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    Désobéissance
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    selenie
    selenie

    5 416 abonnés 6 011 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2018
    La première réussite du film réside dans le fait que la religion juive orthodoxe n'est pas spécialement décriée, d'abord par le biais du personnage de Dovid, époux et rabbin compréhensif, ensuite parce que le scénario ne changerait pas si on remplaçait cette foi par l'Islam ou le catholicisme. Le propos de fond reste universel, soit le droit à sa liberté, à l'amour et à son libre arbitre. Mais le vrai atout du film reste son couple de femme, incarné par les deux plus belles Rachel du 7ème Art. On reste seulement un peu perplexe sur une fin mi-figue mi-raisin, mais ça reste un très beau film, juste et subtil.
    Site : Selenie
    Pauline T
    Pauline T

    27 abonnés 36 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juin 2018
    Dans le genre (je veux dire le genre Rachel Weisz et Rachel McAdams qui fricotent ensemble dans un environnement religieux) c’est assez différent de ce que j’ai l’habitude de voir. Assez de la lesbienne assumée qui vient dévergonder la petite bourge coincée dans sa religion. Toutes les deux sont issues du même milieu, une communauté juive anglaise, amies d’enfance, l’une a quitté l’Angleterre pour New York, l’autre est restée pour se marier. Évidemment le retour de l’expatriée fait remonter souvenirs et sentiments. Le tout lié à la problématique de la communauté assez renfermée sur elle-même, où tout le monde a l’œil qui traîne partout attendant le moindre petit potin croustillant pour juger et rabaisser.

    Un vent de liberté. Deux amies filmées dans la tristesse permanente (Rachel Weisz semble avoir une poussière dans chaque œil tout au long du film, mais c’est si bien joué !) qui essayent à peine de lutter contre leur nature. Mettons de côté, comme pour La Vie d’Adèle, la scène d’amour un peu dérangeante et qui révèle encore un certain désir de voyeurisme pervers du réalisateur masculin (étonnant puisque Lelio réalise Une Femme Fantastique), et cette histoire d’amour est d’une beauté rafraîchissante qui fait monter l’angoisse tout juste ce qu’il faut. Une photo à l'impression terne qui colle parfaitement et aide à se sentir enfermé et à l’étroit tout comme l’héroïne. Une vision également intéressante sur cette communauté juive. Bref, un bon moment, même si je reste sceptique devant la fin du film, c'est un film à voir !
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    578 abonnés 2 743 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2018
    Dès le générique se confrontent deux couleurs qui n’auront de cesse de s’imbriquer ou de se désunir : le noir d’une part – et le blanc des visages – incarne le deuil et, plus largement, la rigidité d’une communauté enracinée dans ses traditions ; le bleu d’autre part, électrique, détonnant avec le cérémonial jusqu’alors installé au point de clôturer le métrage sur une chanson pop. Entre ces deux tonalités se débattent trois personnages merveilleusement interprétés aux dilemmes intérieurs puissants que les mots ne suffisent guère à rapporter. Car tout se passe dans le regard, au fond des larmes versées et de la retenue affichée ; les consciences sont tourmentées et vibrent sans que nous n'y ayons accès : l’une reste, l’autre part puis revient, hésite à faire sa valise pour enfin prendre un taxi et faire marche arrière. Désobéissance est une danse immobile à l’image de deux femmes se laissant aller, un temps, sur The Cure et sa Lovesong ; si la parole s’avère défaillante, c’est parce que la passion naissante ne dispose pas des termes adéquats pour se traduire, à l’exception de cette liberté prônée par le vieux rabbin sur le déclin comme emporté dans un ultime sursaut de lucidité. Voilà pourquoi la fin balbutie, semble accumuler les plans annonciateurs d’un écran noir sans s’y résoudre : nous sommes errants, sans indications quant à la manière de mener désormais une vie puisque cette dernière ne correspond plus aux canons religieux et moraux imposés jusqu’alors. Si le métrage joue cette ultime carte comme une facilité, lui évitant de trancher et de prendre position, force est de constater qu’il passionne de bout en bout malgré quelques longueurs finales. Beaucoup de questions à la sortie de Désobéissance qui parvient à traiter un sujet difficile avec pudeur et justesse, se montrant profondément respectueux de la communauté qu’il investit et de l’homosexualité qu’il aborde. Une œuvre forte et poignante.
    traversay1
    traversay1

