Avis sur Jalouse

"Jalouse" nous plonge littéralement dans les méandres très tortueux d'une personnalité complexe, dont Karine Viard au top de sa forme n'arrêtera pas durant 1h45 de nous surprendre !
Quel jeu, quelle performance qui lui laisse et nous laisse que peu de répit et de repos pour souffler...
C'est une véritable avalanche de situations qui s'accumulent, se succèdent, se déclenchent en cascade et en ricochet, suite au mal être de cette femme, qui vire et sombre dans une forme de jalousie malsaine à propos de tout son entourage, familial, amical, professionnel, et même voisinage.
Tous y passent et sans s'y attendre !!!
Chacun a droit à son tour à son règlement de compte, à travers des paroles acerbes ou mielleuses mais glissées alors avec tact dans la discussion, qui provoqueront le malaise le plus profond, une véritable douche froide, qui fera toujours un effet bœuf !
Le spectateur ne fait que suivre cet enlisement les yeux écarquillés au vu de cette personne qui se transforme monstrueusement, provoquant ainsi des moments de tension qui s'accompagnent d'un humour noir qui fait tilt à tous les coups !
On rit plus que nerveusement et immanquablement à chaque flot de fiel distillé à tout bout de champ et aux réactions en chaîne qui s'en suivent...
C'est un portrait au vitriol d'un être mal dans sa peau, une peinture criante de vérité qui sonne ici un signal d'alarme avant le point de non retour...
Cette forme de perversité toxique nous est ainsi montrée dans les moindres détails, dans son fonctionnement le plus précis et le plus subtil, et ce, avec toutes les incidences et rebondissements évidents !
Ce schéma presque récurrent que l'on observe chez l'actrice devient passionnant, instructif, mais aussi très drôle pour celui qui est de l'autre côté de l'écran, assis confortablement dans son fauteuil bien sûr !
Et comme l'héroïne aux dents longues se fait accompagner de seconds rôles parfaits dans leur genre respectif, de la fille malheureuse et dépassée à l'amie décontenancée, on ne peut que se régaler de cette réalisation très aboutie et parfaitement intelligente de David et Stéphane Foenkinos que l'on ne saurait rater sous aucun prétexte !

Un film au ton particulier, entre rire et émotion, comédie fine, aux airs du meilleur de la comédie indépendante américaine ("To Die For", "About Shmidt"...), quand celle-ci nous chatouille pour nous déranger comme il faut. Karin Viard est touchante et gonflée à la fois, délicieusement dérangeante, et entourée de personnages témoins comme nous, du mal être qui l'envahit.

Encore un très bon film français bien ficelé et divertissant.
C'est une comédie dramatique.
Cela dit, je trouve que c'est beaucoup plus dramatique que drôle.
On sent bien que la protagoniste principale ne va pas bien et on ressent de l'empathie pour elle.

Écrit pour Karin Viard qui s’en donne à cœur joie, voici le portrait d’une femme au bord de la crise de nerfs. Nathalie, cinquantenaire, divorcée, mère d’une jeune fille adorable tout juste majeure, épanouie professionnellement (elle est prof de lettres en Khâgne dans un lycée parisien) a tout pour être heureuse. Pourtant, son célibat lui pèse, elle voit en sa fille une concurrente potentielle, elle ne supporte pas la nouvelle femme de son ex (qu’elle juge -à tort- complètement stupide), l’ambition et la jeunesse de sa nouvelle collègue l’exaspèrent -et la fragilisent- et le bonheur conjugal de sa meilleure amie l’agresse. Méchante, aigrie, odieuse, elle pète littéralement les plombs… C’est à la fois très drôle et très bien écrit (le scénario s’appuie beaucoup sur le gros potentiel comique de l’actrice qui le lui rend bien), hyper vachard mais aussi très sensible car Nathalie n’est pas juste une ordure égoïste. Elle est avant tout une femme en souffrance et qui a bien conscience de ses excès. Le film pousse le bouchon un peu loin mais c’est avant tout une farce, davantage qu’un constat réaliste sur l’angoisse d’être bientôt ménopausée ;-) Pour autant j’ai été extrêmement touchée car cette femme éprouvée, maladroite et sans filtre, est un condensé d’humanité. Et quelques scènes (Anne Dorval sur l’amitié qu’il faut savoir préserver, Marie-Julie Baup à chaque fois qu’elle parle ou la rencontre entre Nathalie et la vieille dame à la piscine) sont simplement bouleversantes.

