Avis : En Liberté ! - Page 3

Très bon polar-comédie bénéficiant d'un scénario vraiment original qui change de tout ce que l'on peut voir dans ce style. Le casting est très bon et toutes les séquences dans le commissariat sont hyper drôles.

Le buzz et le prix cannois étaient pleinement justifiés. On a là une vraie bonne comédie, basée sur un pitch improbable, des situations foutraques à souhait, un rythme soutenu, un bon casting. Tout au long du film on est surpris par l'inventivité des situations et des gags. Les nombreux rôles secondaires sont eux aussi savoureux. La fin est un peu faible mais c'est le seul défaut qu'on peut trouver au film.

Voilà une comédie de Pierre Salvadori pour le moins originale. En effet, on retrouve ici Adèle Haenel en inspectrice se prenant d'affection pour un homme innocent (Pio Marmaï) qui vient d'effectuer 8 ans de prison à cause du défunt mari de celle-ci. Le film est d'une rare inventivité avec un humour décapant et des scènes qui vont sans nul doute rester dans les mémoires. C'est souvent drôle mais également un brin "bordélique" dans le bon sens du terme et cette idylle amoureuse est loin d'être une sinécure. Pio Marma� y est génial, Adèle Haenel un peu moins quand il faut laisser parler son côté séductrice. De l'absurde de très bonne qualité.

Un bon petit film français, drôle, simple mais efficace.
Des scènes qui m'ont bien fait rire quand même.
Détente pour un dimanche soir avant reprise du boulot lundi.

En liberté insuffle un vent frais dans le registre de la comédie française. Il ose bousculer un peu les choses, enchaîne les situations rocambolesques avec une petite dose de folie et quelques pointes d’humour noir. Le résultat est fort agréable, on rit régulièrement, parfois aux éclats ! Dommage que l’énergie communicative soit entachée régulièrement par les scènes avec l’enfant, voulant à la fois faire de l’humour de répétition et être touchantes, mais finalement cassant le ton général. La fin elle-même nous laisse sur ce mauvais point, réduisant l’enthousiasme provoqué. Malgré ça, ce film a de sérieux atouts, on a passé un bon moment et ce brin de folie fait clairement du bien ! Bref, un film qu’on recommande !

Un film iconoclaste qui mêle un thème de fond sérieux (la difficulté à se réinsérer en sortant de prison) et un humour qui frise le burlesque par moments. Certains dialogues font vraiment mouche, les acteurs sont au top et l'histoire est difficilement prévisible. Ajoutez à cela un peu de romance et vous avez là un film qui devrait plaire au plus grand nombre.

À la fois déjanté et loufoque, mais surtout terriblement fun, ce film est une vraie réussite !
Adèle Haenel et Pio Marmai (dans un rôle qui aurait pu être taillé pour « dupontel ») sont irrésistibles.
Un film burlesque, plein de vitalité, qui donne du peps et le sourire. À voir

La présence de l’auteur dans une salle de la Bocca, quartier de Cannes, loin de la Croisette avait constitué un plus dans l’appréciation déjà très favorable de ce polar burlesque.
Les intentions du réalisateur qui est apparu à la fois modeste et ambitieux, sont parfaitement concrétisées.
La fiction est vitale pour surmonter la mort, remettre en cause les images des hommes les plus considérables, fussent-ils pères. Qu’il est bon de rire à des zozotements régressifs, ou à des gags récurrents quand un meurtrier vient avouer son crime et n’est pas entendu par les enquêteurs, ou lorsque des vigiles rivés aux écrans se mettent à verser une larme d’émotion. Le casting est prestigieux, les péripéties rythmées, le découpage efficace. La violence parodique nous répare de bien des brutalités quand les rituels sado maso deviennent une mine pour pouffer. Des moments poétiques nous confortent dans nos goûts pour la littérature, alors que la légèreté s’oublie, à être trop proclamée dans tant d’autres productions. Les retrouvailles d’un jeune fraîchement sorti de prison avec Audrey Tautou qui lui demande de rejouer son arrivée est un grand moment de cinéma, chaleureux, simple, délicat.

Sans être le film génial et burlesque que décrivent les critiques français, « En liberté » de Pierre Salvadori reste une agréable comédie, subtile, bien jouée, et qui offre quelques moments assez marrants. Mais dans son ensemble, l’exercice me paraît plutôt artificiel, le rythme retombe parfois, la mécanique laisse voir trop souvent ses rouages, bref on sent l'auteur qui se regarde en train d'écrire et en train de mettre en scène. Ça gâche un peu le plaisir.

