Avis : My Lady - Page 5

Même si les anglais ont quasiment abandonné le cinéma au profit de la télévision, ils savent parfois nous ressortir un bon drame écrit et réalisé bien comme il faut : cette année, c'est « My Lady ». Rien de très audacieux dans la forme ni d'idées incroyables, mais un vrai film, au scénario de qualité et à l'élégante mise en scène signée Richard Eyre, retrouvant l'inspiration de son bon « Chroniques d'un scandale » après de connaître un (gros) passage à vide. C'est propre, solide, sans faute de goût et finalement loin d'être aussi prévisible que prévu, la bande-annonce ne nous révélant en définitive qu'une partie des enjeux qui régiront l'œuvre. Drame judiciaire ET sentimental (mais pas les deux en même temps), le réalisateur fait souvent preuve de tact pour être dans le non-dit, ce qui rend la relation d'autant plus forte. Je ne vous en dis pas plus, cela serait prendre le risque de vous gâcher une partie de l'histoire. On pourra simplement regretter des seconds rôles parfois moyennement exploités, notamment Ben Chaplin et Stanley Tucci, même si c'est un peu différent pour ce dernier. Enfin, production anglaise oblige : excellente interprétation, Emma Thompson se montrant comme (presque) toujours impérial, marquante, mais se fait quasiment voler la vedette par Fionn Whitehead (qui ne m'avais pourtant pas marqué dans « Dunkerque »!), fiévreux, puissant et intense : une superbe révélation que l'on devrait revoir très vite dans des projets de belle envergure. Qualité anglaise, et même un peu plus.

Courte affaire d'une femme juge devant la décision d'un adolescent qui refuse une transfusion sanguine sans laquelle il ne peut survivre. L'émotion n'est, pour moi, pas au rendez-vous même si j'apprécie Stanley Tucci et Emma Thompson. Ici, beaucoup trop de fioriture dans la vie des personnages nuisent au récit de l'ado et de la juge. Le film pourrait ne durer que 30 minutes à peine que l'on aurait compris le message.

"My Lady" est bien plus percutant qu'il n'y parait. Avec un fond social fort, ce sont principalement les acteurs qui nous cueillent là où on ne les attend pas, par leur subtilité et leur grande richesse d'interprétation. Emma Thompson, l'une des meilleures actrices de cinéma qui soit, qu'on connait hilarante en comédie et excellente dans les petits rôles furtifs, vient par sa présence tourmentée et ses belles logorrhées nous subjuguer du début à la fin ! Elle transporte en elle un background chargé de souvenirs et d'émotions passées, partagée entre son métier prenant de juge aux affaires familiales et sa passion pour la musique, elle esquisse le portrait d'une femme active et efficace dans son travail mais dont la vie intime subit les conséquences... Face à elle, Stanley Tucci en mari abandonné et en manque d'affection mais surtout Fionn Whitehead, jeune acteur qui débute encore, qui vient semer le trouble par sa candeur et son admiration déplacée pour le juge de son affaire. Le duo se montre très touchant et tisse une relation mouvementée et ambiguë par ses non-dits essentiels à cette volonté de rendre compte de la complexité humaine. Par le biais d'une affaire délicate où la déontologie est de mise, Richard Eyre a le don de nous plonger au coeur du quotidien d'une femme hyper active de notre temps qui concilie habilement ses responsabilités et ses préoccupations avec ses passions et ses rêves, et ce, sans nous ennuyer. Par l'épaisseur de ses personnages, l'aspect réaliste des affaires et par le manque de didactisme, "My Lady" maintient le suspense et nous conduit à un dénouement poignant et inattendu. Une belle puissance dramatique à la sauce anglaise qui mérite d'être admirée en ces longues journées d'été.

