Avis sur On n'achète pas le silence

Rares sont les grands cinéastes dont la dernière œuvre ne déçoit pas. Hélas, le grand William Wyler ne fait pas partie de ces glorieuses exceptions. Non pas que The Liberation of L.B. manquât de quelques qualités, mais il est incontestablement raté. D'abord, il n'y a ni surprise, ni grand intérêt dans la trame : c'est ni plus ni moins qu'une pâle Chaleur dans la nuit à la sauce Stanley Kramer, agrémentée d'une amertume désolante. On sort difficilement des lieux communs, si ce n'est avec la relation entre un policier et une jeune noire : cette situation nous change de l'ordinaire, mais elle n'ira pas loin, et c'est tout au plus une belle histoire de vengeance et de haine raciste.
Cependant on retiendra quelques scènes fortes où le courage de L.B. Jones impressionne. Ou encore le personnage toujours trouble de Lee J.Cobb, un conservateur du vieux sud au positions ambigües, racistes et hypocrites.
Mais d'une manière générale, On n'achète pas le silence souffre de son manque d'originalité, de son manque de relief et de surprise.
On eût grandement préféré que Wyler signât avec L'Obsédé son film-testament cinq ans plus tôt.