"Yvonne" (Adèle Haenel) tombe de haut quand un pur hasard lui révèle que son défunt mari, loin d'être le héros prétendu (et dont elle célèbre le souvenir au quotidien, en en narrant la geste à son petit garçon), était un flic corrompu. Elle aussi policière, elle se fixe pour mission de réparer l'injustice qui a envoyé à l'ombre, sur dossier du disparu en ayant à l'occasion abondamment "croqué", l'employé d'un bijoutier faussement cambriolé, "Antoine" (Pio Marmaï). Le désormais trentenaire sort justement de 8 ans de détention... Il serait trop simple d'imaginer la flic visant classiquement la réinsertion de l'innocent, et celui-ci cultivant modestie et quant-à-soi.... "En liberté", le nouveau film du peu prolifique Pierre Salvadori (moins de 10 longs métrages de cinéma en 25 ans), est un petit bijou iconoclaste, inventif et roboratif à souhait ! Totale réussite : récit maîtrisé, dramaturgie impeccable, montage (ah, ce "fil rouge" mémoriel du dernier "exploit" évolutif du père...) et direction d'acteurs (tous excellents - citons ainsi Audrey Tautou, dont c'est la 3e collaboration avec le metteur en scène, en compagne fidèle d'Antoine, voire Vincent Elbaz, le faux héros, pour une fois distribué opportunément ; mais même les petits rôles convainquent, ainsi le "psychopathe" éconduit, alias Jean-Louis Barcelona) parfaits... Une excellente comédie, mêlant action, parodie déjantée et sentiments.

Une comédie alerte et enlevée qui repose essentiellement sur le très fort potentiel d’Adèle Haenel et Pio Marmaï, tous deux épatants. Alors qu’Yvonne s’imprègne pour son rôle du Hugh Grant de "Quatre mariages et un enterrement" avec sa répétition de son gros mot "putain", Antoine fait inexorablement penser au mythe Patrick Dewaere de "Coup de tête", cet innocent injustement condamné qui prend sa revanche sur la société afin de pouvoir retrouver une vie normale. Il est très difficile de faire rire au cinéma, Pierre Salvadori y parvient habilement grâce à ce style décalé et la parfaite alchimie de ces héros ordinaires de cette histoire rocambolesque, filmée entièrement à La Ciotat. Si "En liberté !" peine à démarrer, il trouve son rythme de croisière lorsque le réalisateur distille des dialogues recherchés et non dénués d’émotions sur deux scènes-clés entre Adèle Haenel et Damien Bonnard dans le commissariat, puis entre Audrey Tautou et Pio Marmaï entre deux portes closes. Ce petit plus donne ses lettres de noblesse à cette comédie très réussie.

Toute la force du cinéma de Pierre Salvadori se résume dans ce film intense, brillant, drôle, palpitant et aux ressources de mise en scène assez illimitées. Peut être le scénario est il moins fluide que dans Les marchands de sable et Dans la cour, mais le récit impose t-il ici une mise en scène qui bouleverse le style narratif commun. Le cinéaste pose ici un regard aiguisé sur le monde d'aujourd'hui et la difficulté de séparer le virtuel du réel qui entraîne chez les humains un état de confusion et de faiblesse identitaire. Les dialogues finement ciselés vont de pair avec le jeu des comédiens tous très bons, saluons le travail exacerbé et proche de la folie de Pio Marmai (qui évoque tant physiquement que par le jeu d'acteur Patrick Dewaere) et de la sensuelle Adèle Haenel dont on sent, à travers l'histoire personnelle qui la touche, un doute permanent sur son métier et sur elle même. Les deux principaux interprètes effectuent également une vraie et remarquable performance physique, également grâce à la mise en scène qui accentue avec force la qualité de leur déplacement et position dans l'espace). La mise en scène est virevoltante, créative ; elle joue sur la lumière (les scènes nocturnes sont à la frontière de l'onirisme et de la poésie), les situations les plus improbables et incongrues). La scène d'ouverture est d'un brio incomparable, puissante, rythmée et sa réitération une des trouvailles magiques du film. En liberté est tout à la fois une comédie, un polar et un drame romanesque mais aussi porteur d'une dose de non sens. Le film a, en son sein de l'optimisme, qui n'est pas béat ; les remarquables dialogues qui portent sur le pur romanesque sont extrêmement touchants mais les acteurs telle Adèle Haenel semble y ajouter de l'ironie. Dans le film précédent, le moment d'angoisse était porté par les fissures du mur de l'appartement ici il s'agit de la vision récurrente d'une porte assez sinistre qui conduit à une certaine vision relative de la réalité ou à un rêve. Notons également la superbe musique du film qui évoque les partitions filmiques des films américains des années 70 dont ceux de la black exploitation. Pierre Salvadori s'impose avec Bruno Dumont comme le héraut de la comédie française talentueuse, personnelle et intelligente.

