et avec peu d'intérêt, un peu trop féministe à mon goût
    Jorik V
    Jorik V

    1 194 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 septembre 2017
    S’il n’est pas complètement réussi, « Numéro une » a le mérite de nous montrer un milieu pas forcément glorieux et de plus en plus décrié, celui du grand patronat et des hautes instances du pouvoir économique. Il ne faut pas s’attendre à un portrait à charge, ce n’est pas le sujet du film, mais ce milieu semble ausculté avec beaucoup de finesse et de réalisme. Cela donne ainsi envie d’en savoir plus et lui ajoute une part de mystère, le rendant encore plus inaccessible après la projection. Le nouveau long-métrage de Tonie Marshall, qui s’était fourvoyée dans l’imbuvable comédie romantique « Tu veux ou tu veux pas ? » et change ainsi radicalement de registre, est donc très intéressant. Sans pour autant décortiquer les élites économiques et politiques, tout autant que les réseaux d’influence les reliant, le film en donne un très bon aperçu. Il nous montre par le biais de quelques séquences clés la manière dont interagissent entre eux une pléiade d’intervenants qui ont les clés du pouvoir. Ce qui aboutit à une conclusion tristement évidente, c’est un milieu fermé et opaque fait de passe-droits, de manipulations et d’arrivisme. C’est ce versant de « Numéro une » qui est le plus réussi, notamment dans une seconde partie plus soutenue, où le film flirte avec les atours du thriller. Le fait qu’une femme puisse intégrer un milieu habituellement dévolu aux hommes perturbe quelque peu ce petit monde et permet d’aborder en filigrane autant les clubs féministes que les cabinets de consulting, les hautes sphères du CAC 40 que les coulisses du pouvoir. Bref, on a un bon et juste aperçu des arcances décisionnaires.

    Dommage que la première partie patine quelque peu, avec beaucoup de longueurs et surtout un propos quelque peu nébuleux fait de beaucoup de patronymes et d’informations qu’il est difficile de retenir et d’assimiler. De plus, « Numéro une » verse inutilement dans cette première heure dans quelques saillies documentaires nous montrant ce qu’est le travail d’une femme arrivée à un haut poste de commandement. Mais Marshall n’arrive pas à rendre ces scènes digne d’intérêt ce qui a pour effet de freiner la progression du scénario sur sa partie la plus réussie : l’accession d’une femme a un poste clé du pouvoir pour la première fois. On reste même sur notre faim sur cette seconde (et meilleure) partie et on se rend compte qu’un tel sujet aurait pu faire l’objet d’une série télévisée tant le sujet est vaste et ceux en rapport très nombreux. De même, il y a quelques scènes dont on aurait pu se passer et l’ajout d’un trauma d’enfance inapproprié pour le personnage principal, source d’images inutiles. Ensuite, la mise en scène de la cinéaste est peut-être trop télévisuelle justement, et parfois même paresseuse. Ce n’est pas sur le plan formel que « Numéro une » nous éblouira. Enfin, s’il n’est pas forcément féministe, on a du mal à cerner de quel côté se range la réalisatrice sur ce point particulier. Car, finalement, le sujet du film était bien la place des femmes au sein des très grandes entreprises. Dans tous les cas on saluera la composition tout en finesse de Richard Berry dans un second rôle croustillant et pervers pour une œuvre complexe et pas destinée à tout le monde. Elle passionne néanmoins sur certains points et donne envie d’en savoir plus sur les arcanes de tout là-haut.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 11 octobre 2017
    ça ressemble à du house of cards en allant bien bien moins loin dans les magouilles des hautes sphères de ce pays, où l'on voit bien que l'on est pas nommé pour ses compétences mais par son réseau d'influence et les coups bas qui vont avec.
    Le film est assez lent.
    N'étant ni une femme, ni proche de cadres hauts placés j'ai du mal à percevoir le fameux plafond de verre sexiste, dans le film je ne trouve pas que ce soit tant le fait que c'est une femme qui la bloque mais le fait qu'elle soit en dehors des réseaux d'influence.
    Les remarques sexistes qu'on lui fait aurait autant pu être remplacée par d'autres types d'insultes si c'était un homme il me semble.
    traversay1
    traversay1

