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    Argent amer
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    Bernard D.
    Bernard D.

    99 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 décembre 2017
    « Argent amer » est le 10ème film de Wang Bing, un jeune cinéaste chinois qui s’est fait connaître en 2002 avec « A l’ouest des rails », un documentaire d’un peu plus de 9 h sur la déchéance d’un gigantesque complexe industriel.
    Si là encore il réalise un documentaire pour échapper aux systèmes de contrôle du cinéma chinois et être distribué ici grâce à Arte, on sort « frustré » après les 2 h 36 de ce travail sur les conditions de vie des jeunes chinois obligés de s’expatrier à plus de 2 700 km de leur village et famille du Yunnan, pour espérer avoir du travail dans le secteur du textile à Huzhou dans les environs de Shanghai.
    On sort frustré sur la forme car la technique cinématographique est assez rudimentaire digne d’un court métrage de débutant amateur, avec une caméra suivant très longtemps les protagonistes avec des séquences souvent très longues et de qualité moyenne en termes de mise au point ou d’exposition. Frustré aussi par l’absence de scénario alors qu’au départ nous sommes censés suivre les péripéties d’une jeune fille de 15 ans quittant sa famille avec l’espoir de gagner sa vie et de faire sa vie !
    Frustré sur le fond car si on comprend rapidement ce type d’économie avec une myriade de petits ateliers de confection où on travaille jusqu’à 12 h par jour pour pouvoir répondre à la confection rapide et à bas coût de lots de 1 000 à 3 000 pièces en cherchant tous les jours de nouveaux marchés potentiels et en discutant à chaque fois les tarifs avec les intermédiaires … Si on comprend également rapidement toutes les contraintes imposées à ces ouvriers de misère qui doivent répondre à la cadence, sont licenciables tous les jours sans préavis, sont logés dans des chambres guère salubres louées par leurs patrons, se plongent dans l’alcool et l’espoir d’un sommeil réparateur de la fatigue – usure imposée par ces travaux répétitifs ... sans compter le bruit omniprésent et à certaines périodes de l’année la chaleur ou la pluie. In fine, on n’arrive pas – même si on parle toujours d’argent – à comprendre ce que gagnent réellement ces ouvriers ? Apparemment un ouvrier d’usine gagnerait jusqu’à 4 000 Yuans par mois soit un peu plus de 500 €uros et dans cette activité du textile le tarif horaire semble être de 16 à 18 Yuans par heure soit pour 60 h par semaine à peu près le même salaire. Cependant nous n’avons aucun point de repère sur le coût de la vie pour ces ouvriers dont bon nombre envoient de l’argent à leur famille ! Frustré aussi de ne pas savoir ce que toute cette micro-économie génère en sachant que l’auteur dit à la fin que le secteur du textile de cette ville représente près de 18 000 micro—ateliers employant pas moins 300 000 personnes. Frustré enfin de ne pas savoir à quel prix toutes ces pièces confectionnées pour grosso modo 10 Yuans soit 1,30 €uros pièce … inondent les marchés mondiaux.
    Bref on sort de ce sujet intéressant sur l’économie chinoise et mondiale avec un goût amer !
    guillermo_go
    guillermo_go

    37 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 janvier 2018
    Insomnie mondialisée

    De jeunes ruraux quittent leur foyer pour trouver du travail dans un ville dédiée aux ateliers de couture à la chaîne. Wang Bing suit plusieurs de ces chinois qui confectionnent nos vêtements. Au boulot ou pendant leur rare temps libre, il esquisse leurs vies personnelles et leurs conditions de travail sommaire, parfois leur relations sociales ou amoureuse.