Ce film m’a attiré dès que j’ai vu la bande annonce, il faut dire que Emma Thompson avait tellement l’air géniale dans ce film que c’était difficile de passer à côté ! J’ai été finalement très étonnée par ce film je ne m’attendais pas à ça ! En fait, le film a comme trame de fond l’histoire judiciaire de ce jeune qui à cause de ses concepts religieux à lui et ses parents refusent le traitement qui pourrait lui sauver la vie. Fiona Maye à ce moment de sa vie a des problèmes conjugaux, du coup cette affaire va la faire réfléchir et la retourner plus qu’elle ne l’aurait été avant. Il y a des moments dans la vie qui fait réfléchir sur tout, sa vie sentimentale mais aussi professionnelle. My Lady est donc confronté à deux problèmes majeurs qui vont bouleverser sa vie et lui ouvrir les yeux.

C’est un film simple qui pourtant réussi à nous toucher, il faut dire que les deux sujets sont importants. Le temps passé dans le couple, la routine qui s’installe, comment réussir à justement trouver le bon tempo pour ne pas gâcher son couple puis la partie où la religion entre en ligne de compte sur la santé. Doit-on laisser des convictions religieuses prendre le pas sur la santé de ses enfants ? Est-ce normal ? Est-ce bien ? C’est ce que va chercher à comprendre My Lady dans cette affaire. Elle fera la part des choses et surtout ira rencontrer ce jeune homme qui peut être sauver. Elle rencontrera un jeune homme qui va bouleverser sa vie de bien des manières et la réveiller d’une certaine façon.

En résumé, My Lady tiré d’un roman de Ian McEwan qui s’appelle l’Intérêt de l’enfant, un film fort qui part sur un sujet important et finalement aborde d’autres sujets tout aussi importants et surtout le bilan de toute une vie aussi bien personnelle que professionnelle. Une petite pépite sortie des sentiers battus qui méritent clairement qu’on s’y intéresse avec surtout la magnifique Emma Thompson qui est absolument merveilleuse dedans et qui nous offre un rôle magistral.

Si la première partie est géniale, la deuxième malheureusement beaucoup plus larmoyante. Emma Thompson livre encore et toujours une prestation magnifique. Cette actrice est juste au dessus.

Je suis super fan d'Emma Thompson et encore une fois je ne ressors pas déçue de la projection. Elle est toujours aussi éblouissante. Le sujet de film est épineux (toujours difficile d'aborder les problèmes de religion et de fanatisme). J'ai aimé pouvoir suivre l'envers du décors dans le système judiciaires anglais.

Un film proche de la perfection, un portrait de femme d'une justesse et d'une sensibilité inouïes. Porté, il faut le dire, par une Emma Thompson à son zénith. Jeune, elle était juste mignonnette; à la soixantaine, elle est sublime, et d'un charme ravageur dans ses petits tailleurs noirs chics et stricts.

Fiona -Fi pour les intimes- est juge aux affaires familiales. Donc, dans l'exercice de son métier, on s'adresse à elle en l'appelant "My Lady". Elle l'adore, ce métier. Perfectionniste, elle veut l'exercer.... à la perfection. Naturellement, cela empiète fortement sur sa vie privée, mais qu'importe puisqu'elle n'a pas d'enfants (pas eu le temps), et qu'avec Jack (Stanley Tucci, excellent lui aussi), son mari, prof en université, ils forment un couple fusionnel, parfait. Même s'ils n'ont plus de vie sexuelle.... Aussi, elle tombe de l'armoire lorsque Jack, honnête avant tout, lui annonce qu'il a envie d'avoir une liaison. Sans que cela ne change rien à ses sentiments pour Fiona. Il a juste, au fond, envie de se sentir à nouveau vivant. Evidemment, elle ne le comprend pas. Et réagit très mal.

