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    Retour à Forbach
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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 juin 2017
    Documentaire très réussi ! La façon de filmer est atypique et originale, elle rend le documentaire dynamique. Les émotions se mêlent entre nostalgie des valeurs humaines, violence, tristesse, misère sociale et abandon. Le côté thérapeutique de ce documentaire par le réalisateur apporte une lourdeur, dommage. Bravo à toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation !! Je recommande vivement !
    Yves G.
    Yves G.

    1 251 abonnés 3 262 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 29 avril 2017
    Régis Sauder est né à Forbach. Pas dans sa partie la plus chic. Mais « en bas », dans le quartier des houillères, avant que la crise ne frappe, que l’emploi ne se raréfie, que la population, abandonnée à sa rancœur ne cède aux sirènes du Front national, représenté par Florian Philippot, un enfant du cru.

    Régis Sauder revient dans la ville de son enfance. On aurait aimé qu’il en fasse la sociologie, qu’il en décrypte les ressorts du vote Front national – comme l’avait fait en 2012 l’excellent "Mains brunes sur la ville" à Orange et Bollène. Malheureusement, le réalisateur préfère la veine autobiographique. Comme Annie Ernaux dans "La Honte", il étudie ses relations à son passé, la difficulté d’assumer ses origines, d’en éprouver sinon de la fierté du moins de la reconnaissance.

    Sa démarche gagne peut-être en sincérité. Mais elle perd en intelligence. On est émus de le voir revenir dans sa maison d’enfance, dialoguer avec ses amis poussés en graine, comme on l’est tous, qui avons connu le déracinement, lorsque nous revenons dans la ville de nos origines. Mais la démarche fait long feu.

    Plus stimulante aurait été une immersion dans la vie politique locale pour en connaître les ressorts. Sur quoi reposait l’autorité paternaliste des Houillères ? Comment se traduisait-elle politiquement ? Par un vote d’allégeance démocrate-chrétien ou par un vote contestataire communiste ? À quoi a-t-elle laissé place ? Comment le Front national s’est-il implanté et a-t-il prospéré ? Autant de questions qui restent sans réponse.
    poet75
    poet75