Vu à l'instant en avant-première et BRAVO à Karin Viard , meilleure que jamais dans ce rôle de mère psychotique et névrosée, mais tellement attachante ... Un film tantôt drôle, tantôt grave , plein de poésie et de sentiments contrariés. Viard crève véritablement l'écran, on y croit à fond et c'est juste 1h45 de démonstration de son talent ! Un très très bon 4,5/5 que je poste sur le site allociné avec plaisir !

Je ressors de la séance enchantée par ce très bon film à la fois comique et dramatique.
On se met bien à la place de cette femme de 45/50 ans en pleine crise existentielle qui va mal.
C'est une histoire émouvante, touchante, grinçante et drôle.
Je recommande fortement pour passer un bon moment de cinéma.

Ils sont frères. L'un est directeur de casting, l'autre écrivain (à succès). Il parait que leurs goûts cinématographiques sont aux antipodes. Ce qui ne les empêche pas de tourner à quatre mains, hier pour La délicatesse, aujourd'hui pour Jalouse. Stéphane et David Foenkinos savent que l'écriture et le choix de l'actrice (ou acteur) principale sont déterminants et, à l'évidence, ce sont ces deux aspects qui font de Jalouse une comédie plus que honorable, servie par des dialogues et une narration sans fausses notes et dominée par une Karin Viard qui semble se délecter d'un rôle où elle apparait à la fois odieuse et au bord de la crise de nerfs. Jalouse oui mais surtout d'une malveillance naturelle dans laquelle on ne saurait déceler aucune méchanceté autre qu'impulsive. Un beau personnage de femme aux prises avec la cinquantaine approchant et surtout en opposition à une fille quasi parfaite. Ils sont d'ailleurs plutôt rares les films qui traitent de l'envie entre mère et fille et Jalouse pousse le bouchon assez loin en la matière. D'un autre côté, cette comédie qui n'oublie pas d'avoir un arrière-plan dramatique est assez encombrée de scènes convenues et de dialogues parfois "faciles" que l'aisance de Viard fait passer pour des saillies irrésistibles. La mise en scène passe inaperçue mais on se doute bien que cela n'a pas trop d'importance pour les frères Foenkinos. Succès garanti pour Jalouse, ce n'est pas ardu à imaginer, et même carton assez prévisible. Ce qui ne serait pas immérité du tout (quand on voit le niveau des films qui paradent en tête du box-office).

karin viard retrouve avec jalouse un rôle et un film dignes de son talent ce qui n ' était pas toujours le cas ces derniers temps ( voir par exemple 21 nuits avec pattie de triste mémoire ! ) ;jalouse est un film intelligent , drôle , aux dialogues excellents et au scénario sans failles ! bravo aux frères foenkinos qui après la délicatesse nous montrent qu ' ils sont vraiment très bons !!

Un joli coup de cœur pour cette comédie dramatique française qui se démarque par son sujet et par sa manière de le traiter. On s'immisce donc pendant un temps dans la vie d'une personne, en l'occurrence Nathalie Pêcheux, mère divorcée pour qui la vie va basculer. Sans trop savoir pourquoi, elle devient peu à peu jalouse de tout (même de sa propre fille), aigrie, irritée à la moindre chose. Si au début, le ton est assez comique, on se dirige très vite dans quelque chose de plus sérieux, de plus sensible et dérangeant. Cette jalousie va se transformer en vrai mal-être et en isolement. On assiste donc impuissant et peiné à la descente de cette personne, puis au courage qu'elle va avoir pour se sortir de cette situation et réparer les erreurs qu'elle a commise, touchant également ses proches. Karin Viard est tout simplement fabuleuse et tellement naturelle, elle tape dans le mille et on en oublierai presque que c'est une fiction que l'on regarde là.
Qui n'a jamais vécu ne serait-ce qu'une journée en étant de mauvaise humeur sans en savoir la cause, devenant impulsif contre notre volonté ? C'est tout simplement le portrait d'une femme perdue dans un moment de sa vie, qui va autant nous faire rire que nous émouvoir, et surtout nous émouvoir.

