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    Gabriel et la montagne
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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    263 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 septembre 2017
    Le réalisateur du délicat Casa Grande (2015) fait ici un film sur un de ses amis d’enfance, Gabriel Buchmann, étudiant en économie et globe-trotter idéaliste qui a perdu la vie en 2009 en se perdant sur le mont Mulanje au Malawi après avoir parcouru durant un an ce qu’il décrit comme “le coeur de l’Afrique” : sept pays mais dans le film seulement le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et le Malawi. Cela donne un roadmovie divisé en quatre chapitres. Le film commence par la découverte du corps de Buchmann tandis que les personnes qu’il a rencontrées durant son périple s’expriment en voix-off régulièrement dans le film pour vanter ou questionner son énergie débordante, sa générosité et son caractère entier. Cette forme de docu-fiction compose un film hommage envers un jeune qui enchaîne sommets et safaris mais provoque également candidement une série de rencontres express avec les locaux. Il cherche à dépasser son statut de touriste mais, même en se dépouillant, ne peut y parvenir. Dans sa spontanéité comme dans les rapports avec sa copine qui le rejoint un moment, il renie peu à peu ce qu’il est (bourgeois et intellectuel) pour se fondre dans ce qu’il découvre, sans que cela fonde un quelconque être au monde : c’est davantage une fuite en avant vers l’inconnu qui semble ne pouvoir déboucher que sur la mort. Tel le Charles Marlow de Conrad, il s’enfonce “au coeur des ténèbres”, entraîné par la nature qui domine les hommes. Mais alors que Conrad dressait un virulent procès de la folie du colonialisme à travers le personnage de Kurtz, Barbosa ne fait que conforter les clichés sur une Afrique mythique que ses superficielles rencontres avec des acteurs locaux ne sauraient déconstruire. Toujours pressé, spontané mais arrogant, Gabriel ne remet jamais fondamentalement en cause l’extériorité de son regard. Le film non plus. (extrait du compte-rendu du festival de Cannes par Olivier Barlet sur le site d'Africultures)
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    62 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 août 2017
    Ce film franco-brésilien m’a beaucoup fait penser à « Into the wild » de Sean Penn. Par son sujet, par la personnalité du héros, par sa fin, absurde et douloureuse. Gabriel, jeune homme idéaliste et philanthrope, étudie les sciences économiques à Rio. Avant de commencer son doctorat, il s’accorde une année sabbatique pour voyager dans le monde entier et aller au contact des populations pauvres d’Afrique noire. Gabriel a vraiment existé. Il était l’ami du réalisateur qui a souhaité lui rendre hommage. La forme particulière de ce long métrage, à la fois documentaire et fictionnel, surprend de prime abord. Le personnage principal est interprété par un acteur professionnel (João Pedro Zappa, magnifique) alors que tous ceux qu’ils rencontrent sont ceux que Gabriel a vraiment croisés lors de son périple fatal. Barbosa est parti à la recherche de ces hommes et ces femmes qui ont connu son ami et les a convaincus de jouer leur propre rôle. Le résultat est bouleversant. D’autant plus que le scénario n’enjolive rien. Gabriel avait une force vitale impressionnante et faisait souvent preuve d’humanité envers ses congénères mais il était aussi arrogant (comme peuvent parfois l’être les touristes occidentaux), égoïste, entêté et irresponsable, comme le prouve sa mort prévisible et stupide. Le film commence par la découverte de son corps puis décrit les événements qui ont conduit ce grand enfant à risquer sa vie sans même sembler en avoir conscience. Construit comme un film à suspense, GABRIEL ET LA MONTAGNE fait le portrait d’un homme complexe et multiple avec beaucoup de tendresse et de lucidité. Sans jamais percer son mystère ni dévoiler les ressorts intimes de sa quête éperdue. Un choc.
    velocio
    velocio

    1 160 abonnés 3 022 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 juillet 2017
    Présenté à la Semaine de la Critique de Cannes 2017, "Gabriel et la montagne" est le deuxième long métrage de fiction du brésilien Fellipe Barboza. De fiction ? En fait, pas vraiment ! En effet, dans ce film, Barboza s’est attaché à partir sur les traces de Gabriel Buchmann, un ancien camarade de classe qui avait décidé d’interrompre ses études pendant un an afin d’entreprendre un tour du monde. Il a donc scénarisé la dernière partie de ce périple, utilisé quelques comédiens professionnels et s’est efforcé de retrouver les vraies personnes que Gabriel avait alors rencontrées.

