Ce film est féministe et c'est tant mieux, mais est-ce un hasard si féminisme et pessimisme riment ensemble? En tout cas, "Je danserai si je veux" est bouleversant, mais surtout très déprimant. Si la sororité est magnifiquement montrée dans toute la délicatesse possible, dont sont capables les femmes entre elles, par contre le combat pour la liberté vis-à-vis du pouvoir patriarcal semble tellement vain... Oui, ces femmes peuvent dire non, mais le prix à payer est toujours très élevé et échapper à la soumission à l'ordre social et religieux établi, semble toujours une victoire provisoire. L'acquis d'un moment n'est qu'une conquête ponctuelle. L'islam ne semble pas au service de l'émancipation féminine : la fille passe du père au mari et si elle est soeur, alors le ou les frères veillent. La virginité semble synonyme de pureté et être déflorée serait, en quelque sorte, être considérée comme impure. Ces femmes ne sont pas des mécréantes, elles sont désirantes, désirables, insoumises parfois, déviantes face à la norme supposée juste. Eh bien, oui, une femme peut danser, fumer, boire, désirer un homme, ne pas en désirer un autre, désirer comble de tout une femme, et pour autant cette femme, quelle qu'elle soit, est respectable et doit être respectée. Cela devrait être indiscutable. Le prophète n'est pas là pour empêcher, enfermer, mais pour ouvrir, permettre. Ou alors, ce prophète ne me dit rien qui vaille. La jeunesse en Israël est pour une part subversive et c'est tant mieux ainsi. Mais si la drogue et l'alcool prennent tant de place, c'est sans doute que le climat oppressif n'est plus adapté. Il faut que les choses changent. Si l'accès au savoir semble possible pour les femmes, l'idée que l'homme devrait subvenir aux besoins du foyer est "anégalitaire" au regard d'une idée d'égalité des droits entre les hommes et les femmes. Cet ordre social rétrograde doit être combattu jusqu'à son extinction. Si le Coran a une légitimité, ce n'est pas pour servir les pratiques oppressives. Le prétendant de Nour, supposé un bon musulman irréprochable, commet un viol, sur lequel il est tout prêt à se positionner dans le déni. Ce n'est que "coincé" par la solidarité féminine, qu'il devra renoncer à son projet de mariage, sans pour autant être comptable de son acte ignoble. Bravo pour ce premier film engagé !