D'autant plus qu'elle se confronte à des affaires particulièrement délicates. Des frères siamois, qui ont le coeur en commun. Si on les sépare, l'un mourra. Mais l'autre aura assurément une vie normale.... les parents refusent la séparation. Et puis il y a Adam (Fionn Whitehead), leucémique, qui a urgemment besoin d'une transfusion sanguine.... mais les parents, témoins de Jéhovah, refusent la transfusion. Et Adam est d'accord. Effrayante dialectique fanatique et obscurantiste du père, Kevin (Ben Chaplin). La juge décide d'aller rendre visite au jeune malade, dans sa chambre d'hôpital. C'est tout à fait contraire aux usages: mais, on l'a dit, elle est perfectionniste, et elle veut comprendre si cet ado presque majeur, agit de lui même ou est juste influencé par ses parents. Elle ne se doute pas que cette visite, aussi gratifiante que stupéfiante, va complètement modifier le comportement d'Adam qui va ensuite tenter de s'incruster dans la vie de Fiona: puisqu'elle lui a donné une seconde fois la vie, elle doit être une seconde mère, n'est ce pas? Ce que celle ci refuse, évidemment....

Le film de Richard Eyre est passionnant de bout en bout. Quel beau rôle, quand même, pour Emma Thompson! Une fois de plus, on pense à toutes ces artistes qui pleurnichent "y a plus de rôles pour les femmes de plus de quarante ans!" Mais si, il y en a quand on s'appelle Huppert, Deneuve, Mc Dormand .... ou Thompson, bref quand on a bâti sa carrière sur son talent....

Un film émouvant, se mettant à la place, d’une femme, qui a des choix à faire... Dans son travail elle change la vie de certains, elle choisit le destin d’autres.. Mais va t’elle arrivée à changer le sien ?
Un film qui fait réfléchir, et très troublant...

C'est un film intéressant et sur un sujet qui est très sensible. Continuer de vivre si on a pas envie que si on est malade. Le scénario est assez touchant, la mise en scène classique mais efficace. Le casting globale et bon mention spéciale aux deux acteurs principaux qui sont de qualité.

Les trajectoires perpendiculaires d’une juge aux affaires familiales froide, coupée de sa vie intime, et d’un jeune témoin de Jehovah condamné par la maladie et ses préceptes. En deux temps, l’un professionnel, solennel, le second personnel, touchant se dévoilent les interrogations et failles de ce binôme singulier auxquels Fionn Whitehead et Emma Thompson confèrent profondeur et complexité. Soutenus par un pudique Stanley Tucci, époux amoureux délaissé, ainsi que l’atmosphère londonienne étouffée de ces hautes sphères sociales ils transmettent une émotion brute. Saisissant.

Adaptation du très réussi roman d’Ian McEwan sur la responsabilité. Immersion dans la vie d’une juge hautement considérée, active et passionnée par plein de choses et dont le ménage part à vau-l’eau au moment où elle doit juger, « en son âme et conscience », d’un cas des plus difficiles de sa longue carrière. Si la réalisation est un peu lisse, elle met cependant l’accent avec subtilité sur la psychologie de l’héroïne. Laquelle est admirablement interprétée par une Emma Thompson au faîte de son art. Un jeu parfait, d’une finesse et d’une intensité exceptionnelles pour traduire les émotions retenues de « My Lady ». En revanche le jeune Fionn Whitehead m’a un peu déçu en apportant une touche mélodramatique surfaite. Stanley Tucci, en mari désorienté, est toujours aussi remarquable dans la justesse et la sobiété. Un beau film profond qui, en prime, nous fait découvrir les arcanes de la justice anglaise qui valent apparemment ceux de la française.

Film magnifique.....tenu de bout en bout....par une Emma Thompson magistrale....
Un sujet sensible profond.....
Traité avec finesse.....sans jugement de valeur....

un très bon biopic porté des acteurs tous parfaits avec un "emma thompson" qui joue merveilleusement bien son rôle un peu complexe à concevoir entre sa vie de couple et sa vie professionnelle. je m'attendais pas à autant apprécié ce drame judiciaire donc; j'en suis ressortie très émue de la séance.

