Marcello est un tout petit bonhomme fluet, qui a deux passions dans la vie, sa fille pré-ado Alida (avec laquelle il aime à faire de la plongée, quand sa mère la lui confie - lui promettant des destinations lointaines, comme la mer Rouge, Hawaï ou les Maldives), et les chiens - tous les chiens, du plus grand au nain (il les appelle tous "Amore"...), dont il s'occupe dans son singulier (par la situation : dans une banlieue sordide, mais de bord de mer - Campanie probable) "salon" de toilettage, "Dogman". Avec maestria - ce qui explique que l'on vienne sans doute de loin lui confier des bêtes. Il aime aussi les chiens de rencontre,
ceux qu'il sauve (voir l'épisode poignant du chien dans le frigo...)
, et d'abord "Jack", son propre chien. Il est aussi fidèle en amitié - et a bien du mérite à cet égard avec Simoncino, une brute épaisse, qui en fait deux comme lui. Ajoutons à cela son attachement à sa "vie sociale" de quartier, avec repas à la trattoria, soirées à la salle de jeux, foot avec les copains, et petites activités de complément (de revenus) - et l'on a tous les éléments d'une future tragédie... Quand le gentil Marcè va se rebiffer....
Il y a de bonnes choses, psychologiquement et dramatiquement parlant, mais aussi pas mal de longueurs (et la tension retombe...), et beaucoup de gore
(jamais sur les animaux cependant - merci aux scénaristes !)
. On peut quand même souligner la force de la dernière séquence (ouverte), quand "Dog Man" vit sa Passion (en quelque sorte).
Le Prix pour Marcello Fonte, dans le rôle-titre, au dernier Cannes, est-il justifié ? Réservée à cet égard... Comme sur la mise en scène de Garrone, pour un film (10 ans après) heureusement avec plus de chair que son célèbre "Gomorra".