    3 081 abonnés 4 620 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2018
    Premier film en langue anglaise pour le chilien Sebastian Lelio après les splendides Gloria et Une femme fantastique. Mais de cette nouvelle étape périlleuse, le cinéaste se tire sans encombre même si Désobéissance est un peu en retrait de ses deux films précédents. Le thème en est presque toujours le même, ce sont des portraits de femmes qui malgré les obstacles choisissent la liberté. Ici, elles sont deux, l'une qui a fui sa communauté, l'autre qui est restée et s'est rangée. Avec le mari de la seconde, ils forment une sorte de triangle amoureux qui n'a rien de trivial, dans un contexte et un environnement pourtant hostiles à déranger les règles établies. On retrouve à nouveau chez Lelio cette bienveillance autour de ses personnages et une absence de violence malgré un conflit sentimental qui bouleverse ce trio. Sur fond de deuil, le film se joue des codes habituels du mélodrame pour avancer à pas comptés, dans une austérité magnifique (on peut même penser à Dreyer, parfois). Le dénouement n'est pas totalement satisfaisant mais qu'importe, les scènes qui le précèdent sont magnifiques et poignantes. Et comme toujours avec le cinéaste, quelle extraordinaire direction d'acteurs, et particulièrement d'actrices, même si Alessandro Nivola est excellent, Les deux Rachel, McAdams et Weisz sont remarquables avec une petite préférence pour la seconde qui joue avec une finesse considérable et toute en nuances un rôle infiniment difficile à défendre (la fille du rabbin émancipée) sans tomber dans les clichés. Désobéissance force le respect par sa tonalité automnale et sa dignité constante et confirme que Sebastian Lelio est l'un des meilleurs réalisateurs chiliens actuels avec Pablo Larrain. Doit-on malgré tout trembler avec l'annonce de son prochain film : un remake de Gloria avec Julianne Moore ?
    Jorik V
    Jorik V

    1 194 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 juin 2018
    Voici un nouveau film qui met en exergue le lourd poids des traditions et de la religion sur l’homme. En l’occurrence ici deux femmes. Deux femmes qui se sont toujours aimées mais dont l’amour n’a pas pu s’épanouir à cause des coutumes et des règles édictées par la communauté juive orthodoxe londonienne. Des traditions archaïques à la limite de l’obscurantisme qui freinent voire interdisent la liberté d’aimer qui l’on veut et de vivre sa vie comme on l’entend. Sur ce point, « Désobéissance » réussit bien à nous faire comprendre l’épée de Damoclès perchée au-dessus de Ronit et Esti. Un amour lesbien pointé du doigt auquel la fuite de la première a mis un terme mais que son retour ranime dès le premier regard. Le film évite d’être un réquisitoire pour plutôt se concentrer sur les faits, il observe mais ne juge pas, se tient plutôt à distance pour ne pas devenir un pamphlet anti-religieux.

    Cependant, si l’on arrive à ressentir la passion qui étreint ces deux personnages, on ne peut nier que le film s’avère trop austère et froid pour réellement nous emporter. Sebastien Lelio qui nous avait surpris avec son très beau « Une femme fantastique » (Oscar du meilleur film étranger) se tient trop à distance de ces personnages et ne parvient à rendre compte de la fougue de cette passion que par intermittences. La pudeur de ces images confine parfois à l’ascétisme dans la représentation qu’il fait de cet amour. Peut-être pour être en accord avec la rigueur de la religion juive orthodoxe. Mais le lenteur du long-métrage ajoutée à une tonalité déprimante et des images terne n’est pas toujours du meilleur effet. Cette froideur clinique dans l’esthétique est souvent préjudiciable aux émotions qui devraient traverser de plein cœur le spectateur. Seules deux scènes (celle de l’hôtel et celle dans la maison du père défunt) cristallisent une tension sensuelle et sexuelle souvent aux abonnées absentes.

