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    Sayônara
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    3,2
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    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 mai 2017
    Bien que présenté sur les écrans français 4 mois après Harmonium, Sayonara n'en est pas moins antérieur dans la filmographie déjà fournie du jeune cinéaste Koji Fukada. Inspiré d'une pièce de théâtre de 15 minutes, Sayonara dure presque 8 fois plus de temps et cette longueur se ressent pleinement dans un film essentiellement contemplatif, ce n'est pas le problème majeur, mais surtout truffé de dialogues d'une invraisemblable banalité, assez souvent à la frontière du ridicule. Dans un Japon à peine uchronique, évacué progressivement par la population pour cause d'explosions nucléaires, le film s'articule autour de trois thèmes : le péril atomique, le statut des immigrés au Japon et la mortalité de l'humanité. C'est ce dernier sujet qui intéresse le réalisateur à travers ses deux personnages principaux dont un androïde.. Il faut louer la beauté sépulcrale des images de Sayonara et les magnifiques séquences finales. Mais ces dernières ne seront vues qu'à la condition de ne pas s'être assoupi auparavant, eu égard au fracassant ennui qui rôde. Les messages véhiculés tout au long du film s'entendent facilement et méritent certes notre adhésion. Visiblement, sur scène, un quart d'heure suffisait pour les faire comprendre !
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2017
    Adapté d'une pièce de théâtre d'Oriza Hirata, ce film est tout imprégné de préoccupations, de peurs, voire de hantises, récurrentes chez beaucoup d'artistes japonais. L'histoire se déroule dans un avenir proche, nous est-il expliqué dans une des notes du réalisateur, mais on ose espérer qu'il ne s'agit pas de prémonition. On ne peut imaginer pire scénario en effet puisqu'il est question d'une attaque terroriste massive sur 13 centrales nucléaires du Japon. La conséquence, c'est que le pays tout entier est en voie d'évacuation, mais en suivant un ordre de priorité.
    Les citoyens de second rang, parmi lesquels Tania, une jeune femme originaire d'Afrique du Sud, risquent de devoir attendre longtemps leur billet de départ. Déjà gravement malade de toute façon, elle ne cherche même pas à s'enfuir. Elle passe la plus grande partie de son temps dans sa maison, sauf quand elle reçoit la visite d'une amie ou du jeune homme qui est amoureux d'elle. Elle n'est pas vraiment seule cependant puisque veille sur elle un robot androïde appelé Leona, qui ne se déplace qu'en fauteuil roulant, ses membres inférieurs n'étant plus en état de fonctionner.
    Ce qui surprend beaucoup, c'est que, malgré ses thèmes terrifiants (explosion de centrales nucléaires, destruction d'un pays, évacuation des populations), le film reste presque constamment paisible, voire même contemplatif, au risque de provoquer beaucoup d'ennui chez certains spectateurs. Pour ce qui me concerne néanmoins, je n'ai rien ressenti de tel, car la réalisation de Koji Fukada peut aussi générer non seulement de l'intérêt mais de la fascination. Malgré son sujet, le film, le plus souvent, ravit par sa beauté et son étrangeté. Quand il filme un rideau agité par le vent ou les cheveux blonds de Tania éclairés par un rayon de soleil, c'est la grâce elle-même que le réalisateur nous donne à contempler.
    Ce qui l'intéresse, ce sur quoi il met l'accent, ce ne sont pas les scènes spectaculaires (il y en a très peu), mais l'approche lente de la mort. L'étrangeté du film, ce qui provoque l'étonnement et peut-être la gêne, c'est qu'il est question de deux morts, celle d'un être humain et celle d'un robot androïde, et que ces deux agonies et ces deux morts nous émeuvent presque autant l'une que l'autre. Si Leona est un robot, elle n'en a pas moins l'apparence d'un humain, d'une femme, et elle n'en semble pas moins être dotée d'une sorte de sensibilité qui lui faire dire des poésies à Tania (des poèmes japonais mais aussi « Le Bateau ivre » d'Arthur Rimbaud!).
    Difficile de ne pas être troublé, dérangé, perturbé mais aussi envoûté par ce film. Un robot qui contemple le dernier les beautés de notre monde : est-ce ainsi que tout finira ? 7,5/10
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 juin 2017
    « Sayônara » de Kôji Fukada est un film très fort mais à déconseiller aux dépressifs !
    Pour une raison non précisée, 13 centrales nucléaires du Japon explosent et la radioactivité ambiante va progressivement détruire toute la vie sociale du pays dont les habitants sont expatriés très lentement selon un tirage au sort. Tania (Bryerly Long), originaire d’Afrique du Sud qu’elle a dû quitter très jeune suite aux représailles des ouvriers noirs après la fin de l’apartheid, attend son avis d’expatriation en compagnie de Leona (Geminoid F), un androïde que son père lui a offert lorsqu’elle avait 10 ans après la découverte d’une maladie incurable et qui pour distraire sa propriétaire lui récite des poèmes japonais et même de Rimbaud alors qu’il est paraplégique faute de pouvoir être réparé. Tania dont l’état physique se dégrade très progressivement va finalement se résoudre à rester dans son pays d’accueil sans aller « au-delà des montages où se trouve la joie ou le bonheur ». L’attitude de Tania va progressivement éduquer l’androïde qui au final va acquérir des sentiments face à toutes les informations mémorisées (elle n’oublie rien) et apprendre la signification de la beauté du ciel, du soleil couchant, des herbes s’inclinant sous le vent, des bambous … et même des gestes de tendresse humaine.
    Le film est très lent ce qui peut dérouter nombre de spectateurs avec de nombreux plans fixes mais il est intense et magistralement réalisé avec des coloris souvent ocres, brunâtres, délavés ou des teintes blafardes. La lumière est superbe avec des ombres portées intenses et tout un jeu de réglage de l’ouverture de l’objectif.
    Ce film qui n’a rien à voir avec le désir de vie présent dans « La terre outragée » de Michale Boganim (2012) après la catastrophe de Tchernobyl, est un très beau conte de science-fiction contemplatif digne de Bergman.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 juin 2017
    Dans un Japon post-apocalyptique, une femme atteinte d'une maladie dégénérative se meurt dans son salon. Une humanoïde veille à son chevet.