    Dès le début de Gabriel et la montagne, on connait l’issue tragique qu’a eue la pérégrination de Gabriel Buchmann autour du monde : on découvre son corps sur les flancs du Mont Mulanje, au sud du Malawi. Ce jeune homme, Fellipe Barboza l’a eu comme camarade de classe et comme ami : personnage plutôt sympathique, Gabriel est aussi un jeune homme présomptueux et trop sûr de lui, au point de refuser de prendre en compte les recommandations des populations locales et des autres touristes. Au point de vouloir monter au sommet du Mont Mulanje en un temps record sous prétexte que son visa va expirer et qu’il doit avoir quitté le Malawi le soir même. En un temps record et, qui plus est, sans le minimum vital en matière d’équipement : faire l’ascension du Mont Mulanje n’est certes pas un exploit majeur, mais le brouillard tombe parfois très vite, accompagné du froid, et il est préférable d’avoir aux pieds une paire de chaussures adaptées à la montagne plutôt qu’une paire de sandales !

    Ce n’est pas une tâche de tout repos que Fellipe Barbosa a entreprise en se lançant dans ce film à mi chemin entre fiction et documentaire. Même si le film aurait gagné à être un peu plus court, avec un montage plus vif, on arrive à se laisser gagner par cette évocation d’un jeune homme plein de qualités mais dont le défaut principal était la surestimation de ses capacités, un défaut qui, dans certains cas, peut s’avérer mortel !
    dominique P.
    dominique P.