    3 078 abonnés 4 620 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 octobre 2017
    Numéro une se termine par un petit goût d'inachevé. Peut-être par manque d'audace, tant le film semble parfois édulcorer son thème principal, le célèbre plafond de verre, plutôt par peur de paraître trop offensif et féministe et de verser dans la caricature. Tonie Marshall a préféré la subtilité et n'a pas déclaré la guerre des sexes dans ce microcosme d'hommes qu'est la très grande entreprise. Numéro une fourmille d'informations mais elles ne sont pas toutes de valeur égale pour alimenter une intrigue qui avance par à coups et de façon feutrée. Au moins y voit-on ce qui meut tout ce petit monde là, le pouvoir, principalement, et surtout les moyens pour y accéder et le conserver, à savoir les réseaux d'influence, y appartenir et s'y montrer constituant le socle indispensable à toute progression dans la hiérarchie (plus que la compétence, serait-on tenter de dire même si cela ne gâte rien d'en avoir un peu). Dans ce marigot, le portrait de l'héroïne détone un peu, par sa fragilité et ses traumatismes pas vraiment enfouis. Cela enrichit le portrait du personnage principal mais en même temps perturbe le récit dans le sens qu'il le rend moins percutant et incisif. Emmanuelle Devos s'épanouit dans un rôle taillée à sa mesure qu'elle maîtrise à la perfection. Les hommes qui l'entourent, cyniques et malins ne déméritent pas (Berry, Biolay) avec à part Sami Frey que l'on toujours heureux de voir (l'un des grands élégants du cinéma français avec les disparus Rochefort et Rich). Du côté des femmes, Suzanne Clément et l'étonnante Anne Azoulay tiennent bien leur partition mais on aurait aimé les voir davantage.
    tupper
    tupper

    115 abonnés 1 302 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 octobre 2017
    Remarquablement interprété mais j’ai trouvé le personnage d’Emmanuelle Devos peu crédible et le film un peu hors sujet. Peu crédible car trop parfaite. Bonne mère, épouse, fille, honnête, cultivée, juste, compatissante et en pleine réussite professionnelle. Si ce n’est l’allusion à une dépression passée, on a l’impression que cette réussite ne nécessite presque pas de sacrifice, de compromis, de compromission. Hors sujet car il dénonce finalement plus le machiavélisme des processus d’accession au pouvoir que le sexisme et la misogynie dont sont victimes les femmes dans beaucoup de secteurs. Pour moi ce film rate sa cible et c’est dommage car c’est un vrai sujet.
    framboise32
    framboise32

    130 abonnés 1 286 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 octobre 2017
    Ce que n’avait pas envisagé Emmanuelle, même si elle était « prévenue » c’est la guerre et les coups bas qu’il peut y avoir dans ce milieu masculin.
    Tonie Marshall nous livre un film féministe. Elle livre un constat navrant sur la place de femmes au travail, un constat réaliste mais encore trop édulcoré,
    Le scénario est fait parfois de grosses ficelles et l’histoire avance péniblement. La 2ème partie du film est un peu plus réussie. La première partie est paresseuse. Les choses se mettent en place trop lentement. Le film a au moins le mérite d’aborder un sujet intéressant.
    L’atout du film est, et de loin, son casting haut de gamme. Emmanuelle Devos incerne le personnage principal. Une femme forte et fragile à la fois. Une mère, une épouse, une femme d’affaires entourée d’hommes ou il faut toujours se justifier, se battre. On retrouve à ses côtés avec plaisir l’élégant Sami Frey. Il y a aussi Suzanne Clément, Richard Berry, Benjamin Biolay, Francine Berger, John Lynch…

    Tonie Marshall nous propose un film sur le pouvoir et la place des femmes, sujet intéressant. C’est le mérite du film. Et puis il y a le casting 4 étoiles !!
    Framboisemood wordpress
    ATHMOS.ONER
    ATHMOS.ONER

