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    Normandie Nue
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Normandie Nue" et de son tournage !

    Genèse du projet

    Depuis son enfance, Philippe Le Guay passe ses vacances dans une maison familiale qui se situe dans le Perche en Basse Normandie, à trois kilomètres du village du Mêle sur Sarthe. Le metteur en scène avait par ailleurs vu des photos d’un artiste conceptuel qui faisait des happenings nus dans les villes, à Berlin, à Mexico... Et s'est ainsi demandé ce qui se passerait si ce photographe s’arrêtait dans ce village perdu de la France profonde et décidait d’organiser une photo en déshabillant ses habitants sur un champ. "Il y avait un choc des cultures qui pouvait alimenter une histoire...", précise-t-il.

    Travail d'enquête

    Développer ce projet a mis plus de quatre ans à Philippe Le Guay. L'une des raisons de ce laps de temps assez long réside dans sa volonté d'avoir voulu effectuer un véritable travail d'enquête auprès des éleveurs : "J’ai rencontré tout un monde : les paysans traditionnels, les partisans du bio, les modérés, ceux qui vendent directement aux consommateurs par des systèmes de coopératives... Cette immersion m’a permis de comprendre leurs difficultés et leurs souffrances, économiques bien sûr, mais aussi morales. Dans le film, les personnages ne parlent pas d’une seule voix. Mais tous ont en commun d’être désespérés : ils se sentent seuls, humiliés, avec le sentiment de n’être ni regardés ni écoutés. C’est cette réalité émotionnelle que j’ai voulu restituer..."

    Corps cachés à la campagne

    Philippe Le Guay nous en dit plus sur ce postulat de scénario et notamment sur le fait qu'à la campagne, les gens sont beaucoup moins exposés à la nudité. "Ce qui est étrange, c’est qu’à la campagne, la nudité n’existe pas. C’est comme si les paysans n’étaient jamais nus. Le corps reste caché. A un moment du film, Balbuzard dit que, « même en été, le Normand garde son pull », et c’est vrai, on voit rarement les paysans autrement qu’en 4 bottes et en pantalon. Au Mêle sur Sarthe, la mairie a aménagé un lac artificiel, les éleveurs ne vont jamais s’y baigner ! Alors qu’en ville, le corps est exploré sous toutes les coutures, érotisé et banalisé via la publicité. A la campagne, il reste un tabou. Cela ne veut pas dire que les paysans soient prudes ou puritains ; mais leur corps reste un bastion."

    Un homme intègre

    Philippe Le Guay a immédiatement pensé à François Cluzet pour se glisser dans le rôle du maire. Si les personnages que le comédien a l'habitude d'incarner cachent souvent quelque chose (comme dans A l’origine avec l'imposture ou dans Médecin de campagne avec le cancer), dans Normandie nue ce n'est pas le cas puisque Georges Balbuzard est quelqu'un d'honnête et généreux. "C’est un type qui ne vit que pour son village - sa femme l’a quitté, il n’a pas de copine, il a un côté un peu monacal. Au fond, il est comme un père avec ses administrés, un père avec des enfants turbulents... Il les engueule mais il a de la tendresse pour eux. Il est une figure de metteur en scène : il est celui qui essaie que les choses adviennent", confie le cinéaste.

    Promiscuité

    Pendant le tournage, la production du film a ouvert un restaurant, engagé une cuisinière et le soir l’équipe dînait sur place en compagnie des villageois. "Les habitants du village avaient table ouverte, le pharmacien, le garagiste etc...", se souvient Philippe Le Guay.

    Authenticité !

    Pas loin de 350 figurants ont participé au tournage de Normandie nue. Parmi eux, il y avait des élèves du collège de Mêle-sur-Sarthe, des gendarmes et des agriculteurs qui jouent leur propre rôle, à l'image des membres de la famille Roguet.

    Convaincre les gens du village...