    Mais « Désobéissance » bénéficie du soutien de deux actrices très concernées qui font beaucoup dans la relative réussite du film. Rachel Weisz comme Rachel McAdams sont impeccables et il y a une symbiose parfaite entre elles qui révèle un choix de casting judicieux, laissant le troisième personnage de ce simili triangle amoureux interprété par Alessandro Nivola, un peu en retrait. On regrette également une fin à répétition qui n’aide pas à voir clair dans les intentions de l’auteur. En effet, cette œuvre n’en finit pas de finir alors qu’elle aurait pu se terminer d’une seule manière et ainsi trancher. Dans tous les cas, si l’on apprécie le réalisme de cette histoire d’amour contrariée, on aurait apprécié plus de fougue, plus de chaleur humaine et donc plus de passion et d’émotions dans ce film qui en manque cruellement. On est trop tenu à distance et on reste un peu sur notre faim malgré un sujet traité de front et le bel investissement de son magnifique duo d’actrices.

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    dominique P.
    dominique P.

    784 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juin 2018
    Il y a environ un an, j'ai été voir le précédent film de ce réalisateur qui s'intitule "une femme fantastique" et j'avais adoré.
    Son nouveau film est également très bien et très réussi.
    Malgré une certaine lourdeur/pesanteur dans ce récit, c'est très sensible, prenant, émouvant.
    Voilà une belle histoire.
    Juste un bémol : je n'ai pas aimé la couleur générale du film, dans des tons de jaunasse/marronasse/grisâtre assez désagréable.
    nathaliewell
    nathaliewell

    19 abonnés 160 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 juin 2018
    Après plus d'un An d'abstinence,me voilà dans ce petit cinéma indépendant comme j'aime tant. Je visite, je regarde les expositions dans les couloirs, puis la séance est ouverte.
    Je rentre dans cette magnifique salle avec de vieux petits fauteuils rouges, des tableaux accrochés aux murs, tout en velours...Instantanément je suis bouleversée d’émotion de me retrouver dans ce milieu que j'aime tant...Peu importe le film, je suis heureuse d'être là...
    Le film commence, et c'est un premier film en langue anglaise que nous propose le réalisateur Chilien Sebastian Lelio qui aime nous dresser des portraits de femmes qui malgré les obstacles, choisissent la liberté. Ici, elles sont deux, l'une qui a fui sa communauté, l'autre qui est restée et s'est marié avec leur meilleur ami. Ils étaient toujours ensembles tous les 3 Ronit, fille unique du Rabin, Estit et Dovid ses meilleurs amis. Ronit revient des années plus tard car le Rabin, son père est décédé. Elle ne fait plus partie de la communauté, elle ne veut pas porter la kippa et se soumettre aux règles de la communauté. Le Rabin n'a rien laissé à sa fille, il lègue tout à la synagogue et a fait de Dovid, son fils spirituel qui va logiquement prendre la relève. Mais le retour de Ronit va perturber beaucoup de choses et beaucoup de vies...
    On retrouve à nouveau chez Lelio cette bienveillance autour de ses personnages et une absence de violence malgré un conflit sentimental qui bouleverse ce trio. Sur fond de deuil, le film se joue des codes habituels du mélodrame pour avancer à pas comptés, dans une austérité magnifique Et comme toujours avec le cinéaste, quelle extraordinaire direction d'acteurs, et particulièrement d'actrices, même si Alessandro Nivola est excellent, Les deux Rachel, McAdams et Weisz sont remarquables avec une petite préférence pour la seconde qui joue avec une finesse considérable et toute en nuances un rôle infiniment difficile à défendre (la fille du rabbin émancipée) sans tomber dans les clichés. Désobéissance force le respect par sa dignité constante Le but n'est pas de critiquer la communauté orthodoxe mais plutôt de montrer les dérives du communautarisme et surtout de s'intéresser à la manière dont les personnages peuvent s'émanciper d'un cadre établi. A ce titre, je trouve ce film tout simplement passionnant. Chacun des personnages devant faire face à des dilemmes moraux très bien exposés.. Il y a une vraie poésie qui se dégage de chacune des images et également comme une grande sensualité. Le réalisateur chilien sublimant véritablement ces deux actrices par le biais de sa caméra. Ces dernières sont d'ailleurs exceptionnelles tout comme Alessandro Nivola qui montre tout l'étendu de son talent dans un final magistral.. Je sors de cette projection encore plus heureuse qu'à mon arrivée. Non seulement j'ai découvert un magnifique petit cinéma indépendant, de toute beauté, mais j'ai eu la chance de voir l'un des plus beaux films de Sebastian Lelio. Merci à tous ces réalisateurs,réalisatrices, acteurs, actrices cameramans, ingénieurs sons, photographes, scénaristes, compositeurs, compositrices, producteurs, productrices, monteur, monteuses, costumiers, costumières, maquilleurs, maquilleuses et toutes et ceux qui font que nous spectateurs, spectatrices, pouvons vivre des moments de bonheur.
    Oui je confirme, le cinéma me rend heureuse, même quand il me fait pleurer. Très beau film....
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    164 abonnés 686 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2018
    Les films d’amour lesbiens sont assez rares, tout comme sur la communauté orthodoxe. Alors quand un film réalisé par Sébastien Lelio avec Rachel Weisz et Rachel McAdams traitant de ces deux sujets sort autant y courir. Et on n’est vraiment pas déçu. Le scénario évite les clichés habituels sur l’homosexualité et nous relate deux émancipations : celle de la sexualité et celle de la religion. Le cheminement psychologique de cette femme homosexuelle dans une religion très stricte est bouleversant et on comprend chacun de ses choix. Le trio amitié/amoureux nous touche par les sentiments ressentis les uns envers les autres. On apprend beaucoup sur la religion orthodoxe comme les rapports homme/femme, l’engagement spirituel, l’éducation et, très étonnant, la délation. La réalisation est sans artifice et laisse place à l’émotion avec une caméra à l’épaule qui colle à l’action. Les couleurs désaturées accompagnent l’hiver londonien froid et rigoureux. Le trio d’acteurs est fabuleux. Chacun donne une très belle performance. Rachel Weisz est impressionnante, comme toujours, et Rachel McAdams a sûrement son plus beau rôle. La seule musique que l’on entend via la radio est un peu téléphonée mais elle n’en reste pas moins belle. Un film qui restera dans les mémoires pour deux sujets délicats et peu abordés.
    AZZZO
    AZZZO