    La distance pudique qu'il installe et son sens génial du cadrage permet aux plans séquences d'exprimer la durée des émotions, des tensions, des vécus, en temps réel mais sans temps morts. Sans chercher d'effets de réel documentaire, cet objet échappe aux catégories et se laisse couler dans une atmosphère nocturne jamais reposante, belle et menaçante, chargée des espoirs et des résignations d'une jeunesse qui cherche à vivre mieux que ses parents.
    Ni cinéma à message, ni dérive esthétique errante, seul derrière la caméra et sans équipe technique, tout tient dans le regard effacé mais bienveillant de Bing, sa présence modeste et son empathie, on le sent hésiter, et parfois frémir derrière sa caméra, souple et flottante. Toujours sur le fil. On le sent prêt à poser sa caméra lors d'une sequence de violente dispute de couple, ou à couper lorsqu'il suit un ouvrier qui s'est un peu trop bituré pour oublier que sa fille lui manque et qui casse les couilles à ceux qui bossent. Ça compte les minutes quil reste sur la carte de téléphone pour joindre la famille, ça compte les pièces à l'unité qu'il faudra encore coudre pour payer le billet de train, le coût d'une simple canette de soda, ça compte, ça coud. Jour et nuit.

    Tout le mystère du point de vue d'un artiste, capable de saisir avec force le non dit et partager l'évidence muette de vies fragiles, nues. On sent laisser passer toute l'humanité du cinéaste à travers ces images du rêve économique chinois, ces existences écrasées, et leur dignité. Un morceau de vers de Houellebecq me revient, tiré de sa chanson Présence Humaine, sans que je sache trop pourquoi: "Ils étaient au nombre de douze, leur vie étaient très limitées".

    Vraiment touchant.
    Yves G.
    Yves G.

    1 273 abonnés 3 281 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 24 novembre 2017
    Au départ, on voit une famille heureuse. On suit ses membres dans un long voyage en train qui les mène dans une ville industrieuse. La caméra les quitte pour s'intéresser à d'autres travailleurs. Rien d'autre ne nous est dit.
    Il faut aller chercher dans le dossier de presse pour comprendre ce dont il s'agit : ces paysans habitent le Yunnan, une province de la Chine de l'intérieur, et migrent vers la Chine côtière à la recherche d'un travail. Ils trouvent à s'employer dans l'industrie textile de la ville de Huzhou, dans la province du Zhejiang, à quelques kilomètres de Shanghai.

    Wang Bing est, dit-on, l'un des plus grands documentaristes contemporains. Il est devenu célèbre avec sa première réalisation, À l'Ouest des rails, une enquête ethnographique chez les employés d'un complexe sidérurgique de Mandchourie en cours de démantèlement. "À l'ouest des rails" durait 9h11 (sic). Un autre documentaire de Wang Bing, "À la folie", tourné dans une usine psychiatrique, durait 3h47. Avec 2h36 seulement "Argent Amer" ferait presque figure de court-métrage.

    La durée interminable des documentaires de Wang Bing n'est pas anodine. Si ses films durent si longtemps c'est parce que leur réalisateur veut rendre physiquement tangible chez le spectateur l'immersion physique dans son univers. "Argent amer" y parvient parfaitement qui nous fait partager la vie de ces travailleurs de l'industrie textile. Paradoxalement, on ne les voit guère travailler, même si leur vie est dominée par ce labeur harassant. La caméra les traque pendant leurs (rares) heures de repos, dans des dortoirs sordides. Elle les filme dans leur sommeil ou dans une veille pâteuse, abrutis d'alcool et de fatigue.

    Ainsi présenté, "Argent amer" pourrait être un documentaire ethnographique fascinant sur l'Atelier du monde, ces régions de Chine qui exportent vers la planète entière les jeans et les chaussettes dont elle s'habille. Mais, à force de vouloir nous faire partager ce que ressentent ces ouvriers, Wang Bing a capitulé tout effort de nous les faire comprendre. On ressort, près de trois heures après, hébétés d'un tel spectacle, mais hélas guère plus instruits.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    80 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 novembre 2017
    Dans Argent amer, Wang Bing ne déroge pas à sa façon de faire. Aucune interview, aucun commentaire, aucune musique mais des séquences d’un quotidien nullement mis en scène. Comme dans Ta’ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie (2015) ou le saisissant A la folie (2014), la caméra portée du documentariste suit les âmes en peine d’une Chine moderne déshumanisée. Quand la vie ne tient plus que par un fil au bout duquel est accroché un frêle espoir de lendemains meilleurs. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 27 novembre 2017
    Film trop long, avec des plans fixes usant d'ennuis, cela aurait pu être un témoignage intéressant de la chine contemporaine, la caméra suit les protagonistes dans leur montée d'escalier et dans le moindre détail de la couture d'une doudoune, un bon cinéaste aurait su faire des coupes pour donner un peu de rythme
    Philippe Delbos 83
    Philippe Delbos 83