    141 abonnés 259 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 octobre 2017
    Si le sujet de l’égalité entre hommes et femmes au travail est à la mode, force est de constater que peu de films abordent le sujet. « Numero Une » apporte sa pierre à l’édifice avec Tonie Marshall aux commandes.
    Pour développer ce thème central des inégalités, nous sommes plongés dans les arcanes du pouvoir et dans ses combats entre réseaux d’influences masculins et féminins, au moment ou un poste d’importance va se libérer.
    Si aucune femme ne dirige une entreprise du CAC 40, ces femmes résolues comptent bien mettre un terme à cet état de fait. Malheureusement, les cercles féminins étant moins développés, et par conséquents, moins puissants, cela pose rapidement des problèmes d’éthiques : faut-il procéder en utilisant les même méthodes que les hommes ou bien parvenir à ses fins avec plus d’intégrité ?
    Le scénario évite l’écueil du féminisme qui n’aurait vraiment pas servi le propos et offre, en contrepied, une touche résolument féminine et positive bienvenue.
    Au lieu d’appuyer de façon manichéenne sur les mauvaises habitudes des hommes ainsi que sur les humiliations subies par les femmes dans leur travail, le film est truffé de passages malins qui suggèrent plus qu’ils ne soulignent.
    Nous voyons par exemple la main du directeur se poser sur le genou de sa collaboratrice pour la féliciter, chose qu’il ne ferait pas si c’était un homme. Autre exemple de passage significatif et pertinent, Emmanuelle Devos regarde des photographies de portraits de collaborateurs majeurs sur les murs de l’entreprise, se sont tous des hommes !
    Le duo Berry - Biolay fonctionne très bien à l’écran et nous livre, sans artifices, les moyens politiques et les stratégies mis en œuvre pour se maintenir sur les plus hautes marches du pouvoir, sans oublier les sacrifices que cela implique. Aussi repoussant qu’ils peuvent l’être -dans le combat menés avec des combines d’arrivistes-, ces hommes ne sont pourtant pas uniquement noirs ou blancs, ils peuvent aussi être touchants et humains.
    Enfin, le film explore des raisons qui font que peu de femmes sont à des postes élevés, l’entourage peut avoir une influence négative (et pas uniquement la rivalité mari et épouse), les craintes de ne pas être à la hauteur et/ou de ne pas pouvoir résister aux nombreuses attaques des hommes déchus sont des craintes fondées.
    Si la mise en scène est trop typée téléfilm, elle offre quand même de beaux passages, à l’image des tours de la défense filmées en tonalités bleues qui accentuent l’impression de gigantisme et d’enfermement/écrasement du monde du travail. Sans oublier les employés entassés dans des bâtiments qui sont teinté de symbolisme d’attributs masculin. La boucle est bouclée !
    tixou0
    tixou0

    629 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 octobre 2017
    L'argent, le pouvoir, le sexe : les trois moteurs qui animent les puissants de ce monde.... Univers codifié depuis toujours par les hommes, où les femmes, même si compétentes (voire plus compétentes que ces derniers), ont toutes les peines du monde à se faire la place qu'elles méritent. Rien de nouveau sous le soleil, en général, et cinématographique, en particulier. Quand, du moins, c'est Tonie Marshall qui est à la manoeuvre ! La grande fresque ambitionnée sur les luttes pour le sommet (ici économique - prendre les rênes d'une des entreprises du CAC 40, ressemblant à s'y méprendre à Veolia) donne au résultat à voir des "guerres" toutes picrocholines... sans aucun talent de narrateur (enfin, "trice") pour autant. Du banal, du fadasse, quand ce n'est pas du caricatural (le "club" de femmes en particulier). Les tentatives pour nourrir, voire élever le propos (comme la métaphore "maritime") tombent... à l'eau. Emmanuelle Devos fait ce qu'elle peut en ingénieur des Mines (et sinisante émérite)......
    Claudine G
    Claudine G