    784 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 septembre 2017
    Il s'agit de la reconstitution des 70 derniers jours d'un brésilien de 28 ans qui est parti faire le tour du monde pendant une année en 2008/2009.
    Lors de ces 70 derniers jours, il termine son périple sur le continent africain et c'est cette période que retrace ce film.
    Le réalisateur est un ami d'enfance à lui.
    Ce film est très intéressant, poignant et émouvant.
    Il ne fait pas le simple touriste, il s'intéresse véritablement aux gens du pays et partagent souvent leur repas ou leur hébergement.
    On voyage avec lui, les paysages et les animaux sont magnifiques et on est bouleversés par sa disparition (même s'il était intrépide).
    Pendant quelques jours, il va recevoir la visite de sa petite amie.
    Elle l'amènera à plus de prudence mais à un moment donné elle doit repartir.
    Alors qu'il terminait son tour du monde, qu'il était à quelques jours de rentrer chez lui au Brésil, il a décidé de gravir une montage en étant imprudent (sans beaucoup d'équipements et tout seul).
    Il a finit par se perdre et décéder d'hypothermie (en haute montagne il fait froid et il n'était pas assez bien habillé ni n'avait assez à manger mais le pire c'est qu'il était tout seul et qu'il s'est perdu).
    Tout son périple d'un an s'est bien déroulé, et il meurt juste quelques jours avant de rentrer.
    Ce qui est bien également dans ce film, c'est que tous les gens que Gabriel a rencontré sur sa route, jouent leur propre rôle.
    Comme véritables acteurs, il n'y a que celui qui incarne Gabriel et celle qui incarne sa petite amie.
    Au générique de fin, nous voyons le vrai Gabriel et sa vraie petite amie sur des photos.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 163 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juin 2017
    Sorti vainqueur de deux prix lors de la Semaine de la Critique à Cannes 2017, Gabriel et la Montagne est un voyage pour les yeux et le cœur. Se rapprochant très fortement du documentaire, l’histoire met en scène Gabriel. Le jeune homme a décidé de partir un an faire le tour du monde. Nous le retrouvons dix mois après, dans l’âme de l’Afrique, au Kenya où celui-ci est bien décidé à gravir le Mont Mulanje au Malawi. Malheureusement, dès la première séquence du film nous savons que celle-ci sera sa dernière destination. Gabriel est très énergique, déterminé, ambitieux et impatient. Grâce à sa fougue, il va nous faire découvrir des paysages grandioses et les coutumes de contrées trop peu connues des occidentaux. En effet, son odyssée se veut non touristique et durable. De rencontres en rencontres, il nous fait voyager avec lui mais nous fait aussi découvrir peu à peu ce qui se cache derrière sa carapace excentrique, notamment lorsque sa copine le rejoint lors d’une escale. Après Casa Grande, le cinéaste Brésilien nous empoigne le cœur en nous livrant cette œuvre pleine de sens sur la nature, l’ouverture aux autres et la renaissance intérieure.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    150 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 septembre 2017
    L'affiche est atroce, la bande-annonce pas terrible, le début un peu boiteux, mais ce film reste en mémoire. Cela tient d'abord au fait que cette histoire est réelle et qu'on découvre que, derrière l'acteur qu'on voit à l'écran, il y avait un être humain de chair et de sang dont on voit les photos à la fin du film. Ensuite, le cinéaste use d'un dispositif très efficace en nous faisant découvrir le cadavre du personnage principal au bout de 2 minutes de film, ce qui crée une tension qui ne sera résolue qu'à l'extrême fin (mais de quoi est-il mort ?). La sollicitation régulière de témoignages en voix off prolonge cette tension initiale. Enfin, car le film est découpé en trois temps qui interrogent avec beaucoup de pertinence les pratiques du voyage. Au début, il tente une totale immersion, vivant comme un autochtone et étant accepté par eux. Quand sa petite amie est là, il se met en mode touriste occidental faisant des safaris et prenant des photos pour un oui ou pour un non. La dernière phase est une tentative de retour à la fusion initiale mais qui est perturbé par l'annonce d'une fin de voyage imminente (plus que deux semaines avant de revenir au Brésil). Et ça, c'était sans doute intenable. Superbe immersion dans le monde africain (de son quotidien à ses clichés touristiques) et un personnage très fort.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 septembre 2017
    Que ce titre mièvre n’est pas engageant !!! Que la première demi-heure du film semblable à un documentaire (film inspiré d’un fait réel) ne donne pas trop envie d’aller plus loin !!! Faute à des qualités filmiques et scénaristiques assez médiocres. Mais il est de ces rares films qui s’épanouissent sur la longueur… même si, ici, il s’étire un peu trop longuement parfois sous des aspects répétitifs. Et hop !!! On n’en a fini avec les points négatifs autour d’un film type docu fiction où heureusement la fiction prend le pas sur le docu pur souche assez vite dans le film et ce grâce à la personnalité complexe du jeune personnage central. De qui s’agit-il ? Un jeune brésilien effectuant un tour du monde de 1 an dont on sait dès le début qu’il est mort dans les tous derniers jours de son périple près du sommet du point culminant du Malawi. Tel « Sunset Boulevard », de connaitre d’entrée de jeu la mort du personnage central, concentre l’attention encore plus fortement sur la personnalité du jeune étudiant érudit en finalisation de son doctorat en économie. Dès le début que ce jeune globetrotter nous parait sympathique, faisant ami ami avec les autochtones et essayant de vivre comme eux. Un voyage long donne le temps de ne pas se comporter en touriste et permet de s’immerger complétement dans les us et coutumes des peuples. C’est ce que l’on croit. Mais le personnage est plus complexe que cela et de le voir habillé en Massaï en toute circonstances alors que les locaux ont délaissé le costume traditionnel donne très vite l’accent. Ce jeune homme est aussi victime de son origine et de sa culture bourgeoise ; il est contrairement à ce qu’il aimerait être un jeune occidental bourgeois à la recherche d’un idéal consommateur de biens touristiques comme les autres : l’Afrique est un parc d’attraction gigantesque pour lui. Son comportement ambigu devient donc très vite dérangeant et va jusqu’à le conduire à sa perte. Et en ce sens, le jeune ami du défunt ne se veut pas consensuel à propos de son pote et décrit la même jeunesse dorée occidentale que Sean Penn dans « Into the Wild ». D’un démarrage gentillet ce film tourne très vite à la critique du tourisme de classe. Et à se demander pourquoi ce jeune homme d’apparence humaniste n’agit pas chez lui au Brésil où les défavorisés se comptent par dizaine de millions… c’est moins glamour certainement. De fait, il finit par devenir insupportable et sa fin inéluctable, sans pathos, ne nous peine pas mais pose la question de savoir spoiler: après quoi il courrait encore dans les dernières heures de ce long périple de un an valant de mettre sa vie en danger
    .
    La critique de Alexis Campion dans le Journal du Dimanche synthétise bien ma pensée : « D’entrée carte postale, le film tiré de cette histoire vraie affirme sa consistance lorsqu’il révèle les contradictions de son héros : un touriste en sandales, a priori cool, généreux, mais toujours en fuite et parfois arrogant, finalement rattrapé par une éducation coloniale qui l’a « élevé» au-dessus des autres. »
    Même si on est en face d’un film banal, le message vaut la peine d’y consacrer 2h10.
    Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
    Yves G.
    Yves G.