    266 abonnés 728 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 juin 2018
    C'est très bien filmé, très bien mis en scène, la lumière est travaillée, la musique joue un rôle majeur, rien à dire sur la technicité du réalisateur argentin. Par contre, l'histoire pose question. 99 % des femmes lesbiennes appartenant à une communauté religieuse fermée (juive ou autre) doivent en subir la violence. Sebastian Lelio a choisi de faire un film sur le pourcentage qui ne se pose pas de problème, celui où la pression sociale est douce et où l'on finit toujours par se pardonner. Etrange. Quand on veut faire du cinéma réaliste, on s'attaque à la réalité, sinon on fait une comédie.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 juin 2018
    « Entre l’ange et la bête/ Il poursuit/ Une exaltante quête/ D’infini… », chante Gilles Vigneault dans une chanson sobrement intitulée « L’Homme ». Le rabbin qui prêche au tout début de ce film ne dit pas autre chose, si ce n’est qu’il insiste sur la notion de liberté. L’homme peut certes entreprendre une « une exaltante quête d’infini » qui le fait s’orienter vers les anges, mais il peut également se fourvoyer du côté de la bête en se livrant à ses instincts les plus primitifs. Ayant expliqué cela, le rabbin en question s’écroule, victime d’une pneumonie foudroyante.
    Cette mort d’un rabbin d’une communauté hassidique de Londres occasionne le retour de la fille prodigue de celui-ci, Ronit (Rachel Weisz) dont on apprend plus tard qu’elle avait quitté le bercail sans plus donner de nouvelles. La jeune femme, photographe de métier, est accueillie par Dovid, un juif orthodoxe que l’on désigne volontiers comme le fils spirituel et probable successeur du rabbin défunt. Or Dovid est marié avec Esti (Rachel McAdams), celle qui fut, d’une certaine façon, la cause du départ de Ronit. Car, entre les deux femmes, avait commencé de naître une relation passionnelle, évidemment interdite dans une communauté de juifs hassidiques. Or voilà les deux femmes à nouveau réunies et, bien sûr, il suffit de pas grand-chose pour que se ravive la flamme du désir.
    Est-ce donc la bête qui l’emporte sur l’ange, pour reprendre l’image du début du film (reprise d’ailleurs à la fin) ? Ce n’est pas si simple, en vérité. Quoi qu’il en soit, le chilien Sebastian Lelio (qui m’avait enthousiasmé avec son film précédent, « Une Femme fantastique), pour sa première réalisation hors de son pays, filme un peu trop sagement une histoire qui aurait mérité un traitement plus original. Tel qu’il est, le film donne une impression quelque peu monotone de déjà vu, tout en suscitant de l’intérêt à cause du jeu sans failles de ses deux actrices principales.
    Laurent C.
    Laurent C.