    253 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 avril 2017
    C'est à Forbach, commune de Moselle, située sur le bassin houiller de Lorraine, à deux pas de la frontière allemande, que Régis Sauder, le réalisateur de ce documentaire, a passé son enfance. Il y a 30 ans, dès qu'il a pu voler de ses propres ailes, il est parti ailleurs, loin d'un environnement dont il n'avait jamais pu s'accommoder. Pourtant, après tout ce temps et après avoir vainement tenté de tirer un trait sur son passé forbachois, le voilà qui revient, non seulement parce que le pavillon habité par ses parents vient d'être cambriolé mais, à la faveur du film qu'il a l'intention de réaliser, pour se confronter à la fois au passé et au présent de la ville.
    A Forbach, comme dans beaucoup de communes de Moselle et d'Alsace, on évite, autant que faire se peut, de ressasser les pages les plus sombres de l'histoire. Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les drapeaux à croix gammée étaient omniprésents et la rue principale portait le nom d'Adolph Hitler-Strasse ! Sur le monument aux morts, aucun nom n'est indiqué pour ne pas faire de distinctions entre ceux qui furent enrôlés de force dans l'armée allemande et ceux qui se rebellèrent.
    Mais ce qui a marqué la ville, ce fut, bien sûr, après la guerre, l'exploitation des mines de charbon. A l'époque, tout le monde avait du travail : ceux qui en avaient les capacités faisaient des études, les autres étaient mineurs de fond. Il y avait même tant d'emplois à fournir qu'on fit venir, par vagues successives, des Italiens, des Polonais, des Algériens, des Marocains... Les Houillères du Bassin de Lorraine (HBL) s'occupaient de tout au point que beaucoup n'avaient pas même de permis de conduire. Pourquoi faire puisque les employeurs fournissaient des bus pour transporter les travailleurs ? Quant aux vacances, la plupart n'avaient pas de ressources suffisantes pour en prendre...
    Mais ce paternalisme n'a eu qu'un temps. Les mines ont fermé les unes après les autres, laissant un sous-sol de galeries qui rendent instables les terrains et risquent d'endommager les maisons. Les emplois se sont faits de plus en plus rares, les magasins ont fermé les uns après les autres et l'espoir d'une vie meilleure n'y ressemble plus aujourd'hui qu'à une folle illusion. Forbach n'est plus qu'une commune sinistrée et ceux qui y vivent, parce qu'ils n'ont pas le choix, parce qu'ils n'ont pas la possibilité d'aller ailleurs, se considèrent comme abandonnés de tous, à commencer par les politiques. L'une des conséquences, c'est que, là comme ailleurs, quand ont lieu des élections, c'est le FN qui arrive en tête des scores (au premier tour de la Présidentielle de ce dimanche 23 avril, Marine Le Pen y récolte 29,65% des voix).
    On a honte (ou plutôt « hante » car en Moselle les « on » se prononcent « an »), mais on est si déçus, si désespérés, si méfiants qu'on ne voit pas d'autre façon d'exprimer son mécontentement. Ce qui fait des ravages dans les esprits, c'est la peur. Le mot revient souvent dans ce documentaire : au lieu de vivre à peu près en bonne entente les uns avec les autres comme au temps de l'exploitation du charbon, on se laisse aller au soupçon, à l'amertume et à la peur de l'autre. Le FN non seulement en profite outrageusement mais alimente ces craintes : l'étranger, ou celui qui est perçu comme tel, n'est plus considéré que comme un voleur de travail ! Les drapeaux nationalistes qui sont exposés sous les fenêtres de bien des maisons en témoignent : chacun se replie sur ce qu'il estime être son identité et regarde les autres avec défiance. La peur a gagné les esprits et elle est la pire des conseillères.
    Pour l'attester, Régis Sauder donne la parole à quelques-uns des habitants de la ville. Cela dit, le réalisateur s'est gardé de faire un tableau uniformément sombre du Forbach d'aujourd'hui. Heureusement, il y a glissé aussi quelques lueurs d'espoir et de bienveillance. A Forbach aussi, bien évidemment, on peut trouver des personnes hospitalières et généreuses : en témoigne, à la fin du film, une femme qui s'est engagée dans l'accueil d'une famille de migrants et qui nous explique que c'est précisément de cette façon-là, dans la rencontre et le soutien des autres qu'on évacue toutes les peurs. Puisse ce message être entendu ! 8/10
    Laurent C.
    Laurent C.

    235 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 avril 2017
    Comme il est facile pour le spectateur parisien de s'asseoir dans une salle de cinéma et de regarder ces gens de l'Est de la France, Forbach exactement, où Régis Sauder a grandi. Il est d'autant plus aisé de le faire que le reportage est un immense coup de poing contre les préjugés et l'angélisme humaniste. Le réalisateur regarde quelques 20 ans plus tard les personnes qu'il a connues enfant, ceux qui ont continué de vivre et qui petit à petit, ont viré vers une vison radicale ou désabusée du monde. Car "Retour à Forbach" est d'abord un film politique. Il raconte le désert économique qui s'est abattu sur la ville à la fermeture de la mine. Il filme avec obsession presque, ces dizaines de boutiques à louer, le désastre du centre-ville évidé de ses habitants. Il filme le reniement de ses propres origines. Il filme la montée d'un certain fascisme, tout en rappelant les heures noires de la ville au temps de l'impérialisme nazi. Il filme une émigration perdue, une jeunesse sans espoir et sans repère. Bref, "Retour à Forbach" est un véritable poil à gratter du cinéma français. Le réalisateur se raconte et l'on sent d'ailleurs dans ses mots, l'imprégnation très forte de l'autofiction, et notamment de l'œuvre d'Annie Ernaux (citée d'ailleurs au générique). C'est un film sobre, tristement grave, qui dénonce sans crier, qui permet de comprendre sans céder à la compassion, qui permet de se souvenir tout en craignant l'avenir.
    Richard C.
    Richard C.

    2 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 avril 2017
    Voilà un documentaire sensible et touchant, tout en restant un doc.
    Filmé dans l'Est, il aurait pû l'être dans le Nord ou d'autres régions industrielles abandonnées.
    A voir absolument pour ne pas oublier les discours politiques de tous bords quelques après années après.
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