    1 273 abonnés 3 283 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 septembre 2017
    Gabriel Buchmann est mort en juillet 2009 sur les pentes du mont Mulanje au Malawi. Ce brillant étudiant brésilien en sciences politiques était sur le point de boucler un tour du monde. Nous revivons avec lui ses deux derniers mois au Kenya, en Tanzanie et en Zambie où son amie, Cristina, le rejoint quelque temps.

    "Gabriel et la montagne" est un film déconcertant à plus d'un titre.

    Un film qui ressemble beaucoup à un documentaire. Car son réalisateur Fellipe Barbosa a voulu scrupuleusement reconstitué les derniers jours de son ami d'enfance Gabriel. Il a retrouvé ceux qui avaient croisé sa route et leur a demandé de rejouer leur propre rôle. Il a entrepris un long voyage, des pentes du Kilimandjaro à celles du mont Mulanje, en passant par les plaines du Serengeti, les plages de Zanzibar et les chutes Victoria. Quiconque a gravi Uhuru Peak ou sauté à l'élastique à la frontière zambio-zimbabwéenne ne pourra regarder ces images de carte postale sans nostalgie.

    Dès la première scène, on découvre le cadavre de Gabriel. Le film ne repose donc sur aucun suspens. On sait dès le départ comment son périple s'achèvera. Et si l'on revisite ses dernières semaines, c'est en y cherchant un signe avant-coureur du drame : défaillance physique ? pulsion suicidaire ? ou pure inconscience ?

    Mais le plus étonnant est dans le portrait qui est fait de Gabriel. Si l'on se fiait à ce que j'en viens d'en dire, on aurait volontiers imaginé que Fellipe Barbosa érigerait un mausolée à la mémoire de son ami défunt, qu'il l'aurait peint sous les trains d'un jeune homme idéaliste, altruiste, débordant d'une communicative énergie. C'est sans doute le cas au début du film. Mais lentement, par petites touches, le portrait se fissure. Il se fissure notamment au contact de Cristina, la fiancée de Gabriel, qui lui renvoie l'image de son immaturité, de sa mesquinerie, de sa petitesse. Quand Gabriel met un costume massai, elle se moque de son accoutrement ridicule. Quand il se targue de voyager comme un autochtone, elle raille son avarice. Quand il se plaint d'être traité comme un touriste, elle lui rappelle qu'il en est un.