    Koji Fukuda, avant de réaliser "Harmonium", sorti sur les écrans français en janvier dernier, avait tourné "Sayonara", une œuvre puissante qui frappe par l'économie de ses moyens et l'ambition de son propos.

    Plusieurs thèmes y sont évoqués. Le premier, qui nous prend à la gorge dès la première scène, est celui de la catastrophe apocalyptique. On ne l'a jamais autant vu traitée que dans la littérature de ces dernières années : qu'il s'agisse évidemment de "La Route" de Cormac McCarthy ou "World War Z" de Max Brooks qui furent l'un et l'autre adaptés au cinéma, mais aussi "Station Eleven" de Emily St John Mandel ou "Le Grand jeu" de Cécile Minard. Il prend un relief particulier dans le Japon depuis l'explosion de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011.

    Le deuxième, moins évident, est aussi plus politique. Dans "Sayonara", l'évacuation du Japon est décidée, mais se fait selon des critères de classe et de race : les pauvres et les étrangers sont abandonnés à leur sort dans un archipel qui se vide lentement de ses habitants.

    Tania - qui est (bizarrement) d'origine sud-africaine - reste donc seule avec son robot de compagnie. C'est le troisième thème de "Sayonara" : l'homme face à l'intelligence artificielle, la frontière ténue entre l'homme et la machine. C'est aussi l'aspect le plus novateur du film, le rôle de Léona étant jouée par un robot - opéré en coulisse par un roboticien.

    Mais le plus important thème du film est son dernier : la mort ou comment la regarder en face. Le sujet, particulièrement macabre, est traité frontalement, sans fard. Koji Fukuda nous rappelle à notre condition mortelle en filmant en long plan fixe la lente agonie de Tania. On n'oubliera pas de sitôt les vingt dernières minutes, particulièrement éprouvantes, particulièrement élégiaques aussi. Elles se seraient suffi à elles-mêmes, les quatre-vingt qui les précèdent ne servant guère qu'à les introduire.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    224 abonnés 1 597 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 février 2019
    Dans un Japon irradié à la suite d'attaques terroristes sur des centrales nucléaires, une jeune femme, malade, attend son ordre d'évacuation dans une petite maison isolée, au côté de son androïde. Film d'anticipation en mode "théâtre de chambre". Dialogue étonnant entre humain et robot. Fin du monde et douceur méditative, contemplative. L'ensemble est un peu long et monocorde, mais marque par son originalité poétique.
    crocc
    crocc

    1 abonné 18 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2021
    Je ne comprend pas les critiques sur la lenteur du film. Il prend le temps de dire l'effacement de notre monde et de sa vanité, ayez la patience qu'une telle entreprise requiert. C'est une élégie au sens propre : un chant de mort d'une douceur infinie, un poème du crépuscule de l'humain. Rarement une telle intimité entre lumière, photographie et scénario n'avait été atteinte.
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