    180 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 octobre 2017
    Le thème du film est très intéressant, dans la mesure où il est encore d'actualité dans bien des entreprises. Il est certain, sans être féministe, que les directeurs de sociétés ou autres qui ont le pouvoir sont machos. Entre une homme et une femme; leur choix se fixera plutôt sur l'homme, la femme pouvant tomber enceinte, avoir des enfants et donc un degré d'absentéisme plus important. Et tout cela avec parcours universitaire et grandes écoles à l'identique. Emmanuelle Bedos et les autres acteurs de ce film sont tous excellents. Mais trop de clichés, de plus des images qui viennent du passé, qui s'entremêlent avec la réalité font que ce film devient beaucoup moins intéressant et à la fin, que l'on devine, carrément lassant.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 17 octobre 2017
    Quelle déception ! Ce film à Le niveau d'un téléfilm moyen de milieu de semaine sur France 3. L'histoire n'est pas assez approfondie il y a des lenteurs beaucoup trop de lenteurs
    Emy
    Emy

    3 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 octobre 2017
    J’ai n’ai ressenti aucune émotion. Un jeu d’acteur monotone. Une réalisation sans plus.
    Ça ressemble à du House of Cards féministe à la française.
    Anne M.
    Anne M.

    62 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 octobre 2017
    Emmanuelle Blachey, ingénieure brillante dans une société spécialisée dans l’énergie est contactée par un réseau de femmes d’influence. Elles lui proposent leur aide pour briguer la direction d’ Anthéa, société du CAC 40.

    C’est sans compter le machiavélisme de Jean Beaumel qui vise aussi la direction de cette société.

    Tiraillée entre sa vie de famille et de couple compliquée, la maladie de son père, sa vie professionnelle, Emmanuelle Blachey va devoir affronter une cascade de coups bas et affaires révélées par son adversaire ; alors que le réseau féminin utilise ses atouts et des arguments féministes pour faire du lobbying en sa faveur.

    Finalement, le succès est remporté par le meilleur lobbyiste et celui capable du meilleur coup bas et traîtrise. Il semble que les compétences soient mises entre parenthèse.

    Cette vision plutôt intéressante et sans concession des arcanes du monde du patronat permet surtout de profiter du jeux subtil et intelligent d’Emmanuelle Devos.

    Je n’ai sinon pas été passionnée et parfois ennuyée malgré les qualités du film.
    Mon blog : larroseurarrose.com
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 22 octobre 2017
    3 étoiles pour Emmanuel Devos qui tient le film à elle toute seule. Le thriller économique marche plutôt bien et le fil narratif autour de la relation père-fille sonne juste, mais beaucoup de scories de réalisation inutiles et un peu dépassés, et des sous intrigues un peu surécrites (le mystère autour de la femme qui est retrouvée noyé et qui... magie du scénario... lui rappelle sa défunte mère... alors que son père est sur son lit de mort). A voir si il n'y a rien d'autre qui vous tente...
    Chris58640
    Chris58640