    À la fin du film on ne sait plus trop que penser de Gabriel : est-il un sympathique jeune homme débordant de dynamisme ou un petit con immature ? Plus troublant encore, on ne sait plus trop que penser des intentions de son ami-réalisateur : est-il à ce point aveugle qu'il n'ait pas perçu que son portrait, loin de valoriser son ami, renvoie de lui une image aussi négative ?
    islander29
    islander29

    755 abonnés 2 270 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 août 2017
    un très beau film, spoiler: malgré sa fin à la "into the wild"
    . Le personnage est intéressant et parlera à beaucoup de routards ou ex routards. C'est un trek movie, fait de jolies rencontres et de superbes images de l'Afrique de l'Est; Si vous voulez découvrir le Kilimanjaro, le film est à voir à tout prix car on y gravit ses pentes pendant presque dix minutes, version fiction plus que documentaire......Comme l'a si bien écrit Le poète Senghor, le "blanc" cherche la raison, le "noir" cherche le sentiment. Le film confirme ce vers audacieux. et le personnage brésilien mène un quête dans ce sens. Cette quête a t-elle un sens ? la réponse est oui, mais la quête est dangereuse. ..... Sur les chemins d'Afrique , sur les chemins de l'amour (puisque sa copine brésilienne l'accompagne un laps de temps), le film propose un joli pèlerinage autant intérieur qu'extérieur. Je conseille pour toutes les générations, tous les publics.
    chas
    chas

    32 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 août 2017
    Le film bascule quand le jeune brésilien retrouve son amoureuse à Zanzibar. La jeune fille ramène à la décence le jeune idéaliste déguisé, ignorant les interdits, enfant gâté en immersion exotique en Afrique de l’Est. Leur discussion concernant l’orthodoxie économique, teintée d’enjeux sentimentaux, marque l’ambition politique de ce beau, film émouvant, épousant les contradictions de ses personnages sincères et changeants.
    Allant au bout de sa liberté, sautillant de rochers en rochers, l’ardent potache trouvera la mort. Nous le savons depuis la séquence initiale.
    Le réalisateur, qui a connu le héros issu de la bourgeoisie de Rio, reconstitue son parcours initiatique, jusqu’à chausser l’interprète des sandales du défunt et faisant jouer les différentes personnes qu’il avait rencontrées pendant son périple d’un an.
    Film riche, interrogeant les touristes que nous sommes, lors de notre rencontre avec les autres, avec nos compagnes, avec nous-même.
    Domnique T
    Domnique T

    55 abonnés 227 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 septembre 2017
    Toutes les interrogations que posent le voyage sont évoquées dans ce road-movie qui se déroule en Afrique. A partir longtemps, prend on le risque de se perdre ? Sans identifier les raisons du départ, trouve-t-on des raisons de revenir ? Le personnage principal est envoutant, plein d’énergie, parfois tellement qu’il en est exaspérant. Son insouciance et son imprudence force le respect parce qu’ils sont nécessaires a l’accomplissement de ses rêves d’aventure. L’ivresse de ses pérégrinations nous gagne peu à peu et on finit par l’envier même en connaissant le dénouement funeste dès le début du film. Et c’est là une belle idée du tuer dans l’œuf toute forme de suspens, ce qui permet de transformer le spectateur en voyageur errant aux cotés de ce routard enthousiaste. Un souffle supplémentaire de spiritualité aurait fait –pour moi – de ce très bon film un vrai chef-d’œuvre.
    Newstrum
    Newstrum

    30 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 septembre 2017
    Un film étonnant, qui retrace les derniers jours de l'ami d'enfance du réalisateur disparu au Malawi, en Afrique de l'Est, au terme d'un périple d'un an. La part fictionnelle du film l'emporte sur sa dimension documentaire grâce à une excellente interprétation et une réflexion, à travers le personnage de Gabriel, sur le statut du voyageur occidental (ici un jeune brésilien issu de la bourgeoisie blanche du Brésil ) dans les pays en voie de développement. De plus, les images sont très belles. Une réussite, chaudement recommandé. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
    soulman
    soulman

    67 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 septembre 2017
    Voici un long-métrage étonnant et véritablement unique, qui montre l'Afrique de l'Est et australe hors des sentiers battus, comme on l'a très peu vue. C'est aussi et surtout le portrait, en forme d'hommage, d'un jeune homme à la recherche de lui-même, qui désire plus que tout voyager comme les habitants des pays qu'il traverse. Oscillant entre générosité et égoïsme, entre candeur et roublardise, ce personnage est à la fois attachant et irritant, terriblement humain.
    Comme "Aquarius" l'an dernier, ce film brésilien émeut par sa sincérité et la qualité de sa réalisation.
    Anne M.
    Anne M.