    Pour les besoins de la scène finale de Normandie nuePhilippe Le Guay est parvenu à convaincre tout le monde de se déshabiller sur le champ Chollet, ce qui ne s'est pas fait en un jour, comme s'en rappelle le metteur en scène : "Leur résistance à se déshabiller est d’ailleurs devenue le sujet même du film. Le paradoxe c’est qu’apparemment la société est supposée tout montrer, il n’y a en principe plus de tabous. Et cependant, dès qu’on en revient à la pudeur et à l’intime, on se heurte à des situations archétypales où l’air du temps n’a pas sa place. Les gens du village ont compris qu’ils pourraient exprimer quelque chose de leur condition en participant ensemble à cette photo. Certains y sont allés « par solidarité avec la cause », d’autres ne voyaient pas le problème – « Si tout le monde y va, j’y vais aussi » Je ne suis pas allé recruter des modèles à Paris et ça se voit au résultat, ils ont des corps qui sont loin d’être des corps de mannequin..."

    Retrouvailles

    Sur Normandie nuePhilippe Le Guay retrouve son directeur de la photographie fétiche Jean-Claude Larrieu avec qui il a travaillé à cinq reprises. "Il vient du Sud-Ouest profond et il aurait pu être un des héros du film. Nous voulions que le film soit lumineux, que la lumière exalte la campagne, qu’elle la célèbre. Et nous avons eu 10 beaucoup de chance avec le temps en tournant en mars et en avril. Le soleil brillait, le colza poussait, les pommiers étaient en fleurs, la nature explosait...", confie le réalisateur.

    Rapport déclencheur

    C’est à cause d’un reportage consacré aux risques de cancers provoqués par la viande rouge que les villageois décident de réagir et de poser pour cette fameuse photo. Ce rapport existe vraiment et a été publié l’an dernier par des rapporteurs de l’OMS. "C’est le déclic qui va déclencher l’adhésion des éleveurs au projet de la photo. De toutes façons, l’actualité rentre dans le film de tous les côtés, y compris par la position de Chloé, qui lutte contre les éleveurs et considère que le boucher est un assassin", précise Philippe Le Guay.

    La fameuse scène de nue

    La fameuse photo n'a pas été réalisée le dernier jour de tournage parce que Philippe Le Guay avait trop peur que le météo ne soit pas bonne. Il l'a donc tournée un mercredi au lieu du vendredi prévu (ce qui était une bonne idée comme en deux jours la température avait baissé de quinze degrés...). Le metteur en scène et son équipe ont visité des dizaines de champs avant de choisir celui qui allait servir de cadre idéal, parce que bien exposé au soleil, "avec ce grand tilleul magnifique, un élément vertical et un élément horizontal, ainsi qu’un monticule pour que les personnages puissent se déployer", précise Philippe Le Guay, qui poursuit :

    "J’appréhendais de tourner cette scène et de filmer les modèles de façon frontale. D’où l’idée de l’hélicoptère de l’associé de Demaison qui vient le chercher à la fin du film. Je voulais utiliser ce point de vue en hauteur pour diminuer la frontalité de la nudité. J’ai fait faire des dessins par un story boarder pour les montrer aux acteurs et les rassurer. On avait tous le trac, mais finalement tous se sont lancés dans un élan libérateur, comme des enfants qui sautent du grand plongeoir."

    François Cluzet convaincu !

    François Cluzet a failli renoncer à faire le film compte tenu du fait qu'il ne souhaitait pas se montrer nu. Philippe Le Guay a cependant rassuré l'acteur en lui disant qu'il porterai un cache sexe de couleur chair. Cluzet explique : "J’avais tellement envie de faire le film, j’ai accepté. Mais, plus le tournage arrivait, plus je me rendais compte que tout le monde allait jouer le jeu sauf moi et ce n’était pas possible. J’ai décidé d’oublier le cache sexe". Au final, la photo est très pudique : le plan est de loin, du coup le spectateur ne voit que des silhouettes. Cluzet se rappelle : "Je me souviens avoir eu du mal à enlever mon jean, il me collait à la peau tellement il faisait chaud, j’ai fini par y réussir, je voyais tous les autres partir, je me suis mis à courir et tout d’un coup, je suis tombé sur une multitude de fesses. C’était drôle et hallucinant !"

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