    5 abonnés 27 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 janvier 2018
    oups... quelle drôle de façon de filmer... qu'est-ce qui est caché, qu'est-ce qui ne l'est pas ? On ne peut filmer les usines, alors on filme les ateliers... Quelle est la seconde séquence, où l'on voit un homme tabasser sa femme ? Ok, les chinois ne sont pas mieux que les autres : là bas aussi, des hommes tabassent les femmes, les femmes sont obligées de faire les pires boulots, comme en occident, l'alcool fait des ravages... les ouvrier(e)s sont jetables à souhait dans ce pays communiste. 10 yuans pour une doudoune fabriquée (1,27€) qui sera revendue combien en France ? 127 € ? pire : certains ouvriers (contremaîtres ?) envisagent de se convertir dans la vente pyramidale, en Chine communiste, en 2016 ! Personne ne possède rien, et comme dans toute histoire de migrants (ici, les migrants sont internes à la Chine), on donne le change à la famille, on se raconte des histoires pour justifier la situation que l'ont vit (rationalisation). Ah oui, autre chose encore : En Chine, au moins comme ici, les gens sont fixés à leurs portables, dépendants du débit et des prix des abonnements... Autre chose pour finir : l'abrutissement via des musiques aussi connes qu'ici -j'exagère !- est au moins la même (il n'y a plus de spécificités). Film dure 2h36. Avec un effort de montage, il aurait pu ne durer que 2h30. voire moins. allez, 2h00. bon, en raccourcissant certains plans inutiles, 1h30. Juste un point : l'argent liquide circule plus facilement. Et enfin, une réponse aux questions qu'on se pose : oui, une ouvrière peut acheter un vêtement qu'elle a fabriqué, à un tarif préférentiel; c'est d'ailleurs la phrase humoristique du film : l'ouvrière veut acheter le vêtement le moins cher possible à son patron; pour cela, elle lui explique que c'est pas du bon travail, avec le sourire; il répond que c'est son travail, avec le sourire...
    jeuneanna
    jeuneanna

    5 abonnés 60 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2017
    Je pense que quand on va voir ce film il faut avoir conscience qu'on va voir un film de plus de deux heures et que c'est un documentaire et que cela se passe en Chine.
    Il y a des plans longs mais c'est finalement très utile pour entrer dans l'univers proposée par ce réalisateur.
    Accrochez vous un peu au début, cela vaut la peine vraiment.
    Décrire ce film n'est pas à priori intéressant, et d'ailleurs il est difficile d'en parler sans tomber dans des caricatures.
    Il y a quand même pas mal de choses que nous européens ne savons pas suffisamment sur ce grand pays qu'est la Chine.
    Je ne me suis pas ennuyée, j'ai trouvé cela intéressant, pas distrayant, je vous préviens !!
    Ce film est porteur d'un message universel. Wang Bing est vraiment un grand
    thierry-xavier G.
    thierry-xavier G.

    2 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 novembre 2017
    J’ai aimé les films précédents de WB mais celui ci a des plans beaucoup trop longs . On « s’endort ". Car les interactions sociales sont insuffisantes sur ces plans. Il s’agit d’observer par exemple une Personne qui assemble des pièces de tissus pendant 4 ou 5 minutes . Décevant.
    FabFlam
    FabFlam

    1 abonné 34 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 janvier 2020
    Mal filmé, des dialogues indigents auxquels on ne comprend rien, la seule chose qui m'a un peu intéressée c'est de voir toute cette laideur et cette vulgarité, c'est bien comme ça que j'imagine la Chine mais c'est triste.
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