    237 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 juillet 2018
    Elle est jeune, elle est très jolie, elle habite New York où elle exerce le métier de photographe. Bref, cela ressemble à un conte de fées urbain où pas une vague ne vient contrarier l’épanouissement de Ronit. Jusqu’au jour où, en pleine séance de photographie, la synagogue près de Londres la prévient du décès de son père, par ailleurs illustre rabbin du même établissement. Après quelques réflexions, elle s’engage vers le chemin du retour, où elle sera logée par Esti et Dovid, des amis d’enfance qui se sont mariés dans la pure tradition orthodoxe.

    « Désobéissance » parle autant de religion que d’homosexualité féminine. Du moins, le film regarde cette question de l’inversion sexuelle par le filtre des inhibitions religieuses et culturelles. Car les deux jeunes-femmes se sont aimées pendant l’adolescence, ce qui, paradoxalement semble connu de la communauté juive du quartier où elles habitent. Paradoxalement, car tout le monde s’accommode de cette situation dans le déni le plus total et le refuge dans une pratique religieuse importante. Ronit découvre que la maison dont elle doit hériter a été cédée par son père mourant à la Synagogue et surtout qu’elle n’est pas très attendue par tout le monde, en dehors d’Esti.

    Il faut d’ores et déjà souligner que le film écarte avec justesse tout risque de démagogie et de rejet de la religion. Au contraire, les pratiques religieuses sont montrées avec respect et précaution, les personnages ne sont jamais figés dans des caricatures stupides. Le réalisateur met en scène les conflits culturels qui emprisonnent les gens dans des schémas de prêt-à-penser sans jamais faillir à la condamnation. En même temps, l’homosexualité est racontée avec pudeur, intégrité. Sebastiàn Lelio avait déjà raconté avec brio le combat de la reconnaissance de l’identité sexuelle avec le film « Une femme fantastique ». Il récidive dans ce film tout à la foi politique, romantique que sociologique. L’image est très soignée, le trio formé par Dovid, Ronit et Esti est magnifique, comme si, la mise en scène s’écartait volontairement du propos dénonciateur en privilégiant une esthétique de l’amour.

    « Désobéissance » est un beau film mesuré, posé, où la poésie des sentiments l’emporte sur la revendication identitaire.
    Min S
    Min S

    49 abonnés 437 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juin 2018
    Une belle utopie de la liberté chez les juifs orthodoxes.
    Le jeu d’acteurs remarquable. J’étais pris par l’émotion plus d’une fois.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    69 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juin 2018
    Pour son premier film en langue anglaise, Sebastian Lelio s'en sort avec les honneurs en offrant un film émouvant empli de sensualité. Le cinéaste chilien reprend des thématiques qui lui sont chères comme le deuil et la marginalité qu'il transpose dans une communauté juive établie à Londres. Le but n'est pas de critiquer la communauté orthodoxe mais plutôt de montrer les dérives du communautarisme et surtout de s'intéresser à la manière dont les personnages peuvent s'émanciper d'un cadre établi. A ce titre, je trouve ce long-métrage tout simplement passionnant, chacun des personnages devant faire face à des dilemmes moraux très bien exposés. Sebastian Lelio prouve une nouvelle fois qu'il est un metteur en scène de grand talent en travaillant son cadre avec beaucoup d'ingéniosité pour offrir des plans tout bonnement magnifiques. Il y a une vraie poésie qui se dégage de chacune des images et également comme je l'ai dis une grande sensualité, le réalisateur chilien sublimant véritablement ces deux actrices par le biais de sa caméra. Ces dernières sont d'ailleurs tout bonnement exceptionnelles tout comme Alessandro Nivola qui montre tout l'étendu de son talent dans un final magistral.
    btravis1
    btravis1

    97 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 juin 2018
    La réalisation est soignée mais le film est finalement assez sage, très posé, un peu trop lent. Certes le duo des deux Rachel joue bien, mais leur indécision finit par lasser et on attend la fin avec impatience.
    Shinny
    Shinny

    38 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 juin 2018
    Interessant comme sujet, une caméra bienveillante envers les deux Rachel qui jouent à merveille... mais trop froid. Je n'ai ressenti aucune émotion.
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