    183 abonnés 725 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 octobre 2017
    Tonie Marshall propose, avec « Numéro Une », un film ambitieux sur le plafond de verre et le monde de la Haute Industrie. Pour se faire, elle s’est attaché les conseils de Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde et spécialiste du monde politico-industriel. Sachant ça, et connaissant un petit peu le travail de cette journaliste opiniâtre, je suis bien certaine que ce que je viens de voir à l’écran est assez proche de la réalité des choses. Tonie Marshall propose un film assez long, près de 2h sur un sujet pas franchement glamour, il faut bien le reconnaitre. Les arcanes du pouvoir, les coups fourrés, le lobbying dans les salons dorés et autour des petits fours, ce n’est pas le sujet le plus passionnant du monde de prime abord. Malgré quelques petites choses à la marge, son film est bien tenu, équilibré et on ne décroche pas. Elle essaie quelques petites choses au niveau du son, de la musique ou de l’image (utilisation du flou) pour illustrer son propos, ça ne fonctionne pas toujours mais en tous cas ça ne fait pas « maniéré », c’est au service de son propos et la plupart du temps, c’est pertinent. On peut regretter quelques scènes qui tirent en longueurs ou quelques digressions dont on ne comprend pas bien l’intérêt, j’y reviendrai. Mais dans l’ensemble, « Numéro Une » est un film classique dans la forme, sans chichi et plutôt facile à suivre. Emmanuelle Devos est très bien dans le rôle éponyme d’Emmanuelle (un prénom mixte, bizarrement), pas glamour mais élégante, souvent en talons plats ou en tailleur pantalon, on sent chez ce personnage une tendance à vouloir se fondre dans la masse de ceux qui l’entourent et ceux qui l’entourent (le film l’illustre très bien par petites touches) est exclusivement masculin. Je l’aime bien, Emmanuelle Devos, elle est crédible dans ce rôle et lui donne une sorte de force intérieure tout à fait pertinente. Autour d’elle, les personnages sont assez écrits, plutôt bien croqués, plutôt subtilement écrits pour ce qui est des hommes : pas de gros machos improbables, mais plutôt des petits misogynes inconscients dont le machisme se réveille très vite, surtout lorsqu’ils se sentent en danger, dépassés, stressés. Comme s’ils chassaient le naturel derrière leurs jolis costumes mais qu’il revenait au galop à la moindre contrariété ! Richard Berry est très bien, dans les quelques scènes qu’il a il fait le job. Samy Frey en père malade est plus insaisissable encore, on a du mal à savoir quelle attitude il adopte face à sa fille unique. Quant à Benjamin Biolay, je ne vais pas redire ici tout le bien que je pense de son jeu d’acteur inexpressif et de son interprétation atone ! Il est censé jouer un homme à femme, faiseur de roi, manipulateur et expert en trahison et coups fourrés : on fait un effort pour y croire. Les femmes sont également bien servies par des comédiennes de talent : Suzanne Clément, Anne Azoulay et surtout Francine Bergé dont le rôle aurait mérité un peu plus de développement. Cette lobbyiste (ah, le lobbying, ce vilain mot que l’on ne prononce jamais en France parce qu’on ne veut surtout pas que ça existe, que l’on camoufle sous l’appellation plus snob de « Club d’influence ») au caractère bien trempé aurait mérité plus de développement, que l’on sache d’où elle vient, ce qui la motive à être si dure. Le scénario, aussi clair que possible sur un sujet pareil, souffre de quelques petits manques de ce type là, parfois il s’égare sans que l’on comprenne bien pourquoi (l'histoire de la noyée) et il s’encombre d’une histoire de mère disparue en mer qui vient parasiter le propos. Que faut-il comprendre ? Que si la jeune Emmanuelle avait eu une mère présente et aimante, elle n’aurait pas ce parcours ? On ne sait pas, le film est flou sur le passé de son héroïne, ou alors il est involontairement ambigu. De la même façon, la relation qui lie Emmanuelle et son père (philosophe en retraite, universitaire, très éloigné du monde des affaires) est mal exploitée : a-t-elle ce parcours professionnel en réaction à un père distant, trop occupé par les concepts et les idées pour s’occuper d’elle ? Mais je ne veux pas être trop dure, parce que le film pose quand même assez bien et très clairement les enjeux : la place des femmes au pouvoir, le prix exorbitant qu’elles doivent payer pour y accéder, ce fameux plafond de verre, symbole du machisme résiduel occidental après 2000 ans de domination masculine quasiment sans partage. Et puis, Tonie Marshall nous épargne quelques lieux communs aussi, spoiler: comme les enfants qui tournent mal parce que leur maman est trop occupée ailleurs (un grand classique !). Ici, les enfants d’Emmanuelle ont l’air d’aller très bien et de vivre tout cela avec insouciance. Seul son mari, inquiet et victime collatérale du combat, va morfler un peu (beaucoup) et son couple, à la fin du film, bat sérieusement de l’aile
    . Mais « Numéro Une », malgré ses petits défauts, ses digressions un peu étranges, ses petites lacunes, a le mérite de jeter une lumière crue sur un machisme encore très présent, un machisme de pays riche, un machisme diffus, presque inconscient, caché, et tout aussi détestable que le machisme vulgaire du harceleur de rue.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    99 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 octobre 2017
    Entre un monde professionnel patriarcal et un réseau de femmes d’influence, le film fait mouche avant de s’abîmer dans un scénario trop convenu.
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