Le scénario étant coécrit par l'auteur de la BD ainsi adaptée (une de ses dernières oeuvres - en 1995), Sempé, et le bon faiseur Guillaume Laurant, quand on visionne le résultat : "Raoul Taburin a un secret", on a tôt fait de constater qu'une bonne histoire (ici conte moral et onirique), si elle est essentielle à faire un bon film, ne suffit pas à faire seule un produit réussi.....Hélas. Tout dépend de qui raconte. Pierre Godeau (fils de) nous livre là un 3e long métrage, où l'ennui du mode narratif le dispute à la paresse de la mise en scène.... Benoît Poelvoorde sauve (un peu) les meubles dans le rôle-titre, mais c'est tout. La Québécoise Clément est inconsistante en dame Taburin, et Edouard Baer (le meilleur ami photographe) ne rentre jamais vraiment dans son rôle - les trois acteurs étant de plus, à l'évidence, trop âgés pour leur partie respective.
C'est raté... Raoul Taburin pourra servir dans les écoles de cinéma pour illustrer la possibilité de faire un film à partir d'un scénario d'une ligne : Un homme qui répare des vélos porte en lui le secret de ne pas savoir faire de vélo. Ce n'est pas un synopsis. C'est bien le scénario. Il n'y a aucune autre intrigue, juste un décor, une narration pompeuse, de malheureux comédiens qui font ce qu'ils peuvent, une réalisation qui s'étire à l'infini... Pas de progression narrative, pas de fin... rien.
Adapter l'oeuvre si délicate de Sempé était un grand défi, que Pierre Godeau est parvenu à relever avec poésie, douceur et beaucoup d'humour. Il en résulte un film solaire pour toute la famille, mené par un duo d'acteurs au sommet de leur art. Un conseil : sautez sur votre "taburin" et foncez jusqu'au cinéma le plus proche pour découvrir ce petit chef d'oeuvre !
3 241 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 11 août 2020
J'ai rarement vu un film aussi ennuyeux. Le rythme est tellement lent et les blagues sont plates. L'histoire n'est même pas intéressante. Je n'ai jamais lu les bandes dessinées mais je pense qu'ils en ont pris le meilleur et ont essayé de les relier sous forme de film. Celui-ci a le même problème que les films Boule & Bill et Gaston Lagaffe. Les gars ne savaient pas comment faire un bon scénario à partir de ces bandes dessinées. Et les résultats sont tout simplement mauvais. Si vous voulez perdre 90 minutes de votre vie allez-y. Mais vous serez déçu comme je l'ai été par Raoul Taburin...
Excellente adaptation qui retransmet à l'écran Toute la poésie de l’oeuvre de Sempé. Coloré, joyeux, émouvant, ce film est un véritable rayon de soleil. Courez!!!!
Le film a été tourné en grande partie à Venterol alors nous avons eu la chance d'avoir des avant-premières à Nyons. C'est vraiment un chouette film, très fidèle à l'esprit des livres de Sempé, une fable poétique toute en subtilité. Les paysages des Baronnies sont merveilleusement mis en valeur et me rappelle pourquoi j'adore cet endroit. Le duo Poelvoorde-Baer fonctionne parfaitement et tous les acteurs qui les accompagnent sont justes. J'ai acheté le livre en sortant de la séance et j'ai pu me replonger avec délice dans l'ambiance de film. Un très beau moment de cinéma.
Le quatrième long-métrage de Pierre Godeau est une adaptation d'une bande dessinée de Sempé. Il s’agit de l’histoire d’un homme qui masque un terrible secret, celui de n’avoir jamais su faire du vélo. Les personnages principaux (Benoît Poelvoorde, Edouard Baer et Suzanne Clément) sont attachants de par la simplicité qu’ils dégagent. Malheureusement, le scénario tourne en rond sans jamais proposer autre chose que la trame de départ. Bref, on est face à une comédie familiale qui mérite plus le détour pour sa tendresse que son humour.
Certes, il s'agit de l'adaptation d'une BD de Sempé. Certes, c'est poétique. Certes Benoit Poelvoorde est un bon dans ce film. Mais dans l'ensemble, j'ai trouvé ce film un peu mou et par moment assez rasoir. Et puis, cette fable ne trouve pas pour moi sa véritable force au cinéma et demeure davantage une très belle oeuvre de bande dessinée. A force de tout vouloir absolument adapter, on peut trahir les œuvres originales.
La bande dessinée de Sempé, à l’origine du long-métrage, a ce petit quelque chose de magique que ne parvient pas à retransmettre Pierre Godeau à travers le grand écran. L’œuvre originale s’avérant sans doute trop ténue pour que le réalisateur puisse proposer un film d’une heure et demie, celui-ci a ajouter des éléments à l’histoire originale. En début de film il présente donc assez longuement la jeunesse du personnage principal. Toute cette séquence n’est pas formidablement incarnée par des seconds rôles peu convaincants. Du coup, on attend longuement l’arrivée du Raoul Taburin mature incarné par Benoit Poelvoorde. Le réalisateur oublie un peu le fort potentiel émotionnel du personnage principal que ce dernier aurait pu développer encore plus. Édouard Baer déçoit quelque peu, son personnage aurait dû présenter une facette proche de celle de Raoul Taburin, mais l’acteur ne semble pas très investi dans son rôle. De toute manière le scénario concocté par Pierre Godeau nous fait patienter trop longuement dans l’attente des deux protagonistes principaux. Peut-être que des flash-backs auraient plutôt dû s’intercaler dans le récit adulte et venir simplement illustrer le propos. Les seconds rôles, Suzanne Clément, Grégory Gadebois ou Vincent Desagnat peinent à exister, et ce dernier frôle même le ridicule. Malheureusement, le long-métrage s’avère donc très linéaire et les acteurs semblent peu concernés, hormis Benoit Poelvoorde. Le film ne parvient donc que très peu à transmettre la jolie magie du propos de Sempé.