Peu habitué à frayer avec les valeurs du cinéma de genre, Christian Carion est pourtant à pied d’oeuvre sur ce projet qui en porte tous les tics et les stigmates, autour du thème toujours porteur du rapt d’enfants. Durant la première partie du film, il guette les réactions de parents dévorés par l’angoisse, la culpabilité ou la colère, dans la seconde, il suit le parcours du père qui a décidé de mener l’enquête et de se faire justice à lui-même, comme dans un bon vieux vigilante-movie des années 70. ‘Mon garçon’ se veut nerveux, brutal, pris sur le vif, et filme ses personnages façon reportage de guerre, sans aucune recherche du bel effet. Il pousse d’ailleurs cette logique jusque dans la direction d’acteur : Guillaume Canet, qui incarne le personnage principal, n’avait aucune connaissance du détail des scènes avant de les jouer, ceci afin d’obtenir des réactions à chaud et instinctives sur la progression dramatique de l’histoire. Si on repère, dans sa manière de jouer inhabituelle, que l’acteur est en improvisation totale, il faut reconnaître qu’il s’en tire plutôt bien et ne donne à aucun moment l’impression de ne pas être dans le ton juste. Pour le reste, ce film court, ramassé et dont la scène d’action finale parvient à générer une relative tension, est plus original sur le concept que sur le résultat (sans défauts majeurs ceci dit), et fonctionne surtout parce que les histoires d’enlèvements d’enfants fonctionnent toujours même quand, comme ici, ce n’est pas la cohérence qui les étouffe.