cinephile-critique.over-blog.com

Même si je suis un homme, je me mets bien à la place de cette femme quinqua qui n'a plus ses parents, qui est divorcée d'un mari (qui est avec une autre femme), et dont la fille de 18 ans lui fait de l'ombre en terme de beauté.
Elle devient aigrie, jalouse et s'énerve contre tout ce qui la dérange de près ou de loin, spoiler: jusqu'à finir par craquer complètement puis retrouver son équilibre.

C'est une comédie très réussie, sensible, touchante et grinçante.

Une comédie dramatique grinçante, parfois joyeusement fielleuse, toujours attachante sur la crise de la cinquantaine.
U,e critique détaillée et d'autres sur le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.fr

Ce téléfilm qu'on croirait produit par FR3 Limoges manque de punch. Succession de sketches épars, il souffre d'une cruelle absence de profondeur. En outre, il n'y a aucune évolution psychologique des personnages, qui restent les mêmes du début au milieu, et à la fin.
N'est pas Claude Sautet qui veut, se dit-on en baillant ou en consultant ses mails.

Après le très raté "Un beau soleil intérieur", les frères Foenkinos dressent un très beau portrait de femme, sublimée par la superbe Karin Viard. Arrivée la cinquantaine, Nathalie, divorcée, professeur de lettres en khâgne, est une femme aux bord de la crise de nerf qui contemple le succès, la beauté et le bonheur chez son entourage, en commençant par sa fille de 18 ans jusqu'à ses collègues et ses voisins et en devient inconsciemment jalouse... Le personnage est complexe, contradictoire, excessif et impulsif et ce qui apparait comme une comédie presque bon enfant dans un premier temps se révèle être un regard perçant sur notre propre cruauté. On rigole beaucoup grâce à des dialogues fouillés et surtout grâce au punch subtil et acéré de Karin Viard qui rend plausible cette personnalité poussée à l'excès. D'abord, on se concentre sur cette relation mère-fille où émerge le talent et la grâce d'un côté, une promesse d'avenir face à une étape de vie construite et stoïque, vieillissante, sur la pente descendante. Punchlines, remarques déplacées, situations aberrantes, nonchalance, air supérieur et inébranlable : ce qui nous a fait bien rire au départ prend une tournure plus sérieuse et complexe, une sorte de perversité gratuite. Les paroles dépassent la pensée, influencent les actes et deviennent un point de non-retour. Le désespoir risible devient objet de pitié et de problème psychologique et l'audace de l'actrice ne rend le pont entre ces deux pôles que plus réaliste et intime. Ca sent le César de la meilleure actrice ou je ne m'y connais pas, ou au moins une nomination bien méritée ! Je me suis senti happé et concerné par ce burn-out rudement bien mené, les yeux écarquillés et conquis par ce scénario si proche de notre quotidien et de notre caractère complexe qu'on a parfois du mal à comprendre nous-même... Ce portrait est criant de vérité, passionnant à contempler chez Karin Viard mais aussi auprès de son entourage, des personnages secondaires construits et dessinés qui ne manquent pas de talent pour lui donner la réplique. Anne Dorval, en amie fidèle mais dépassée, est toujours au top, même dans un petit rôle ! "Jalouse", titre plutôt simple vu le contenu du film, nous fait passer par toute une palette d'émotions, on rit, on est ému, on réfléchit, on s'identifie (contrairement à "Un beau soleil intérieur"), on se perd, et ça, c'est signe d'une réalisation aboutie et réfléchie et absolument bien interprétée ! A voir !

J'ai adoré l'intelligence de ce film, très bon scenario, bravo aux frères. La vie c'est les montagnes russes

Le personnage de la femme jalouse est trop caricatural pour qu'on y croit. Avec ces outrances, un film carrément comique aurait été plus approprié.