Sur un plan purement cinématographique, on n’est sans doute pas au sommet : prises de vue, bande son font leur job, sans plus. Par contre, sur le plan humain, ce film est une merveille : l’étude caractérielle de cette juge pour enfants, magnifiquement incarnée par Emma Thompson, est un véritable bijou, et sa relation avec ce jeune malade issu d’une famille de témoins de Jehovah nous touche en plein cœur. Ces Anglais ont décidément un véritable don pour raconter des histoires . Des comme ça, on en redemande.

« Édifiant ! Le film « My lady » est une intéressante réflexion sur la distance professionnelle entre les professionnels et les usagers, la déontologie et l’éthique qui nous imposent à ne pas entrer dans la vie privée des usagers, des clients ... Dans ce beau film, une juge de la Haute Cour de la justice britannique, Fiona Maye, jouée par la sublime Emma Thompson, doit rendre un jugement concernant le refus du jeune adolescent, également témoin de Jehovah, Adam Henry à recevoir la transfusion qui pourrait la sauver. Avant de trancher, elle décide d’aller voir le jeune Adam Henry à l’hôpital pour évaluer sa perception et son état d’esprit par rapport au refus à la transfusion sanguine, ce qui est très surprenant pour le monde de la justice tant que aucune lady, aucun juge ne s’est rendu à l’hôpital ou dans un lieu privé ! Cette rencontre va alors bouleverser le jeune patient, touché par leur écoute, leur humanité, leur affection et leurs goûts artistiques ... Une fois sorti de l’hôpital, Adam Henry va retrouver My Lady, Fiona Maye pour lui remercier de l’avoir sauvé et exprimer une profonde reconnaissance envers elle. Il la considère comme une icône de la vie, un phare pour son avenir ... Passionné, grand poète, il voudra échanger davantage avec elle. Malheureusement, My Lady garde la tête froide, elle reste insensible face à leurs considérations, malgré leur acharnement. Troublée, elle est incapable de s’exprimer, ni de communiquer avec ce jeune plein de vie et d’espoir. Elle semble ressentir une certaine affection envers lui car elle même s’est sacrifiée des enfants pour sa carrière et aussi car elle est admirative envers leur intelligence et leurs talents en tant que poète. Voit-elle en lui comme un fils qu’elle aurait pu avoir, comme un ami qu’elle aurait envie d’encourager, d’accompagner et de le protéger ou même comme un amour, un grand proche à qui elle aurait envie de le serrer contre ses bras ? On ressent la fragilité du juge qui s’efforce à forger une carapace professionnelle, d’où il y a beaucoup de non-dits entre eux. Elle ne sait pas se situer par rapport au jeune Adam Henry. L’aider ou pas ? Le conseiller ou pas ? A-t-elle le droit de le considérer comme un nouvel ami malgré un grand écart d’âge ? En quoi le jeune perçoit-Il My Lady ? Justement, ce qui est dommage dans le film « My Lady », les personnages sont trop réservés ... on a quand même du mal à savoir leurs sentiments. Est-ce de l’affection ? De l’amour ? Un lien fils-mère ? Un peu confus tout de même, ce film ! Je suis resté un peu sur ma faim émotionnel ... dommage ! Le film « My Lady » est touchant et même perturbant car on se met à la place de My Lady, Fiona Maye. Qu’est ce que nous aurions pu réagir, choisir et faire si nous étions confrontés dans la même situation professionnelle qui se bascule soit parce qu’un usager veut nous voir comme un ami, soit parce qu’il est amoureux, soit parce qu’il nous envoie comme un transfert : pere, mère, frère, sœur, ami, fils ou file ...Intéressante réflexion sur la distance professionnelle dans ce film très soigné et sobre ! Un grand chapeau au jeune acteur Fionn Whitehead, excellent dans son jeu d’acteur ! Une étoile britannique montante ! Il joue très bien le rôle d’un jeune adolescent passionné, il représente très bien l’innocence, la naïveté car il découvre ce qu’est le sens de la vie ... Très subtil ! J’ai beaucoup aimé ce film !