    62 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 septembre 2017
    « Gabriel et la montagne »est un gros coup de coeur, un film que j’ai trouvé magnifique.

    Le film débute au Malawi en 2009, lorsque deux hommes découvrent le corps de Gabriel Buchmann, étudiant brésilien, décédé d’épuisement au pied du mont Mulanje.

    Le réalisateur, Fellipe Barbosa, un ami d’enfance de Gabriel, décide de raconter les 70 jours qui précèdent le décès du jeune homme.

    Gabriel, avant de travailler sur son doctorat d’économie en Californie, s’octroie un tour du monde d’un an et le termine en Afrique. L’histoire se situe en fin de périple, peu de temps avant de regagner le Brésil. La plupart des acteurs africains sont des personnes qui ont réellement croisé le chemin du jeune étudiant. Le film est ponctué de réflexions de ces hommes sur leur réelle rencontre avec Gabriel. Cela renforce le sentiment d’immersion dans le voyage de Gabriel, même si la sincérité des acteurs n’est pas évidente.

    Immersion, c’est bien le mot qui convient à cette expérience cinématographique de plus de deux heures, en partie grâce à la beauté des images de l’Est africain : Kenya, Tanzanie, Zambie, Malawi. J’ai eu vraiment l’impression de voyager avec Gabriel, à pied, en bus, au sommet d’une montagne, dans les villes, refuges, villages, réserve. Pendant quelques jours c’est en compagnie de sa petite amie Cris que se poursuit la route. L’acteur joue avec un réalisme et une présence déconcertants, nous entraînant avec lui.

    Ce jeune homme, débordant de jeunesse, rempli de contradictions est aussi très attachant. Idéaliste, défendant avec ardeur ses opinions sur l’économie mondiale, amoureux, mais aussi obstiné, parfois énervant, certain que les plus expérimentés n’ont rien à lui apprendre, que le monde lui appartient, sûr de sa puissance, pressé de vivre, pressé de gravir les montagnes … au point de gravir l’ultime montagne sans aucune prudence.

    Sa façon de voyager est un peu celle du routard occidental à l’ancienne, comme le faisaient les soixante-huitards à leur époque. Des générations de jeunes voyageurs peuvent se reconnaître avec nostalgie dans son tour du monde.

    Mais Gabriel n’a pas eu de chance, victime de sa façon de brûler la chandelle par les deux côtés.

    Contrairement à « Into the wild », film triste dont je me rappelle surtout la fin fatale, ici je garde le souvenir d’un Gabriel ivre de vivre et d’aimer, bien vivant, c’est là que l’hommage de Felippe Barbosa est vraiment réussi.

    Mon blog : larroseurarrose.com
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 septembre 2017
    Un film surprenant qui reste en tête... C'est plutôt bon signe. Pourtant d'extérieur, l'affiche est moche, le titre pas génial, la bande annonce mal montée... Puis de l'intérieur, dès l'intro, l'artifice de montage de mettre la fin au début, je ne suis pas fan en général, mais je dois dire qu'ici, cela marche plutôt bien. Cela amène de la tension, bien utile au film. Les personnages sont nuancés et contradictoires. La vision de l'Afrique pour une fois plutôt juste et sans romantisme ou cliché. La relation avec sa copine plutôt bien mené... Puis ensuite, après avoir vu le film, lorsqu'on se renseigne sur le contexte, l'amitié du réalisateur avec le héros défunt, les “vrais“ personnes de la réalité qui ont repris leur rôle ici... Vraiment, un projet bien singulier. A découvrir.
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