Entre polar, drame judiciaire et social, ou comédie romantico-loufoque, le film emprunte des chemins déroutants. L’humour étant une disposition de l’esprit subjective et variablement partagée, tout le monde ne rira pas des extravagances du film. Pour ma part je me suis laissé facilement embarquer par cet univers décalé, incohérent et totalement barré, au point de me sentir gêné pour Audrey Tautou, qui elle joue un personnage raisonnable au premier degré. Heureusement elle est la seule et se laisse vite submerger par la déferlante irrationnelle de tous les autres. Dommage que le film s’essouffle parfois ou change tout à coup de registre comique (on passe facilement des Monty Python aux Charlots en vadrouille), mais bon, vu le niveau général des récentes comédies françaises, je me sens obligé de considérer celle-ci comme un chef-d’œuvre d’originalité et de fantaisie. Mention spéciale à Adèle Haenel pour l’étendue de son répertoire, et à Pio Marmai qui m’a beaucoup fait penser à Patrick Dewaere.

Comme toujours avec Pierre Salvadori, un scénario à tiroirs complexe, fouillé, des dialogues brillants, très écrits, une mise en scène fluide, élégante même si, ici, mâtinée de couleurs éclatantes et d'une nervosité et d'un certain réalisme qu'on ne lui connaissait guère et enfin d'un quatuor de comédiens exceptionnels et visiblement heureux de jouer une partition aussi folle. Cependant, dans une interview dans "Libération", Salvadori avoue les difficultés terribles qu'il a rencontrées lors du montage au point de se dire "Je ne vois pas le film, je ne vois pas le film". Il reste peut être un peu de cette souffrance dans le film qui hésite trop souvent entre comique de situation, de répétition, burlesque, poésie, émotion. Sans avoir le charme absolu de "Hors de prix", "En liberté !" reste cependant bien au dessus de la mêlée des comédies françaises habituelles même si elle fera moins d'entrées que le navrant "Grand bain" sorti la semaine passée.

"En liberté !" n'est certainement pas la meilleure comédie française de l'année – l'absurde de Dupieux dépassant le burlesque de Salvadori – mais réjouit par sa mise en scène cartoonesque et convainc par une excellente direction d'acteurs. Si le talent comique de Pio Marmaï n'est plus à démontrer, celui d'Adèle Haenel explose, l'actrice suscitant le rire en jouant un personnage légèrement dépressif, en opérant un irrésistible décalage entre la drôlerie de ses dialogues et une expressivité plutôt dramatique. Salvadori maîtrise parfaitement ce contraste entre le comique verbal et le jeu hébété de ses interprètes, comme lors des situations au commissariat où Damien Bonnard, excellent en flic amoureux et rêveur, ne prête même plus attention aux aveux d'un tueur en série désemparé. Le film aurait pu être franchement efficace s'il n'avait joué que sur ce comique vif et extravagant; or, il se charge d'une dimension sentimentale dispensable car convenue qui veut nous émouvoir de manière quelque peu artificielle. Que ce soit les histoires d'amour tumultueuses ou le besoin pour l'enfant de croire à tout prix que son père était un héros, il manque une approche réaliste et fine des personnages pour pleinement convaincre. Il est délicat de jouer à la fois sur le plan du burlesque et sur celui des sentiments, à moins de mêler franchement les deux comme pouvait le faire un Howard Hawks. Mais on n'est pas au niveau de "L'impossible Monsieur Bébé", seulement – et c'est déjà pas mal – à celui d'une comédie bien écrite, formellement élégante, qui réussit à déclencher un certain nombre d'éclats de rire.